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Pôre patois, t'as co
ç'a tes dérèyes jos
te tones è rè, t'évès, te mues
et pahhène ne potrè to due
     Pauvre patois, tu es encore
ce sont tes derniers jours
tu tournes à rien, tu t'en vas, tu meurs
et personne ne portera ton deuil

PATOIS LORRAIN ROMAN

Ce qui suit n’est ni un lexique, ni une liste exhaustive. Il s’agit plus modestement de répertorier des mots du Lorrain-roman entendus dans la 2e moitié du XXe siècle principalement dans le Lunévillois.
On a essayé d'éviter l'insertion de mots d'argot comme c'est malheureusement le cas sur beaucoup de pages dédiées aux patois. La référence dans ce domaine est le Larousse. Les mots figurant dans ce dictionnaire ont été exclus de la liste suivante, sauf si ils ont un sens particulier en Lorraine.
Il est cependant possible que quelques-uns aient échappés à notre vigilance.
On a aussi ajouté quelques noms propres, soit parce que leur origine régionale est très probable, soit parce que ces noms propres sont des aussi des noms communs en Lorrain-roman.
N'hésitez pas à envoyer vos suggestions à austrasienàozone.net en remplaçant «à» par arobase et ... A la roiyotte !


mottypelanguedefinition
Austrasien (nm)FrCe mot, non patois, étant souvent utilisé ci-dessous, il convient de rappeler le sens qui lui est donné ici. En 1773, Dom Jean François écrit son "vocabulaire austrasien" pour donner une traduction des mots lorrains contenus dans les «chartes de Metz». A partir de ce document, on rencontre régulièrement le mot «austrasien» pour qualifier la vieille langue écrite en lorraine non seulement dans les chartes de la république messine, mais aussi dans celles du duché de Lorraine, et dans une moindre mesure, dans les chartes des autres évêchés lorrains
 
Acouver (v)Lorrains'acouver : s'asseoir sur ses talons ; accroupir ; se mettre dans la position de la poule couveuse
A-cripoto (état)Lorrainaccroupi. Existe aussi en vieux français à-croppetons
Adôs (nm)LorrainAgriculture : sillon dans le sens champ entier cultivé ou anciennement cultivé en "dos d'âne", le centre est nettement plus élevé que les bords. Le but était d'évacuer l'excès d'eau. Voir Dôssä
existe avec le même sens en picard
Agailloir (nm)LorrainVoir guéoir
Agayoir (nm)LorrainVoir guéoir
Ageter (v)LorrainAcheter ; il agète son pain
Agoler ou engoler
égoler dans les Vosges
(v)LorrainAvaler avidement en patois de Metz ; dans le Lunévillois, engorgé dans le sens bloqué par ce qui a été absorbé ; ex: "la tondeuse est engolée". le glossaire de langue d'oïl a le même sens.En Wallon, le ruisseau qui se jette dans la rivière agole
Godefroy ne donne pas le sens lorrain. Pour lui, est engolé quelqu'un qui porte une goule
Ahouène ou ahoine (nf)LorrainAwaigne en Austrasien ;  avoine. V est toujours muet, devant "oi" et à fortiori quand il remplace le W originel comme c'est le cas ici.
Ahoir(v)Lorrainavoir. V est très souvent muet en patois, en particulier devant OI
ahoir est un verbe auxiliaire, beaucoup plus utilisé qu'en Français actuel.
Ahoter ou enhoter (v)LorrainArrêter par contrainte; embourber ;  être en panne ; contraire de dehotter. Même sens en Wallon. Enhotter en Brie
A la royotte ou à la r'voyure (expression)Lorrainfaçon triviale de dire "au revoir". La version polie se disait "à roir" (contraction probable de "au revoir")
Alduc (nm)Lorrainaqueduc, petit pont sous un chemin
Alonzet alonzey, lonzine (nm)Lorrainpièce de chariot destinée à solidariser les deux corps d'essieux. Il est fixé par un axe vertical dans la partie avant et peut coulisser dans la partie arrière ce qui permet d'allonger ou raccourcir le chariot selon la longueur des plateaux interchangeables. N. Haillant l'écrit "èlogneuye", on comprend "éloigné", ce qui voudrait dire "qui règle l'éloignement des essieux". A noter: ce système est encore utilisé sur certaines remorques grumières. Voir "queue de chariot"
Altata ou haltata (adj)Lorrainecervelé ; excité; fou-fou. Personne pour qui on a très peu d'estime
Lucien Adam signale à St-Amé "haltard" : homme aux manières libres, dévergondé, étourdi
Amusate (nf)Lorrainjouet de peu de valeur ; objet avec lequel un enfant s'amuse sans que ce soit réellement un jouet
Apoloche (nf)LorrainBaliverne, histoire invraisemblable
à roir
à roir et merci
(expr)LorrainAu revoir, version polie alors que "à la royotte" est très triviale
Arriè-dos (tomber à...)(expression)LorrainTomber à la renverse ; être projeté en arrière, sur son dos ; figuré : expression pour désigner sa stupéfaction : cette information m'a tellement surpris que j'en suis tombé à arriè-dos
à redos dans le glossaire de langue d'oïl
Arrosate ou arosate(nf)LorrainArrosoir. Notez le genre féminin souvent passé à tort au Français arrosoir
Le picard a le verbe arouser pour arroser
Atilles ou âties ou hâtilles(nf tj pluriel)Lorrainfaire des âtilles : faire des manières, des grimaces, des gestes superflus, inapropriés, exagérés ; faire des cérémonies ; prendre un air précieux
Selon le glossaire de langue d'oïl, aatie viendrait du verbe aatir : défier, irriter, combattre
Godefroy l'écrit aatie, aathie, haatye, aaitie, ahaitie, aastie, ahastie, aestie, attie, athie, atye, aitye, astie
Atreille ou atreye ou etreye(nf)Lorraincimetière, avec souvent un sens de terre sacré. Aitrie dans les Flandres et Picardie.
On trouve les toponymes suivants avec la même étymologie : rue de l'Atrie et rue du vieil Aître à Nancy ; Laître-sous-Amance que l'on devrait écrire L'Aître
Aute(adj)LorrainAutre. On entendait souvent : "une aute fois" au lieu de : une autre fois ; également "une aute de fois". Aute est bien un adjectif indicatif patois, ce n'est pas une altération du Français "autre" (Nicolas Haillant, essai sur un patois vosgien page 62, Léon Zéliqzon, dictionnaire des patois romans de Moselle, page 35 ; Louis Vermesse patois de la Flandre page 43)
Aunée(nf)LorrainAulne, l'arbre. Ne pas confondre avec aulnaie, la plantation. Le langage régional ne distingue pas l'aulne rouge et l'aulne blanc dont les utilisations étaient pourtant très différentes.
Après 1918, il y eut une déprise des terres agricoles. Beaucoup de prés humides ont été plantés en aulnes rouges
Godefroy a aunel et honnel pour petit aulne
Aute-de-fois(loc-adv)LorrainUne autre fois, l'autre jour...
Avision(nf)LorrainIdée folle selon Nicolas Haillant (Vosges). Entendu dans le Lunévillois dans le sens idée soudaine, ou "révélation"
Godefroy le donne comme une vision, un songe
Bâbette(nf)Lorrainemployée de maison ; bonne de curé ; figuré : fille ou femme pas très dégourdie
Bacanal(nm)Lorrain et Frsynonyme du français bacchanale
Bacelle, baicelle, basselle(nf)Lorrainadolescente ; jeune fille. Fille de la maison (du maître) par opposition à servante. Même sens en Ardennais ;  Servante en ancien français. bauchèle en Wallon
Contrairement à ce qu'on lit parfois, bacelle ne signifie pas pucelle. dans "la grausse enwaraye" les deux mots figurent distinctement dans les mêmes vers : et dé belles jailles bacelles, ce sont lé py belles picelles : et des belles jeunes bacelles, ce sont les plus belles pucelles
Bacellotte(nf)LorrainDiminutif de bacelle. Fillette, pas encore adolescente. On dirait aujourd'hui "pré-ado". Bachelette en Flandre et en Picardie
Bacon(nm)Lorrain... Et Anglais !cité pour son sens identique à l'anglais moderne : tranche fine de lard grillée (environ de Saxon-Sion). Se disait bocon dans la région de Metz. Est présent dans le glossaire des langues d'Oïl
Godefroy lui donne le sens de viande de porc
Baîne(nf)Lorrain(féminin de ban, syllabe AI trainante) îlot au sens agricole; partie d’un territoire ayant des limites naturelles
Balan(nm)LorrainBalancement, impulsion donnée, force d'inertie exemple: le balan d'une cloche en mouvement. Dans la Meuse, le balan est l'hésitation ; être sur la balan : hésiter entre une chose et une autre
Bâllée(nf)Lorrainempreinte fortement marquée dans le sol. Empreintes indésirables dans un sol meuble. Herbe foulée. Baller en vieux Français qui signifiait danser.
Ban-houa ou Ban-houé, parfois bangard
on devrait écrire ban-ward
(nm)Lorrainlittéralement : garde du ban (gardien) ; mot composé du vieux français ban et de l'Austrasien ward qui signifie garde ; on disait warder en Austrasien et en patois pour garder. En vieux français, beaucoup de mots contenant un W ont permuté en G : Warder -> garder ; werre -> guerre Etc. En Austrasien, et forcément en patois, la mutation ne s'est pas faite ou s'est opérée tardivement comme dans ban-gard.
Comme le paysan et le payen sont les habitants du pays, le ban-houa est l'habitant du ban avec souvent le même sens péjoratif
Sens récent : appariteur parce que le garde-champêtre cumulait souvent plusieurs fonctions.
À Barbonville, il existait au Moyen-age un droit seigneurial de« banvarderie» qui obligeait les habitants à exercer à tour de rôle le gardiennage des fruits sur le ban de la seigneurie
banjoindant(adj)Lorrainjouxtant ; champs ou bans  se rejoignant ; territoires voisins
barauter
Nord de la Lorraine
(nm)Lorrainutiliser un barau, transporter à l'aide d'un barau. Un barau est un tombereau.
Est probablement à l'origine du patronyme Barottin
Barbanzé ou barbouzu(adj)Lorrainavoir le visage barbouillé (voir marmosé et machuré) ; Le mot existe dans le patois Jèrriais (Manche)
Bassotter(v)LorrainBricoler au mauvais sens du terme ; s'occuper à de menus travaux sans réelle utilité ; ne pas avancer dans son travail ; perdre du temps avec des gestes ou des pratiques inadaptés. S'occuper à des tâches sans importance. Même sens en Franche-Comté. hésiter, biaiser, balbutier, dire des choses dépourvues de sens à Genève et en Savoie
encore un peu usité en 2018
Batard(nm)Lorrainbatardeau. Retenue d'eau dans un ruisseau
Batisse(nm)LorrainNom ou surnom du taureau reproducteur. Le 1er a est bref comme en Français
Baouate(nf)Lorrainmoucheron, moustique
Bauche(nf)Lorrainbauge. endroit où se couche le sanglier. Ancien français bauche, celtique balcos, «boue».
L'abbaye de Belchamp (Méhoncourt) peu de temps avant sa destruction :
Bell(adv)Lorrain “j’en sais t’y d’bell“ comment veux-tu que je le sache ?
Bellon(nm)Lorrain1: nom propre : 2:cuve à vendanger (patois de la Meuse)
Bechette ou bechotte ou rebechotte(nf)Lorrainpetit bechoir ; binette, outil de jardinier. Hawatte en patois, la binette du vigneron
sobriquet : les Hawattes d'Haraucourt-sur-Seille. Faire la liaison entre les hawattes est une faute qui vous vaudra d'être repris ce qui est normal car H est aspirée
Beké
becqué
(adj)lorrainBequé signifie tordu. Se dit d'un objet pointu ou coupant dont l'extrémité est abimée, anormalement courbée ; exemple : lorsqu'un porte-plumes tombait sur la plume, celle-ci devenait inutilisable. On disait alors : la plume est becquée
Béké ou becqué a un sens différent du Français
Berbis(nf)LorrainBrebis. Berbis en Flandre et en Normandie ; Berbi dans la Mayenne : du latin berbicem. Le Français a brebis et berger : cherchez la logique ?
Berouette(nf)Lorrainbrouette ; ideme dans la Mayenne
Berzingue (nf)LorrainLibation en patois ; à toute berzingue : à toute blinde , à grande vitesse
Commune de Charmois :
Besson(nm)Lorrain1 : nom propre ; 2 : jumeau
Beugne (nf)Lorrainsynonyme de beigne ; hématome, bosse sur une carrosserie. même sens en Suisse romande.
beugner(v)Lorrainblesser quelqu’un; abîmer un objet;"cette voiture est beugnée": la carrosserie est cabossée. Idem à Oléron
existe avec le même sens en Berry, Bourgogne, Morvan, Suisse
Beûlou(adj)Lorrainmal voyant, chassieu. "T'es beulou ?" Tu ne vois pas ce qui te crève les yeux ! Pleurnichard en patois poitevin-saintongeais
Beusse(nf)Lorrainbête, l'animal. Nicolas Haillant le donne comme terme de mépris pour un chien
Bian-bonnet(nm)LorrainBlanc-bonnet, nom générique des femmes car la coiffe féminine était toujours blanche. Blanc-bonnet en Flandre
Bibite(nf)Lorrainterme enfantin pour désigner le sexe masculin ; Nicolas Haillant voit un lien avec bê-bête (petite bête)
Bidou(nm)Lorrainsobriquet pour un homme. Variété de poires d'automne dans la Meuse
En picard, badou signifie enfant
Bique(nf)Lorrain1 : chèvre. Même sens en Flandre. 2 : trepied et grue d'atelier. 3 : Expression : cours après la bique, cours toujours !
Bique-et-boc(état)Lorrainbique et bouc ; bisexué ou de genre indéfinissable. Figuré : homosexuel.
Biquette (nf) ou biqui (nm)Lorrainpetit(e) de la chèvre ou de brebis ou de chevrette (chevreuil)
Blanc-etoc(expr forestière)lorrain ?couper une forêt à blanc-etoc, couper à blanc ; ne rien laisser, pas même un baliveau. Etoc, ou atoc dans la Meuse, signifie souche, ce qui reste en terre d'un arbre coupé.
Blaude(nf)Lorrain chenopode (prononcez kénopode). Appelé lait de couleuvre en Gaume (Lorraine belge). Blaude est une blouse dans les Vosges (Uriménil)
Blosse(nf)Lorrain1 : Nom propre ; 2 : désigne généralement un fruit à noyaux. On rencontre plus rarement la forme beloce. Blosse en est-il la contraction ?
Sobriquet : Votiocot-les-Blosses = Ortoncourt les prunes
Godefroy donne les graphies suivantes : Bloste, blote, bloute, blostre, bloustre; blestre, blaistre, bloche. Godefroy ne parle pas de fruit mais d'un sens plus rare en Lorraine : tumeur ou bouton sur la peau
Blouque (nf)Lorrainboucle. Ce n'est pas une altération du Français. Blouque existe aussi en Wallon, Picard et Berry
Bobèchon (nm)Lorraintête ; variation de bobèche. « se monter le bobèchon » s’exciter. Existe aussi en Suisse Romande qui a également l'expression se monter le bobéchon.: s'exciter
Boc (nm)Lorrainbouc. Sobriquet : les bocs d'Aviller, et aussi de Greux, de Lerrain dans les Vosges et Azelot, Benney en Meurthe-et-Moselle
Boc-Bô(nm)Lorrainbec-bois qui est le nom local du pic-vert. Bec-bois est aussi le sobriquet des menuisiers. Biec-bos en Flandre
Bocatte (nf)Lorrainla femelle du boc (bouc); Biquette, chèvre. Synonyme de gaïsse. Sobriquet : les bocattes de Gremecey ou de Thuilley-aux-Groseilles (la chèvre était considérée "la vache du pauvre". On se moque de l'indigence). Conte lorrain : les bocattes d'Hoéville
Bocotte boquin en Moselle, cabocès à St-Amé (Vosges)(nf)Lorrainpetit tas de regain (fourrage) pas encore sec. En automne, quand la rosée de la nuit était importante, le regain pas encore sec était mis en tas pour l'empêcher de s'humidifier la nuit. Ces tas étaient épandus dans la journée.
Sobriquet : les bocottes de Moyen

Bodatte ou bodotte(nf)LorrainNombril et par extension, bedaine. Bodatte aurait la même étymologie que bonde
Godefroy dit que boude signifie nombril et boudie signifie ventre
Bonge, bongeatte ou bongeotte(nf)Lorraincorbeilles de différentes tailles. bongeatte et bongeotte sont des petites bonges. Voir charpagne
BonguyLorrainjuron
Boquillon ou bokillon(nm)LorrainBucheron. Existait en vieux Français. La Fontaine l'utilise dans Mercure et le bûcheron. Botchillon à Amiens et boquillon dans le reste de la Picardie. Du bas latin boschiare
Dans le liste des métiers exercés dans le civil par les soldats tués pendant la guerre 14-18; on trouve boquillon. On le rencontre aussi comme nom propre
Godefroy donne le verbe boquier : faire du menu bois. Il donne aussi bochier qui signiifie bucheron
Boriller(v)Lorrainfébrilité, mouvements, piétinement de la vache sous l'effet des douleurs précédent la mise-bas. S'employait parfois au figuré à propos d'une personne qui manifestait des gestes d'impatience
Bossote
ou bossotte ou bossate
on devrait écrire boçotte
(nf)LorrainAbcès, petite bosse, reliefs résultant d'une maladie de peau. Petit relief du sol, petite bosse, petite colline. Expression : c'est château sur bossottes : installation instable ; projet mal préparé
le glossaire de langue d'Oïl a «boçoïer», faire de petites bosses
Bouâler ou boualer(v)Lorrainboualer voulait dire bêler en patois. par extension, pleurer pour un enfant ; crier pour un adulte
Boueler en Suisse
Boudière(nf)Lorrainendroit boueux. Lieu-dit à Giriviller (la boudière) que l'on rencontre régulièrement. Nom d'un ruisseau de Nancy qui nait rue de la Source; d'où ce nom. Il est aujourd'hui canalisé. C'est aussi l'ancien nom de la grande rue, toujours à Nancy
Boudiou(nm)Lorrainmenteur. Bourdeux en wallon. On disait boudiou à Épinal intra-muros et boudou dans les communes voisines, mentou dans le reste de la Lorraine.
Lorsque les fortifications de la ville étaient encore en place, une horloge fut installée sur la porte Sud. L'appareil fonctionnant mal était soit en avance, soit en retard et très rarement à l'heure. Gouailleurs, les spinaliens (on devrait dire les Pinaudrés) l'ont surnommée "la porte du boudiou", la porte du menteur !
BoudiouLorrainsorte de juron qui remplaçait "bon-Dieu" afin de ne pas blasphémer
Boulay(nm)Lorrain1 : nom propre (ex Boulay-de-la-Meurthe) ; 2 : bouleau en patois vosgien
Bouler(v)Lorrainsortie de matrice chez la vache (descente des organes)
Bouler(v)LorrainÉbouler
Boulie(nf)LorrainBouillie. Expression : c'est de la boulie pour les chats, cela n'a aucune valeur
En Picardie, la boulie est une boisson faite avec du son et réservée aux pauvres
Bouriâder(v)Lorrainbousculer ; avoir de manières bourrues vis-à-vis de quelqu’un. Probablement la même origine que bourriau(d), personne brutale. Bouriauder en Flandre
Bouri, bourie, boury
(nm et locution)LorrainNom générique des canards domestiques. Bouret en Normandie. C'était aussi le cri pour appeler les canards. Il semblerait que le mot boure existait aussi en vieux Français et voulait dire canard. Ce cri est également utilisé en Suisse
Sobriquet : les bouris de Saint-Boingt
Bourriet ou bourrier(nm)LorrainBourrelier. A Essey-la-Côte au début du XXe siècle, il y avait plusieurs familles Martin alors on les distinguait par Martin-bourrier et Martin-cantonnier
Braca ou braco, parfois broco
(nm)Lorraingourdin, petit rondin de bois ; morceaux de bois de la plus grosse section dans un fagot. Figuré : bras d'un enfant. Dans le Lunévillois, braco et broco sont des mots distincts qui n'ont pas le même sens
Brâille ou brâye(nf)LorrainGlume, enveloppe des grains de blé ; terme utilisé au XXe siècle pour désigner les impuretés dans les grains mal nettoyés aussi bien les glumes que les brins de paille
Godefroy l'écrit braaille
Braiyer ou broyer(v)Lorrain(se prononce brai-yer) faire ou foutre. « Qu’est-ce que t’brayes ? » qu’est-ce  que tu fous ? le  brayer était le faiseur de braies en patois jurassien. Brayer était le 1er travail pour débarrasser le lin de sa gangue en Pays de Retz, région nantaise
Braiyer se substitue aussi à broyer
Brak ou brake(adj)LorrainAntipathique ; qui provoque la peur ; dont le comportement est agressif. Même sens en picard
Brandevin(nm)Lorraineau-de-vie, alcool très fort. Même sens en Flandre
Brandevin serait la concaténation de l'allemand brand (brûler) et de wein (vin)
Brandevinier(nm)LorrainDistillateur. (voir brandevin)
Brâter(v)lorrainBraquer les roues d'un véhicule
Brauner(v)Lorrainemettre un bruit continu et dérangeant, celui de la vibration d'un appareil électrique par exemple.
Répéter une rumeur. « J’ai entendu brauner ça » : j’ai entendu dire...
Brayatte ou brayette ou brayotte ou broyotte(nf)LorrainBraguette. Idem en Picard (Ch'ti). A l'origine en patois, désignait la pièce de tissu reliant les jambes de pantalon (pont ou fond de culotte) et parfois les langes
Breuler
(v)Lorrainbrûler : "breules-y la bodotte et t'diras enco qu' c'est me !" les contes de Fraimbois
Brézayer
(v)Lorrainfaire du mauvais travail ; s'occuper à des travaux inutiles
Bricolou
(nm)Lorrainbricoleur en patois mais utilisé au 20e siècle avec un sens très péjoratif, voire méprisant, pour désigner quelqu'un qui travaille peu et mal
Bringue
(nf)LorrainUne grande bringue : péjoratif pour désigner une personne de grande taille pas très bien habillée ou n'ayant pas de prestance. Femme sans considération dans la Meuse
Brimbelle ou brimbèle
(nf)Lorrain myrtille. C'est assez rare pour être signalé, ce mot est commun à toute la Lorraine romande
Brisaque ou brisac(adj)Lorrainqui brise tout ; qui casse tout ce qu'il prend dans les mains . Même sens en Brie
Brochon(nm)Lorrainpetit broc ; pot à lait. Petite mesure de liquide en Flandres
Godefroy cite les formes suivantes à Valenciennes, Reims et en Lorraine : broçon, brosson, brochon
Brochotte(nf)Lorrainpetite broche, petit axe, cheville ; figuré : le membre viril
Brocot(nm)LorrainEntrave, bûche accroché par une chaîne au cou d’une vache fougueuse dans le but de l’empêcher de sauter au dessus des clôtures ou pour l’empêcher de courir. Dans le Lunévillois, bracot et brocot sont des mots distincts qui n'ont pas le même sens
Broncher
broncher la vigne
(v)LorrainTaille de la vigne en mai qui consistait à pincer la tige en laissant 2 feuilles au dessus de la dernière grappe ; synonyme de chahoutrer
Le dictionnaire de Godefroy a bronchon qui signifie fruit, grappe
Broussiner(v)LorrainBruiner ; usage encore fréquent en 2018. Existe aussi en Brie
Broua ou brouan(nm)LorrainCrecelle. Veut probablement dire bruyant
Cabèche(nf)Lorrainvariante régionale de caboche, tête mais toujours avec un sens péjoratif
Câcate(nf)Lorrainnom générique des poules. Figuré : grenouille de bénitier ; femme qui bavarde. Péjoratif : religieuse catholique
Câgne(nf)Lorrainmauvais champ ou lopin, mauvais morceau de quelque chose à Haraucourt. Mauvais chien dans les Vosges, en Meuse et en Moselle. A probablement donné cagneux. Câgne peut aussi se dire kègne. Toutes ces variantes ont la même origine latine que chienne mais la Lorraine a gardé ici la prononciation latine du ch en k
Câgneux(adj)Lorrainrugueux ; bosselé mal formé. Figuré : garnement, mauvais garçon
Caille ou coille, caye ou coye
(nf)Lorrain et langues d'oïlQuelque chose ; un peu de... ; un mordeau de... ; partie de quelque chose de cassé ; existe en gallo (breton roman).
Léon Zéliqzon distingue caye et cäye. Ce dernier signifie écaille
Encore utilisé en 2020
Câillon(nm)Lorraindésordre
Caissote(nf)Lorrainpetite caisse ou cassette
Calandau (nm)Lorraingalopin. Vieux cheval en Franche-Comté
calugeotte ou calugeatte ou calougeotte(nf)Lorraintoute petite maison, niche ; cabane; caisse ; confessional à Haraucourt (le Curé dans sa calugeatte...)
En picard, la roulotte du berger s'appelle une cahoulette
Cambouler, cabouler dans les Vosges
voir cuboler et chambouler
(v)LorrainChambouler, verser (pour un véhicule), renverser
On a probablement ici un exemple du "ch" latin prononcé "k", à moins que ce mot provienne de cuboler ?
CanceLorrain1 : nom propre ; 2 : faire semblant (patois de la Meuse); quasi, presque
Carcaillate, carcaillatteLorrainnom lorrain de la caille, l'oiseau, même si on utilise parfois qwale
Sobriquet : les carcaillates de Méhoncourt complété par un quolibet sur l'air du chant de la caille : carcaiyattes, pèye tes dattes (paye tes dettes)
Caresmentrey
caresmeentrant ; caresmentré
Lorrain et jurassienPour trouver le sens, il faut l'écrire en 2 mots : caresme entrée, l'entrée en carême
Trouvé ce mot dans une transaction de 1466 entre l'abbé de Belchamp et des habitants de Méhoncourt.
Ce mot et plusieurs de ses variantes figurent dans le dictionnaire de l'ancien Français et de ses dialectes de D. Godefroy
Ceusses(pronom)Frpronom ceux ou féminin de ceux équivalent à celles. Ex, les ceusses qui veulent... : ceux ou celles qui veulent...
Chabionké, chabionquer(v)LorrainDans la plus grande partie de la Lorraine, chabionké s'emploie à propos d'un tissu piqué, moisi ou d'une plante marquée de points noirs par la maladie. Dans le secteur Bayon-Gerbéviller, «chabionker» est un terme viticole. Lors de la taille de la vigne en mai, on laisse deux feuilles au dessus de la grappe (voir chahoutrer). Chabionker consiste à repasser plus tard pour le second travail sur feuille qui consiste à supprimer l'une des feuilles laissées précédemment
Châhouée ou châwée ou châouée (nf)LorrainLe H expiré s'entend nettement, on écrit aussi "chawée" avec le W de Walerloo ! Grosse averse, trompe d'eau. Châblée en Brie. En Moselle, lavoir se dit chäweü. Du verbe patois châwer : laver, lessiver.
Chahoutrer ou chaoutrer
hhaoutrer/hhawtrer en Moselle. Xawoultrer ou saulvoutrer ou xawoultrer en Austrasien, esvaoutrer dans la Meuse
synonyme de broncher
(v)LorrainLittéralement : châtrer ; couper le "hhawtron", l'extrémité de la tige. Saulvoultrer en Austrasien
Action viticole qui en mai, consiste à tailler ou pincer la tige de la vigne en laissant deux feuilles au dessus da la dernière grappe en formation
Voir le dernier paragraphe
Chalin hhalîn en Moselle(nm)LorrainEn patois messin, pierraille, sous-sol pierreux, terre chaude et sèche ; sinon : sorte de grès friable affleurant sous la terre arable, partie normalement non labourée ; voir crassin
le prevost, jehan de Mandres, fait widier et nettoier la court du chastel de Bouconville en laquelle avoit tant de pierrettes de challin, de terre et d'autres ordures que nulz ny pouvoit aller.
Archives de la Meuse, extrait du dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes, page 43 (D. Godefroy)
Châlôt(nm)Lorrainsoit le diminutif de Charles avec à peu près le même sens ridicule que Charlot aujourd'hui ; soit synonyme de niais, imbécile ; soit les deux à la fois. Nicolas Haillant l'écrit sans accent alors que dans le Lunévillois, les voyelles sont bien accentuées avec le â trainant
Chambouler(v)LorrainTomber de sa hauteur ; s'effondrer. Le Larousse indique que ce mot est d'origine Lorraine et effectivement, il est introuvable dans les dictionnaires d'ancien et de vieux Français !
Nicolas Haillant et Léon Zéliqzon donnent respectivement chambolè et chambouler : chanceler. Voir Cambouler et cuboler
Chanlate, chantnate ou chantnôte(nf)LorrainLe mot existait dans d'autres régions. Godefroy cite plusieurs textes qui le contiennent et lui donne la définition de gouttière, petit canal.
Gouttière ou corps pendant de toiture ; figuré : morve pendante. Nicolas Haillant le compare au vieux Français "chanlatte" signifiant "latte sur chant" (sur le côté)
Chantlatte ou chanlatte(nf)Lorrainmême sens que chânôtte, ci-dessous. Nicolas Haillant le rapproche de "champ latte", latte posée sur champ selon lui alors qu'il aurait dû écrire "chant latte", posée sur chant (comme chantournée)
Chânôtte ou chânatte(nf)Lorraingouttière en bordure de toit ou cor-pendant. Figuré : secrétions du nez . Viendrait de chênot ou cheneau:petit chêne coupée dans le sens de la longueur et creusé pour servir de gouttière mais d'autres y voient une variante de chenal (canal). Est souvent confondu avec chanlatte dans le Lunévillois
Châouée(nf)Lorrainvoir châhouée
Chape ou chappe (nf)Fr régionalcage à poussins. Voir cheffe
Chapouiller (se)(v pr)Lorrainse quereller, se disputer ; taquiner
Charguigner(v)Lorraincouper maladroitement ou avec un mauvais instrument ; déchirer plutôt que couper. Chagrener à Dompaire (Vosges)
Charmine (nf)Lorraincharme, l'arbre; ne pas confondre avec charmille qui n'a pas le même sens
Charpagne(nf)LorrainGodefroy la cite aussi en Franche-Comté. Chairpaigne en austrasien ; cherpaine en wallon. panier en osier (corbeille se dit bonge). Sorte de panier en Franche-Comté. Sobriquet : les chairpaignes de Bettegney-Saint-Brice Vosges
Charpagnatte(nf)LorrainPetite charpagne. Un mauvais usage généralisé de ce mot désigne le marchand ou fabriquant de paniers de manière Péjorative (voir camp-volant). Le fabricant de paniers était le chèrpegni en patois ou vannier en Français. Figuré : personne mal habillée, négligée
Sobriquet : Les charpagnattes de Frolois (54) (voir aussi Xeuilley
Charotte(nf)Lorraincharette. On a ici un bel exemple du suffixe lorrain en "otte", là ou le français met "ette"
Charrière, cherrière(nf)Lorrainchemin de charroi. Ex : la large charrière à Essey-la-Côte. rue de la wète charrière à Moyen
Quérière en Normandie ;
Charrue à traction animale fabriquée par les établissements Breton à Einvaux
Châssatte(nf)Lorrain1 : nom propre (sans accent) ; 2 : littéralement, petite chausse, chaussette ; 3 : bas de laine dans le sens de bourse
expression patoise : fâre des chausses ai zut geau : faire des chaussettes à son coq (s'occuper à des futilités)
Chasserau ou chassereau ou chass'rau
chasserot à Gerbéviller, chessera à Saxon-sion
(nm)LorrainChasserot en vieux Français. Selon P. Fève, le patois de Corcieux et Robert Creusat "quand Gerbéviller parlait patois" il s'agit de l'épervier. C'est le milan à Saxon-sion et le coucou à Essey-la-Côte. Pour d'autres, il s'agit du faucon crecerelle, reconnaissable par son vol stationnaire. Pour d'autres encore, c'est le nom générique des oiseaux de proie.
Châtrou (nm)Lorraincouteau utilisé pour castrer (châtrer) ; couteau de poche. A l'origine, c'était la personne qui castrait les animaux d'élevage
Le mot était utilisé au XXe siècle de manière argotique pour désigner un couteau de poche
Chaucher ou jaucher(v)Lorrain tasser ; piétiner. Fouler le raisin. Fouler, piétiner tasser avec les pieds en Suisse. Probablement de même origine que le vieux français caucher, du latin calcare = fouler aux pieds
En patois messin, le pressoir s'appelait le chaucu, mot provenant probablement de chaucher (chacqueu en austrasien).
Godefroy cite chaucheu comme pressoir en patois lorrain et "chauchier" pour fouler avec force
A laxou, l'actuelle rue du pressoir s'est d'abord appellée la rue du chaucheu
photo d'un pressoir primitif. On l'appelait le "chaucheu" à Laxou
dessin d'un pressoir primitif dit chaucu en Moselle
Chaufferette, Chaufrette, chauffrette(nf)Lorrainsorte de bouillote ou brique pour se chauffer les pieds ou pour réchauffer l'intérieur d'un lit
Godefroy l'écrit chauffete
Chaurée ou chôrée(nf)Lorrainsuée. Bouffée de chaleur. A la ménopause, les femmes ont souvent des chaurées
Godefroy donne chaurre pour chaleur et chaurreté pour le sens que nous donnons à chaurée
Chauvau ou chêvò
chofouau ou chofouo dans les Vosges ; chaufaud en vieux français
(nm)Lorraingrenier de ferme situé au dessus de la grange et surélevé pour laisser entrer les chariots chargés.  Ancienne mesure de capacité en Franche-Comté ainsi que pour Godefroy
lieu-dit à Varangéville
Châwatte(nf)Lorrainla chouette. Sobriquet : les chawattes d'Hoéville et de Saizerais
chavande(nf)vosgiensorte de pyramide composée de matériaux combustibles, principalement du bois, qui est brulé au solstice d'été. Les chrétiens ont détourné cette fête païenne qu'ils appellent feu de la St-Jean
païen est à prendre dans son sens initial : l'habitant originel du pays
Châwée, chawée, chaouée, chahouée(nf)Lorrainvoir châhouée
Cheffe ou chaffe ou chappe (nf)(nf)LorrainA l'origine, panier de marchand de volailles. On nommait ainsi la "chappe", cage en osier ou en grillage métallique sous laquelle on enfermait la poule couveuse et ses petits ; sorte de poussinière légère
Chèmé (hhèmé) : phonétiquement : ϰèmé(nm)Lorrain( le son patois écrit "ch" ou "hh" n'existe pas en Français. Il correspond au J Espagnol ou au chi Grec). Pièce n°18 sur le schéma dans les anciens chariots intermédiaire entre le "corps d'essieu" avant et le plateau. Il supporte les ranchets avant, les ridelles et le plateau.
Chenevière(nf)LorrainA l'origine, c'est un champ où l'on récolte la chenevotte, le fruit du chanvre ; au 20e siècle, le mot était utilisé pour désigner un verger familial (non professionnel) ou un jardin non attenant à la maison
Chessou(nf)LorrainChasseur
Cheulard(nm)Lorrainpersonne qui cheule, un ivrogne. Voir cheuler
cheuler(v)Lorrainboire avidement ; s’enivrer
Chique avoir la chique(expr)Fr régionalavoir un abcès dentaire qui fait une bosse sur la joue. Désigne également une bille. Les enfants jouaient aux chiques
Le mot existe en Normandie et en Picardie mais signifie plutôt chiffe, boule. Viendrait du latin ciccum : peu de chose
Chiquer (v)LorrainMastiquer du tabac ; cette pratique existait encore au milieu du 20e siècle
Chlägue(nf)Lorrain
probablement lorrain-francique
forte gifle, fessée, correction. Voir torgnole
Chlofe (nm)argot régionalLit, endroit où l'on se couche ; aller au chlofe : aller se coucher
Les ch'tis disent chelofe et selon un dictionnaire picard, le mot serait issu de l'allemand en 1815
Ce mot n'est donc pas du roman mais de l'argot régional
Chlinguer (v)LorrainSentir très fort, puer
Chmaquer ou chmeker ou Chmiker ou smiquer(v)Lorrainrenifler, flairer comme le fait un chien pour trouver une piste. Signifie parfois sentir mauvais
Chnobottes(nf)Lorrainbottes de neige ou bottines ; Mot récent qui proviendrait de l’Américain snow-boot. Une origine Allemande n'est cependant pas impossible
Chocotte, chacatte, chicatte ou chicotte, (nf)Lorrainortie. Figuré : «avoir les chocottes» : avoir peur
Léon Zéliqzon donne blian-chacant pour ortie blanche. On retrouve le plus souvent la racine «choc». Choc ou Chac sont le cri de douleur pour exprimer une sensation de brûlure. Faut-il voir un rapport avec la piqure d'ortie ?
Rue à Lenoncourt
Cholotte, hholotte dans les Vosges, hhâlate en Moselle(nf)Lorrainéchelette, surtout de chariot
sobriquet : les chiets h'olle de Chaffévillers : les chariots à échelles de Xaffévillers
Chon(nm)Lorrainlardon; lardons grillés et chauds mélangés à la salade de pissenlits que l'on appelle "la meurotte chaude". En Moselle, c'était aussi une dosse ; près de Remiremont, c'était la deuxième planche sciée dans une grume. A Escles (Vosges), c'était un chou. A Saxon-Sion, un résidu du saindoux utilisé pour la fabrication du boudin
La Lorraine ayant aussi son argot, chon pouvait désigner un enfant ou une personne de petite taille, comme lardon en Français... Et parfois exactement l'inverse par dérision
Godefroy l'écrit chaon et le défini comme la partie du lard qui ne fond pas et qui se grille, grésillon
Chorrotte chorote (nf)Lorraincharette. parfois utilisé péjorativement pour désigner un mauvais chariot ou une vieille automobile
Chtarer(v)Lorrain ?dérober, voler. Il y a un doute sur l'origine de ce mot qui ne figure dans aucun dictionnaire, patois ou argotique.
Civate(nf)Lorrain cive
Clameser(v)Lorrainmourir (argotique) ; crapsè en patois de Metz
Clarteux(adj)Fr régionalclair, lumineux ; se dit d'une pièce naturellement bien éclairée. Le mot est utilisé dans d'autres régions francophones. Kièrtou en ancien patois de Moselle
Clencher (v)LorrainManoeuvrer la clenche. cllenchi en Normandie
Cliche(nf)LorrainLoquet ; synonyme de clenche
C'min (K'min)(nm)LorrainCumin. Sobriquet : les chieurs de cumin de Sarreguemines
Coche
parfois "cache"
(nf)LorrainFemelle du cochon, plutôt une jeune truie ; truie castrée en Gaume
Cochette(nf)Lorrainjeune truie, petite coche
Cocotte (nf)LorrainPomme ou cône de pin, fruit des résineux
Coffiotte(nf)Lorrainpelure ; coquille de fruit à coque (voir ecoffer). Craffe dans la Meuse, comme la porte de Nancy. Ecafotte en Flandre
Coiler ou coualer ou qwaler(v)LorrainSe coualer : se blottir ; se réfugier contre le sein de sa mère comme le fait un enfant appeuré ou en mal d'affection. Le mot viendrait de qwale : caille dans certaines parties de la Lorraine (carcaillatte) dans le reste de la région
On ne peut cependant pas ignorer la forme picarde : coëtir ayant le même sens mais venant du latin coetus : se tenir coi
Collé
ils sont collés
(expr)Fr régionalse dit des chiens qui restent accouplés après le coït
Comparsonier ou comparsenier ou compersenier ou comparsonnier
Godefroy l'écrit comparçonnier
le glossaire de langue d'oïl l'écrit parçoner et parçonier
(nm)Lorrain"compèrsogneu" en patois, compagnon, camarade, ou héritier copartageant. Ancien terme juridique qui, chez certains notaires lorrains, désignait un cohéritier, le membre d'une indivision. On le trouve dans des actes notariés jusqu'au début du 20e siècle
Comprenote ou comprenüre(nf)Lorrainplutôt argotique ; aptitude à comprendre ; intelligence. Expr : tu as la comprenote difficilote. Tu es lent à comprendre. Compernos (avoir du...) en Flandre et comprenoir en Picardie
Corban
janviron à Saxon-Sion ; jambron à Essey-la-Côte
(nm)Lorrainais de bois, souvent rond, légèrement ceintré muni de crans aux extrémités qui servait à pendre par les pattes arrières le cochon saigné pour que le sang finisse de s'égoutter
Ce mot présent dans les anciens dictionnaires de Français viendrait de l'Hébreu et signifierait sacrifice. Godefroy signale corbe signifiant courbe et désignant une pièce de bois courbée ; partie (arc de cercle) de roue de chariot
Corbander(v)LorrainAttacher solidement dans le sens arnacher ; mettre des cordages ou des bandages
A Clayeures, c'est entourer de cordes ou de cables pour consolider
Corbé(nm)Lorrain1: nom propre ; 3: corbeau
Core ou corre la core(nf)Lorrainlieu-dit très fréquent. Coudrier, noisetier en patois se dit core et est féminin
Coriate ou coriote(nf)Lorrainlacet, cordelette ou petite courroie
Cosson(nm)Lorrain1 : Nom propre ; 2 : marchand d'œufs et de volailles. Même sens en wallon
Godefroy donne cocerel et cocereau à Douai pour marchand. Le glossaire de langue d'oïl donne élargi le sens à courtier. Cusso en provençal
Cotes, cottes, cates(nfp)Fr régionalRobe traditionnelle assez longue pour couvrir les chevilles. Les robes plus courtes s'appelaient des rôbates (voir ce mot). L'utilisation de ces mots au 20e siècle était péjorative
Couâler (se couâler)(v)Lorrainse mettre à l'abri comme une caille (une couale ou cwale), se réfugier, se tapir, se blottir comme un enfant contre sa mère
Couârier ou couarier ou coirier(v)Lorrainparticiper à un couâroil/couârail ; bavarder longuement ; perdre son temps à bavarder
Couârail ou couâroil ou coiroil ou couâraye(nm)Lorrain(prononcez couârôille ou couâraille avec l'accent trainant sur le premier a). Bavardage dans la rue. Depuis le 20e siècle, le mot n'est plus utilisé que pour désigner des babillages, de longs bavardages, une assemblée de personnes qui bavardent, quelque soit la saison ou le lieu
Couârail existe en Normandie mais signifie l'intérieur d'un crustacé femelle, surtout sa partie rouge
Cougïe, cougie, coujie(nf)Lorrainfouet du cocher. Ascourgie en vieux Français. Conte de Fraimbois : la cougie
Coulais(nm)LorrainNom propre : l'une des nombreuses variantes lorraines de Nicolas
Cou-rouge-que-ti (onoma)Lorrain sorte d'onomatopé enfantine signifiant approximativement et impérativement"plus rouge que toi" répétée de génération en génération pour faire crier les dindons qui, dans la logique enfantine, n'admettent pas que l'on soit plus rouge que leur crête ! En réalité, il suffit de parler fort en leur présence pour provoquer leur glougloutement
Couveux(adj)Lorrainœuf pourri (partiellement couvé) ; sol creux, par opposition à un sol rappuyé
Couviche en picard
Couv’te (couhhe-te) ou couje-te ou coufe-teexprLorraininterjection qui signifie tais-toi. En patois de Metz, il existe les verbes coujier et coühieu, taire. A lunéville, c'est cohhi forme de l'infinitif. Dauzat sonne le verbe se couhi qui aurait donné le vieux français se coisier
Pourrait-avoir la même origine que "quiétude" et "coi", se tenir coi mais Albert Dauzat (les patois wallons et lorrains 1913) y voit le verbe patois "se couhi" qui aurait la même origine que le vieux français "se coisier"
Covrosse, covrasse (nf)Lorraincouveuse  ; poule couvant des oeufs ou ayant des poussins ; mère-poule. Figuré : mégère ; méchante femme !
Le picard a couvoère pour couveuse
Craâ (nm)Lorraincorbeau ou corneille ou choucat. Surnom des habitants de nombreux villages. Dicton : les crâs d' Lagarde auront bientôt sa peau : il n'en a plus pour longtemps à vivre
Craâche
plus rarement crauche
(nf)Lorraindu patois crähhe, trognon, principalement de choux ; reste de végétaux divers
Crâchatte ou cràchotte
(nf)Lorraingrenouille
Crafier ou Craâffier(v)Lorrainscarifier ; travailler superficiellement le sol. Figuré : mal travailler le sol, faire du mauvais travail
Craffouiller(v)Lorraintrifouiller
Cramail, cramaille(nm)LorrainCrémaillère de cheminée pour suspendre les pots
Le picard a cramailli et crimbilli
Craâpi(adj)Lorrainfruit desséché ; visage ridé. En austrasien, craitir signifie sècher sur pied.
Godefroy donne craiti, séché sur pied, brûlé
Crassin(nm)Lorrainsable en patois vosgien, sorte de grès très friable sous la couche de terre arable. voir chalin
Crâyer
crâiller les yeux
(v)LorrainAvoir les yeux exorbités d'étonnement ou de colère (on disait crâyer les yeux et non crâyer des yeux). Crâyer est nettement plus fort que écarquiller dans le lunévillois ; ailleurs, il est synonyme
Dicton : Y croye des oeuyes comme lo St-Joseph di moteiye de L'mainville : il a les yeux exorbités comme le St-Joseph de l'église de Lemainville
Créver, crévé(v)Lorraincrever. On entendait quelques fois, mais assez rarement cette prononciation
Croleuse (nm)Lorrainmauvaise source ;résurgence périodique d’eau. Croler voulait dire trembler
Cuboler
(v)Lorrainrenverser ; retourner un véhicule ; synonyme de  «cul par dessus tête». Cubeller en Savoie et en Suisse
Cugnot(nm)Lorrain1 : nom propre ; 2 : coin à fendre ; angle d'une maison : parcelle triangulaire
Daille-daille (expr)Lorraindare-dare ; vite ; rapidement.
Damâs;(nm)LorrainPrune de couleur violette et de forme ronde, très sucrée et sans l'amertume de la quetshe qui elle, est ovalisée. Une légende veut que le Damâs ait été importé de Syrie lors des croisadesd'où son nom.
Daâner ou dâner faire daâner(v)Lorrain(un daâne en patois est un état de grande fatigue). Faire daâner se dit d'un enfant turbulent, capricieux, qui n'obéit pas, il fait daâner sa mère , il lui donne beaucoup de mal. Même sens en wallon
Danin(nm)Lorrain1: nom propre. 2: dânin signifie damné (Ville-sur-Illon, Vosges)
De(préfixe)LorrainEn Français, ce préfixe signifie souvent annuler, supprimer : mettre ; defaire... Ce préfixe a parfois le même sens en patois mais le plus souvent, il ne change rien.trisser et trisser ont rigoureusement le même sens ainsi que frâler et frâler et bien d'autres encore.
Godefroy donne détuer qui signifie tuer. Voir aussi le préfixe re
Débiscâillé(adj)Lorraindébraillé ou patraque. Qui a le visage défait. Se disait aussi biscaillè en patois de Metz
Débourrer
sens particulier
(v)LorrainSortir promptement en surprenant. Les chasseurs utilisaient ce verbe à propos d'un animal sortant rapidement de sa cachette : il a débourré au coin du bois !
Débringuer(v)Lorraindémolir, extirper, casser. Même sens à Oléron et à Montargis. Ancien Français bringue: morceau.
Décacher(nf)Lorraindébâcher, découvrir dans le sens enlever une couverture
décanier ou décaniller(v)Lorrain, picard et lyonnaisPartir subitement, se sauver ; faire décanier : provoquer le départ, expulser
Selon (N du Puitspelu), viendrait de canilles, les jambes, jouer des jambes mais Édélestand et Duméril pensent que cela vient du latin canis et signifierait fuir comme un chien
De car en coin
voir de Quart en coin
(Expr)Lorrainsignifie diagonalement, coin d'une pièce placé perpendiculairement sur une autre
Déclichette
avoir la ...
(nf)Lorraindiarrhée
Le picard a clicher pour jaillir
Décrevé(adj)Lorraincrevassé, fendu, éclaté pour un fruit, principalement la mirabelle
dégoiser(v)LorrainSens Lorrain assez différent du Français : dire du mal de quelqu'un, médire
Déguiner(v)Lorrain A Celles-sur-Plaine en 2018, Se dit à propos d'un cortège de mariage que l'on observe, sans en faire partie. Dans la vallée de la Bruche, déguiner veut dire regarder à droite et à gauche pour surveiller, observer. En Moselle, déguinner signifie plaisanter
Décrevé(adj)Lorrain Lézardé ; fruit fendu, abîmé par la pluie. S'emploie quelque fois pour parler de tavelure. En patois de Saxon-Sion, décrever signifie découvrir ou deshabiller
Déhoché(adj)Lorrainqui a été hoché (secoué), déboîté, désarticulé
Déhotter(v)LorrainDémarrer, s'en aller ; contraire d'ahotter. Même sens en Suisse Romande
Godefroy donne déhochier : ployer, courber
Demange(nm)Lorrainvariante lorraine du prénom Dominique. Dans certains actes paroissiaux lorrains du 17e siècle, on voit une personne prénomée altérnativement Demange puis Dominique dans le même acte
déméfier(v)Lorrainméfier
Dépaissir
(v)LorrainInverse d'épaissir. Démarier, supprimer les plantes en surnombre ; éclaircir un semis
Dépiauter ou dépilloter(v)LorrainDécortiquer ; dépiauter une carcasse de viande : la couper en petits morceaux ; Défaire, démonter. Même sens en Flandre. Le mot serait d'origine picarde qui a aussi dépiauler
Déqueugner(v)LorrainLe contraire d'enqueugner ; nettoyer, débarrasser.
Dérayer dérai-yer(v)Lorrainsens légèrement différent d'enrayer sans être son contraire, concerne plutôt la récolte : enlever les premiers rayons ou raies : commencer le travail dans une parcelle pour la préparer. Exemple : enlever les premiers rangs de betteraves ou de maïs pour permettre le passage du chantier de récolte. Se dit dériver en picard
En Austrasien, desrayer signifie arracher
Déripper, dériper, riper, ripper (v)Lorrainglisser; dérapper. Déruper en Suisse Romande. A rapprocher de l'anglais ripper ?
Il s'agit d'une curiosité du patois consistant à ajouter le préfixe "" à un verbe sans que cela change réellement son sens
Désaisonner (v)Lorrainrompre l'assolement traditionnel pour une plante (saison est ici synonyme de sole, fraction d'assolement); provoquer la fécondation d'une mammifère en dehors de sa période naturelle
Déssortir(v)LorrainSortir de... Venir de. Interrogation : D'où c'que t'déssors ? = D'où viens-tu ?
Il s'agit d'une curiosité du patois consistant à ajouter le préfixe "" à un verbe, patois ou Français, sans que cela change réellement son sens
Détriper (v)LorrainÉtriper, démantibuler
Détrisser (voir trisser)(v)Lorrain éclabousser.
Il s'agit d'une curiosité du patois consistant à ajouter le préfixe "" à un verbe sans que cela change réellement son sens même si ici, détrisser n'était utilisé que dans le sens éclabousser alors que trisser a un sens plus large
Dans le glossaire de langue d'oïl, on trouve aussi des verbes ainsi préfixés sans que cela ne change leur sens
Deuil ou deuille(v)Lorrainfontaine dans le toulois ; source ou "trou d'eau" ailleurs en Lorraine
rue de la Deuille à Gerbéviller ; avedeuil (trou d'eau), lieu-dit à Seranville. Deuille à Haillainville : lieu du captage pour l'adduction d'eau
Dia d’avant (interjection)Lorrain ordre du conducteur donné aux chevaux pour tourner à gauche (voir hue to-près)
D'la s'cousse(la)Fr régionallocution adverbiale issue de "de la secousse" ayant pour équivalent en français populaire "du coup" ou en littérature ""par conséquent".
Exemple : je me suis cassé la jambe ; d'la s'cousse, je suis plâtré
Dondon(nf)argot régional Dondon est un terme familier qui a en Lorraine un sens plus large qu'en Français. Une dondon est une femme indolente, qui se laisse aller. Contrairement au Français, elle n'est pas systématiquement obèse
En Austrasien (vieille langue lorraine très proche du vieux Français), une dondonne était une donzelle, "une coureuse", "une fille de rien".
Jeu de mots éculé avec les toponymes se terminant par "sur Madon" : à Bainville-sur-Madon dont...
Dôssaâ(nm)Lorrainle milieu d'un champ relevé en "dos d'âne" pour favoriser l'écoulement des eaux. Voir adôs
Drâiller(v)LorrainManifester de l'impatience
Éco vo(loc adv)Lorrain Littéralement : encore à vous, formule de politesse qui signifie "à vous aussi" ; formule pour répondre à une politesse : --Bonne journée Charles ; --éco vô sous-entendu bonne journée à vous aussi. A Essey-la-Côte, était parfois utilisé en guise de bonjour
Ecoffer ou eccoffier(v)LorrainEcosser (enlever les coffiottes). Ecafotte en Flandre
Egailloir (nm)LorrainVoir guéoir
Eguéoir (nm)Lorrain Voir guéoir
Embistrouillé (adj)LorrainEmbêté, ennuyé, importuné, emmêlé. Voir bistrouille
Embêche, embeche ou ambeche(nf)LorrainDans le Sud Lunévillois, nom générique pour les contenants ; conteneurs. Ailleurs en Lorraine romande, c'est l'ensemble des outils ou des ustensiles
Godefroy donne embechonner pour embarasser, charger
Emmarer(v)LorrainEmbourber, enliser (voir ahoter)
Empaouté(adj)Lorraintrès mal habillé, qui ressemble à un épouvantail ; déguisé
Empaucher (v)Lorrainavoir de la terre qui colle aux pieds, aux roues (voir pauchat)
Pour Godefroy, empaucher est une variante d'empêcher
Enco(adv)Lorrain Encore
Endêvé ou endevé ou endévé(adj)Lorrain Endiablé. Faire endêver quelqu'un : le rendre chèvre. voir enrager
Même sens en Picardie. Godefroy donne endevble pour endiablé
Enjarter ou anjarter(v)LorrainEmpêtrer, se prendre les pieds ; avoir les jambes engourdies ; fatigué d'être assis ; se dit d'un animal dont les pattes sont entravées
En let ou en lè(adv ou loc adv)Lorraindouble sens selon le contexte : ainsi et "comme ça"
En'n'dans(prép)Lorrainà l'intérieur (en dedans). Le n entre apostrophes est sonore
Ennuité (en-nuité)(adj)Lorrains'ennuiter, se faire surprendre par la nuit, l'obscurité ; prendre du retard qui oblige à continuer une tâche au delà de la lumière du jour. S'attarder malgré la tombée de la nuit. Annuité dans le Berry. Le glossaire de langue d'Oïl a anuitement
Enqueugné(adj)Lorrainencombré, en désordre. Etre enqueugné: être débordé de travail. Voir déqueugner
Enquiller(v)Lorrainentrer en collision. Voir renquiller qui est synonyme
Ensotter(v)LorrainRendre sot ; se moquer
Le picard a assoté, sot, ébahi
Ételle(nf)Fr dialectaltrès gros copeau ou éclat de bois ; morceau de bois enlevé par la hache ou la tronçonneuse lors de l’abattage. Même sens en Franche-Comté (sans équivalent en Français, sauf à le rapprocher d’éteule et surtout d'attelle (chirurgie).
Etelle existait dans les ordonnances forestières avant le Révolution ainsi que dans un grand nombre de langues d'oïl. Il est curieux que le Français moderne l'ait oublié ? On le trouve aussi en Languedoc sous la forme "estêlo", en Catalan : "astella", en Espagnol : astilla et en Portugais : "astilha"
Etroubles(nfp)Lorrainéteules ; chaumes ; champ moissonné Même sens dans le Genevois, en Forez et Berry. Du latin stipula
Evaltonné(adj)Lorrainécervelé ; éxalté ; Etourdi, ahuri. Existe également en Picard (Ch'ti)
Je sens mon cuer qui souvent s'evaltonne
Hors de mon corps avecque mes esprits,
S'il aperçoit qu'ils ayent entrepris
De s'envoler vers vous, ma toute bonne

Jacques Grévin, l'Olympe; jeux olympiens publié en 1560
Faïon ou faillon (nm)lorrain1 : nom propre ; 2 : frère
Farme(nf)lorrainferme au sens agricole, comme en picard et en jurassien. cité pour sa proximité de l'Anglais farm
Farot(adj)lorrainFarot est ici parce qu'en Lorraine, sa prononciation est diiférente du français Faraud ; nom fréquent de chien. On est habitué aux A et O trainants et accentués ; ici c'est l'inverse. "au" est remplacé par "o" court sans accent. sobriquet :les farots d'Haraucourt (M&M)
Feignant(adj)anc français ?On disait feignant à la place de paresseux et de fénéant. A l'origine, un feignant est quelqu'un qui feint, qui fait semblant de travailler alors qu'un fénéant fuit le travail
Fergougner ou fergugner ou fergueugner ou feurguénier(v)lorrainInitialement, signifiait tisonner le feu mais plus souvent utilisé pour dire remuer un tas de végétaux ou un tas de braises à l'aide d'une fourche ou d'un bâton ; rechercher quelque chose dans un fouillis ; rechercher maladroitement, sans méthode ou en créant du désordre;
Feugner
(v)lorrainfouiller la terre, rechercher. Le sanglier "feugne" le sous-bois avec son groin. Il retourne le sol à la recherche de nourriture. Se dit à propos de quelqu'un qui cherche partout, qui retourne tout pour trouver ce qu'il cherche. Feuner dans le Jura et en Suisse
Feugnot (nm)lorrainpartie de terrain retourné par un sanglier. Figuré: terre mal labourée
Feunetré(adj)lorrainCreux, visage ridé et vieilli. On entend aussi une peau feutrée, gauffrée. En Moselle, le cheunetré était une sorte de gaufre
Feute(adj)lorrainAntonyme de hhété ; (version moderne de l'adjectif patois feuhhe). Se dit d'une terre argileuse mal ressuyée et collante, qui ne se laisse pas travailler. Qualifie également un aliment fade ou peu digeste ou désagréable au goût
Fi (nm)lorrainfils. «mon fi » façon familière et paternelle de s’adresser à un enfant, pas nécessairement le sien. Même sens en wallon. À Gerbéviller, on disait feu, mon feu
Fiâche(adj)lorrainflasque, ramolli, , flétri, en début de décomposition (betterave ou carotte)
Fiauve(nf)lorrainConte, fable, baliverne. Du latin fabula. Dans la région d'Athienville et d'Haraucourt, se prononçait fiauhoue, le V était remplacé par "hou"
Le folklore lorrain comporte énormément de fiauves qui se racontaient de générations en générations à la veillée. Les contes de Fraimbois n'en sont qu'un aperçu. On peut en trouver d'autres ici
Fier (nourriture fière)(adj)Fr régionalfrancisation par quasi-homophonie du patois fieuhh ou fîhh qui signifie fiel, aigre, acide, amer.Il s'employe surtout à propos des fruits pas encore mûrs ou d'un vin particulièrement acide. Godefroy indique que dans la région de Fribourg en Suisse, le mot a le même sens qu'en Lorraine. Selon Nicolas Haillant, il semble que le sens lorrain soit le sens originel du Français "fier"
Dans le Lyonnais, fier veut dire fiel
Finesse(nf)Fr régionalla fétuque, graminée adventice des céréales ou fourrage peu appétissant; désigne aussi les grandes graminées à tiges fines
Flo ou flot(nm)lorrain fiat en Moselle. Boucle d'un nœud de lacet ou boucle d'un ruban noué dans les cheveux. Se disait fiat à Landremont. Pourrait venir du latin flos, fleur, ou de fluctus, flot, à cause du flottement de la boucle
Foinger(v)lorrainfumer
Foingère(nf)lorrainfumée au sens désagréable ou excessif : la foingère de ton cigare m'incommode !
Foireuse(nf)lorrainplante : mercuriale, herbe laxative qui provoque la foire (la diarrhée). Voir foire et schnell-catherine
Fongieux(adj)lorrainSynonyme de spongieux, excessivement humide pour un terrain
Fonteni(nm)lorrainPetite source (fontaine) ; endroit humide
Fornotte(nf)lorrainlucarne ; petite fenêtre
Fouillâ ou Fouillard(nm)lorrainFouillard au singulier signifie feuillage (très peu usité). Au pluriel, il s'agit des fanes et surtout des feuilles de betteraves ou des tiges de pommes de terre
Fouillant(nm)lorrainla taupe. Fouan en Flandre et en Picardie
Voir mosotte
Rue de Nancy :
Foute(v)lorrainpas exactement équivalent du verbe Français foutre. Signifie appliquer, mettre, et n'a pas le sens vulgaire du Français ; il est tout au plus familier
Frâlée (nf)lorrainune lourde charge ; une récolte fruitière très abondante ; une charge écrasante au premier sens du terme
Frâler(v)lorrains’effondrer sous la charge ; se casser
Frangeon(nm)lorrainNuage en forme de sillon ; Sillon de pluie au loin ; averse très localisée.
Godefroy donne frangié : saupoudré
Fricadelle(adj)lorrain ?repas à base de foie de porc que l'on faisait après avoir tué le cochon
Frigo(adj)lorrain ?Être frigo, avoir froid, être frigorifié
Frognon ou fronion(nm)lorraingroin du cochon. Figuré et péjoratif : visage. A rapprocher de renfrogner ?.
Godegroy donne froigne : mine renfrognée.
Le glossaire de langue d'oïl a le verbe froigner qui veut dire grimacer, avoir une mine renfrognée
Froyotte(nf)lorrainEchauffement des cuisses du cavalier par frottement contre la selle ; escarre occasionné par le frottement des cuisses entre elles chez les personnes obèses.
Le glossaire de langue d'oïl a le verbe froïer qui veut dire frotter, frictionner
Godefroy donne froieur : marque sur les arbres où se frotte le cerf
Gabôser(v)lorrainCompliquer ; rendre difficile ; salir. Expression : "Je viens de laver le sol, arrête de faire ton chemin de St-Jacques, tu vas tout gaboser !" Je viens de laver le sol, arrête tes aller-et-venues, tu vas tout salir
Léon Zeliqzon l'écrit : gäbosè
Le dictionnaire de moyen français donne gabuser : tromper, moquer
Gadin
Gâdein
(nm)lorrainchute ; prendre un gadin : tomber de sa hauteur, de manière un peu ridicule, surprenante, amusante pour les autres. en Gaume, c'est une jupe de dessous
En Moselle, un gadîn était un jeune taureau mais c'est sans doute à rapprocher de godin ou gaudin ;
Montgadin est un nom de rue et un lieu-dit à Haraucourt
Le dictionnaire wallon-français de 1852 donne gâdein : acabit, état bon ou mauvais d'une chose
Gadouille(nf)lorraingadoue
Gagnade ou gagnage(nf)ancien Français ?Gaignage en austrasien. Terme peu usité depuis la Révolution française qui désignait un domaine agricole important souvent géré par un "admodiateur" pour le compte d'un riche propriétaire, pas forcément noble. Il comprenait généralement terres, bâtiments, bêtes et gens (ouvriers). Dans les documents historiques, on voit que Jacques D'Arc, le père de Jeanne, possède une "gagnade". Le mot est encore un peu usité dans les actes notariés lorrains au début de 20e siècle
Gaille ou gaïsse(nf)lorrainInitialement, désignait la chèvre ; utilisé au 20e siècle pour désigner la vache de manière péjorative ; une gaïsse = une mauvaise vache. Même sens en Suisse Romande. Le dictionnaire wallon-français 1852 donne gatt
Le mot serait d'origine germanique. Son synonyme roman est bocatte, la femelle du boc (bouc)
Gamache(nf)lorrain ?Considéré comme argotique. Visage, figure. souvent utilisé à la place de gueule car moins vulgaire tout en ayant le même sens péjoratif à propos des humains. Le mot existait en ancien français et viendrait de l'Allemand Gamaschen qui signifie guêtre. A contrario, la TGF cite 2 cours d'eau portant ce nom dans l'Eure et dans la Somme et dit que ce toponyme pourrait être pré-celtique.
Gamiron(nm)lorraindessert ou patisserie délicieuse. Ce peut être aussi la préparation d'une patisserie. Entendu seulement à Haraucourt
Gaudine ou gôdine(nf)lorrainLopin ; petit pré de peu de valeur. Masure à Saxon-Sion
Godefroy lui donne le sens de femme joyeuse, agréable, gentille
John Palsgrave écrit gaudine : Woman set on pleasure
Gasse(nf)lorrainnom propre que l'on rencontre surtout en Loraine ; Le plus souvent, signifie gorge ou gosier ou goitre. Le rouge-gorge se somme roge-gasse en patois. C'est une petite rue à La Bresse (Vosges).
Sobriquet : Les gagasses de Moyenvic, les goîtreux
Gayoir (nm)lorrainvoir guéoir
Geletée (nf)lorraintoute petite gelée hivernale
Glinglin (nm)lorrainrocher ; grosse pierre ; grosse motte de terre très compacte (aucun rapport avec la St-Glinglin)
Glisse(nf)Fr régionalLuge ; voir glisser et schlitte. La glisse était aussi une sorte de haquet sans roue tractée par un cheval pour déplacer sur une courte distance des objets lourds comme des foudres de viticulture
gnan-gnan(nm)lorrainvoir nian-nian
Godâiller, godayer, godâyer(v)lorrainmal serti ; objet qui "joue" dans son logement comme le manche dans son outil. Se dit aussi d'un vêtement trop ample ou de chaussures trop grandes :«t'as les pieds qui godâillent»
Le même mot a un sens différent en Flandre : aller de cabaret en cabaret. En Moselle, Léon Zéliqzon indique godâyeu : qui coure les rues
Godin (nm)lorrainBouvillon ; jeune mâle.Figuré : adolescent. Sobriquet : les godins d'Allain (54)
Pour Godefroy, godin est un bandit vivant dans les bois.
Godot ou godat(nm)lorraingodet à l'origine, gobelet, verre à boire viens boire un godot. Vient probablement du latin guttus
Godot est présent dans le glossaire de langue d'oïl
Gollée ou golée
golaye en patois
(nf)lorrainbouchée ou gorgée en sous-entendant de la gourmandise. Goler voulait dire couler, écouler en patois d'Epinal
En patois à propos d'une personne qui riait aux éclats, on disait qu'elle riait une bonne golaye
goulée en Flandre et en Picardie
Golée est présent dans le glossaire de langue d'oïl
Golot (nm)lorrain goulot
Golotte (nm)lorraingoulotte ; rigole de prairie ou saignée. Tout petit ruisseau Le ruisseau des goulottes. Lieu-dit à Haraucourt
Gorgeon(nm)lorrain Gorgée, rasade. Même sens en Suisse
Gossant(adj)lorrainroboratif, synonyme de topou ; vient probablement de gasse, la gorge en patois.
Le glossaire de langue d'oïl a le verbe gosser pour manger, se gaver. Il précise que gosseest un mot lorrain qui signfie estomac
Gosser(v)lorrain(gasser en Moselle). gaver, rassasier ; vient probablement de gasse, la gorge en patois
Goulafe(nm)lorraingoinfre ; qui mange goulûment. Galafe en Flandre et goufre en picardie
Gouri(nm)lorrain1: nom propre ; 2: cochon (Ainvelle 88)
goutal (nm)lorrainlieu-dit assez fréquent qui désigne une vallon humide. Voir goutil
goutil (nm)lorrainEndroit humide ; mouillère ;résurgence périodique d’eau
Goyotte(nf)lorrainporte-monnaie ; économies ; compte bancaire
Grâhier; grâiller(v)lorraincrier comme une poule qui a faim ; chanter faux ou à tue-tête ; crier exagérement contre des enfants désobéissants.
le mot existe en Normandie où il signifie griller
Grangeon(nm)lorrainPetite grange ou partie de la grange. Parfois, la grande porte de grange était reculée par rapport à la façade. La partie ouverte s'appelait le grangeon
Gravele, gravelle(nf)lorrainvandoise (poisson de rivière)
Pour Godefroy, c'est le véron.
Greluche(nf)lorrainFemme "de mauvaise vie" ; insulte, façon péjorative de désigner une femme que l'on n'apprécie pas. Avait à peu près le même sens que "pétasse" aujourd'hui en 2019
Gremm'to (nm)lorrainRaidillon ; côte abrupte et courte. Grimpet en Normandie. gripot dans les Vosges et gripant en Moselle. Voir "coup-de-cul"
Gremillet (nm)lorrain 1 : nom propre ; 2 : mie de pain
Gremillon (nm)lorrain 1 : nom propre ; 2 : petit grumau. Nom du ruisseau de Saint-Max et d'Essey-lès-Nancy
Godefroy le cite comme petit grumeau
Greuler ou gruler(v)lorraingrelotter «il greule le froid » il tremble de froid. ancien français croler, croller, remuer, trembler. Greuler en vieux Français
Trembler de froid selon Godefroy.
existe en Suisse. Voir aussi rengrulé
Grigner ou graignier ou gregner ou greigner ou gringuenier(v)lorrainMordre à Montmédy ; grincer des dents ou avoir les dents "agacées" par un son très désagréable, exemple : Le crissement de la craie sur le tableau noir me fait grigner des dents
Godefroy cite grigner et graigner qu'il trouve à Montauban, Cambrai, en Normandie et dans le Barrois. On le trouve avec un autre sens en Picardie : se moquer
Quolibet à propos des filles de Saulxerotte (54) :
elles vont toujours grignant
se plaignant du mal de dents

grigner à Lilles , graingner dans le reste de la Flandre
Grimouler ou grémouler(v)lorraingrogner avec une légère agressivité pour un animal ; grommeler, ronchonner pour un homme ; marmoner. Se dit aussi d'un couple qui se dispute souvent : "y sont toujours à s'grimouler"
Grité, gritée(nf)lorrainmélancolie, chagrin, depression ; le mal du pays pour les expatriés. Vient probablement du latin "gravitas". Ce mal frappait souvent les appelés du contingent, notamment les ruraux qui quittaient leur foyer pour la première fois, avant et après la première guerre mondiale car les conditions d'incorporation étaient extrêmement difficiles et souvent cruelles. Les cas de décès de cette maladie étaient fréquents et totalement scandaleux car très faciles à éviter. La bêtise du commandement militaire est sans borne !
Viendrait du latin aegré, à regret ou de gravis, pénible
Godefroy renvoie vers grieté qu'il écrit aussi griesté et gritté selon les périodes et les régions
Gritou(adj)lorrain être gritou, avoir la gritée. Avec le banissement du patois, cet adjectif fut mal remplacé dans le langage populaire par "neurasthémique" (voir ce mot)
Groue(nf)lorrainterme de boucherie qui désigne le foie et le poumon. A Clayeures, on précisait noire groue pour le foie et blanche groue pour le poumon
Guéhine(nf)lorrain silique, du colza notamment
Guéoir(nm)lorrainDu verbe guéer : endroit où l'on guée les chevaux.
Un guéoir est un aménagement pavé en pente douce et alimenté en eau en permanence. La retenue d'eau, généralement inférieure à un mètre de hauteur, permet de nettoyer les pieds des chevaux et de délasser l'animal.
Notons que ce mot qui n'est pas dans les dictionnaires du patois lorrain qui font référence. L'on trouvera d'autres explications des origines de ce mot mais elles sont moins convaincantes.
guéoir se dit hhoweuy en patois de Saxon-Sion qui utilise aussi le mot guévoir.
Gueniche(nf)lorrainpoupée, "doudou" figuré : femme de mœurs légères ; maîtresse au sens illégitime. Femme malpropre en Moselle.
Guenon en ancien français. Selon Jean Vartier, ce mot viendrait de génocherie (sorcellerie) et aurait signifié à son origine "poupée du diable"
Godefroy lui ndonne le sens de petite guenon
Guernouille Guèrnouye en Moselle(nf)lorrain picard et Mayennedu latin ranunculus ou ranuncula qui a aussi donné raine que l'on retrouve dans le toponyme "Chantraine".
Guerite(adj)lorrain picard et champenoisadjectif féminin de guéri. J'ai longtemps pensé que c'était un défaut de langage mais vu que je trouve aussi dans un dictionnaire picard...En réalité, les lorrains féminisaient les adjectifs rt les noms se terminant par i avec ite. J'ai même entendu Maguytte pour Maguy (Maggie)!
Gueulot(nm)lorrainCri puissant, gueulée ; cri d'effroi
Gueugner(v)lorrainlittéralement "enfoncé avec force" mais ici, signifie réfugié dans un coin, se mettre à l'abri du froid ou d'un quelconque danger en se repliant sur soi-même. Se dit d'un animal appeuré qui se blotti en essayant de se cacher, de se mettre à l'abri. Coualer a presque le même sens mais sous-entend plutôt de l'affection envers la personne refuge
guiche(nf)lorrainBâtonnet, cheville, broche ; axe. Figuré et vulgaire: membre viril. Cuisse en Flandre.
Est présent mais n'a pas le même sens dans le glossaire de langue d'oïl. Godefroy cite guicheron
Hache-paille(nm)lorrainutilisé en Moselle romande pour désigner un Mosellan platt (ou francique), celui qui reste de l'autre côté de la frontière linguistique
Hachepailler(v)lorrainparler une langue étrangère ou Français avec difficulté
Hadé ou hodé(adj)lorrainfatigué. Hodé en picard et en vieux français, Rouchi et Champenois, déhédé en picard
Halatte ou halette(nf)lorraincoiffure féminine traditionnelle destinée à se protéger du soleil. Voir blanc-bonnet
Godefroy lui donne le sens de petite halle, petit hangar
halier ou Hallier(nm)lorrainHhalli en patois de Sion. Petit hangar ou remise généralement destinée à abriter le bois de chauffage pour le faire sécher. Certains font un rapprochement éthymologique entre "halle", "hailli" et "hallier". Dans les Vosges, le patois "hailié" ou "halié", phonétiquement proche de hallier, signifie desséché ce qui fait penser à haler
Dans le dictionnaire de Godefroy, le halier est le bâtiment où l'on remise les charrues, les charrettes et autres instruments aratoires
Hâle ; un hâle de bise(nm)lorrainpériode de vent du Nord ou d'Est, très desséchante. Probablement la même origine que le verbe hâler. Le picard a halleux : un temps desséchant
Haille ou haye ou heuille ou aïe(v)lorrainprononcez ha-ye ou heu-ye. Du verbe patois hailler ou hayi (hailli) : aller, marcher, avancer, agir. y n'peut pu haye : Il ne peut plus marcher. Heuye don : avance donc !
Hamm'cey(nm)lorrainOn ne sais pas trop si c'est le diminutif patois de Marcel ou la reprise d'une déformation émanant d'une personne handicapée ?
Hargat ou hargot(nm)lorraincité par curiosité : rue Hargat à Hoéville (54) ; cahot, secousse. Hargater signifie secoué comme une voiture sur un très mauvais chemin
Rue Hargat à Hoéville :
rue Hargaut à Lunéville ;
Hartar(n)lorrainPatronyme ; cultivateur médiocre, mal équipé. L'hartar est un ancien instrument aratoire qui a précédé la charrue. En béarnais, hartar signifie bouger, remuer. C'est probablement de là que vient le nom lorrain de l'araire qui "bouge" la terre. Hartar est quelques fois employé pour désigner la pauvreté, voir missenard
Haut mau ou haut mal(nm)Fr régionalTomber du haut mal : épilepsie
Haye(nf)lorrainHaie. on devrait prononcer eille car en lorrain-roman, Y est considéré comme une consonne. citée pour sa fréquence dans les toponymes
Herr(nm)lorrainOn se demande pourquoi les dictionnaires patois ont choisi cette orthographe ? Sens exactement inverse à "pauvre hère" et proche de même mot des langues anglo-saxonnes (her doctor). Homme riche, cossu.
Sobriquet des habitants de Serres (54) et d'Haillainville (88). Dicton : il vaut mieux être cheval à Haillainville que femme de herr ! Les riches laboureurs d'Haillainville avaient la réputation de mieux soigner leurs chevaux (animaux de prestige) que leurs épouses.
Hhèté(adj)lorrain(les H sont fortement expirés). Antonyme de "feute". En Moselle, terre cultivée battue par la pluie (resserée). Dans le Sud-Lunévillois, après le labour d’une terre argileuse et humide, si la météo est sèche, les sillons durcissent fortement. On dit alors que la terre est « hètée ».
Heuille ou haille
parfois écrit à tort aille ou euille
ne jamais écrire aïe
(interjection)lorrainVoir haille; l'un est une variante de l'autre. « heuille don » : avance donc ! dans certains patois, haille signifie marche ! (l'ordre de marcher). Le patronyme Haillant a très probablement pour origine le participe présent du verbe lorrain Hailli ou hailler
Ne doit pas être écrit "aïe" car la lettre H est expirée
Heursé, heursi, hersi(adj)lorrainDu verbe lorrain heurser. Chien dont le poil du dos est dressé, hérissé: "ce chien a vu un chat; il heurse" (il a les poil du dos dressés). Figuré : personne mal peignée, hirsute. En patois, hérisson se dit heurson
Holer ou holler(v)lorrainHhauler en Moselle, haller dans les Vosges. Secouer fortement, secouer un arbre pour faire tomber les fruits. Était aussi utilisé improprement pour gauler, taper avec une gaule dans les branches d'un arbre fruitier
Hommée(nf)lorrainMesure représentant la surface bêchée par un homme en une journée soit environ 2 ares
Horboteux(adj)lorrain-welchenom de la troupe de théâtre de Fouchy (Haut-Rhin) venant du sobriquet d'un village voisin. Dans les Vosges (et probablement dans cette partie de l'Alsace), l'horboteuye est une sorte de rateau pour la pêche aux grenouilles
Hoton ou hotton ou otton
parfois écrit hauton ou haulton
(nm)Fr dialectalsouvent utilisé pour désigner les résidus de nettoyage des céréales mais son sens initial désigne un grain resté dans sa balle (enveloppe) après le battage. Les batteuses sont généralement équipées d'un convoyeur à hotons qui les ramène à l'avant de la machine pour un second cycle de nettoyage
dans un contrat d'acensement à Haudonville, il est écrit : un résal d'avoine, mesure de Gerbéviller, bien vanné et haultonné et de plein taxel
du latin haustus
Godefroy l'écrit hauton, hotton, hoton et lui donne le meme sens qu'en Lorraine
Hottée(nf)lorraininitialement c'est le contenu d'une hotte mais utilisé au 20e siècle pour désigner une charge importante
Figurée en Moselle : ivresse, alcoolémie importante
houâtié ou wâttié(adj)lorrainAbimé, tordu, déformé, vrillé "cette courroie est houâtiée "
Faut-il voir dans ce mot l'ancienne forme de gâté dans le sens abimé sachant que le français a remplacé w par g ?
Houche(nf ?)lorrainImpureté végétale dans le grain à la sortie de la batteuse ;
Houspiller(v)lorraingronder, disputer mais pas trop durement
Hue-to-prè lorrainordre du conducteur donné aux chevaux pour tourner à droite  (voir dia-davant)
Ilorrainpronom personnel il, lui. Lorsque l'on entend la phrase "i" va à la chasse, ou donnez-i l' bonjour on pense qu'il s'agit d'une altération du pronom Français mais tous les ouvrages d'études du Lorrain-roman écrivent ces pronoms sous la forme "I"
Iève ou IèfeprénomlorrainEpvre. Se prononce ainsi dans le prénom composé Jean-Epvre ; on ne connait pas la prononciation patoise de Saint-Epvre ou de Domèvre
Indiotte ou indiatte(nm)lorrainongle ou griffe
Jambouter(v)lorrainenjamber ; mesurer une distance en enjambées ; se dit agamber et egamber dans les Flandres. Le glossaire de langue d'oïl a jambeter et jamboïer
Jambron, jambrot(nm)lorrain (voir corban) bois rond légèrement cintré au milieu qui servait à pendre par les pattes arrières les cochons tués
Jandoler(v)lorrainvaciller, chanceler, tituber , avoir des problèmes d'équilibre. Expression : "l'homme là jandole, il est sâoul !"
Jâque(nm)Fr régionalGeai. Sobriquet : les jâques de Neufchâteau
Jate ou jatte (nf)Fr régionalune grande jatte : loquacité, bagou, baratin, parlé abondant et rapide. Mot généralement péjoratif. "Tais-don ta grande jatte" ; mais tais-toi donc ! Il a une jatte de marchand d'chiens. C'est un baratineur
Jaucher ou chaucher(v)lorraintasser ; piétiner, fouler. Se disait à propos des personnes qui foulaient aux pieds le raisin dans la cuve de vendange et des agriculteurs qui tassent le silo de maïs.
Jauniré ou jaunotte(nf)lorraingirolle, chanterelle. Même sens en Franche-Comté
Jote, jotte Tête de ...(nf)lorrainTête de jote choux pommé dans les Vosges ou... étourdi, tête en l'air, tête de linotte. la jote est une espèce de choux blanc pour L. Zéliqzon ; c'est aussi une tige ou fane de pomme de terre. Voir jotte et joute
Sobriquet des habitants de Essey-la-Côte : les têtes de jotes
choux s'écrit jouste en austrasien. Le mot viendrait du gaulois jutta
Godefroy donne ces graphies : jote, jotte, joute, joutte, jute
Jote ou jotte(nf)lorrain"fière jotte" : choucroute aigre. Jotte est le nom du choux cabus pour L. Adam; selon les régions à l'intérieur de la Lorraine, jote peut être remplacé par joute. En ancien Wallon, jote et joute sont des herbes cuites pour manger (accompagner) surtout des choux. Toujours selon la même source, joute est une acception de jote et signifie "navet qui se sème fort tard et qui reste en terre pendant l'hiver"
En gallo (Bretagne), la jotte est une soupe au potiron
Godefroy donne ces graphies : jote, jotte, joute, joutte, jute
Joute(nf)lorraindu latin juxta. Désigne parfois le choux mais plus généralement, c'est la manière lorraine d'accomoder le choux en cuisine ou son acompagnement. Fièrejoute : choucroute (selon L. Zéliqzon page 272). Voir fier et jotte. Joute existe en vieux Français ainsi que jouste. Il est amusant de trouver ici une explication à "joute", mot resté mystérieux dans les dictionnaires toponymiques, notamment à propos de Fontenoy-la-Joute !
Godefroy donne ces graphies : jote, jotte, joute, joutte, jute
Kénote , kenote (nf)lorrainTerme familier pour désigner le sexe masculin. Synonyme de canette dans les Vosges
(nm)lorrainCroc, outil de jardin à 2 dents.
Kike, kikelle(nf)lorrainpointe, cime d'un arbre. Plus rarement, le faîte d'une maison
Kno-hh(v)lorrainconnaître ; cité pour sa ressemblance avec l'Anglais know
Laiche, lèche, lesche (nf)lorrainherbe des prairies humides, famille des carex que le bovins et ovins ne mangent pas. Même sens en Brie, en gallo (Bretagne) et dans le Lyonnais. Lauche en Sâone-et-Loire. Le glossaire de langue d'oïl a lèche qui désigne le roseau. Ernest Nègre dans sa toponymie générale de France l'écrit lesche et le désigne comme un carex. Il donne aussi leschere qui est un roseau
Larmier(nm)Fr dialectalSoupirail. Identique dans le Jura et dans les Flandres ; on remarque la construction très proche : soupir et larme
Lâtron (nm)lorrainlaiteron des champs (sonchus arvensis). Lacheron en Sâone-et-Loire
Lechi, léchi, Lèchïs (nm)lorrainMélange de betteraves fourragères hachées finement et de menue-paille.
Leché en Franche-Comté. Le dictionnaire d'ancien Français et de ses dialectes donne lesche, leske, leche, laiche, loische signifiant tous tranche fine
Lé, lai
plus rarement lè
(article et adverbe)lorrainLa et là, article et adverbe de lieu
Dans son dictionnaire topographique de la Meurthe, Lepage cite un document de 1320, page 103 : Ferrières lai Grante et lai Petite
Dans son dictionnaire des anciennes langues à l'article La, Godefroy cite comme autres graphies lai et lay (page 685)
Lè ou let(nm)lorrainliseron. La lettre è est très brève, nettement plus courte qu'en Français
Lembannie ou Embannie(n)lorrainLieu-dit très fréquent en Lorraine. Littéralement : ban banni (territoire interdit). En période de veine-pâture (voir ce mot), un partie du ban pouvait être banni, interdit pour cette pratique. En forêt, ce pouvait être la partie mise en réserve qui était bannie. Au moyen-âge, ce pouvait être un lieu de rites interdits (sorcellerie, culte non chrétien...)
Len'nedmain ou lenn'demain(nm)Fr régionalprononciation lorraine de lendemain
Léyon(nm)lorrainle prénom Léon. Idem en wallon. Jacques Brel utilise cette prononciation dans la chanson les bonbons
Licher(v)argot français
lorrain
Ce verbe existe en français mais le sens lorrain est totalement différent
Licher : boire avidement, goulument, rapidement.
Synonyme de cheuler
Argot : Dans la chanson sans amour on n'est rien du tout, Edith Piaf utilise beaucoup d'argot et chante ces vers : Il guinchait dans les salons, Et lichait tous les tafias
Lichette ou lichotte(nf)lorrainLampée (gorgée) ; petite tranche de pain; petit morceau de quelque chose ; petite quantité. Le glossaire de langue d'oïl a lèche et lische qui désignent une tranche. Le picard a lechée; un peu, un brin et le verbe licher : boire en se délectrant
L'incan
parfois écrit lincan
(nm)lorrainEncan, vente aux enchères.
Lisette (nf)lorrainbetterave fourragère. Pour désigner la betterave rouge mangée en salade, on disait la "rouge lisette"
Liskette(nf)lorrainparcelle étroite ; petite bande de terre, chose de peu de valeur
Lo (article)lorrainLe
Locher(v)lorrainSe dit d'un arbre penché dont la grume se fend pendant l'abattage. C'est aussi la cause d'accidents de bucheronage
Longe(nf)lorrainLanière de cuir du fouet de cocher (de la cougie)
Godefroy indique que c'est une corde ou une lanière de cuir avec ces graphies : longe, loigne, loingne, longne
L'ont(conjugaison)lorrainsurtout entendu près de Colombey-les-Belles. Verbe avoir au présent de l'indicatif et à la 3e personne du pluriel : l'ont = ils ont
Losse(nf)Fr régionalSorte de barre-à-mine avec une extrémité renflée pour préparer le trou des piquets. Originellement, le mot désignait les vrilles et mèches pour percer le bois
louche en gallo (Bretagne)
Lunévilleuse(nf)lorrainouvrière qui pratique le point de crochet ordinaire, dit point de Lunéville
Machuré(adj)Fr régionalExiste en Français avec un sens différent. Est présent dans le glossaire de langue d'oïl avec le même sens qu'en Lorraine : barbouillé, sali, maculé ; se dit surtout d'un visage sali. Voir marmozé ou mormouzé. On disait aussi : le ciel se machure quand les premiers nuages arrivent. Existe en Suisse. Viendrait du Flamand maescheren mais le dictionnaire d'étymologie occitane conteste une origine européenne
Godefroy lui donne le sens lorrain, mais pas seulement. Il l'écrit avec ces graphies : machurer, maschurer, maschourer, macheurer, mascherer, macherer, maschierer, mascarer, mascerer. Mascarer est à souligner car machuré et mascara auraient la meme étymologie ?
Macrot d'chien vert(expr)Fr régionalinsulte enfantine et parfois juron entendu seulement à Essey-la-Côte mais Robert Creusat (quand Gerbéviller parlait patois) cite macrot d'chien comme juron. En patois, un macrot est un bougre, un diable d'homme, un roublard
«Chien vert» désigne quelque chose de totalement improbable
Macuzon (nm)lorraindu latin mergus. petit tubercule à la peau noire et à la chair blanche sucrée très succulente. Selon la littérature, il se produit sur les racines de la gesse tubéreuse mais ce n'est pas exact
On trouve de très nombreuses formes de ce mot qu'il n'est pas possible de citer ici
Madiant(adj)lorrainc'est madiant : Terre collante ; état d'une terre argileuse qui s'amasse sous les semelles.
entendu d'une personne originaire d'Einvaux ; se disait aussi à Clayeures.
Godefroy donne madeur qui signifie humidité
Voir aussi empaucher et pauchat
Mâgnons ou mânions(nm)lorrainmancherons de la charrue ou de la houe
Mairrie ou Mairerie(nf)Fr régionalMairie, la maison du Maire. Märerèye en patois et qui signifie Mairie. Le glossaire de langue d'oïl a mairerie et maireté pour désigner une circonscription juridique
Mamaillou(nm)lorrain ?la traduction littérale serait "mamailleur", celui qui mamaille. Le terme est connu bien au delà de la Lorraine. En patois, le suffixe "ou" équivaut le suffixe "eur" du Français ex : mentou = menteur
Mâmiche(nf)lorrainGrand-mère, vieille femme ou femme qui se néglige
Man et pa(nf)lorrainC'est ainsi que l'on nommait ou appelait ses grand-parents. Man suivi d'un prénom ; ex man Coralie : Grand-mère Coralie
Maquero d'chien vert(expr)lorrainsorte d'insulte gentille que les enfants s'adressaient entre eux.
Maquero veut dire gars en patois et utilisé seul, n'a rien de péjoratif. Chien vert se disait à propos de quelque chose d'improbable
Marander ou marender(nm)lorraindu latin merendare. Goûter dans le sens prendre un goûter en milieu d'après-midi
Godefroy donne marande, marende et marander un peu partout en France
Marcare ou marcaire (nm)lorrainvacher, ouvrier chargé de l'entretien et de la traite des vaches laitières
Marcarerie(nf)lorrainlaiterie annexe de l’étable ou logement du marcaire
Mârc (nm)lorraineau de vie de mârcs de raisin
Mâre ou manre ou mau(adj)lorrainméchant, mauvais, mal ; le mâre-drôle là » ce mauvais garçon
Margatte ou margasse
Margagne à Lyon et en Suisse, margouillis en Picardie
(nf)lorrainboue, rédisus boueux ; synonyme de mouise pour éviter de dire "merde"
Margoler(v)lorrainmordre, dévorer; manger avidement. Margoler est aussi un terme d'argot régional pour parler d'une dispute ou d'une bagarre
Margolotte ou margoulette(nf)lorrainMenton ou double ou triple-menton ; parfois la gorge
Quand Rauch était Maire de Metz et Rossinot Maire de Nancy, il circulait une plaisanterie disant que le nombre de leurs mandats électifs égalait le nombre de leurs margoulottes
N. Haillant fait un lien étymologique entre margoulette et gargouille
Le picard a margoulette avec le même sens qu'en Lorraine
Marlin (nm)lorrainmerlin, outil, masse à fendre le bois
Marmosé ou marmozé ou marmouzé ou marmousu ou marmouzou(adj)lorrainConcerne surtout les enfants ; avoir le visage barbouillé sali par de la confiture par exemple. Synonymes : barbanzé et machuré
on ne peut s'empêcher de le rapprocher du français plus ou moins argotique marmouset qui n'a pas exactement le même sens.
Le glossaire de langue d'oïl a les mots marmoser, marmuser et marmouser mais leur sens est totalement différent et se rapproche de marmonner
Marnage(nm)lorrainA l'origine, c'était une charpente ou un beffroi supportant les cloches. Objet imposant ; mécanisme compliqué
Le droit de marnage, assez rare sous l'ancien régime, existait à Sornéville et à Giriviller. Il permettait d'acquérir dans les forêts seigneuriales les bois necéssaires à la construction et à la réparation des maisons. Le glossaire de langue lorraine écrit marrenage et marronage et le décrit comme droit à prendre des merrains
Usagiers ayans droits de prendre bois de marnage, affouages ou farnages, doivent user de ce droit en bon pere de famille. Coutumes de l'éveché de Metz
Mâronner(v)lorrainRegretter, avoir des remords ; être envieux
Mastoque(adj)lorrainimposant, dont la masse est imposante ; lourd, épais, lourdeau
Maton(nm)lorrain et picardlait caillé
Maulorrainmal, mauvais. Dans le patronyme Maugras, signifie maigre, non gras
Me ou mi(pronom)lorrainmoi.  idem à Oléron. Breulez z'y la bodotte et v'diro ca qu'ça me (Brûlez-lui la bedaine et vous direz encore que c'est moi) ; Les contes de Fraimbois
Me et parfois mi selon le contexte(adv)lorrainPas (négation); " C'n'a me po tojo" Ce n'est pas pour toujours. Phrase d'espoir des Lorrains annexés en 1871 devenu en 1918 : "c' n' ato me po tojo " ce n'était pas pour toujours. Ces phrases ont eu en Lorraine, et en Moselle en particulier, le sens et la force d'une devise
Autre exemple avec mi : ça n' te rwâtte mi. Cela ne te regarde pas
Meix ou maix ou meis(nm)lorrain(se prononce mée). La présence du X est une absurdité car il n'existe pas en Lorraine romande et n'apporte rien en français. Son apparition dans les toponymes est le fait de typographes incultes !
Vient du latin mansus. Enceinte quelconque, jardin clos, généralement à proximité immédiate de la maison ou jardin éloigné mais dans les meilleures terres du village. En ancien Lorrain, le jardin venait en second rang et correspondait à ce que l'on appelle aujourd'hui "la chenevière", un jardin de qualité moindre et non adjacent à l'habitation. Meix est le suffixe de nombreux toponymes lorrains (Gibeaumeix ; Royaumeix ; Libeaumeix ...). On le trouve aussi dans certains patronymes comme Meixmoron, le gendre de Mathieu De Dombasle
Mèline ; Mèlin (adj)lorrainmalin, rusé, astucieux.
On devrait écrire mélin et prononcer méline car on est très probablement en présence du "inn" lorrain, un son inexistant en Français
Mentou(adj)lorrain1 : nom propre ; 2 : menteur. Sobriquet : les mentoux de Chamagne Vosges
Meurotte(nf)lorrainOriginellement, c'est un assaisonnement liquide de la salade et contenant de la crème. Son sens a été élargi à toutes les sauces (sans jeu de mots)
Meurotte chaude(nf)lorrainlardons grillés à la poële et versés chauds avec le jus sur la salade de pissenlits, juste avant d'être servie dans les assiettes. Ce mélange de saveurs donne un plat succulent
Meussotte(nf)lorrainpetite meule ; petit tas de fumier déchargé dans un champ en attendant son épandage
Mi ou mie(négation)lorrainparticule négative équivalente à pas et antonyme de moult : il n'en a mi : il n'en a pas. Le glossaire de langue d'oïl a la même définition
Michotte(nf)lorrainLa michotte est une petite miche de pain. Selon la légende, la rue des michottes à Nancy doit son nom à la présence d'un boulanger qui distribuait le pain aux ouvriers qui travaillaient à la reconstruction des fortifications de la ville au début du XVIIe siècle.
bolet, champignon comestible, sa coupole ressemble à une petite miche de pain et le suffixe otte ou atte, équivalent au Français ette, veut dire petit : miche=>michotte comme voiture=>voiturette; petite miche de pain dans la Meuse et à Saxon-Sion mais concernant le pain, on disait plus souvent "michatte"
Godefroy donne les memes significations sans préciser de région
Mien (la mien, la tien, la sien)(pronom p)Fr régionalEntendu uniquement à Essey-la-Côte mais Lucien Adam (les patois lorrains page 85) les signale à Châtel-sur-Moselle et à Ortoncourt entre autres endroits. De son côté, Fernand Rousselot en a fait le titre de l'un de ses ouvrages :chacun la sien : pronoms possessifs dont le genre est l'inverse du français. A propos d'une main, on disait la sien : et à propos d'un pied, le sienne
Le picard utilise à la place de mien
Mienne (le mienne, le tienne, le sienne)(pronom p)Fr régionalEntendu uniquement à Essey-la-Côte. Voir le point précédent pour l'explication

Migaine (nf)lorrainmélange d'oeufs battus et de crème pour la quiche lorraine ; mixture ; mélange quelconque : "le pharmacien m'a préparé une migaine"
Mirjolet ou mirjolè(v)lorrain1: nom propre ; 2: enjoliver (mirjolè)
Misou ou mizou(nm)lorrainsurnom affectueux du chat, comme minet
Misse(nf)lorrainterme de boucherie qui désigne la rate. Le glossaire de langue d'oïl donne la même définition. Milza en italien
Missenard (nm)lorrainpersonne du bas de l’échelle sociale; petit fermier. Cultivateur misérable. Parfois confondu avec hartar (voir ce mot) mais n'a pas le même sens
Misseron(nm)lorrainMousseron, champignon des prés
Mistoufle(nf)Fr régional"il m'est arrivé une mistoufle" : il m'est arrivé un événement inattendu et ennuyeux
Mitan(nm)lorraindu latin medium ; milieu ou moitié. Différent du terme français et sportif "mi-temps" qui n'a pas le même sens. En Lorraine, on pouvait dire ce verre est plein à mitan : il est à moitié plein. Le glossaire de langue d'oïl donne la même définition. Mitan en provençal et mitaun en patois Normand
Molaine, molène, moleine, molègne en Moselle (nf)lorraintaupinière ; fourmillière par extension. Petite butte de terre
c'est la plante "bouillon-blanc" en gallo (Brtagne)
Mortzipe mortzif en Moselle, mort-z-ive à Montmédy(adj)lorraincomas éthylique ; ivre-mort. Vient de mort-z-ife (ivre)
Mouchotte(nf)lorrainMorve ; Sécrétion du nez
Pour Godefroy, c'est une petite mouche
Mouhèche ou moiche(adj)lorrainMoite, humide. Le glossaire de langue d'oïl a mois pour flasque, flétri, passé
Mosotte
meurjatte à Saxon-Sion
(nf)lorrainmusaraigne. Musette en Picard (Ch'ti). Parfois utilisé pour désigner la souris
Voir fouillant
Mou
moult
(adj)Fr régional ?En patois, la/les dernières consonnes étaient souvent muettes, surtout si elles n'étaient pas indispensables à la compréhension. Il est probable que c'était la même chose en vieux Français, maintenu pour fusil, persil...
Moult se prononce mou en Lorraine mais ce n'est pas la seule différence. L'adjectif est seulement quantitatif en Français alors qu'il est aussi bien quantitatif que qualitatif en Lorraine :
Il en a mou : il en a beaucoup ; ce dîner est mou bon : ce dîner est très bon
Godefroy donne les graphies suivantes : molt, mult, moult, mul, mot, mut, mout, moud, mou, mon, mont, monlt, muit
Mouliner(v)lorrainEn patois, un moulin est une petite butte de terre, une taupinière. Mouliner les patates : butter les pommes de terre (faire une butte), relever la terre au pied des plants. En patois normand, mouliner signifie remuer comme un moulin (comme l'eau d'un moulin ?)
Moulu(nm)Fr régionalmouture, céréale concassée. Produit à la sortie d'un moulin ou concasseur
Moulu(adj)Fr régionalexténué, fourbu ; je suis moulu : je suis harassé
Nacion, nascion, nassion, nation (nm)lorrainrace, engeance, lignée, extraction, rang social
Selon Godefroy le mot n'est pas péjoratif en ancien français
quolibet : Glonville
peute ville
peutes gens
peute nâcion d'enfants
culs de serpent
Nâchon (nm)lorrainLe plus petit porcelet d'une portée ; nain. Figuré : le dernier né d’une fratrie. Viendrait du latin nasicare
Nânousse(nf)lorrainquenotte
Nâpiâ(adj)lorrainQui est difficile à propos de la nourriture ; qui mange avec dégout. Voir néreux
Nâpier(v)lorraingrignoter, manger sans appétit, faire le difficile
Nâreux ou néreux (adj)lorrain et picardde narine et du latin nares. Qui a les narines qui s'offusquent facilement ; qui est délicat, précieux dans son comportement, que beaucoup d’odeurs répugnent ; qui n’ose pas se salir  Probablement du latin "nares"
Curieusement, ce mot très connu des lorrains encore en 2020 est absent des dictionnaires lorrains. Zéliqzon le cite mais seulement comme élément du langage populaire messin
Nem ? ou neum ? ou nome ?
voir allez
(loc adverbiale)lorrainOn devrait écrire n'est-me" ou "n'eut-me" ou "n'ost-me". Placé en fin de phrase pour susciter l’approbation ; synonyme de n’est-ce pas ?
Nemé(intérogatif)lorrainOn devrait écrire n'est-mé". Est souvent confondu avec nem (n'est-me) mais ce n'est pas la même signification. N'est-mé est un intérogatif pluriel, il s'adresse à plusieurs personnes alors que nem (n'est-me) ne s'adresse qu'à une seule personne
Neu(adj)lorrainneuf, l'adjectif contraire de vieux; ex son neu pentalon. En patois, la dernière consonne était le plus souvent muette comme c'est le cas ici
Niâ ou niau(nm)lorrainNichet, faux oeuf en bois ou en plâtre ou en porcelaine destiné à attirer les poules pondeuses dans un nid. Nieux en Brie, niau en Suisse
Nian-nian(adj)lorrainindolent, nonchalant ; sans énergie. Le contraire de résou. Niâniâ ou nion-nion en Moselle. Même construction que le Français populaire "miou-miou"
Niaquer ou niaiquer ou nièquer(v)lorrainmordre vivement comme le fait un chien pour se défendre ou un animal affamé. Gnaquer dans le lyonnais ; faut-il faire un lien avec le personnage Gnafron ?
Nice ou nisse(adj)lorrain1 : enfant grognon, pleurnichard ; 2 : personne exigeante, difficile à contenter, contrariante (un nice coco). Nice était synonyme de niais en vieux Français et en vieux Lorrain, au moins jusqu'à la Révolution française. C'est également le sens que le glossaire de langue d'oïl lui donne. J Oberlin (1775) le relie à l'Anglais "nice" auquel il donne les sens délicat, douillet
En austrasien, nisseté signifie niaiserie, maladresse
Niîge(nf)lorrain(entendu seulement à Essey-la-Côte) neige ; iî est une voyelle longue et appuyée. C'est l'une des voyelles spécifique au Lorrain-roman
nio-niotte(nf)lorrainc'est de la nio-niotte : quelque chose qui a très peu de valeur, qui est sans intérêt. Dans les Vosges, c'est aussi une plaisanterie éculée que l'on répète malgré tout
Nix ou nixe ou niks(négation)lorrain et picardnon, la négation. Il s'agirait d'une corruption de l'Allemand "nichts" mais on le trouve dans les Vosges avant 1870
Non-gote ou nongotte (nf)lorraindemie obscurité : entre chien-et-loup. être en non-gote : être dans la pénombre, dans l'obscurité. Léon Zéliqzon écrit nongote. Tronquart écrit non-gotte
Godefroy cite le mot avec un point d'interogation. Il cite cependant les archives de la Meurthe : et en moin moncel et en la noe et en la gote (1271)
Nonon (nm)lorrainoncle en patois, très utilisé au XXe siécle le nonon Jean : l’oncle Jean. Le patois lorrain nous rappelle ainsi sa très grande proximité avec le latin puisque grand-père et grand-mère se disent nonno et nonna en Italien
Not'(pronom)lorrainpronom personnel NOTRE avec un sens familial particulier : not' Jean signifiait le membre de notre famille qui se prénomme Jean. Cette façon de désigner sa famille était encore utilisée par les personnes nées avant 1914.
Ogé(nm)lorrain 1 : nom propre ; 2 : oignon
Oir
ou hoir ou woir
(v)lorrainvoir, le verbe. le V devant  OI est muet. On devrait écrire woir car cela se prononçait comme la 1ère syllabe de Waterloo
Ne doit pas être confondu avec l'austrasien et le patois hoirs qui signifie héritiers, descendants. Hoirs est très utilisé dans les chartes de Lorraine et les chartes des évêchés lorrains
Oton ou otton(v)lorrainvoir hoton
Où c'que, ousque(adv)lorrainCe n'est pas une corruption du Français mais l'équivalent de l'adverbe . En patois, tous les adverbes de lieu sont emphatiques : ici = to ci en patois et ça-sus en austrasien ; là = to lè...
Existe en gallo (Bretagne)
Ouhâré ou ouèré ou wéré(adj)lorrainÀ l'origine, c'était le taureau et parfois le verrat. Au 20e siècle, devient argotique et utilisé seulement pour roublard ; sacripant !
Sobriquet : les ouérés de Gerbiélé (Gerbéviller)
oué ou wé(nmlorrain gué. Cité pour sa présence dans plusieurs toponymes lorrains : Auboué, Haroué, Piroué... Utilisé en Moselle pour désigner le guéoir. (voir ce mot)
Ouhète ou ouète ou wète(adj)lorrainvilain, sale, dégoutant. Ouhète bête, sale bête ou dégoutant personnage
Toponyme à Moyen : rue de la ouette charrière.
Sobriquet : les Ouhètes éthiules de Thaiyûres. Les sales écuelles (assiettes) de Clayeures
Ouilles (nf)lorrainoies (au pluriel). Lorsque l'on prononce : "les zouilles", il s'agit du pluriel patois de zoille, un autre nom local de l'oie
A Haraucourt, on désignait le jard : père z'oille ce qui aujourd'hui parait comique !
Ouri ou Oury(nm)lorrain1 : nom propre qui serait une déformation de Ulrich; 2 : ahuri. 3 : jeune porc dans la Meuse
Oyer ou hoyer(nf)vieux FrOuïr mais avec un sens plus large qu'en vieux français puisqu'il signifie à la fois entendre/écouter et appeler
Oyo(nf)lorraindu latin audere. l'une des formes patoises du mot oreille. Montmédy a le verbe ôyi qui est la forme patoise du verbe ouïr. L'oyo est l'organe par lequel nous oyons (nous entendons). Oreille en patois se prononçait plus souvent :areille comme Arraye-et-Han
Je n'ai rin oyi, on n'oye rin ! les contes de Fraimbois : le vin du curé
Émile Badel cite une curieuse utilisation de ce verbe oyi ou hoyi: je me hoye lé vie bône d'Ai su Meu : je m'appelle la vieille borne d'Art-sur-Meurthe
Pachot(nm)lorrain1 : nom propre ; 2 : voir pauchat
Pâmepie (nf)lorrainrameau de saule avec les premiers bourgeons. La 1ère manifestation du printemps. Avait la même symbolique que le rameau d'olivier. En Moselle, les rameaux de buis béni le jour des rameaux s'appellaient aussi des pamepîes
Henri Labourasse donne une étymologie curieuse de ce mot : le rameau bénit s'appelait paume et comme il était issu de rameau de pin, cela a donné paume-pin devenu pâme-pie en Lorraine
Pané, panette (nf)lorrainLe bas du pan de chemise, plus rarement de robe mais pouvait aussi désigner les vêtements de manière générale. Être en panés de chemise ou être cul pané : n'être vêtu que d'une chemise
Viendrait du latin pannus, lambeau d'étoffe. Le glossaire de langue d'oïl a le verbe paner qui signifie essuyer avec un chiffon
remonte ton pantalon, ton pané dépasse !
Sobriquet : les ouettes panés de Moriviller (les sales vêtements)
Paine ou Painne(nf)lorrainPanne, pièce horizontale de charpente sur laquelle repose les chevrons
Paiχon, Paiχonnal paixon, paisson, pesson(adj)lorrainJamais entendu ce mot mais on le rencontre très souvent dans les recherches historiques. Se disait d'un porc nourri, engraissé à la pature, ou vaine-pâture forestière. Au moyen-âge à Saint-Remy-aux-bois ainsi qu'à Clézentaine, chaque « porc paiχonnal » était taxé. Il existe l'homonyne patois «pesson» ,échalas, piquet de vigne qui ne semble avoir aucun rapport
Godefroy donne le verbe paissoner signifiant pâturer dans les bois
Paqueu(adv)lorrainparce que. L'adverbe paqueu existait en patois. Son usage n'est pas une corruption de "parce que" (voir qu'est-qui-a, préco et quéque)
Paquant(adj)lorrainterme catholique et injurieux pour désigner des paroissiens ne pratiquant que le strict minimum pour ne pas être exclu, qui ne communie que le jour de Pâques
Sobriquet : les paquants de Chaligny (M&M)
Paquin (adj)lorrain1 : nom propre ; 2 : qui a un rapport avec Pâques exemple un porc engraissé pour le tuer à Pâques
Sobriquet : les paquins de Maron (Meurthe-et-Moselle). Ici, paquin est une insulte qui désigne des catholiques peu zelés qui ne communient qu'à Pâques (notes d'un ancien curé de Maron).
Il est amusant de constater que les voisins de Neuves-Maisons sont surnommés "les mésanges". Cet oiseau ayant "une calote", il sert ici à moquer les calotins !
une mésange :
Paquis(nm)lorrainterrain appartenant à la communauté. Anciennement, il s'agissait souvent de terrains de peu de valeur réservés au troupeau communautaire. Aujourd'hui encore, on utilise ce terme pour désigner les terrains agricoles appartenant à la Commune. Usage encore fréquent en 2019. On utilise plus rarement le mot patis
Paquotte(nf)lorrain1 : nom propre ; 2 : rameau de buis ou d'arbrisseau que l'on plante sur les tombes le jour de Pâques
Passe-pierre ou passepierre(nf)Fr régionalNom régional de la salicorne, plante des milieux salins
Passotte(nf)lorrainPassoire ou filtre. Avoir le visage comme une passotte : avoir le visage marqué par la variole
Patapouf(nm)lorrainPataud, surnom donné aux personnes en surpoids
Patis(nm)lorrainsouvent confondu avec paquis (voir ce mot). En Moselle, un patis est un petit tas de pierre amassées dans une vigne. En Picardie, c'est une pâture. D'autres langues romanes avaient pasti
Pauchat ou Pauchot (pâchat à Sornéville)(nm)lorrainterre qui reste collée aux chaussures ou aux roues. Voir empaucher.
Pauchat d'Samson (nm)lorrainLégende de Savigny (Vosges) selon laquelle la côte d'Essey-la-Côte serait un pauchat laissé par le personnage biblique (Nicolas Haillant, Essai sur un patois vosgien)
Pau(nm)lorrainPieu ; levier. Voir pau-fer
Pau-fer (nm)lorrainPal-ferré en Austrasien. Barre-à-mine. Littéralement : pieu en fer ; pau est la traduction exacte de "pal". Palfer en ancien Français. Viendrait du latin paxillus ferreus
Paur ou paure (nm)celtique passé au romanPauvre. Ce mot est commun à toutes les langues romanes puisqu'on le trouve en Lorraine, Picardie, Gascogne et Berry. Ce serait un mot celtique
Pec ou peque(nm)lorrainfaire un pec : faire une marque en heurtant violemment un objet
Peche ou perche;(nf)lorrainPont. Remplissage temporaire d'un fossé à l'aide de branchage pour le franchir. On pratiquait ainsi en forêt le temps de débarder le bois. On retrouve ce mot dans de nombreux lieux-dits : la peche du breuil...
Peille ou pèye(adj)lorrainpire. "c'est enco pèye" : c'est encore pire. Expr :cordonnier mau chaussé, sabotier enco pèye. Cordonnier mal chaussé, sabotier encore pire
Péki(v)lorrainparticipe passé du verbe patois signifiant partir le vèl péki » le voilà parti
Péteu (adj)lorrainfamilier : peureux, trouillard
Pette, pete(nf)lorrainchiffon. Ex le sobriquet des habitants du Ban-de-Laveline (Vosges) : les pettes du Ban qui avaient négligé le remplacement de la bannière des processions
Les suisses appellent un chiffon de vaisselle une patte. Rappelons aussi la pattemouille
Pétieu(nm)lorrain brèche ; ouverture ; trou quelconque ; anus. Vulgaire : vagin. Probablement du latin pertusus, la même origine que puits et perthuis
Peut, peute(adj)lorrainsoit du latin putis, soit un mot celte ; vilain, laid, disgracieux, méchant ; mauvais état de santé; faire mauvaise figure : "cet enfant fait le peut", il boude. Souvent utilisé dans les sobriquets de village : "peute ville, peutes gens, peuts'enfants"
Godefroy donne ces graphies : peut, put, pust, puit, puet, pout, pot
Piat, piate, piot, piote, p'tiot, p'tiote(adj)lorrainpetit : "la couveuse surveille ses piats" la mère-poule surveille ses petits. Les piates races : les petits enfants
Lé piate bésinje : Besange-la-Petite (Moselle). Viendrait du roman petiot qui lui-même vient du latin petilus
Le picard a piot et ptiot
Pidole, pidoler(nf)lorrainA l'origine, la pidole est une toupie ; pidoler signifie tourner vite. Par extension, pidoler signifie courir, pédaler ; se dépêcher. En Alsace welche, la variante locale de pidoler signifie valser
Pidolo, pidolote(nm)lorrainPersonne vive, qui pidole, qui est toujours pressée ; aujourd'hui, on dirait hyper-actif. Sobriquet affublant Auguste LAURENT né à Essey-la-Côte en 1834 et qui a été transmis aux descendants de sa fille Marie Justine à Reménoville. Le même sobriquet est utilisé comme lieu-dit à Essey. Il existe une rue Pidolot à Charmes
Pieu ou pieur(v)lorrainpleuvoir «
hato nô, y vâ pieur » hâtons nous, il va pleuvoir
Pîller les pois, les fèves(v)lorrainécosser les pois (le î est long comme dans rîge)
Pinasse(nf)lorrain ?Nom vernaculaire lorrain du pin sylvestre. Petit bateau en planches de pin dans le bassin d'Arcachon
Pincha ou pinchard(nm)lorrainpersonne qui pinche, qui a une voix aigue et désagréable ; qui crie tout le temps
Pincher(v)lorrainCrier ; emettre des sons désagréables, très aigus en chantant ou en criant.
Quincher à Lyon
Pinéguette(nf)lorrainPin-up, mijaurée, précieuse, petite fille ou jeune-fille délurée. Façon péjorative de désigner une femme hautaine
Pingué(nm)lorrainpoisson épinette ou épinoche. A Gerbéviller, désigne aussi les alevins. Près de St-Dié, ronce se dit pïngue.
La Normandie a pingueur et pingeux pour désigner un étui à aiguilles. Le vieux français avait espingleur et espinglier
Pique
puis piquette
(nf)lorrainBreuvage de médiocre qualité vinicole et faiblement alcoolisé obtenu en ajoutant de l'eau et un peu de sucre sur les marcs de raisins ce qui provoque une nouvelle fermentation. Le mot lorrain "pique" a été remplacé par "piquette" à la fin du 20e siècle.
Pleuvin(nm)lorrainLunévillois : longue période de pluie. Le pleuvin de la St-Jean. Nicolas Haillant (Vosges) lui donne un sens très différent : pluie fine et brève !
Poirère, poirière(nm)lorraincarrière. anciens lieux-dits, Essey-la-Cote : la basse poirière : Favières : les poirères
Porate, pourate(nm)lorrainpoireau
Poreau(nm)lorrainpoireau
Pôre ou paure(adj)lorrainPauvre, malheureux, miséreux;  "le pôre chien là" : ce pauvre animal ou ce pauvre hère
Sobriquet : les paures gens d' Champenoux et aussi les paures de Marsal. voir la cartographie des sobriquets lorrains pour l'explication
pote ou potte(nf)lorrainlèvre. Un chien qui montre les dents en signe d'agressivité : "il retrousse les potes !" Voir aussi poute
Pouille(interjection)lorrainordre donné au chien de troupeau pour attaquer
Voir pouillée sur la page du français régional
Pouiller(v)lorrainépouiller ; était aussi utilisé dans le même sens que l'argot «choper», attraper, en particulier comme ordre au chien de troupeau
Pouillote(nf)lorrainNuque, chevelure, endroit où se tiennent les poux. Egalement une jeune salade ou une salade frisée
Poulalier(nm)lorrainpoulailler
Poulière(nf)lorrainSorte de chatière utilisé par les poules. Petite porte aménagée dans le bas d'une porte normale ou porte de grange pour laisser passer les volailles
Pounâ(adj)lorrainpourri, œuf pourri ou « couveux » ; oeuf couvé et non fécondé à Corcieux. Terme affectueux, notamment à l'adresse de l'enfant gâté à Montmédy
Poussaâ (adj)lorrainrepoussant, se dit d'un outil coupant émoussé, dont le tranchant est devenu épais ; d'une faux qui mérite d'être rebattue
Poussote, poussate(nf)lorrainPoussière
Poute ou poutte(nf)lorrain grimace de mécontentement. "faire la poute" : bouder
on doit le rapprocher de pote : lèvre dont il est probablement une variante. En Suisse, faire la potte a le même sens que faire la poute
pranzier(v)lorrain ?le moment de repos des bêtes. Par extension, faire la sieste, se reposer. Voir pranzieux
En Picardie, la sisete se dit la prangère ou la prangèle. Le mot viendrait du latin prandium gerere
pransieux, pranzieux(nm)lorrainLieu-dit assez fréquent ; endroit calme que les vaches choisissent pour se coucher et ruminer. C'était aussi l'endroit où le berger communal parquait le troupeau afin de fumer le terrain par les déjections animales. C'est parfois le temps de la sieste.
Le glossaire de langue d'oïl a prangière, approximativement identique à pranzieux. Le même cite le verbe normand prangier pour faire la sieste. Meme chose pour Godefroy
Praye(nf)lorrainPré ou prairie. On devrait prononcer preille car en lorrain-roman, Y est considéré comme une consonne. Cité pour sa fréquence dans les toponymes
Préco ; Précô(adj)lorrainPrécoce. Préco est un mot patois. Son usage n'est pas une corruption de précoce
Prosèrpine(nf)lorrainsobriquet donnée à une femme avec une pointe de moquerie ou de mépris. Mégère, diablesse"
Quèque (adj)lorrainQuelque. En entendant prononcer quèque, on croit entendre une défaut de prononciation ou une altération du Français mais ce n'est pas le cas. Quelque se dit queque en patois.
Quénotte, quénote(nf)lorrainGrume de petite dimension. Fig : sexe des petits garçons
Queuchon (nm)lorrainle plus petit porcelet d'une portée. Figuré : le cadet d’une famille, le dernier-né.
quike ou quikelle(nf)lorraincime d’un arbre ; assez rarement le faîte d'une maison
Qui qu'en grogne(devise)AustrasienDevise du château de Moyen (54). Signifie "malgré la grogne". La construction de cette forteresse militaire par l'évêque de Metz n'était pas du goût des ducs de Lorraine, notamment, ni des paysans dépendants de l'évêché et mis à contribution pour les travaux
Râclotte(nf)lorrainRaclette pour nettoyer l'étable
Race(nf)lorrain enfant. Ce mot lorrain n'a pas du tout le sens se son homonyme français
Racoin(nm)lorrain recoin
Radozer ou radoser (v)lorrain rassembler ; regrouper ; andainer; Figuré : chiper
R’aller(v)lorrainre-aller ; y retourner
Raffin (nm)lorrainProduit (eau-de-vie) qui sort de l'alambic lors de la seconde cuisson
Râhouer ou râouer(v)lorrain A l'origine et en patois, le rahou était le cri du matou en période de chaleur des chattes.
Roder ; errer à la recherche d’un mauvais coup à faire. "Courir le guilledou" (draguer).
En Austrasien, raver signifiait courir
Raidget ou redget ou redjet
voir résou
(adj)lorrain Ragaillardi, vigoureux. Synonyme de résou
Râminer(v)lorrain Fulminer ; récriminer, ressasser ; rabacher ; signifier son mécontentement en marmonant
Ramoler(v)lorrain Aiguiser, affuter, utiliser la ramolote
Ramolote ou ramolate (nf)lorrain Meule ; pierre ou fusil à aiguiser ; désignait surtout la pierre à aiguiser la faux.
Molot, molotte sont souvent des lieux-dits de carrière de pierres. À rapprocher de moellon ?
Ramon (nm)lorrain et vieux Fr balai, a donné ramonner. Dans la région de Lilles, il y avait la danse du ramon
Godefroy donne le meme sens en différentes régions
Randosser(v)lorrain Agriculture, voir fendre ; dans le cadre d'un labour en planche, on commence une parcelle par le milieu ce qui adosse les deux premiers sillons (terre retournée)
Raon (nm)lorrainconfluence de deux cours d'eau (Raon-l'Étape, Raon-Les-Leau, Raon-Sur-Plaine...). Probablement la même origine que rivière. Voir Ravon
Raousse (nf)lorrainrossée ; raclée ; bonne correction
Raousse (interj)lorrain synonyme de "ouste, dégage !" mais plus impérieux
Râpia(adj)lorrain avare. "C'est un râpia, il a la goyotte en peau d'hérisson
Rapra nobis(loc)latin religieuxfaire des Rapra nobis : se plaindre continuellement, emettre un flot de jérémiades ; récriminer sans cesse
Rataboker ou rataboquer (v)lorrainRabibocher, réconcilier. Réparer sommairement ; requinquer, rabibocher. Rabistoquer en Suisse
Ratapette (nf)lorrainfaconde, faculté de parler beaucoup. Synonyme de grande jate
Ratapoil lorrain interjection adressée à un enfant ! injurier gentiment ; parfois utilisé pour désigner une chose de mauvaise qualité ou insignifiante
Ratelot (nm)lorrain Faux avec un équipement particulier pour la moisson composé notamment de plusieurs dents qui alignent les tiges, les empêchant de s'entremêler
Ratss, ratsse (nm)lorrain entendu au Nord de Metz. chenapan ; généralement un enfant vif et débrouillard
Ravisote (nf)lorrainReminiscence ; se raviser ; se remémorer ; idée soudaine ; dernier né d’une fratrie, longtemps après les autres 
Ravoir (v)lorrainavoir de nouveau ; récupérer ; récupérer, nettoyer un objet très sale en le nettoyant méthodiquement. Réussir à réparer un objet à priori inutilisable
Ravon (nm)lorrain1 : nom propre ; 2 : confluence de deux cours d'eau. Se dit aussi Raon. Probablement la même origine que rivière
Rayaux(nm)lorrainpluriel de réal quand ça désigne le bord d'un champ ; quand c'est un lieu-dit, on prononce râ-yeux et viendrait de arracher, désoucher; défricher
prononcer rai-yaux quand ce n'est pas un lieut-dit
Rayaux et Réyeux
(nm)lorrainlieux-dit très fréquents donc le sens est probablement identique au précédent, rayaux
En ancien lorrain roman, Y s'accorde avec la voyelle suivante et jamais avec la précédente : prononcer râ-yaux, ré-yeux, pré-y-hi (pour preye ou preyie) quand ce sont des lieux-dits
Razoguet(nm)lorrainNain ; être malingre ; enfant dans un groupe d'adultes
ReFr régionalEn Français, ce préfixe veut dire répéter, recommencer : refaire ; retailler... En Lorraine, c'est nettement moins systématique : on peut dire rebêcher le jardin même si l'on bêche pour la première fois. Voir aussi le préfixe dé
Réal (nm)Fr régional Raie (de charrue le plus souvent); Le dernier sillon d'un labour ; parfois un petit fossé. Rai-yaux ou plus rarement rai-yeux au pluriel (râ-yeux est plus souvent un lieu-dit)
Dans les Bouches-du-Rhône, Le Réal est un ruisseau affluent de la Durance
Rebêcher(v)Fr régionalNe signifie pas seulement "bêcher à nouveau". Ce verbe était également synonyme de biner. Comme pour beaucoup de verbes français, les lorrains plaçaient le préfixe RE sans raison apparente.
Rebiquerlorrainse dit surtout d'une mèche rebelle
Rebouler(v)Fr régionalSe dit d'un clou à la pointer tordue ou d'un objet dont la pointe ou le tranchant est devenu obtu, n'est plus dans l'alignement initial
Récépi ou réssépi(adj)lorraindesséché, flétri, archi-mûr. Se dit aussi d'une d'une personne d'âge avancé ou au visage ridé. Assez proche de rabougri
Rechanger(v)Fr régionalSe rechanger : changer ses vêtements
Reciner(v)langues d'oïldu latin recoenare. Second souper, repas nocturne comme le réveillon. Même sens dans le glossaire de langue d'oïl
Godefroy donne les graphies suivantes : reciner, rechiner, recisner, ressiner, ressieuner, resigner, recener
Le picard a rechiner, erchiner
Reciper(v)lorrainExistait en vieux Français avec un sens légèrement différent. Scier un arbre abattu pour séparer la grume du houppier. pourrait avoir la même origine que recéper
Godefroy lui donne le sens prendre ou retirer de. Il l'écrit aussi recipere
Récuse-poto(nm)lorrainMouchard, délateur, rapporteur (Utilisé presque exclusivement par les enfants). On devine la forme ancienne de récuser dans le sens accuser. Le mot composé prend des formes différentes selon les micro-régions lorraines
Rédimer(v)Fr régionalSens totalement différent du Français. restreindre ; diminuer une ration ; faire des économies de consommation. Voir Rétrilloner
R’faisou refaisou refésou(nm)lorrain(re-faiseur) Réparateur
Rejinguer ou reginguer(v)FrVerbe Français d'usage courant en Lorraine jusqu'au 20e siècle et très peu usité dans les reste de la France où on lui préfère Regimber. Ruer par réaction ; se rebeller ; ne pas se laisser faire. Reginger à Dompaire
Rejinguot (nm)lorrainacte de rebellion, de révolte
Reguille et reguiller ou arguillelorrainaller à la reguille ou à l'arguille, être à la r'guille ou reguiller : sorte de resquille entre chasseurs. Se dit des chasseurs qui se postent à proximité d'une forêt en cours de chasse, sans y être invité. Cette pratique était à l'origine de conflits entre chasseurs.
Le mot pourrait avoir un rapport avec "rekeuyate", un droit de l'ancien régime (évêché de Metz) qui autorisait les pauvres à grapiller après la vendange (les raisins oubliés) ou de ramasser du foin après la fenaison
En Normandie, la récolte des pommes oubliées se dit rêque
Relavete ou relavote ou relavate(nf)lorrainéponge ou tissu pour laver la vaisselle
Remembrer(v)lorrainRemembrer dans le sens regrouper des terrains est un mot français dont ce sens est Lorrain. Aprés la guerre de trente ans, la Lorraine était quasi déserte. Les habitants qui restaient et surtout les migrants nouvellement installés se sont mis à cultiver les meilleures terres abandonnées. Plus tard, un certain nombre d'anciens propriétaires ou leurs descendants se sont manifestés ce qui a engendré d'interminables conflits. Une procédure juridique nouvelle a été mise en place pour arbitrer ces conflits en essayant de se souvenir de la propriété antérieure. A l'époque, se souvenir se disait "remembrer" (*), alors la procédure est devenue le remembrement !
Ce mot appaîtra dans un document officiel français pour la première fois en 1898, seulement
(*) En vieux Français, se souvenir se disait "se remembrer"
Remy(prénom)lorrainle prénom Rémy sans accent. On ne prononçait jamais l'accent de la version lorraine. Aujourd'hui encore (2019), il est très mal vu de prononcer "Domrémy-la-Pucelle" dans sa région
Rendremis ou endremis(adj)lorrainrendormis. Sobriquet : les rendremis de Buissoncourt
Rendôsser(v)lorrainadosser ; labourer en planche en commençant par le centre de la parcelle; les 2 premiers sillons sont adossés l'un à l'autre.
Rengrulé(v)lorrainParcouru de frissons ; transis de froid ; voir greuler
Renfiler(v)Fr régionalse dit des plantes comme les fraisiers qui produisent des stolons sur le sol contenant de nouvelles racines
Renquiller(v)lorrainentrer en collision; butter contre. A Lyon : remettre dans sa poche "rentrer dans son argent ou retour sur investissement"
Rentouiller(v)Fr régionalAgriculture : Re-semer la même céréale que la saison précédente
Sornéville :
Resou, Résous, Résou, Rézou, Rezou(adj)lorrainprobablement le synonyme lorrain de résolu : vigoureux, en pleine forme, décidé ; personne guérie et très bien portante ; le contraire de nian-nian. Exemple : hier il était malade ; aujourd'hui il est résou : Voir son synonyme redget. Même sens en patois Normand. En Picardie, résous est le participe passé de résoudre
Retirer d'après(v)Fr régionalRessembler à. En lorrain, retirer signifie copier exactement
Retone ou retoneu ou rotoneu(nm)lorrainÉtourneau.
Rétrilloner(v)lorrainlésiner, restreindre. Voir rédimer
Rewâter ou r'wâter (v)lorrainL'austrasien a rowart, sur le rowart de la justice : sur le regard de la justice (droit de la République messine). En patois : Regarder ; voir aussi rouater. A la fin du 20e siècle, on utilisait ce verbe surtout dans le sens "lorgner sur...", envier
Expression : e mé r'wâte comme sé j'li aivôs vodu dés pésés qué n' vélot m' keure !
il me regarde comme si je lui avait vendu des petits pois qui ne voulaient pas cuire.
Ribiette(nf)lorrainparcelle étroite ; petite bande de terre. Petite bande de tissu
Ribote(adj)lorrainêtre en ribote : faire la fête, s'ennivrer. Existe aussi en patois Normand. Le picard a le verbe riboter, se saouler, boire exagérément. Viendrait du latin re-potare
Ric-et-rac ou Rique-et-raque(expr)Fr régionalau plus juste ; de justesse ; juste ce qu'il faut
Rifleuse (nf)lorrainRifiotte dans les Vosges. Nom de la première batteuse mécanique dont le batteur tournait lentement et était muni de pointes qui arrachait l'épi plutôt que de le battre.
rige, rïge, Riîge(nm)lorrainFiltre ; crible (grille) destiné au nettoyage du grain. représente une voyelle longue et appuyée qui n'existe pas en français :c'est la même que dans niîge (neige).
En vieux Français, le verbe rigier signifiait passer au crible.
Godefroy donne le verbe regier, reigier pour criblerIl cite aussi regeur, celui qui crible le blé
Devinotte : qui est le plus bête dans la maison ? Le riîge, il laisse passer la farine et se garde le son !
Riper, ripper ou déripper (fr)lorrain ?déraper ou faire glisser un objet: "J'ai rippé sur la glace ; on va ripper cette armoire".Idem à Oléron. Pourrait avoir la même origine que l’anglais ripper, au sens lame de deneigement.
Godefroy signale le meme sens qu'en Lorraine en Poitou, Normandie et Gallo
Rivot(n)lorrain1 : nom propre ; 2 : rivet.
Rôbate(nf)lorrainA l'origine, robe un peu plus courte que les cottes qui elles, couvraient les chevilles. Désignait plus rarement et ironiquement la soutane ou l'aube religieuse. Terme employé avec une pointe d'ironie à la fin 20e siècle pour se moquer de vêtements démodés ou usagés.
Rochat ou Rochote (n)lorrain ?1 : nom propre ; 2 : habit ou blouse ou sarreau ou robe ; redinguote aux environs de Saxon-Sion.
A Romont, Vosges, fin du 19e siècle, M Adam écrit : : sorte de veste du temps passé, à grands pans, qui retombaient presque sur les talons en se croisant comme l'extrémité des ailes d'un canard
En austrasien, le rechat ou rouchet est un habit de toile à l'usage des gens de campagne et des manoeuvres
Sobriquets : les vahhes rochats de Rem'rainville : les verts habits de Réméréville; idem à Bezange-la-Petite et à Moncourt. lé grands rochats d'Albechaux, Commune de Bisping
Rogâtons (nm)lorrainrestes ou reliefs de repas
Roi-yote ou roi-yurelorrain(à la roi-yote) : façon triviale de dire au-revoir ou  à-vous-revoir
Roncin ou ronsin(nm)lorrainSe prononçait roncinn en patois, avec le inne lorrain.
Étalon ; jeune mâle vigoureux. Poulain aux environs de Saxon-Sion. Fromage cuit dans la montagne vosgienne. Ronci en vieux Français. Roncino en Italien. Pour le glossaire de langue d'oïl, c'est un cheval de trait, un bidet

Citation : "lo pôre Guillaume atô cheu, avo so ronsin...", Le pauvre Guillaume était tombé avec son ronsin.
Phrase ironique de "l'homme de Guéblange" venu tout exprès à Metz voir la déchéance de l'empire allemand en 1918.
Quelques jours après l'armistice, la statue du kaiser trônant fièrement sur sa monture fut abattue et resta ainsi quelques jours. La statue étalée dans la boue avait beaucoup moins de superbe ! C'est sur ce revers de fortune que "le Doudou de Guéblange" ironise
100 ans après, ces textes restent très émouvants. Ils sont disponibles ici : https://drive.google.com/file/d/0BxAmROKu0ZJidTVSTnZoajh2dVE/view

Godefroy l'écrit concin et runcin ; ronchin en Normandie pour un âne.

Il est amusant de constater que la variante espagnole rocin a été utilisée par Cervantès pour construire le nom du cheval de Don Quichotte : la Rossinante.

texte issu de L'ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Manche
Rossoto(nf)lorrainNom patois du roitelet mais surtout utilisé familièrement pour désigner un jeune enfant ou un individu ou un objet de petite taille, un objet de peu de valeur.
Rote(nf)lorrainRota en Occitan. Originellement, route en patois ; utilisé au 20e siècle pour désigner un alignement, une rangée. Une rote de carottes : un rang ou une ligne de carottes. un alignement de plantes. Voir rayon. Rote est connu du glossaire de langue d'oïl
Roual ou rouwal(nm)lorrainRéal, raie de charrue profonde, ornière, petit ruisseau. En Moselle, c'était une roue de charrue. On retrouve ce terme dans les lieux-dits
Rouaux ou rouwau(nm)lorrainlieu-dit. Chemin creux ou petit ruisseau. Semble être le pluriel de roual
Rouffe (nf)lorrainrossée ; fessée;
Rouhâter ou rouhâtier ou rewater ou rehouater(v)lorrainA l'origine, c'était l'exacte traduction du français regarder. La substitution du w en g est très fréquente. Expression de l'époque : "ça n'te rouhâte mi" : cela ne te regarde pas. 
Au début de la 2e moitié du 20e siècle, c'était surtout utilisé avec un sens péjoratif : lorgner sur, regarder avec envie, avec concupissance : C'est un mâre drôle, i rouhâte sur sa voisine ! Il existait aussi une autre expression amusante :
e mé r'wâte comme sé j'li aivôs vodu dés pésés qué n' vélot m' keure : il me regarde comme si je lui avais vendu des petits pois qui ne voulaient pas cuire !
L'austrasien a rowart, sur le rowart de la justice : sur l'examen de la justice.
Rouin ou roin ou rouain ou rouwin(nf)vieux Frornière
Rousti(adj)lorrainRoussi
Royotte ou rayotte(nf)lorrainpetite raie, petit sillon ; la raie des fesses. Expression : remonte ton pantalon, on voit ta royotte !
Royotte (à la...) (nf)lorrainà la royotte : façon triviale de dire "au revoir"
Royure (à la...) (expr)lorrainà-la-re-voyure : façon triviale de dire "au revoir"
R'pou ou repou (nm)lorrainmatériau de démolition composé du liant et du crépi d’un mur, à l’exclusion des pierres
R'quiller ou requiller (v)lorrainRemettre les quilles en place et renvoyer les boules
R'quilleur ou requilleur(nm)lorrainpersonne chargée de requiller. La tâche était généralement confiée à un enfant ou un adolecsent qui recevait en échange un pourboire (tringuel) mis dans une tirelire par le gagnant de chaque partie
Ruter(v)lorrainSens un peu différent de ruer. Se disait d'un cochon qui démarrait brutalement et joyeusement ; manifester sa désapprobation par un geste brutal ; ruter du cul : jeter les deux pattes en arrière comme le font les chevaux
R’valoir(v)lorrain re-valoir, rendre ; autre sens : se venger « j’te r’vaudrai ça » : je me vengerai
Sagard(nm)lorrainscieur dans le sens exploitant d'une scierie
Saint-Glinglinlorrainle jour de la St-Glinglin, ou le jour où les poules auront des dents, ou la semaine des 4 jeudis ou à la résurrection des boutons de guêtres c'est à dire jamais !
Sâprélorrainjuron ou adjectif remplaçant sacré dont l'utilisation était blasphématoire
Sau, saule au féminin, saux au pluriel(adj)lorrainforme patoise de saoul qui signifie la satiété. Dans le Lunévillois, sau n'avait pas le sens "alcoolisé" mais signifiait Rassasié, repu ; s'employait surtout à propos des bovins : Les vaches ont la panse bien remplie, elles sont saules. ou comme synonyme de ventrée : une saulée de cerises : une ventrée de cerises
En Moselle, on employait le mot "soül" avec ces définitions

Sobriquet : les maux saux de Barbonville littéralement les mal rassasiés, ce qui signifie les insatiables, les jamais-assez
Schlinguer(v)lorrainsentir mauvais ; puer.
Schlitte(nf)lorrainLa luge des enfants. Sur le plateau lorrain, on ne connaissait pas la schlitte des bûcherons vosgiens... Et pour cause !. Voir glisse
Schlitter(v)lorrainLuger. Voir glisser
Schnell-catherine(nf)lorrainÉquivalent régional de chienlit. Expression née pendant le siège de Metz en 1552 qui désigne les problèmes intestinaux pour se moquer des soldats allemands assiégeant la ville et victimes de dysentrie.
L'armée impériale était accompagnée de femmes chargées des basses besognes de la soldatesque. Ces femmes portaient le nom générique de "kathrinn" (catherine). Quand un soldat allemand victime de dysenterie avait besoin d'un seau hygiénique, il en appelait une de cette manière : schnell catherinn ! (vite catherine).
Moqueurs, les messins en ont fait une expression !
Voir aussi "La courtoisie de Metz"
Semâhh ou sema ou semair ou somair(nm)lorrainSomair en austrasien. jachère. les h sont guturaux. Ce son n'existe pas en Français et correspond au J espagnol ou au Ki grec. Semart à Louhans
Seugnard(e)(adj)lorrainpersonne qui seugne
Seugner(v)lorrainrôder à la recherche de quelque chose, ’observer, espionner. l'épouse à son mari qui rentre en retard : Où c'est qu' t'as enco été seugner ?
Siau(nm)lorrain et picardseau. Plus loin dans le passé se disait saille, seye ou seyat, seillatte pour petit seau. En Suisse, une seille est un gros seau ou cuveau. Un petit seau est appelé seillon
sobriquet : les sahiers de Goviller : les seaux à traire (littéralement, sahier signifie utilisateur de saye ou sèye)
une sèye, seau à traire
Sienne (mienne, tienne)(adj)Fr régionalPronoms possessifs invariables : son jouet se disait le sienne. L. Zéliqzon l'écrit syèn'
Signure(nf)lorrainsignature. Existe aussi en Picard (Ch'ti)
Smiquer ou chmiquer(v)lorrainflairer ; se dit principalement des chiens
Souille(nf)lorrainforestier : taillis bon à couper ; bois provenant de l'exploitation du taillis
Souillot(nm)lorrainFam : sanglier ; probablement parce qu'il se cache dans la souille.
Soulon(nm)Fr régionalHomme qui se saoule souvent, ivrogne, alcoolique.
Sotré(nm)lorrain1 : sot ; farfelu. 2 : Lutin dans les contes patois ; petit-être surnaturel bienfaisant. Tourbillon de vent à Saxon-Sion
Soyot (nm)lorrainSeuil, saillant ; creux très prononcé dans un champ ou dans un bois. Seuyot en Moselle
Soyotte(nf)lorrain1 : petite scie à bois. 2 : danse folklorique vosgienne dont la mélodie répétitive fait penser au bruit d'une scie
En picard, scie se dit soye
Stringue(nf)lorrainSeringue
Synodâl(nm)Fr régionalmarguillier, sacristain, homme laïc à tout faire pour l'aide au curé dans les petites paroisses. Surtout utilisé en Gaume belge
Tachotte(nf)lorrainLittéralement : petit arbalétrier qui se dit taiche en vosgien de la plaine et étache dans la Meuse. Même étymologie que le vieux français estache. A l'origine, c'est un poteau auquel on attache une animal. Poteau, piquet d’angle dans une clôture ; taiche en Moselle ; staiche en vieux Français
Tallée (nf)Fr régionalune tallée : ensemble des fruits tombés d'un arbre, naturellement ou non
Taler ou taller (v)lorrainabîmer un fruit ; se faire un hématome
Pour Godefroy, taller se dit du raisin qui change de couleur, qui murit. Se dit également d'un épis trop mûr qui perd ses grains
Tallure(nf)lorrain1 : ensemble des grains tombés d’épis trop mûrs. 2 : hématome ; meurtrissure
Tâner, se tâner(v)lorrainÉtendu pour un humain ou pour un animal avec une notion de paresse. Se tâner : se vautrer. Autre sens : étendu, raide-mort
Tannée (nf)lorrainfessée, volée, raclée. Sans doute issue du verbe tanner (le cuir)
Tantante(nf)lorrainpouvait être utilisé comme terme enfantin pour désigner une tante, mais plus généralement désignait une "grande-tante" (soeur d'un grand-parent)
Tauniâ ou taugniâ(adj)lorraintaciturne, associal ; paresseux, manquant d'entrain.
Taunier ou taugner(v)lorrainNe rien faire de vraiment utile ; paresser tout en faisant semblant d'être occupé
Taré(adj)Fr régionalVache tarée : vache victime de météorisation. Une fermentation excessive dans la panse comprime l'appareil respiratoire et asphyxie l'animal.
Léon Zéliqzon donne la même définition
Tatouille(nf)lorrainune correction ou fessée pas trop cruelle, contrairement à son sens originelle qui était synonyme de "volée de coups"
Taupette ou tôpette ou topette(nf)lorrainpetite carafe. Certains cafetiers servaient encore le vin rouge dans une taupette au début des années 1970.
En Picardie, la topette était une longue et fine bouteille
Te(pr)lorrainpronom personnel : tu
Tè ou "tè...tè"lorraincri pour appeler un chien
Tendelin ou tandelin ou tendlin(nm)lorrainViendrait du latin campanile, clocher à cause de sa forme (Cordier, mots patois de la Meuse). Sorte de hotte étanche pour la vendange fabriquée sur le même principe que les tonneaux en douves de sapin, mais plus probablement d'epicéa. Sa contenance était de 40 litres. Contrairement à une idée reçue, tendelin et hotte (hate en patois) sont deux équipements différents. Tandellin en Austrasien ; Tentelin en Franche-Comté ; dinderlin en champagne. Également appelée brise-dos ou brihe-dos en patois
Terette (nf)lorrainCrecelle. Figuré : vieille machine, vieil instrument. Est parfois utilisé pour parler de la langue d'une personne très bavarde
Tessau ou tesseau
tèché et tèchèlière à Montmédy
(nm)lorrainTas de gerbes ; meule de gerbes, grenier à gerbes. Dans le Sud-Lunévillois, tessau ne concerne que les gerbes, contrairement au piedmont Vosgien où on lui associe aussi le foin
Tessau viendrait du celtique "tess" qui signifie "tas"
Tête de holtz(exp)Fr régionalinsulte pas vraiment méchante équivalent à "tête de cochon". Holtz désigne familièrement l'Allemand
Tête de jote(expr)lorrainPratiquement le même sens que le précédant.Littéralement : tête de choux. Sorte d'insulte pas vraiment méchante équivalent à "tête de linotte". La jote est une variété de choux. Selon les petites régions, la jote est un choux pommelé, soit la choucroute comme à Ville-sur-Illon (Vosges) ou à Plainfaing. Jote en patois de Metz est un chou cabus
La joute quant à elle serait plutôt la façon lorraine d'accomoder les choux en cuisine. Elle peut aussi désigner les herbes qui accompagnent le choux en cuisson
tête de jote est le sobriquet des habitants d'Essey-la-Côte
Tetrelle (nf)lorrainfemme bavarde, mauvaise langue ; plus rarement la crecelle, parfois la langue (avoir une bonne tetrelle : être bavard)
Teugnée (nf)lorrainBagarre, rossée. Taugnée en Franche-Comté. voir torgnole
Teugner (se teugner) une teugnée(v)lorrainse bagarrer ; les gosses là(*) s'sont encore teugnés Togner en Brie
(*) On remarque ici l'utilisation d'un adverbe enclitique :les gosses alors qu'en Français on aurait utilisé un adjectif déterminatif : "ces gosses...". Il s'agit d'une différence remarquable entre les deux langues qui contribue à démontrer que le patois lorrain est une langue avec ses propres règles et qu'il n'est pas une simple altération du Français
Tiaffer(v)lorrainpiétiner dans une flaque pour éclabousser ; trépigner ; manifester son impatience
Le picard a clifer pour éclabousser en piétinant dans une flaque
Tienne (mienne, sienne)(pr)Fr régionalPronoms possessifs n'ayant pas de masculin : son jouet se disait le sienne. Le picard l'utilise de la même façon
Tieu ou tiou(exp)lorraininterjection pour appeler ou pour faire avancer un cochon ; figuré : « bouge-toi Sobriquet : "les tieu-tieu de Drouville"
Tire-sous(nm)Fr régionalGrippe-sous ; quémandeur mais se dit aussi de toutes personnes qui réclament de l'argent ou qui font commerce de l'argent : banquier, percepteur, assureur, caissier.. : c'est tous des tire-sous !
To-ce ou to-ci (adv)lorrainIci, l'adverbe de lieu est toujours emphatique
To-lè (adv)lorrainLà, l'adverbe de lieu est toujours emphatique
Tocant ou toquant(nm)lorrainplaisanterie nocturne de carnaval qui consistait à suspendre une pierre à la poignée d'une porte et à l'aide d'une longue ficelle, on tirait la pierre de manière répétée afin de frapper à la porte
les garnements qui sonnent aux portes et qui se sauvent n'ont rien inventé !
To-folle ou tofolle(nf)lorrainfofolle ; sans doute la traduction ou la corruption de toute folle
Tognole(nf)lorrainTourbillon de poussière (dust devils aux USA ) ou petit cyclone dépassant rarement 2 mètres de diamètre qui se produit par forte chaleur
Tojo(adv)lorraintoujours. "C' n'a-me po tojo" et "C' n'atô-me po tojo". Ce n'est pas pour toujours et ce n'était pas pour toujours. Deux phrases cultes en Lorraine à propos de l'annexion de la Moselle
Tontiche(nf)lorrainDoudou pour les enfants ; poupée faite de tissu ou de laine ; jouet de peu de valeur. Dans certaines parties de la Lorraine, tontiche était un synonyme familier de tante et parfois de femme vilaine ou pas très maline
Toper(v)Fr régional ?s'étouffer, être repu au point de ne plus pouvoir avaler quoi que ce soit. Toper signifie boucher en patois et vient probablement de topäd qui désigne tout ce qui sert à boucher (obturer)
Topou(adj)lorrainQui fait toper ; aliment roboratif, difficile à avaler qui provoque rapidement la saciété. Le suffixe "ou" en patois est l'équivalent du suffixe "eur en Français". Topou en patois se dirait topeur en Français comme faisou et faiseur
topou vient probablement de topäd qui désigne tout ce qui sert à boucher (obturer)
Toque ou toc(nm)Fr régional ?souche d'arbre ; billot sur lequel on fend le bois. Choque en picard
Toquée(nf)lorraintouffe ; Une toquée de rhubarbe : un pied de rhubarbe
Torgnole
ne doit pas être confondu avec tognole
(nf)lorrainVolée (de bois vert ?), giffle. voir teugner. Existe aussi en picard
Torleuse ou taureleuse
torineûse à Montmédy
(adj)lorrainvache dont les chaleurs reviennent régulièrement sans jamais être fécondée ; "torèleuse", qui adopte le comportement du taureau. Figuré : lesbienne
Toro (nm)lorrainTouret
"toro" de chariot pour tendre la corde d'arrimage (voir perche)
Torotte (nf)lorrain crécelle ; vieille machine ; synonyme de terette
Tortot, tortote, tortu(adv)lorrainTout, tous(*), toutes, entier, tout entier. à propos des bêtes ayant leur période de chaleur au printemps : à la pentecôte, elles y vont tortotes
Pierre FEVE "le patois de Corcieux" précise que tortot signifie tout et tortu signifie tous
Le picard a tertous
Tortozo ou tortozote
tortoso ou tortosate
(adj)lorrainCe mot n'a pas d'équivalent français. Etre tortozo : être éméché ; être alcoolisé et joyeux sans être totalement ivre.
Le patois avait ses nuances dans le domaine de l'alcoolémie. Etre ivre se disait «saoul» comme en français familier et comas étylique ivre se disait «mort-zip» ou «mort-zif»
Tosser(v)lorraintéter, sucer. Figuré : alcoolisme, ennivrement fréquent. Se dit encore en 2019 à propos d'un véhicule qui consomme beaucoup
Tossote(nf)lorraintétine de biberon. Figuré vulgaire : téton
Touffeur(nf)lorrainforte chaleur humide, chaleur étouffante
Touhâ ou twâ ou touâ (adj)lorrainle nombre cardinal trois. La lettre â représente une voyelle supplémentaire. Il s'agit d'un double â (ââ) ou d'un â trainant
Touille ou touye ou touillot (nf)lorrainéteule ; chaume. Partie de la céréale qui reste en terre après la moisson.
Tournière (nf)lorrainfourrière ; endroit où l’on retourne
Tournisse (nf)lorrainavoir la tournisse : avoir la tête qui tourne
Trâgner(v)lorrainÉtrangler. La lettre â représente une voyelle longue (doublée).
Tra-illatte (nf)(lorrain)épuisette. Petite tra-ille, voir ce mot
Trâ-ylle, tra-ille, traille (nf)lorrainfilet, filet de but de foot, filet de peche. Il s'agit probablement de la forme lorraine de treille, treillis
Godefroy l'écrit traille, treille, trelle, treillis, treillage
Trape tröbe en Moselle, traïe dans les Vosges(nm)lorrainDans le Lunévillois, la lettre "a" de trape se prononce comme dans "carotte", elle est brève contrairement à la Moselle où elle c'est un "ô" trainant. Trèfle des prairies naturelles et, par extension, l'ensemble de légumineuses dans une prairie par opposition aux graminés.
Trauler , trôler(v)lorrainvoir trôler
Trayatte (nf)lorrainépuisette ; voir traille
Treiche ou trèche ou truche ou trûche(nf)lorrainTerrain en friche ou terrain sec peu productif, généralement un plateau très calcaire. Dicton : prendre une hypothèque sur les treiches d'Ochey, un projet sans réelle garantie
Treizeau(nm)lorrainPendant la moisson et juste après la coupe, les gerbes de blé étaient groupées verticalement en lot de douze ; une treizième était placée horizontalement sur les autres, ses épis vers le bas. On l'appelait le chapeau. L'ensemble était disposé selon un ordonancement bien précis. Les gerbes étaient rentrées après une à deux semaines pendant lesquelles la céréale finissait sa maturation. C'est ce nombre de treize gerbes qui a donné le nom treizeau ; dizeau en pays Gaumais. L'agronome Mathieu de Dombasle préconisait un assemblage de 10 gerbes seulement. Il fut peu entendu sur ce point. Les gerbes d'orge et d'avoine étaient assemblées par "trézeaux" de six.
Certains historiens pensent que le nombre de gerbes avait pour origine un droit seigneurial, une sorte de dime. Selon la pression fiscale, les assemblages contenaient plus ou moins de gerbes. Lorsque les treizeaux (ou dizeaux) étaient assemblés, les agents du seigneur passaient prendre le chapeau. Le paysan ne pouvait rentrer sa récolte qu'après ce prélèvement
Tricate ou traucate(nf)lorrainjarretière. Plus connue au 20e siècle comme élastique destiné à maintenir la grosse chaussette
Trimeballe (nm)lorraintriqueballe. Sorte de chariot forestier à un essieu en U. Vide, il était basculé d'un quart de tour sur la grume avec le timon à la verticale. Quand la grume était attachée, les chevaux tiraient sur le timon ce qui soulevait la grume. Ce mode de transport réduisait le frottement au sol et exigeait donc moins de puissance de traction.
Tringuel, tringueld, tringuelte, ou tringual (nm)lorrainsupplément d'eau de vie à Montmédy : pourboire dans le reste de la Lorraine. Identique en suisse ; tringale en Normandie ; dringuelle en Wallon et en Picard (Ch’ti). Viendrait de l'Allemand "trink-geld"
Trisoler
trizoler
(v)lorrainCourir. Les cloches trisolent : elles sont en mouvement rapide pour carillonner. En Austrasien, carillonner se disait trésiller.
Trisse ou trice(nf)lorrainViendrait du latin transilire (Cordier, mots patois de la Meuse) jet liquide ; diarrhée ; avoir la trisse : avoir la diarrhée.
Trisser ou tricer (v)lorrain1 : jaillir, gicler, éclabousser, projetter de l'eau à l'aide d'une seringue. 2 : se trisser, se sauver rapidement, s'éclipser
Trissette ou tricette ou tricete ou trissotte (nf)lorrainJet d’eau ; poire de lavement ; seringue ; petite averse. Figuré : personne pressée ; petit véhicule rapide
Troche ou Trochée ou trochis(nf)lorrainplant à plusieurs tiges ; touffe d’herbe (voir trocher). Exemple : une troche de rhubarbe
Assemblage, faisceau, quantité faisceau en ancien français
Godefroy l'écrit troche, troiche, truche, troce, trouche, troque
Trocher(v)lorrainCréer une troche ; taller ; naissance de talles ; phénomène de croissance des graminées qui consiste à produire des plants secondaires autour du « maitre-brin ». Voir troche
trogne()nf)Fr régionalsens inverse du Français. visage antipathique ; faire la trogne : faire la moue, bouder
trognon(nm)Fr régionalUn trognon de pomme : ce qui reste d'une pomme après l'avoir croquée.
Voir Craâche
Trôler
trauler
(v)lorrainFlâner, Rôder ; Vagabonder, errer. Difficile de trouver une différence avec "seugner". Voir ce mot.
En picard, signifie marcher dans la boue
On trouve en Français plus ou moins argotique troller qui a à peu près le même sens mais pas la même prononciation
Tron(nm)lorrainÉtron, excrément, généralement d'animal, crotte. Rarement utilisé seul mais plutôt sous la forme tron d'mouche ; tron d'chat ; tron d'poule...
Twiter, twîter, Twitter, touiter, tuiter(v)lorraincité pour son sens identique à l'anglicisme twitter : Chanter pour les oiseaux, bavarder pour les humains (L. Zeliqzon, les patois romans de Moselle page 680)
Ugène(prénom)lorrainle prénom Eugène était prononcé Ugène
Usoir(nm)lorrainUzuwaire en Austrasien et usuaire en ancien Français signifiaient "droit d'user (d'utiliser). "En milieu bâti, l'usoir est la partie du domaine public entre la chaussée et les maisons.
Le droit régissant cet espace est un particularisme régional. Il s'agit d'un droit coutumier toujours en usage en Lorraine (*).
L'espace est public et appartient à la collectivité mais le riverain a un droit d'usage (d'où le nom usoir).
Cet espace important était indispensable pour les fermes lorraines accolées les unes aux autres sans accès à l'arrière. Le bois de chauffage, le fumier et le matériel d'exploitation ne pouvaient pas être stockés ailleurs

(*) Ce droit coutumier est d'origine lorraine. Il n'a aucun rapport historique avec le droit local des 3 départements annexés entre 1871 et 1914.
Le département de la Moselle a codifié ce droit. Le texte ne s'applique stricto sensu qu'à ce département mais faute de mieux, la jusrisprudence y fait souvent référence
Vâillon
prononcer vâ-illon
(nm)lorrainveau de petite taille ou chétif
Vôte ou vaute(nf)lorrainMatefaim (mâte-faim) dans d'autres régions ; Crêpe très épaisse, parfois salée
Vèl ou vell(adv)lorrainvoilà. « Le vèl péki » : le voilà parti
Verrine(nf)Fr régional Bocal de petite taille en verre pour les confitures. On voit apparaitre ce mot dans le Français courant à partir de 2010 mais il était considéré comme un régionalisme avant.
Godefroy donne de nombreux exemples de son utilisation à travers les régions
Vétrinaire(nm)lorrain vétérinaire
Viendre (vi-indre) (v)lorrainvenir. Existe aussi dans le Lyonnais
Volatte, volate(nf)lorrainvolette en Français. Sorte de petite claie en osier sur laquelle on faisait égouter les fruits ou le fromage. C'est aussi le nom des plateaux à tarte en osier
Sobriquet : les faiseurs de volattes de Chanville (les charpagnattes)
wé ou oué ou houé(nm)lorraingué. Cité pour sa présence dans plusieurs toponymes lorrains : Auboué, Haroué, Piroué...
Godefroy cite gué, guet et wé
Yau, yô, iau; iô(adv)lorrainoui
Yeque, yec, iec(nm)lorrainpas grand yeque » : peu de chose. (aicques en Austrasien et aique en vieux Français) chose ; «. Tous les dictionnaires s'accordent pour une origine dans le latin aliquid
Youte ou youtre (passer youte)(prép)lorrainpasser outre ; aller au delà ; ne pas tenir compte mais pas seulement ces sens. Il peut y avoir une notion de distance, d'éloignement : "le temps qu'il fait dehors" pouvait se dire : "le temps qu'il fait youte"
Zaubette (nf)lorrainOriginellement, c'est un diminutif d'Elisabeth. Fillette turbulente
Zauné (adj)lorrainA l'origine, désignait les personnes atteintes de zona ; au 20e siècle, signifiait fou
zieuter(v)lorrain(utiliser ses yeux) : idem en Mayenne. Avoir un regard indiscret ou lubrique ; regarder avec grand intérêt, lorgner, espionner
Zizi(nm)lorrainArgot régional. isolateur en faïence pour les anciennes clôtures électriques ou en verre pour les lignes haute tension.
Zomber(v)lorrainAller très vite ; faire quelque chose très rapidement
Zoquer(v)lorrainassomer ; éliminer ; tuer. Action du coup de tête que se donnent les moutons (front contre front)