Austrasien | (nm) | Fr | Ce mot étant souvent utilisé ci-dessous, il convient de rappeler le sens qui lui est donné Austrasien : vieille langue du centre de l'Europe qui s'est formée sur la même base que le Français. Elle est la langue régionale écrite et le patois lorrain en est la version vernaculaire. Certains la considère comme la "langue mère" du Wallon L'Austrasien a été utilisée pour la rédaction des chartes de Lorraine au 12e et 13e siècles. Ces chartes constituent une sorte de "constitution" du duché de Lorraine. A partir du 14e siècle, cette langue est abandonnée dans le duché au profit du Français. Elle est également utilisée pour les chartes et les écrits de la République messine et s'est, de fait, éteinte avec l'annexion de l'évêché de Metz en 1551 Chaque fois que le mot sera utilisé ci-dessous, ce sera en référence au Vocabulaire austrasien de Dom Jean François paru en 1773 |
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Achevaler | (v) | Fr régional | Achevaler existe en Français mais n'est plus usité. Se mettre à cheval, à califourchon. N. Haillant cite le verbe patois "aichouôlè" qui a le même sens. |
Acouver | (v) | Lorrain | s'acouver : s'asseoir sur ses talons ; accroupir ; se mettre dans la position de la poule couveuse |
A-cripoto | (état) | Lorrain | accroupi. Même origine que le vieux français à-croppetons |
Adôs | (nm) | Lorrain | Agriculture : sillon dans le sens champ entier cultivé ou anciennement cultivé en "dos d'âne", le centre est nettement plus élevé que les bords. Le but était d'évacuer l'excès d'eau. Voir Dôssä |
Agailloir | (nm) | Lorrain | Voir guéoir |
Agayoir | (nm) | Lorrain | Voir guéoir |
Ageter | (v) | Lorrain | Acheter ; il agète son pain |
Agu'nès
| (prénom) | Fr régional | Agnès, cité pour sa prononciation particulière entendue une seule fois |
Agoler ou engoler | (v) | Lorrain | Avaler avidement en patois de Metz ; dans le Lunévillois, engorgé dans le sens bloqué par ce qui a été absorbé ; ex: "la tondeuse est engolée".En Wallon, le ruisseau qui se jette dans la rivière agole |
Ahouène ou ahoine | (nf) | Lorrain | Awaigne en Austrasien ; avoine. V est souvent muet, en particulier devant OI ou quand elle a remplacée W comme c'est le cas ici
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Ahoir | (v) | Lorrain | avoir. V est très souvent muet en patois, en particulier devant OI ahoir est un verbe auxiliaire, beaucoup plus utilisé qu'en Français actuel. |
Ahoter ou enhoter | (v) | Lorrain | Arrêter par contrainte; embourber ; être en panne ; contraire de dehotter. Même sens en Wallon. Enhotter en Brie
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A la royotte ou à la r'voyure | (expression) | Lorrain | façon triviale de dire "au revoir" |
Alduc | (nm) | Lorrain | aqueduc, petit pont sous un chemin |
Allant être allant ou avoir de l'allant | (adj) | Fr régional | Actif, en bonne santé. Ex : malgré son àge, il est toujours allant |
Aller au boeuf | (expression) | Fr régional | se dit d'une vache en chaleur : elle va au boeuf, elle réclame le taureau |
Aller au mâle | (expression) | Fr régional | idem au précédant mais concerne la truie |
Aller au champ | (expression) | Fr régional | Aller garder les vaches dans une prairie non clôturée |
Aller aux écoles | (expression) | Fr régional | "il a été aux écoles" : il a fait des études supérieures |
Aller jeter de l'eau bénite | (expression) | Fr régional | aller veiller un mort ; se rendre chez lui ou au funérarium pour lui rendre hommage. |
Allez | | Fr régional | mot placé en fin de phrase, comme une ponctuation sonore, destinée à emporter l'approbation de l'interlocuteur et marquer de la sympathie envers lui. Exemple : les choses finiront par s'arranger, allez ! |
Allez coucher | (expression) | Fr régional | ordre donné à un chien pour l'éloigner. Il est amusant de constater qu'il n'était pas rare de s'adresser de cette manière à un animal, en le "vouvoyant" |
Alonzet alonzey, lonzine | (nm) | Lorrain | pièce de chariot
destiné à solidariser les deux corps d'essieux. Il est fixé par un axe vertical dans la partie avant et peut coulisser
dans la partie arrière ce qui permet d'allonger ou raccourcir le chariot selon la longueur des
plateaux interchangeables. N. Haillant l'écrit "èlogneuye", on comprend "éloigné", ce qui voudrait dire "qui règle l'éloignement des essieux". A noter: ce système est encore utilisé sur certaines remorques grumières. Voir "queue de chariot"
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Altata | (adj) | Lorrain | ecervelé ; excité; fou-fou. Personne pour qui on a très peu d'estime Lucien Adam signale à St-Amé "haltard" : homme aux manières libres, dévergondé, étourdi |
A-main | (expression) | Fr régional | être à-main, être dans une position favorable pour travailler. Un droitier est "à main" lorsqu'il rejette sa pelle à droite et en difficulté pour la rejeter à gauche. Etre "à-main" avec quelqu'un : avoir de bons rapports rapports avec lui ; pouvoir lui parler avec sincérité, sans ambages voir "bonne main" et "hors main" |
Amusate | (nf) | Lorrain | jouet de peu de valeur ; objet avec lequel un enfant s'amuse sans que ce soit réellement un jouet |
Amuser | (v) | Fr régional | il m'a amusé : il m'a fait perdre mon temps (avec une conversation sans réel intérêt).Synonyme de "tenir la jambe" |
Apôtre | (nm) | Fr avec sens régional | Péjoratif pour désigner un homme que l'on n'aime pas :l'apôtre là (*) cet energumène. Équivalent à citoyen ou paroissien. (*) Voir Teugner pour l'usage patois de l'adverbe enclitique |
Appeler des noms | (locution) | Fr régional | Injurier ; les noms ici sont des injures |
Apprenti demander après | (locution) | Fr régional | être en apprentissage ex : il est en apprenti chez les boulanger du village |
Après | (locution) | Fr régional | demander après quelqu'un : demander des nouvelles de quelqu'un ; s'encquérir de... |
Appris être appris | (locution) | Fr régional | avoir de l'expérience. Ex : il faut être pris pour être appris |
Arâbe ou arabe | (nm) | Lorrain | érable ; parfois le gitan. On n'utilisait que très rarement le mot arabe pour désigner un Maghrébain. On disait plutôt un Schibali de manière générique ou un Sidi pour un marchand ambulant |
Arbalète | (nf) | Fr régional | arc d'enfant construit avec du noisetier ou du cornouiller et tendu par une simple ficelle. Les flèches étaient le plus souvent en roseau sec avec une extrémité en sureau sec lui aussi |
Ardenne | (nm) | Fr régional | vent de Nord-Ouest (notez que c'est au singulier comme l'Ardenne belge). |
Arracher aux... | (loc) | Fr régional | arracher aux patates : récolter les pommes de terres |
Arriè-dos (tomber à...) | (expression) | Lorrain | Tomber à la renverse ; être projeté en arrière, sur son dos ; figuré : expression pour désigner sa stupéfaction : cette information m'a tellement surpris que j'en suis tombé à arriè-dos |
Arrosate ou arosate | (nf) | Lorrain | Arrosoir. Notez le genre féminin souvent passé à tort au Français arrosoir |
Arrosoir | (nf) | Fr | cité pour son genre féminin sans doute hérité de arrosate |
Article être à son article | (loc) | Fr régional | faire quelque chose de plaisant ; être à son aise |
Aspouiller | (v) | Fr régional | disputer un enfant, ou un adulte par quelqu'un qui a autorité. Aspouiller n'est jamais bien méchant. Pas tout à fait le même sens que le Français haspouiller. Le verbe lorrain vient du patois hhaspouiller, avec double h fortement expiré |
Atilles ou âties ou hâtilles | (nf tj pluriel) | Lorrain | faire des âtilles : faire des manières, des grimaces, des gestes superflus, inapropriés, exagérés ; faire des cérémonies ; prendre un air précieux
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à tout bout de champ | (expression) | Fr régional | expression qui signifie sans cesse, à chaque instant |
Attelée | (nf) | Fr régional | Période correspondant à la capacité journalière de travail d'un attelage. On entendait plus rarement "une fauchée" |
aufond | (adv) | Fr dialectal | profond ; creuser aufond : creuser profond. |
Aute | (adj) | Lorrain | Autre. On entendait souvent : "une aute fois" au lieu de : une autre fois ; également "un aute de fois". Aute est bien un adjectif indicatif patois, ce n'est pas une "altération moderne" du Français "autre" (Nicolas Haillant, essai sur un patois vosgien page 62, Léon Zéliqzon, dictionnaire des patois romans de Moselle, page 35) |
Aunée | (nf) | Lorrain | Aulne, l'arbre. Ne pas confondre avec aulnaie, la plantation. Le langage régional ne distingue pas l'aulne rouge et l'aulne blanc dont les utilisations étaient pourtant très différentes.
Après 1918, il y eut une déprise des terres agricoles. Beaucoup de prés humides ont été plantés en aulnes rouges |
Avaro | (nm) | Fr avec sens régional | Sens quelque peu différent du Français par ailleurs peu usité. Evénement défavorable, ennuyeux, incident fâcheux |
Avision | (nf) | Lorrain | Idée folle selon Nicolas Haillant (Vosges). Entendu dans le Lunévillois dans le sens idée soudaine, ou "révélation" |
Bâbette | (nf) | Lorrain | employée de maison ; bonne de curé ; figuré : fille ou femme pas très dégourdie
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Bacelle ou baicelle | (nf) | Lorrain | adolescente ; jeune fille. Fille de la maison (du maître) par opposition à servante. Même sens en Ardennais ; Servante en ancien français. Contrairement à ce qu'on lit parfois, bacelle ne signifie pas pucelle. dans "la grausse enwaraye" les deux mots figurent distinctement dans les mêmes vers : et dé belle jaille bacelle, ce sont lé py belle picelle : et des belles jeunes bacelles, ce sont les plus belles pucelles
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Bacellotte | (nf) | Lorrain | Diminutif de bacelle. Fillette, pas encore adolescente. On dirait aujourd'hui "pré-ado"
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Bacon | (nm) | Lorrain... Et Anglais ! | cité pour son sens identique à l'anglais moderne : tranche fine de lard grillée (environ de Saxon-Sion). Se disait bocon dans la région de Metz |
Bas-flanc | (nm) | Fr régional | Sorte de perche placée dans une écurie pour séparer les chevaux attachés et créer ainsi une stalle par animal |
Baine | (nf) | Lorrain | (féminin de ban, syllabe AI trainante) îlot au sens agricole; partie d’un territoire ayant des limites naturelles |
Balan | (nm) | Lorrain | Balancement, impulsion donnée, force d'inertie exemple: le balan d'une cloche en mouvement |
Balance | (nf) | Fr avec sens régional | Pièce d'attelage hyppomobile, sorte de grand palonnier dont les extrémités sont accrochées aux palonniers de chaque animal |
Bâllée | (nf) | Lorrain | empreinte fortement marquée dans le sol. Empreintes indésirables dans un sol meuble. Herbe foulée. Baller en vieux Français qui signifiait danser. |
Balourd | (nm) | Lorrain et Fr | A un double sens, 1: personnage rustre comme en Français ; 2: inertie déséquilibrée par une masse excentrée dans un mouvement rotatif. Exemple : une roue de voiture qui n'est pas équilibrée a du balourd |
Ban | (nm) | Fr (ancien) | (Français desuet) territoire communal |
Ban-houa ou Ban-houé, parfois bangard | (nm) | Lorrain | littéralement : gardien du ban ; mot composé du Français ban et de l'Austrasien ward qui signifie garde ; on disait warder en Austrasien et en patois pour garder. En vieux Français, beaucoup de mots contenant un W ont permuté en G : Warder -> garder ; werre -> guerre Etc. En Austrasien, et forcément en patois, la mutation ne s'est pas faite ou s'est opérée tardivement comme dans ban-gard. Comme le paysan et le payen sont les habitants du pays, le ban-houa est l'habitant du ban avec souvent le même sens péjoratif Sens récent : appariteur parce que le garde-champêtre cumulait souvent plusieurs fonctions |
banjoindant | (adj) | Lorrain | jouxtant ; champs ou bans se rejoignant ; territoires voisins |
Baraque baraque à lapins | (nf) | fr régional | clapier |
Barbanzé ou barbouzu | (adj) | Lorrain | avoir le visage barbouillé(voir marmosé et machuré) ; Le mot existe dans le patois Jèrriais (Manche) |
Basse d'eau | (nf) | Fr régional | Flaque d'eau ; fondrière, petite mare. Basse s'est substitué au patois "bèsse" par euphonie mais sans en être la traduction |
Bassotter | (v) | Lorrain | Bricoler au mauvais sens du terme ; s'occuper à de menus travaux sans réelle utilité ; ne pas avancer dans son travail ; perdre du temps avec des gestes ou des pratiques inadaptés. S'occuper à des tâches sans importance. Même sens en Franche-Comté.
hésiter, biaiser, balbutier, dire des choses dépourvues de sens à Genève et en Savoie encore un peu usité en 2018 |
Batisse | (nm) | Lorrain | Nom ou surnom du taureau reproducteur. Le 1er a est bref comme en Français |
Bauche | (nf) | Lorrain | bauge. endroit où se couche le sanglier. Ancien français bauche, celtique balcos, «boue». |
Bauché | (adj) | Fr régional | couché pour un sanglier ; vautré pour un homme |
Bavard | (nm) | Fr régional | poisson d'eau douce. En général, bavard est le nom du chabot mais parfois, il s'agit de goujon |
Bavard | (adj) | Fr régional | Mot adressé à un enfant que l'on veut faire taire ou à celui qui se mêle dans une conversation d'adultes : tais-toi don, bavard ! |
Bell | (adv) | Lorrain | “j’en sais t’y d’bell“ comment veux-tu que je le sache ? |
Bellon | (nm) | Lorrain | 1: nom propre : 2:cuve à vendanger (patois de la Meuse) |
Bec-à-bec | (expr) | Fr régional | nez-à-nez |
Bechette ou bechotte | (nf) | Lorrain | petit bechoir ; binette, outil de jardinier. Hawatte en patois, la binette du vigneron sobriquet : les Hawattes d'Haraucourt-sur-Seille |
Beké becqué | (adj) | lorrain | Se dit d'un objet pointu ou coupant dont l'extrémité est abimée, anormalement courbée ; exemple : lorsqu'un porte-plumes tombait sur la plume, celle-ci devenait inutilisable. On disait alors : la plume est becquée Béké ou becqué a un sens différent du Français |
Berbis | (nf) | Lorrain | Brebis. Berbice en Italien |
Berne | (nf) | Fr régional | berge ou bordure ; fossé de route ; accotement routier au 20e siècle |
Bernique | (loc) | Lorrain | marque de négation, de déception, de désapointement : j'attendais une augmentation mais bernique, je n'ai rien eu |
Berouette | (nf) | Lorrain | brouette |
Bête du bon Dieu | (nf) | Fr régional | Coccinelle, l'insecte |
Berzingue | (nf) | Lorrain | Libation en patois ; à toute berzingue : à toute blinde , à grande vitesse |
Besson | (nm) | Lorrain | 1 : nom propre ; 2 : jumeau |
Beugne | (nf) | Lorrain | synonyme de beigne ; hématome, bosse sur une carrosserie. même sens en Suisse romande. |
beugner | (v) | Lorrain | blesser quelqu’un; abîmer un objet;"cette voiture est beugnée": la carrosserie est cabossée. Idem à Oléron existe avec le même sens en Berry, Bourgogne, Morvan, |
Beûlou | (adj) | Lorrain | mal voyant, chassieu. "T'es beulou ?" Tu ne vois pas ce qui te crève les yeux ! Pleurnichard en patois poitevin-saintongeais |
Beusse | (nf) | Lorrain | bête, l'animal. Nicolas Haillant le donne comme terme de mépris pour un chien |
Bibite | (nf) | Lorrain | terme enfantin pour désigner le sexe masculin ; Nicolas Haillant voit un lien avec bê-bête (petite bête) |
Bidou | (nm) | Lorrain | sobriquet pour un homme. Variété de poires d'automne dans la Meuse |
Bientôt | (adv) | Fr régional | cité pour ce sens particulier : "un accident est bientôt arrivé" au lieu de : "un accident est bien vite arrivé" |
Bique | (nf) | Lorrain | 1 : chèvre. 2 : trepied et grue d'atelier. 3 : Expression : cours après la bique, cours toujours ! |
Bique-et-boc | (état) | Lorrain | bique et bouc ; bisexué ou de genre indéfinissable. Figuré : homosexuel. |
Biquette (nf) ou biqui (nm) | | Lorrain | petit(e) de la chèvre ou de brebis ou de chevrette (chevreuil) |
Bistrouille | (nf) | Fr avec sens régional | ennui, embêtement. Voir embistrouillé |
Blanc-bonnet ou bian-bonnet | (nm) | Fr régional | Une femme avec très souvent une connotation péjorative le costume traditionnel des lorraines comprenait toujours une coiffure blanche, quelque soit la saison ; halette en été Expression : je ne suis qu'un bian-bonnet ; je ne suis qu'une pauvre femme |
Blanche épine | (nf) | Lorrain | l'aubépine selon Pierre Fève (le patois de Corcieux). L'épine commune est parfois appelée noire épine |
Blanc-etoc | (expr forestière) | lorrain ? | couper une forêt à blanc-etoc, couper à blanc ; ne rien laisser, pas même un baliveau. Etoc, ou atoc dans la Meuse, signifie souche, ce qui reste en terre d'un arbre coupé. |
Blaude | (nf) | Lorrain | chenopode (prononcez kénopode). Appelé lait de couleuvre en Gaume (Lorraine belge). Blaude est une blouse dans les Vosges (Uriménil) |
Blinde | (nf) | Fr régional | (à toute blinde): à toute vitesse |
Blosse | (nf) | Lorrain | 1 : Nom propre ; 2 : désigne généralement un fruit à noyaux. Sobriquet : Votiocot-les-Blosses = Ortoncourt les prunes |
Blouque | (nf) | Lorrain | boucle. Ce n'est pas une altération du Français. Blouque existe aussi en Wallon, Picard et Berry |
Bobèchon | (nm) | Lorrain | tête ; variation de bobèche. « se monter le bobèchon » s’exciter. Existe aussi en Suisse Romande. |
Boc | (nm) | Lorrain | bouc. Sobriquet : les bocs d'Aviller, et aussi de Greux, de Lerrain dans les Vosges et Azelot, Benney en Meurthe-et-Moselle |
Boc-Bô | (nm) | Lorrain | bec-bois qui est le nom local du pic-vert. Bec-bois est aussi le sobriquet des menuisiers |
Bocatte | (nf) | Lorrain | la femelle du boc (bouc); Biquette, chèvre. Synonyme de gaïsse. Sobriquet : les bocattes de Gremecey ou de Thuilley-aux-Groseilles (la chèvre était considérée "la vache du pauvre". On se moque de l'indigence). Conte lorrain : les bocattes d'Hoéville |
Bocotte boquin en Moselle, cabocès à St-Amé (Vosges) | (nf) | Lorrain | petit tas de regain (fourrage) pas encore sec. En automne, quand la rosée de la nuit était importante, le regain pas encore sec était mis en tas pour l'empêcher de s'humidifier la nuit. Ces tas étaient épandus dans la journée. Sobriquet : les bocottes de Moyen |
Bodatte ou bodotte | (nf) | Lorrain | Nombril et par extension, bedaine. Bodatte aurait la même étymologie que bonde |
Bois blanc ou blanc bois | (nm) | Fr régional | Forestier : aubier du chêne principalement (voir lard) |
Bois du seigneur parfois bois de curé | (locution) | Fr régional | charmes (l'arbre) destiné au bois de chauffage. La légende dit que sous l'ancien régime, ce bois était réservé au seigneur du lieu |
Boitdru ou boit-dru (et non bois dru) | (nm) | Lorrain | sobriquet pour désigner quelqu'un qui boit beaucoup) |
Boeuf | (nm) | Fr | cité pour le F final sonore, que ce soit au singulier ou au pluriel. Cette sonorité est très curieuse car en patois, boeuf se dit bieu, sans consonne sonnante à la fin (idem pour oeuf) |
Bonge, bongeatte ou bongeotte | (nf) | Lorrain | corbeilles de différentes tailles. bongeatte et bongeotte sont des petites bonges. Voir charpagne |
Bon-ami ou bonne-amie | (expr) | Fr régional | Fiancé(e), parfois amant(e) |
Bonguy | | Lorrain | juron |
Boquillon | (nm) | Lorrain | bucheron en vieux Français. Du bas latin boschiare |
Boriller | (v) | Lorrain | Mouvements, piétinnement de la vache sous l'effet des douleurs précédent la mise-bas |
Bossote ou bossotte ou bossate | (nf) | Lorrain | Abcès, petite bosse, reliefs résultant d'une maladie de peau. Petit relief du sol, petite bosse, petite colline. Expression : c'est château sur bossottes : installation instable ; projet mal préparé
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Bouâler ou boualer | (v) | Lorrain | boualer voulait dire bêler en patois. par extension, pleurer pour un enfant ; crier pour un adulte |
Boudière | (nf) | Lorrain | endroit boueux. Lieu-dit à Giriviller (la boudière) que l'on rencontre régulièrement. C'est aussi l'ancien nom de la grande rue à Nancy |
Boudiou | (nm) | Lorrain | menteur. On disait boudiou à Épinal intra-muros et boudou dans les communes voisines, mentou dans le reste de la Lorraine.
Lorsque les fortifications de la ville étaient encore en place, une horloge fut installée sur la porte Sud. L'appareil fonctionnant mal était soit en avance, soit en retard et très rarement à l'heure. Gouailleurs, les spinaliens (on devrait dire les Pinaudrés) l'ont surnommée "la porte du boudiou", la porte du menteur ! |
Boudiou | | Lorrain | sorte de juron qui remplaçait "bon-Dieu" afin de ne pas blasphémer |
Boulay | (nm) | Lorrain | 1 : nom propre (ex Boulay-de-la-Meurthe) ; 2 : bouleau en patois vosgien |
Bouler | (v) | Lorrain | sortie de matrice chez la vache (descente des organes) |
Bouler | (v) | Lorrain | Ébouler |
Boulie | (nf) | Lorrain | Bouillie. Expression : c'est de la boulie pour les chats, cela n'a aucune valeur |
Bouge | (nm) | Fr régional | Buge en austrasien. Bouge s'est substitué au patois beûje sans en être la traduction. beûje signifiait réservoir, foudre au sens de la tonnellerie. Le bouge est une cuve ou réservoir profond en bois de forme cylindrique dans laquelle fermentait le raisin. Ne pas confondre avec la cuve de forme ovale ayant des bords beaucoup moins hauts. |
Bougerie | (nf) | Lorrain | Local vinicole ; endroit où l'on entrepose les bouges |
Bouriâder | (v) | Lorrain | bousculer ; avoir de manières bourrues vis-à-vis de quelqu’un. Probablement la même origine que bourriau(d), personne brutale |
Bouri, bourie, boury
| (nm et locution) | Lorrain | Nom générique des canards domestiques. Bouret en Normandie. C'était aussi le cri pour appeler les canards. On ne peut pas dire si le mot provient d'une onomatopée ou d'une abréviation de barbarie. L'espèce dite "canards de barbarie" était très courante. Sobriquet : les bouris de Saint-Boingt |
Bourriet ou bourrier | (nm) | Lorrain | Bourrelier |
Boutique | (nf) | Fr avec sens régional | Atelier ; l'atelier de l'artisan mécanicien par exemple |
Braca ou braco, parfois broco
| (nm) | Lorrain | gourdin, petit rondin de bois ; morceaux de bois de la plus grosse section dans un fagot. Figuré : bras d'un enfant. Dans le Lunévillois, braco et broco sont des mots distincts qui n'ont pas le même sens |
Brâille ou brâye | (nf) | Lorrain | Glume, enveloppe des grains de blé ; terme utilisé au XXe siècle pour désigner les impuretés dans les grains mal nettoyés aussi bien les glumes que les brins de paille |
Bran | (nm) | Fr avec sens régional | sens différent du Français ; élan ; coup portée contre un obstacle ; forte poussée |
Braque | (adj) | Fr avec sens régional | sens différent du Français : personne antipathique qui répond séchement, qui est "cassante" |
Brâter | (v) | lorrain | Braquer les roues d'un véhicule |
Brauner | (v) | Lorrain | emettre un bruit continu et dérangeant, celui de la vibration d'un appareil électrique par exemple. Répéter une rumeur. « J’ai entendu brauner ça » : j’ai entendu dire... |
Braiyer ou broyer | (v) | Lorrain | (se prononce brai-yer) faire ou foutre. « Qu’est-ce que t’brayes ? » qu’est-ce que tu fous ? le brayer était le faiseur de braies en patois jurassien. Brayer était le 1er travail pour débarrasser le lin de sa gangue en Pays de Retz, région nantaise |
Brayatte ou brayette ou brayotte ou broyotte | (nf) | Lorrain | Braguette. Idem en Picard (Ch'ti). A l'origine en patois, désignait la pièce de tissu reliant les jambes de pantalon (pont ou fond de culotte) et parfois les langes |
Breuler
| (v) | Lorrain | brûler : "breules-y la bodotte et t'diras enco qu' c'est me !" les contes de Fraimbois |
Brézayer
| (v) | Lorrain | faire du mauvais travail ; s'occuper à des travaux inutiles |
Bricolou
| (nm) | Lorrain | bricoleur en patois mais utilisé au 20e siècle avec un sens très péjoratif, voire méprisant, pour désigner quelqu'un qui travaille peu et mal |
Bringue
| (nf) | Lorrain | Une grande bringue : péjoratif pour désigner une personne de grande taille pas très bien habillée ou n'ayant pas de prestance |
Brimbelle ou brimbèle
| (nf) | Lorrain | myrtille. C'est assez rare pour être signalé, ce mot est commun à toute la Lorraine romande |
Brisaque | (adj) | Lorrain | qui brise tout ; qui casse tout ce qu'il prend dans les mains . Même sens en Brie |
Brochon | (nm) | Lorrain | Broc ; pot à lait |
Brochotte | (nf) | Lorrain | petite broche, petit axe ; figuré : le membre viril |
Brocot | (nm) | Lorrain | Entrave, bûche accroché par une chaîne au cou d’une vache fougueuse dans le but de l’empêcher de sauter au dessus des clôtures ou pour l’empêcher de courir. Dans le Lunévillois, bracot et brocot sont des mots distincts qui n'ont pas le même sens |
Broncher | (v) | Fr avec sens régional | tailler la vigne dans le Lunévillois ; tailler la vigne de très près en pays messin |
Broussiner | (v) | Lorrain | Bruiner ; usage encore fréquent en 2018 |
Broua ou brouan | (nm) | Lorrain | Crecelle. Veut probablement dire bruyant |
Brûle ça sent le brûle | (nm) | Fr régonal | odeur de brûlé |
Buanderie | (nm) | Fr avec sens régional plus large | Ce terme désigne aussi bien le local que la chaudière qu'il contient. Faire une buanderie de patates : faire cuire le cuveau de la chaudière rempli de pommes de terre, généralement pour alimenter les cochons |
Cabèche | (nf) | Lorrain | variante régionale de caboche, tête |
Câcate | (nf) | Lorrain | nom générique des poules. Grenouille de bénitier ; femme qui bavarde ; péjoratif : religieuse catholique |
Câgne | (nf) | Lorrain | mauvais champ ou lopin, morceau de quelque chose à Haraucourt. Mauvais chien dans les Vosges et en Moselle. A probablement donné cagneux. Câgne peut aussi se dire kègne. Toutes ces variantes ont la même origine latine que chienne mais la Lorraine a gardé ici la prononciation du ch en k, comme en Italie |
Câgneux | (adj) | Lorrain | rugueux ; bosselé mal formé. Figuré : garnement, mauvais garçon |
Câillon | (nm) | Lorrain | désordre |
Calandau | (nm) | Lorrain | galopin. Vieux cheval en Franche-Comté |
Calande ou calende ou calante | (nf) | Fr avec sens régional très différent | Averse. On entendait parfois : "une calende de grêle" |
calugeotte ou calugeatte ou calougeotte | (nf) | Lorrain | toute petite maison, niche ; cabane; caisse ; confessional à Haraucourt (le Curé dans sa calugeatte...) |
Cambouler voir cuboler et chambouler | (v) | Lorrain | Chambouler, verser (pour un véhicule), renverser On a probablement ici un exemple du "ch" latin prononcé "k", à moins que ce mot provienne de cuboler ? |
Camille
| (prénom) | Fr | cité pour sa prononciation particulière, que ce soit au masculin ou au féminin, on disait Cami-le |
Camp en réserve | (nm) | Fr | L'ancien régime forestier imposait parfois de mettre un quart de la forêt hors exploitation courante Par abus de langage, "quart en réserve" est devenu "camp en réserve". Dans les Vosges, le toponyme Banbois voudrait dire la même chose (bois mis au ban) |
Camp-volant | (nm) | Fr avec sens régional | L'exact opposé de sédentaire, dont l'habitat n'est pas fixé ; gens du voyage ; sans domicile fixe. Figuré : personne négligée, mal habillée, n'inspirant pas confiance |
Canadien | | Fr régional | appareil agricole : scarificateur ou extirpateur |
Canadienne | | Fr régional | sorte de veste-manteau peu perméable à l'eau et très chaud pour homme avec une épaisse couche de laine |
Cance | | Lorrain | 1 : nom propre ; 2 : faire semblant (patois de la Meuse); quasi, presque |
Canon | (nm) | Fr désuet | bail rural et par confusion, l'annuité ou fermage à payer chaque année à la St-Martin (11 novembre), ou plus rarement à la St-Georges (23 avril). |
Caoutchoucs | (nm) | Fr avec sens régional | Sorte de sabot très léger et très souple ou sur-chaussure en caoutchouc ou en matière plastique que les filles mettaient pour envelopper leurs souliers pour éviter de les salir ou de les mouiller |
Caput | (nm) | Lorrain | 1: nom propre ; 2: chapeau |
Carcan | (nm) | Fr avec sens régional | Vaurien, gredin |
Carotte sauvage | (nf) | Fr | panais, grande ciguë des prés |
Carre-en-coin ou quart-en-coin | (expr) | Fr | "de Carre-en-coin", tourner un objet anguleux d'un angle maximum de 30 degrés ou déplacer un cubique en l'appuyant successivement sur un angle puis sur l'autre |
Carrousel | (nm) | Fr désuet | manège de foire pour les enfants. Existe en Français avec la même définition mais jamais entendu hors de la Lorraine |
Casuel | (adj) | Fr | Mauvais emploi régional du Français "casuel" mais assez répandu : fragile, qui a tendance à casser |
Causer à | (expr) | Fr | être en bons termes, le contraire "d'être mal". Causer à une fille (ou à un garçon) : être fiancé mais de façon "non-officielle" |
Ceusses | (pronom) | Fr | pronom ceux ou féminin de ceux équivalent à celles. Ex, les ceusses qui veulent... : ceux ou celles qui veulent... |
Chabionker | (v) | Lorrain | terme viticole dont le sens donné ici est incomplet : tailler la vigne. Moisi, taché à Dompaire (Vosges). Se dit d'un linge piqué à Affracourt |
Châhouée | (nf) | Lorrain | Le H expiré s'entend nettement, on écrit aussi "chawée" avec le W de Walertloo ! Grosse averse, trompe d'eau. Châblée en Brie. En Moselle, lavoir se dit chäweü. Du verbe patois châwer : laver, lessiver. |
Chahoutrer ou chaoutrer hhaoutrer/hhawtrer en Moselle. Xawoultrer ou saulvoutrer ou xawoultrer en Austrasien | (v) | Lorrain | Littéralement : châtrer ; ebourgeonner ; pincer les feuilles inutiles de la vigne pour les supprime ; aussi couper le "hhawtron", l'extrémité de la tige. Dans le secteur de Gerbéviller, il s'agissait d'enlever les gourmands, les entrefeuilles de la vigne. Saulvoultrer en Austrasien |
Chalin hhalîn en Moselle | (nm) | Lorrain | En patois messin, pierraille, sous-sol pierreux, terre chaude et sèche ; sinon : sorte de grès friable affleurant sous la terre arable, partie normalement non labourée ; voir crassin |
Châlôt | (nm) | Lorrain | soit le diminutif de Charles avec à peu près le même sens ridicule que Charlot aujourd'hui ; soit synonyme de niais, imbécile ; soit les deux à la fois. Nicolas Haillant l'écrit sans accent alors que dans le Lunévillois, les voyelles sont bien accentuées avec le â trainant |
Chambouler | (v) | Lorrain | Tomber de sa hauteur ; s'effondrer. Le Larousse indique que ce mot est d'origine Lorraine et effectivement, il est introuvable dans les dictionnaires d'ancien et de vieux Français ! Nicolas Haillant et Léon Zéliqzon donnent respectivement chambolè et chambouler : chanceler. Voir Cambouler et cuboler |
Chanlate, chantnate ou chantnôte | (nf) | Lorrain | gouttière ou corps pendant de toiture ; figuré : morve pendante. Nicolas Haillant y voit le vieux Français "chanlatte" signifiant "latte sur chant" (sur le côté) |
Chambre (la chambre) | (nf) | Fr régional | Dans le Lunévillois, Pièce principale de la maison lorraine ; ailleurs, on l'appellait "le poêle" |
Chambre à four | (nf) | Fr régional | Fournil, pièce depuis laquelle on avait accès à la gueule du four. Elle servait à préparer la pâte et à entreposer le pain |
Chantlatte ou chanlatte | (nf) | Lorrain | même sens que chânôtte, ci-dessous. Nicolas Haillant le rapproche de "champ latte", latte posée sur champ selon lui alors qu'il aurait dû écrire "chant latte", posée sur chant (comme chantournée) |
Chânôtte ou chânatte | (nf) | Lorrain | gouttière en bordure de toit ou cor-pendant. Figuré : secrétions du nez . Viendrait de chênot ou cheneau:petit chêne coupée dans le sens de la longueur et creusé pour servir de gouttière. Est souvent confondu avec chanlatte dans le Lunévillois |
Châouée | (nf) | Lorrain | voir châhouée |
Chape ou chappe | (nf) | Fr régional | cage à poussins. Voir cheffe |
Chapouiller (se) | (v pr) | Lorrain | se quereller, se disputer ; taquiner |
Charbonnette | (nf) | Lorrain | bois pour le charbonnier ; bois de petite section, plutôt du charme, destiné à faire du charbon de bois |
Charguigner | (v) | Lorrain | couper maladroitement ou avec un mauvais instrument ; déchirer plutôt que couper. Chagrener à Dompaire (Vosges) |
Charmine | (nf) | Lorrain | charme, l'arbre; ne pas confondre avec charmille qui n'a pas le même sens |
Charpagne | (nf) | Lorrain | Chairpaigne en austrasien. corbeille ou panier. Sorte de panier en Franche-Comté. Sobriquet : les chairpaignes de Bettegney-Saint-Brice Vosges |
Charpagnatte | (nf) | Lorrain | Petite charpagne. Un mauvais usage généralisé de ce mot désigne le marchand ou fabriquant de paniers de manière Péjorative (voir camp-volant). Le fabricant de paniers était le chèrpegni en patois ou vannier en Français. Figuré : personne mal habillée, négligée Sobriquet : Les charpagnattes de Frolois (54) (voir aussi Xeuilley |
Charpie | (nf) | Fr régional | sens beaucoup plus large qu'en Français. Brisure. "Faire de la charpie" : casser, briser quelque chose "en 1000 morceaux" ; faire beaucoup de déchets en épluchant ou en écossant |
Chârotte | (nf) | Lorrain | charette |
Châssatte | (nf) | Lorrain | 1 : nom propre (sans accent) ; 2 : littéralement, petite chausse, chaussette ; 3 : bas de laine dans le sens de bourse expression patoise : fâre des chausses ai zut geaufaire des chaussettes pour à son coq (s'occuper à des futilités) |
Chasse | (nf) | Fr régional | Coin forestier utilisé exclusivement en conditions difficiles comme l'abattage ou le fendage de buches difficiles. La partie métallique est creuse pour y enfiler un morceau de bois sur lequel on frappe. Le coup de masse est partiellement amorti ce qui évite l'effet de rebond |
Chasserau ou chassereau ou chass'rau chessera à Saxon-sion | (nm) | Lorrain | Chasserot en vieux Français. Selon P. Fève, le patois de Corcieux, il s'agit de l'épervier. C'est le milan à Saxon-sion. Pour d'autres, il s'agit du faucon crecerelle, reconnaissable par son vol stationnaire. Pour d'autres encore, c'est le nom générique des oiseaux de proie. On dit aussi que c'est le coucou (Essey-la-Côte). Chasserot en vieux Français |
Châtrou | (nm) | Lorrain | couteau utilisé pour castrer (châtrer) ; couteau de poche. A l'origine, c'était la personne qui castrait les animaux d'élevage |
Chaucher ou jaucher | (v) | Lorrain | tasser ; piétiner. Fouler le raisin. Probablement du vieux français caucher et du latin calcare = fouler aux pieds En patois messin, le pressoir s'appelait le chaucu, mot provenant probablement de chaucher (chacqueu en austrasien) |
Chaurée ou chôrée | (nf) | Lorrain | suée. Bouffée de chaleur. A la ménopause, les femmes ont souvent des chaurées |
Chauvau ou chêvò | (nf) | Lorrain | grenier de ferme situé au dessus de la grange et surélevé pour laisser entrer les chariots chargés. Ancienne mesure de capacité en Franche-Comté |
Châwatte | (nf) | Lorrain | la chouette. Sobriquet : les chawattes d'Hoéville et de Saizerais |
Châwée, chawée, chaouée, chahouée | (nf) | Lorrain | voir châhouée |
Cheffe ou chaffe ou chappe (nf) | (nf) | Lorrain | A l'origine, panier de marchand de volailles. On nommait ainsi la "chappe", cage en osier ou en grillage métallique sous laquelle on enfermait la poule couveuse et ses petits ; sorte de poussinière légère |
Chèmé (hhèmé) : phonétiquement : ϰèmé | (nm) | Lorrain | ( le son patois écrit "ch" ou "hh" n'existe pas en Français. Il correspond au J Espagnol ou au chi Grec). Pièce n°18 sur le schéma dans les anciens chariots intermédiaire entre le "corps d'essieu" avant et le plateau. Il supporte les ranchets avant, les ridelles et le plateau. |
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Chemin de St-Jacques faire un chemin de Saint-Jacques | (locution) | Fr régional | faire des allées-et-venues |
chemise américaine | (nf) | Fr régional | sorte de maillot en laine fine que l'on mettait aux jeunes enfants en hiver ; un T-short avant l'heure |
Chenevière | (nf) | Lorrain | A l'origine, c'est un champ où l'on cultive le chanvre ; au 20e siècle, le mot était utilisé pour désigner un verger familial (non professionnel) ou un jardin non attenant à la maison |
Chère-soeur | (nf) | Fr régional | Bonne-soeur, religieuse catholique |
Cheulard | (nm) | Lorrain | ivrogne. Voir cheuler |
cheuler | (v) | Lorrain | boire avidement ; s’enivrer |
Chie-au-lit ou chie-au-nid | (nm) | Fr régional | dernier né d'une fratrie; enfant pas encore propre |
Chigner | (v) | Fr | pleurnicher. Le verbe existe en Français mais son usage est moins fréquent |
Chique | (nf) | Fr régional | bille (jouer aux chiques) ; boulette. Surnom donné à ceux qui mâchent du tabac (voir chiquer) |
Chique avoir la chique | (expr) | Fr régionbal | avoir un abcès dentaire qui fait une bosse sur la joue |
Chiquer | (v) | Lorrain | Mastiquer du tabac ; cette pratique existait encore au milieu du 20e siècle |
Chlägue | (nf) | Lorrain | forte gifle, fessée, correction. Voir torgnole |
Chlinguer | (v) | Lorrain | Sentir très fort, puer |
Chmaquer ou chmeker ou Chmiker ou smiquer | (v) | Lorrain | renifler, flairer comme le fait un chien pour trouver une piste. Signifie parfois sentir mauvais |
Chnobottes | (nf) | Lorrain | bottes de neige ou bottines ; Mot récent qui proviendrait de l’Américain snow-boot. Une origine Allemande n'est cependant pas impossible |
Chocotte ou chacatte | (nf) | Lorrain | ortie. Figuré : «avoir les chocottes» : avoir peur |
Cholotte, hholotte dans les Vosges, hhâlate en Moselle | (nf) | Lorrain | échelette, surtout de chariot sobriquet : les chiets h'olle de Chaffévillers : les chariots à échelles de Xaffévillers |
Chon | (nm) | Lorrain | lardon; lardons grillés et chauds mélangés à la salade de pissenlits que l'on appelle "la meurotte chaude". En Moselle, c'était aussi une dosse ; près de Remiremont, c'était la deuxième planche sciée dans une grume. A Escles (Vosges), c'était un chou. A Saxon-Sion, un résidu du saindoux utilisé pour la fabrication du boudin La Lorraine ayant aussi son argot, chon pouvait désigner un enfant ou une personne de petite taille, comme lardon en Français... Et parfois exactement l'inverse par dérision |
Chopine | (v) | Fr régional | En Lorraine, chopine voulait surtout dire bouteille de boisson alcoolisée ; accessoire inséparable de l'alcoolique |
Chopiner | (v) | Lorrain | boire, sous-entendu boire beaucoup d'alcool ; être alcoolique ; synonyme de cheuler |
Chorotte | (nf) | Lorrain | charette |
Chtarer | (v) | Lorrain ? | dérober, voler. Il y a un doute sur l'origine de ce mot qui ne figure dans aucun dictionnaire, patois ou argotique. |
Citoyen | (nm) | Fr régionnal | terme de mépris : le citoyen là(*), ce vaurien, ce lascard ; (voir apôtre et paroissien). (*)Voir Teugner pour l'usage lorrain de l'adverbe enclitique |
Civate | (nf) | Lorrain | cive |
Clameser | (v) | Lorrain | mourir (argotique) ; crapsè en patois de Metz |
Clarteux | (adj) | Fr régional | clair, lumineux ; se dit d'une pièce naturellement bien éclairée. Le mot est utilisé dans d'autres régions francophones. Kièrtou en ancien patois de Moselle |
Clenche (parfois écrit clanche mais c'est une erreur) | (nf) | ancien Fr | Poignée de porte ou de fenêtre (idem au Quebec). En ancien Français, c'était une pièce de serrure pour enclencher ou déclencher. |
Clencher | (v) | Lorrain | Manoeuvrer la clenche |
Cliche | (nf) | Lorrain | Loquet ; synonyme de clenche |
C'min (K'min) | (nm) | Lorrain | Cumin. Sobriquet : les chieurs de cumin de Sarreguemines |
Coche | (nf) | Lorrain | Femelle du cochon, plutôt une jeune truie ; truie castrée en Gaume |
Cochette | (nf) | Lorrain | jeune truie, petite coche |
Cocotte | (nf) | Lorrain | Pomme ou cône de pin, fruit des résineux |
Coffiotte | (nf) | Lorrain | pelure ; coquille de fruit à coque (voir ecoffer). Craffe dans la Meuse, comme la porte de Nancy |
Collés ils sont collés | (expr) | Fr régional | se dit des chiens qui restent accouplés après le coït |
Comme i faut | (expr) | Fr régional | Comme il faut : convenable, à propos, adéquat. Ex parle comme i faut : parle correctement, sous-entendu en "bon Français" |
Communaux | (nmp) | Fr régional | terrains communaux, voir paquis |
Comparsonier ou comparsenier ou compersenier ou comparsonnier | (nm) | Lorrain | "compèrsogneu" en patois, compagnon, camarade, ou héritier copartageant. Ancien terme juridique probablement d'origine austrasienne qui, chez certains notaires lorrains, désignait un cohéritier. On le trouve dans des actes notariés jusqu'au début du 20e siècle |
Comprenote ou comprenüre | (nf) | Lorrain | plutôt argotique ; capacité à comprendre ; intelligence. Expr : tu as la comprenote difficilote. Tu es lent à comprendre |
Corban janviron à Saxon-Sion ; jambron à Essey-la-Côte | (nm) | Lorrain | ais de bois, souvent rond, légèrement ceintré muni de crans aux extrémités qui servait à pendre par les pattes arrières le cochon saigné pour que le sang finisse de s'égoutter Ce mot présent dans les anciens dictionnaires de Français viendrait de l'Hébreu et signifierait sacrifice |
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Corbander | (v) | Lorrain | Attacher solidement dans le sens arnacher ; mettre des cordages ou des bandages |
Corbé | (nm) | Lorrain | 1: nom propre ; 3: corbeau |
Cordée rarement entendu | (nf) | Fr régional | mesure de bois de chauffage équivalent à environ 3 stères |
Core ou corre la core | (nf) | Lorrain | lieu-dit très fréquent. Coudrier, noisetier en patois se dit core et est féminin |
Coriate ou coriote | (nf) | Lorrain | lacet, cordelette ou petite courroie |
Corne | (nf) | Fr régional | klaxon de voiture |
Corne de chèvre | (nf) | Fr régional | Cornouillet |
Corner | (v) | Lorrain | Klaxonner. Argotique : corner dans la bouteille, boire exagérement (lever le coude comme le sonneur de corne) |
Corps de fourneau | (nm) | Fr régional | tuyau de poële |
Cosson | (nm) | Lorrain | 1 : Nom propre ; 2 : marchand d'œufs et de volailles |
cottes | (nfp) | Fr régional | Robe traditionnelle assez longue pour couvrir les chevilles. Les robes plus courtes s'appelaient des rôbates (voir ce mot). L'utilisation de ces mots au 20e siècle était péjorative |
Coualer (se coualer) | (v) | Lorrain | se mettre à l'abri comme une caille (une couale ou cwale), se réfugier, se tapir, se blottir comme un enfant contre sa mère |
Couârier ou couarier ou coirier | (v) | Lorrain | participer à un couaroil/couarail ; bavarder longuement ; perdre son temps à bavarder |
Couârail ou couâroil ou coiroil ou couâraye | (nm) | Lorrain | (prononcez couârôille ou couâraille avec l'accent trainant sur le premier a). Bavardage dans la rue. Depuis le 20e siècle, le mot n'est plus utilisé que pour désigner des babillages, de longs bavardages, une assemblée de personnes qui bavardent, quelque soit la saison ou le lieu |
Couloir | (nm) | Fr | A remplacé le patois couleuye. Gros entonnoir ou passoire pour filtrer et faire couler le lait dans un bidon immédiatement après la traite. "Coler" signifiait couler et passer au tamis
sobriquet : les couleuyes de Mont-le-Vignoble |
Cougïe, cougie, coujie | (nf) | Lorrain | fouet du cocher. Ascourgie en vieux Français. Conte de Fraimbois : la cougie |
Coulais | (nm) | Lorrain | Nom propre : l'une des nombreuses variantes lorraines de Nicolas |
Coup-de-cul | (nm) | Fr | s'est substitué au patois "côp d'cul" ; côte courte à forte déclivité, raidillon ; voir gremm'to |
Couranteavoir la courante | (nf) | Fr régional | avoir la diarrhée |
Courante | (nf) | Fr régional | Pierre ronde et mobile des anciens moulins. Elle se déplace sur la "dormante" |
Courir-après | (expr) | Fr régional | Courir-après une jeune fille : tenter de la courtiser, montrer de l'intérêt à son égard, la "draguer". L'expression sous-entend que la jeune-fille n'a pas répondu aux avances, ni positivement, ni négativement |
Coure-après-la-bique | (Expr) | Fr régional | cours toujours, tu n'as aucune chance d'attraper ce que tu convoites |
Cou-rouge-que-ti | (onom) | Lorrain | sorte d'onomatopé enfantine signifiant approximativement et impérativement"plus rouge que toi" répétée de génération en génération pour faire crier les dindons qui, dans la logique enfantine, n'admettent pas que l'on soit plus rouge que leur crête ! En réalité, il suffit de parler fort en leur présence pour provoquer leur glougloutement |
Courseur | (nm) | Fr régional | Argotique. Coureur dans une épreuve sportive |
Cousin de Pentecôte | (nm) | Fr régional | Membre de famille éloigné qui rend visite une fois l'an. Péjoratif, synonyme de "pique-assiette" ; utilisé quand une personne est suspectée de venir spécialement un jour chômé pour ne pas participer aux travaux, pour ne pas aider ! |
Couvée | (nf) | Fr régional | expression citée parce qu'entendue seulement en Lorraine : une couvée de C.R.S : des "poulets" au sens argotique évidemment ! |
Couveux | (adj) | Lorrain | œuf pourri (partiellement couvé) ; sol creux, par opposition à un sol rappuyé |
Couv’te (couhhe-te) ou couje-te | | Lorrain | interjection qui signifie tais-toi. En patois de Metz, il existe le verbe coujier, taire. A lunéville, c'est cohhi forme de l'infinitif |
Covrosse, covrasse | (nf) | Lorrain | couveuse ; poule couvant des oeufs ou ayant des poussins ; mère-poule. Figuré : mégère ; méchante femme ! |
Craâ | (nm) | Lorrain | corbeau ou corneille ou choucat. Surnom des habitants de nombreux villages. Dicton : les crâs d' Lagarde auront bientôt sa peau : il n'en a plus pour longtemps à vivre |
Craâche | (nf) | Lorrain | du patois crähhe, trognon, principalement de choux ; reste de végétaux divers |
Crâiller ou crôiller | (v) | Lorrain | écarquiller ; être ébahi. Dicton : Y croye des oeuyes comme lo St-Joseph di moteiye de L'mainville : il a les yeux écarquillés comme la statue de St-Joseph dans l'église de Lemainville |
Craâffier | (v) | Lorrain | scarifier ; travailler superficiellement le sol. Figuré : mal travailler le sol |
Craffouiller | (v) | Lorrain | trifouiller |
Craâpi | (adj) | Lorrain | fruit desséché ; visage ridé. En austrasien, craitir signifie sÀcher sur pied. |
Crasse de houille | (nf) | Fr | citée pour mémoire. Sous-produit ou imbrûlé de la houille utilisée dans les foyers de haut-fourneaux. Elle était épandue en lieu et place du sel de déneigement. La crasse ne provoquait pas la fonte mais elle réduisait fortement l'effet de glissade sur la neige tassée |
Crassin | (nm) | Lorrain | sable en patois vosgien, sorte de grès très friable sous la couche de terre arable. voir chalin |
crayon de papier | (nm) | Fr régional | Crayon de bois ; Les anciens lorrains ne voient pas de pléonasme. Les écoliers avaient un crayon de papier et un crayon d'ardoise qu'il fallait bien distinguer entre eux !
En lorrain-roman, le pléonasme n'existe pas. Quand un mot a plusieurs sens, on précise toujours, même si le contexte suffirait à faire comprendre de quoi on parle :
On disait aussi bien mon frère s'est foulé la cheville de pied. Cette construction ridicule en français était tout à fait normale en dialecte lorrain |
Cresson | (nm) | Fr régional | De la même façon que l'on dit Remiet non Rémi, on disait cresson et non crésson |
Crever | (v) | Fr régional | Cela surprend au 21e siècle mais à la campagne au 20e siècle, on ne disait jamais mourir pour un animal ou un végétal. On disait toujours crever sans que ce soit vulgaire ; au contraire, utiliser mourir pour un animal semblait inconvenant. Une personne très attachée à son animal de compagnie pouvait dire mon chien est crevé ! On disait aussi : le feu est crevé : le feu est éteint |
Croleuse | (nm) | Lorrain | mauvaise source ;résurgence périodique d’eau. Croler voulait dire trembler |
Cuboler
| (v) | Lorrain | renverser ; retourner un véhicule ; synonyme de «cul par dessus tête». Cubeller en Savoie |
Cul-blanc | (v) | Fr | Nature : façon plaisante de désigner les chevreuils |
Cul-d'chien | (nm) | Fr régional | Nèfle ; désigne aussi bien l'arbre que le fruit. Nép en patois messin. |
Cul-d'pape | (nm) | Fr régional | échinocactus, cactus en boule
 |
Cugnot | (nm) | Lorrain | 1 : nom propre ; 2 : coin à fendre ; angle d'une maison : parcelle triangulaire |
Cuisant, avoir le cuisant | (nm) | Fr régional | avoir des aigreurs d'estomac |
Cuisse | (nf) | Fr régional | Cité pour ce sens forestier : partie d'une grosse branche d'arbre, au départ de la grume. Cuisse en Vosgien se disait kihhe |
cuit-dur oeuf cuit-dur | (expr) | Fr régional | Oeuf dur |
Daille-daille | (expr) | Lorrain | dare-dare ; vite ; rapidement. |
Damâs; | (nm) | Lorrain | Prune de couleur violette et de forme ronde, très sucrée et sans l'amertume de la quetshe qui elle, est ovalisée. Une légende veut que le Damâs ait été importé de Syrie lors des croisadesd'où son nom. |
Daâner ou dâner faire daâner | (v) | Lorrain | (un daâne en patois est un état de grande fatigue). Faire daâner se dit d'un enfant turbulent, capricieux, qui n'obéit pas, il fait daâner sa mère , il lui donne beaucoup de mal |
Danin | (nm) | Lorrain | 1: nom propre. 2: dânin signifie damné (Ville-sur-Illon, Vosges) |
Dans l' temps | (locution) | Fr régional | Autrefois ; il y a longtemps |
Danoise | (v) | Fr régional | puit de lumière ; voir hollandaise |
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Danse de Saint-Guy | (nf) | Fr régional | Avoir la... Remuer sans cesse, ne pas tenir en place. Se dit d'un enfant turbulent |
De | (préfixe) | Lorrain | En Français, ce préfixe signifie souvent annuler, supprimer : démettre ; defaire... Ce préfixe a parfois le même sens en patois mais le plus souvent, il ne change rien.Détrisser et trisser ont rigoureusement le même sens ainsi que défrâler et frâler et bien d'autres encore. Voir aussi le préfixe re |
Débiscaillé | (adj) | Lorrain | débraillé ou patraque. Qui a le visage défait. Se disait aussi biscaillè en patois de Metz |
Débringuer | (v) | Lorrain | démolir, extirper, casser. Même sens à Oléron et à Montargis. Ancien Français bringue: morceau. |
Décacher | (nf) | Lorrain | débâcher, découvrir dans le sens enlever une couverture |
décanier ou décaniller | (v) | Lorrain et lyonnais | Se prononce décaniher. se sauver ; faire décanier : provoquer le départ, expulser Viendrait de canilles, les jambes, jouer des jambes (N du Puitspelu) |
De car en coin voir de Quart en coin | (Expr) | Lorrain | signifie diagonalement, coin d'une pièce placé perpendiculairement sur une autre |
Déclichette avoir la ... | (nf) | Lorrain | diarrhée |
Décrever | (adj) | Lorrain | fendu, éclaté pour un fruit, principalement la mirabelle |
Défense | (nf) | Fr régional | Lorsque les territoires agricoles étaient trop morcelés, certaines parcelles étaient inaccessibles sans passer sur celle d'un voisin. Cependant L'usage voulait qu'un agriculteur ayant mis en place une jeune culture fragile comme la luzerne par exemple, ait la possibilité d'interdire temporairement le passage sur cette parcelle. Il matérialisait cet interdit en plantant quelques branches d'arbustes. Ces branches s'appelaient alors des défenses |
défoncer | (v) | Fr régional | Agriculture : action qui consiste à déplacer la terre arable pour epierrer la sous-couche et remettre ensuite la "bonne terre" à sa place. |
dégoiser | (v) | Lorrain | Sens Lorrain assez différent du Français : dire du mal de quelqu'un, médire |
Déguiner | (v) | Lorrain | A Celles-sur-Plaine en 2018, Se dit à propos d'un cortège de mariage que l'on observe, sans en faire partie. Dans la vallée de la Bruche, déguiner veut dire regarder à droite et à gauche pour surveiller, observer. En Moselle, déguinner signifie plaisanter |
Décrevé | (adj) | Lorrain | Lézardé ; fruit fendu, abîmé par la pluie. S'emploie quelque fois pour parler de tavelure. En patois de Saxon-Sion, décrever signifie découvrir ou deshabiller |
Déhoché | (adj) | Lorrain | qui a été hoché (secoué), déboîté, désarticulé |
Déhotter | (v) | Lorrain | Démarrer, s'en aller ; contraire d'ahotter. Même sens en Suisse Romande |
Déjeuner | (v) | Fr | Petit-déjeuner, premier repas plus ou moins copieux En Lorraine comme en ancien Français, on déjeunait le matin, puis on dînait à midi et on soupait le soir
Particularisme venant sans doute du patois, on utilisait l'auxiliaire être pour les 3 repas : t'es soupé au lieu de tu as soupé |
Délivrance | (nf) | Fr régionnal | Placenta, généralement des animaux |
Demange | (nm) | Lorrain | variante lorraine du prénom Dominique. Dans certains actes paroissiaux lorrains du 17e siècle, on voit une personne prénomée altérnativement Demange puis Dominique dans le même acte |
déméfier | (v) | Lorrain | méfier |
Dépaissir | (v) | Lorrain | Inverse d'épaissir. Démarier, supprimer les plantes en surnombre ; éclaircir un semis |
Dépiauter ou dépilloter | (v) | Lorrain | Décortiquer ; dépiauter une carcasse de viande : la couper en petits morceaux ; Défaire, démonter |
Déqueugner | (v) | Lorrain | Le contraire d'enqueugner ; nettoyer, débarrasser. |
Dérayer dérai-yer | (v) | Lorrain | sens légèrement différent d'enrayer, concerne plutôt la récolte : enlever les premiers rayons ou raies : commencer le travail dans une parcelle pour la préparer. Exemple : enlever les premiers rangs de betteraves ou de maïs pour permettre le passage du chantier de récolte En Austrasien, desrayer signifie arracher |
Déripper ou ripper | (v) | Lorrain | glisser; dérapper. Déruper en Suisse Romande. A rapprocher de l'anglais ripper ? Il s'agit d'une curiosité du patois consistant à ajouter le préfixe "dé" à un verbe sans que cela change réellement son sens |
Désaisonner | (v) | Lorrain | rompre l'assolement traditionnel pour une plante (saison est ici synonyme de sole, fraction d'assolement); provoquer la fécondation d'une mammifère en dehors de sa période naturelle |
Déssortir | (v) | Lorrain | venir de. Interrogation : D'où c'que t'déssors ? = D'où viens-tu ? Il s'agit d'une curiosité du patois consistant à ajouter le préfixe "dé" à un verbe, patois ou Français, sans que cela change réellement son sens |
Détriper | (v) | Lorrain | Étriper, démantibuler |
Détrisser (voir trisser) | (v) | Lorrain | éclabousser. Il s'agit d'une curiosité du patois consistant à ajouter le préfixe "dé" à un verbe sans que cela change réellement son sens même si ici, détrisser n'était utilisé que dans le sens éclabousser alors que trisser a un sens plus large |
Deuil ou deuille | (v) | Lorrain | fontaine dans le toulois ; source ou "trou d'eau" ailleurs en Loraine rue de la Deuille à Gerbéviller ; avedeuil (trou d'eau), lieu-dit à Seranville. Deuille à Haillainville : lieu du captage pour l'adduction d'eau |
Devenir de | (v) | Fr régional | venir ou arriver de quelque part exemple : "d'où c' que t'deviens ?" : d'où viens-tu ? |
Dévers ou revers | (nm) | Lorrain | terrain dont la pente est perpendiculaire à sa plus grande longueur |
Dia d’avant | (interjection) | Lorrain | ordre du conducteur donné aux chevaux pour tourner à gauche (voir hue to-près) |
Dîner | (v) | Fr | Repas de milieu de journée En Lorraine comme en ancien Français, on déjeunait le matin, puis on dînait à midi et on soupait le soir
Particularisme venant sans doute du patois, on utilisait l'auxiliaire être pour les 3 repas : t'es soupé au lieu de tu as soupé. Expr : tu iras dîner avec les chevaux de bois : tu n'auras pas à manger. Le cheval de bois était un grand chevalet pour confectionner les fagots |
Dinguer | (v) | Fr régional | sens différent du Français et toujours utilisé comme verbe subordonné. Envoyer dinguer : jeter brutalement dans un moment d'énervement ; jeter au loin avec violence et souvent avec hargne ; jeter contre quelque chose de dur |
Dites, dites | | Fr régional | verbes placés en début de phrase pour attirer l'attention ou pour susciter une réponse ; équivalent à "dites-moi mon brave..." Que l'on trouve dans la littérature |
D'la s'cousse | (la) | Fr régional | locution adverbiale issue de "de la secousse" ayant pour équivalent en français populaire "du coup" ou en littérature ""conséquemment". Exemple : je me suis cassé la jambe ; d'la s'cousse, je suis plâtré |
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Dommages allez aux dommages | (nmp) | Fr régional | Dommage signifiait dégats en austrasien. Aller aux dommages, aller faire des dégâts. Se disait surtout en période de veine-pature, lorsqu'une vache quittait le troupeau pour aller manger des betteraves ou tout autre récolte interdite à la veine-pature |
Dondon | (nf) | argot régional | Dondon est un terme familier qui a en Lorraine un sens plus large qu'en Français. Une dondon est une femme indolente, qui se laisse aller. Contrairement au Français, elle n'est pas systématiquement obèse En Austrasien (vieille langue lorraine très proche du vieux Français), une dondonne était une donzelle, "une coureuse", "une fille de rien". Jeu de mots éculé avec les toponymes se terminant par "sur Madon" : à Bainville-sur-Madon dont... |
Dôssaâ | (nm) | Lorrain | le milieu d'un champ relevé en "dos d'âne" pour favoriser l'écoulement des eaux. Voir adôs |
Dragée | (nm) | Fr régional | cité pour son genre masculin |
Drapeaux | (nmp) | Fr régional | Toujours pluriel ; langes, linge pour bébé |
Dru | (adj) | Fr régional | Signifiat gras, dodu en austrasien. nettement plus utilisé qu'en Français et dans un sens plus large : un temps dru ; un ciel avec beaucoup de nuages, couvert, menaçant ; pleuvoir dru, forte pluie. Pouvait avoir un sens très différent en Moselle : tendre, mou, veule. Le sobriquet "boit dru" était attribué à quelqu'un qui buvait beaucoup |
Éco vo | (loc adv) | Lorrain | Littéralement : encore vous, formule de politesse qui signifie "à vous aussi" ; formule pour répondre à une politesse : --Bonne journée Charles ; --éco vô sous-ententendu bonne journée à vous aussi |
Eclair | (nf) | Fr régional | cité pour son genre parfois féminin : il va faire de l'orage, j'ai vu une éclair |
Ecoffer ou eccoffier | (v) | Lorrain | Ecosser (enlever les coffiottes) |
Écouter | (v) | Fr régional | Obéir : les gosses-là n'écoutent rien ! (ils n'obéissent pas) |
Egailloir | (nm) | Lorrain | Voir guéoir |
Eguéoir | (nm) | Lorrain | Voir guéoir |
Embistrouillé | (adj) | Lorrain | Embêté, ennuyé, emmêlé. Voir bistrouille |
Embêche, embeche ou ambeche | (nf) | Lorrain | nom générique pour les contenants ; conteneurs |
Emmarer | (v) | Lorrain | Embourber, enliser (voir ahoter) |
Empaouté | (adj) | Lorrain | très mal habillé, qui ressemble à un épouvantail ; déguisé |
Empaucher | (v) | Lorrain | avoir de la terre qui colle aux pieds, aux roues (voir pauchat) |
Encan ou lincan | (nm) | Lorrain | vendre à l’encan, vendre aux enchères : Lincan : vente aux enchères |
Enco | (adv) | Lorrain | Encore |
Endêvé ou endevé ou endévé | (adj) | Lorrain | Endiablé. Faire endêver quelqu'un : le rendre chèvre. voir enrager |
En haut du fourneau | (expr) | Fr régional | se tenir en haut du fourneau, se tenir contre le poële pour se réchauffer |
Enjarter ou anjarter | (v) | Lorrain | Empêtrer, se prendre les pieds ; avoir les jambes engourdies ; fatigué d'être assis ; se dit d'un animal dont les pattes sont entravées |
En nâge | (expr) | Fr régional | être en nage : transpirer à grosses gouttes |
Ennuité (en-nuité) | (adj) | Lorrain | s'ennuiter, se faire surprendre par la nuit, l'obscurité ; prendre du retard qui oblige à continuer une tâche au delà de la lumière du jour. S'attarder malgré la tombée de la nuit. Annuité dans le Berry |
Enqueugné | (adj) | Lorrain | encombré, en désordre. Etre enqueugné: être débordé de travail. Voir déqueugner |
Enquiller | (v) | Lorrain | entrer en collision. Voir renquiller qui est synonyme |
Enragé | (adj) | Fr régional | passioné addict ; turbulent. Dicton : l'est enragé comme le bouc d'Azelot |
Enrager faire enrager | (v) | Fr régional | Embêter, énerver volontairement quelqu'un, provoquer l'agressivité d'un animal domestique. voir endevé |
Enrayer | (v) | Lorrain | Ouvrir la première raie de charrue ; ammorcer, commencer un travail. Voir dérayer |
Entendre sourd | (v) | Fr régional | être malentendant. On disait parfois "entendre dur" |
Enterrement | (nf) | Fr régional | cité pour son genre féminin : "cette journée est triste comme une enterrement" (région de Rambervillers), il semble que le genre féminin venant de la forme patoise d'enterrement n'aie pas été une généralité. L. Zéliqzon dit que le mot est des deux genres en patois |
Entier (nm) | (nm) | Fr | Etalon, cheval qui n'a pas subi la castration se disait aussi muni (qui était resté muni des ses attributs) |
Epatant | (nm) | fr régional | Du patois epèteû ; fruit ou capitule de la bardane qui était recherché par les enfants pour les accrocher aux vêtements en guise de farce. |
Estomacs | (nmp) | Fr régional | cité pour la façon pudibonde de désigner la poitrine féminine. Seins se disait titâs en patois mais était rarement employé car jugé vulgaire. L. Zéliqzon cite l'expression fluxion d'estomac qu'il traduit par fluxion de poitrine |
Ételle | (nf) | Fr dialectal | très gros copeau ou éclat de bois ; morceau de bois enlevé par la hache ou la tronçonneuse lors de l’abattage. Même sens en Franche-Comté (sans équivalent en Français, sauf à le rapprocher d’éteule et surtout d'attelle (chirurgie).
Etelle existait dans les ordonnances forestières avant le Révolution ainsi que dans un grand nombre de langues d'oïl. Il est curieux que le Français moderne l'aie oublié ? On le trouve aussi en Languedoc sous la forme "estêlo", en Catalan : "astella", en Espagnol : astilla et en Portugais : "astilha" |
Etroubles | (nfp) | Lorrain | éteules ; chaumes ; champ moissonné Même sens dans le Genevois, en Forez et Berry. Du latin stipula |
Euille ou aille | (interjection) | lorrain | « euille don » : avance donc ! dans certains patois, aille signifie marche ! (l'ordre de marcher). Le patronyme Haillant a très probablement pour origine le participe présent du verbe lorrain Haille ou hailler |
Evaltonné | (adj) | Lorrain | écervelé ; éxalté ; Etourdi, ahuri. Existe également en Picard (Ch'ti) |
Évangiles | (nfp) | Fr | cité pour son féminin pluriel : les saintes Évangiles |
Évangile des ivrognes | (nf) | Fr | Jusqu'en 1914, il y avait souvent dans les banquets un bout-en-train qui parodiait un chant de messe en commençant par des vers invraisemblables et en continuant avec une liste de sobriquets de villages. On connait en particulier l'Évangile des ivrognes d'Imling et celui d'Attilloncourt |
Faïon ou faillon | (nm) | lorrain | 1 : nom propre ; 2 : frère |
Faire jeune | (expr) | Fr régional | mettre bas pour un animal ; vulgaire : accoucher pour une femme |
Faire risette | (expr) | Fr régional | Rire ou sourire. Concerne exclusivement les bébés chez qui on provoque le sourire (en faisant des "atilles"). Risaée en patois Normand |
Fait-à-fait | (expr) | Fr régional | au fur et à mesure
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Fait-et-dit | (loc) | Fr régional | effectivement. prononcé en faisant la liaison : fait-et dit
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Faner | (v) | Fr régional | sens beaucoup plus large qu'en Français : exécuter tous les travaux de la fenaison dans les champs. Sans doute parce que fenaison se disait fenâ en patois, phonétiquement proche de faner En Austrasien, le mois de Juillet s'appelle fenaul
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Farme | (nf) | lorrain | ferme au sens agricole. cité pour sa proximité de l'Anglais farm |
Farot | (adj) | lorrain | Faraud ; nom fréquent de chien. On est habitué aux A et O trainants et accentués ; ici c'est l'inverse. "au" est remplacé par "o" court sans accent. sobriquet :les farots d'Haraucourt (M&M)
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Fauchée | (nf) | Fr régional | surface fauchée lors d'une journée de fenaison. Voir attelée |
Fauciller | (v) | Fr régional | Couper à l'aide d'une faucille ; synonyme de moissonner |
Fendre | (v) | Fr régional | Agriculture, voir l'inverse, rendosser ; dans le cadre d'un labour en planche, on commence une parcelle par les bords et l'on termine au milieu par un double sillon non refermé appelé "fendu"
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Fendu | (nm) | Fr régional | voir fendre puis rendosser
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Fergougner ou fergugner ou fergueugner ou feurguénier | (v) | lorrain | Initialement, signifiait tisonner le feu mais plus souvent utilisé pour dire remuer un tas de végétaux ou un tas de braises à l'aide d'une fourche ou d'un bâton ; rechercher quelque chose dans un fouillis ; rechercher maladroitement, sans méthode ou en créant du désordre; |
Feugner
| (v) | lorrain | fouiller la terre, rechercher. Le sanglier "feugne" le sous-bois avec son groin. Il retourne le sol à la recherche de nourriture. Feuner dans le Jura |
Feugnot | (nm) | lorrain | partie de terrain retourné par un sanglier. Figuré: terre mal labourée |
Feunetré | (adj) | lorrain | Creux, visage ridé et vieilli. On entend aussi une peau feutrée, gauffrée. En Moselle, le cheunetré était une sorte de gaufre |
Feute | (adj) | lorrain | Antonyme de hhété ; (version moderne de l'adjectif patois feuhhe). Se dit d'une terre argileuse mal ressuyée et collante, qui ne se laisse pas travailler. Qualifie également un aliment fade ou peu digeste ou désagréable au goût |
Fève | (nf) | Fr régional | Nom générique qui comprend les fèves et les haricots. On utilisait rarement le mot haricot |
Fi | (nm) | lorrain | fils. «mon fi » façon familière et paternelle de s’adresser à un enfant, pas nécessairement le sien |
Fiâche | (adj) | lorrain | flasque, ramolli, en début de décomposition (betterave ou carotte) |
Fiauve | (nf) | lorrain | Conte, fable, baliverne. Du latin fabula. Dans la région d'Athienville et d'Haraucourt, se prononçait fiauhoue, le V était remplacé par "hou" |
Fier (nourriture fière) | (adj) | Fr régional | francisation par quasi-homophonie du patois fieuhh ou fîhh qui signifie fiel, aigre, acide, amer.Il s'employe surtout à propos des fruits pas encore mûrs qui, au delà de leur acidité, provoque une sensation désagréable dans la machoire suivi par une grimace de dégoût. Selon Nicolas Haillant, il semble que le sens lorrain soit le sens originel du Français "fier" |
Filer vache qui file | (v) | Fr régional | vache qui émet un filet de lubrifiant naturel par la vulve pendant ses chaleurs |
Fin | (nf) | Fr régional | Superlatif, "plus que..." : fin fou : complètement fou ; fin saoul ivre-mort ; à propos d'un plat : fin bon, excellent |
Fin (pas spécialement lorrain). Vient probablement de "finage" | (nf) | Fr | Sous l'ancien régime, l'assolement était imposé. Telle année, telle partie du territoire devait être en blé, telle autre en avoine Etc. Ces portions de territoire s'appelaient des saisons ou des fins (parties de finage), exemple, la saison des blé, la fin des haricots, d'où l'expression |
Finesse | (nf) | Fr régional | la fétuque, graminée adventice des céréales ou fourrage peu appétissant; désigne aussi les grandes graminées à tiges fines |
Fion | (nm) | Fr régional | pique verbale, méchanceté, insulte. Envoyer des fions : avoir des paroles méchantes à l'adresse d'une personne |
Flâche | (nm) | lorrain | Manquement, se disait lorsque le semeur ne croisait pas suffisamment ses passages ; le flâche désignait l'espace non semé entre deux passages |
Fleurée feunèsse en Moselle | (nf) | Fr régional | ensemble des graines, semences, qui tombent en manipulant du foin ou qui restent sur le plancher du grenier après avoir enlvé le foin. |
Flo ou flot | (nm) | lorrain | fiat en Moselle. Boucle d'un nœud de lacet ou boucle d'un ruban noué dans les cheveux. Se disait fiat à Landremont. Pourait venir du latin flos, fleur, ou de fluctus, flot, à cause du flottement de la boucle |
Flèche | (nf) | Fr régional | timon de chariot à chevaux (ou à boeufs). L'extrémité avant était munie d'un anneau permettant d'atteler d'autres animaux, devant ceux qui étaient de chaque côté de la flèche |
Floquet | (nm) | Fr régional | Grappe de fruits ; extrémité de la branche d'un arbre fruitier, fruits compris. Floquet existait en ancien Français (N. Haillant). Vient probablement du latin floccus |
Foinger | (v) | lorrain | fumer |
Foingère | (nf) | lorrain | fumée au sens désagréable ou excessif : la foingère de ton cigare m'incommode ! |
Foire | (nf) | Fr régional | diarrhée. Enfoiré vient de là : sali par ses propres excréments. Sobriquet : les foiroux de Remiremont voir schnell-catherine |
Foireuse | (nf) | lorrain | plante : mercuriale, herbe laxative qui provoque la foire (la diarrhée). Voir foire et schnell-catherine |
Fongieux | (adj) | lorrain | Synonyme de spongieux, excessivement humide pour un terrain |
Fontaine | (nf) | Fr régional | Source |
Fonteni | (nm) | lorrain | Petite source (fontaine) ; endroit humide |
Forin ou forain | (nm) | Fr régional | étranger à la communauté ; agriculteur exploitant sur un territoire et habitant une autre Commune ; personne exerçant une activité généralement sédentaire sur une autre Commune que celle où il réside. |
Foraine | (nf) | Fr régional | (jamais entendu dans le langage courant mais cité pour l'histoire régionale). Sous l'ancien régime, dans l'évêché de Metz, et surtout dans le bailliage de Vic, il existait une taxe appelée "la foraine" qui était une sorte d'octroi ou de droit de douane à payer pour faire entrer une marchandise dans une Paroisse (commune) Voir le cahier de doléances de Buissoncourt. Retrouvez tous les cahiers du bailliage de Vic à partir d'ici |
Fornotte | (nf) | lorrain | lucarne ; petite fenêtre |
Fouillâ ou Fouillard | (nm) | lorrain | Fouillard au singulier signifie feuillage (très peu usité). Au pluriel, il s'agit des fanes et surtout des feuilles de betteraves ou des tiges de pommes de terre |
Fouiller | (v) | lorrain | Bêcher le jardin |
Fourchette | (nf) | Fr régional | forficule. Voir pince-cul |
Foute | (v) | lorrain | pas exactement équivalent du verbe Français foutre. Signifie appliquer, mettre, et n'a pas le sens vulgaire du Français ; il est tout au plus familier |
Foutre bas | (locution) | Fr régional | abattre un arbre. Voir Foute pour le sens lorrain |
Fraiche une vache fraiche | (adj) | Fr régional | une vache qui vient de vêler, qui est en début de lactation |
Frais | (adj) | Fr régional | Agronomie : humide ; un pré frais : un pré excessivement humide |
Frâlée | (nf) | lorrain | une lourde charge ; une récolte fruitière très abondante ; une charge écrasante au premier sens du terme |
Frâler | (v) | lorrain | s’effondrer sous la charge ; se casser |
Frangeon | (nm) | lorrain | Nuage en forme de sillon ; Sillon de pluie ; averse très localisée |
Fraye | (nf) | Fr régional | Ensemble des oeufs de poisson ou de batracien à la surface de l'eau. Ex : Fraye de grenouille. Ce sens ne semble pas exister en Français ? |
Frayer | (v) | Fr régional | Vulgaire : fréquenter une jeune fille ou une maitresse. Ce sens existe en Français mais il était beaucoup moins usité qu'il ne l'était en Lorraine. En 2019, on ne l'entend plus en Lorraine. |
Friche | (nm) | Fr régional | cité pour son genre masculin en agriculture : un terrain en friche |
Frigo | (adj) | lorrain ? | Être frigo, avoir froid, être frigorifié |
Frognon | (nm) | lorrain | groin. Figuré et péjoratif : visage |
Froyotte | (nf) | lorrain | Echauffement des cuisses du cavalier par frottement contre la selle ; escarre occasionné par le frottement des cuisses entre elles chez les personnes obèses |
Gabelou | (nm) | Fr régional | sens beaucoup plus large qu'en Français. Sobriquet péjoratif appliqué à tous les contrôleurs des impôts |
Gabôser | (v) | lorrain | Compliquer ; rendre difficile ; salir. Expression : "Je viens de laver le sol, arrête de faire ton chemin de St-Jacques, tu vas tout gaboser !" Je viens de laver le sol, arrête tes aller-et-venues, tu vas tout salir Léon Zeliqzon l'écrit : gäbosè |
Gadin | (nm) | lorrain | chute ; prendre un gadin : tomber de sa hauteur, de manière un peu ridicule, surprenante, amusante pour les autres. en Gaume, c'est une jupe de dessous En Moselle, un gadîn était un jeune taureau mais c'est sans doute à rapprocher de godin ou gaudin ; Montgadin est un nom de rue et un lieu-dit à Haraucourt |
Gadouille | (nf) | lorrain | gadoue |
Gagnade ou gagnage | (nf) | ancien Français ? | Gaignage en austrasien. Terme peu usité depuis la Révolution française qui désignait un domaine agricole importante souvent gérée par un "admodiateur" pour le compte d'un riche propriétaire, pas forcément noble. Elle comprenait terres, bâtiments, bêtes et gens (ouvriers). Dans les documents historiques, on voit que Jacques D'Arc, le père de Jeanne, possède une "gagnade". Le mot est encore un peu usité dans les actes notariés lorrains au début de 20e siècle |
Gaillarde | (nf) | Fr régional | souvent péjoratif voire injurieux : féminin de gaillard avec le même sens : fille intrépide ; débrouillarde, délurée, roublarde |
Gaille ou gaïsse | (nf) | lorrain | Initialement, désignait la chèvre ; utilisé au 20e siècle pour désigner la vache de manière péjorative ; une gaïsse = une mauvaise vache. Même sens en Suisse Romande. Le mot serait d'origine germanique. Son synonyme roman est bocatte, la femelle du boc (bouc) |
Galant | (nm) | lorrain | fiancé. On ne lui connait pas de féminin |
Gamache | (nf) | lorrain ? | Considéré comme argotique. Visage, figure. souvent utilisé à la place de gueule car moins vulgaire tout en ayant le même sens péjoratif à propos des humains. Le mot viendrait de l'Allemand Gamaschen qui signifie guêtre |
Gambille | (nf) | Fr régional | Jambe en patois de Lay-saint-Rémy. Cité pour sa similitude avec l'argot parisien |
Gamiron | (nm) | lorrain | dessert ou patisserie délicieuse. Ce peut être aussi la préparation d'une patisserie. Entendu seulement à Haraucourt |
Gaudine ou gôdine | (nf) | lorrain | Lopin ; petit pré de peu de valeur. Masure à Saxon-Sion |
Gasse | (nf) | lorrain | 1 : nom propre ; 2 : sornette ; 3 : gosier et parfois gorge ou goître ; 4 : petite rue à La Bresse (Vosges). Sobriquet : Les gagasses de Moyenvic, les goîtreux |
Gayoir | (nm) | lorrain | voir guéoir |
Geletée | (nf) | lorrain | toute petite gelée hivernale |
Gerbier | (nm) | Fr régional | En Français, c'est le le lieu où l'on stocke les gerbes, idem en Lorraine avec un sens supplémentaire, le gerbier (parfois la gerbière) est la porte dans la façade de ferme lorraine par où on accède au gerbier |
Germée | (adj) | Fr régional | voir terre germée |
Glinglin | (nm) | lorrain | rocher ; grosse pierre ; grosse motte de terre très compacte (aucun rapport avec la St-Glinglin) |
Glisse | (nf) | Fr régional | Luge ; voir glisser et schlitte. La glisse était aussi une sorte de haquet sans roue tractée par un cheval pour déplacer sur une courte distance des objets lourds comme des foudres de viticulture |
Glisser | (v) | Fr régional | Jeu : Luger. Voir schlitter; On ne connaissait pas les mots luge et luger |
Glissoir | (nm) | Fr régional | Assemblage de planches en U pour former une goulotte qui servait à glisser les betteraves fourragère par un soupirail (larmier) de cave |
gnan-gnan | (nm) | lorrain | voir nian-nian |
Godâiller | (v) | lorrain | mal serti ; objet qui "joue" dans son logement comme le manche dans son outil |
Godin | (nm) | lorrain | Bouvillon ; jeune mâle.Figuré : adolescent. Sobriquet : les godins d'Allain (54) |
Godot ou godat | (nm) | lorrain | godet à l'origine, verre à boire viens boire un godot. Vient probablement du latin guttus |
Gollée ou golée golaye en patois | (nf) | lorrain | bouchée ou gorgée en sous-entendant de la gourmandise. Goler voulait dire couler, écouler en patois d'Epinal En patois à propos d'une personne qui riait aux éclats, on disait qu'elle riait une bonne golaye |
Golot | (nm) | lorrain | goulot |
Golotte | (nm) | lorrain | goulotte ; rigole de prairie ou saignée. Tout petit ruisseau Le ruisseau des goulottes. Lieu-dit à Haraucourt |
Gorgeon | (nm) | lorrain | Gorgée |
Gossant | (adj) | lorrain | roboratif, synonyme de topou ; vient probablement de gasse, la gorge en patois |
Gosser | (v) | lorrain | (gasser en Moselle). gaver, rassasier ; vient probablement de gasse, la gorge en patois |
Goulafe | (nm) | lorrain | goinfre ; qui mange goulûment |
Gouri | (nm) | lorrain | 1: nom propre ; 2: cochon (Ainvelle 88) |
goutal | (nm) | lorrain | lieu-dit assez fréquent qui désigne une vallon humide. Voir goutil |
goutil | (nm) | lorrain | Endroit humide ; mouillère ;résurgence périodique d’eau |
Goutte | (nf) | Fr régional | Eau-de-vie. Faire la goutte : distiller |
Goutte | (nf) | Fr régional | Ruisseau parfois important. Même étymologie que gorge et même sens que "gorges du Tarn". On trouve beaucoup de toponymes vosgiens avec goutte |
Goutte | (nf) | Fr régional | expr : on n'y voit goutte : on ne voit rien |
Gouttière | (nf) | Fr régional | fuite dans la toiture |
Goyotte | (nf) | lorrain | porte-monnaie ; économies ; compte bancaire |
Grâhier | (v) | lorrain | crier comme une poule qui a faim ; chanter faux ou à tue-tête ; crier exagérement contre des enfants désobéissants |
Graisse d'eau (aller à graisse d'eau) | (expr) | Fr régional | se dit lorsque pendant les labours, l'eau présente dans et sur le sol, lave et lubrifie le versoir de la charrue, empêchant l'argile de s'y coller |
Grand-van voir van et tarare | (nm) | lorrain ? | Machine agricole destinée à nettoyer le grain. Synonyme de tarare. N'a aucun rapport avec le véhicule-betaillère qui est un anglissisme de "caravan" |
Grangeon | (nm) | lorrain | Petite grange ou partie de la grange. Parfois, la grande porte de grange était reculée par rapport à la façade. La partie ouverte s'appelait le grangeon |
Gratte-cul | (nm) | Fr régional | En Gaume : houx commun ; cynorrhodon dans le reste de la Lorraine, fruit de l'églantier et du rosier. Ce nom est dû à la fibre poilue contenue dans le fruit qui chatouille l'intestin en cas d'ingestion. Dicton : même la plus belle rose tourne en gratte-cul (rien n'est éternel) |
Gravelle | (nf) | lorrain | vandoise (poisson de rivière) |
Greluche | (nf) | lorrain | Femme "de mauvaise vie" ; insulte, façon péjorative de désigner une femme que l'on n'apprécie pas. Avait à peu près le sens que "pétasse" aujourd'hui en 2019 |
Gremm'to | (nm) | lorrain | Raidillon ; côte abrupte et courte. Grimpet en Normandie. gripot dans les Vosges et gripant en Moselle. Voir "coup-de-cul" |
Gremillet | (nm) | lorrain | 1 : nom propre ; 2 : mie de pain |
Gremillon | (nm) | lorrain | 1 : nom propre ; 2 : petit grumau |
Greuler ou gruler | (v) | lorrain | grelotter «il greule le froid » il tremble de froid. ancien français croler, croller, remuer, trembler. Du vieux Français greuler selon Godefroy. Voir rengrulé |
Grigner ou gregner ou greigner ou gringuenier | (v) | lorrain | Grincer des dents ou avoir les dents "agacées" par un son très désagréable, exemple : Le crissement de la craie sur le tableau noir me fait grigner des dents Quolibet à propos des filles de Saulxerotte (54) : elles vont toujours grignant se plaignant du mal de dents |
Grimouler ou grémouler | (v) | lorrain | grogner avec une légère agressivité pour un animal ; grommeler, ronchonner pour un homme ; marmoner. Se dit aussi d'un couple qui se dispute souvent : "y sont toujours en train de s'grimouler" |
Gritée | (nf) | lorrain | mélancolie, chagrin, depression ; le mal du pays pour les expatriés. Vient probablement du latin "gravitas". Ce mal frappait souvent les appelés du contingent, notamment les ruraux qui quittaient leur foyer pour la première fois, avant et après la première guerre mondiale car les conditions d'incorporation étaient extrêmement difficiles et souvent cruelles. Les cas de décès de cette maladie étaient fréquents et totalement scandaleux car très faciles à éviter. La bêtise du commandement militaire est sans borne ! Viendrait du latin aegré, à regret ou de gravis, pénible |
Gritou (adj) | (adj) | lorrain | être gritou, avoir la gritée. Avec le banissement du patois, cet adjectif fut mal remplacé dans le langage populaire par "neurasthémique" (voir ce mot) |
Guéhine | (nf) | lorrain | silique, du colza notamment |
Guéer | (v) | Fr | Ce verbe est bien Français mais le rappel de sa définition est nécessaire pour le mot guéoir.
Guéer : traverser un cours d'eau à gué Guéer un cheval : le promener dans l'eau pour le rafraîchir, pour le nettoyer.
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Guéoir | (nm) | lorrain | Endroit où l'on guée les chevaux (voir guéer ci-dessus).
Un guéoir est un aménagement pavé en pente douce et alimenté en eau en permanence. La retenue d'eau permet de nettoyer les pieds des chevaux.
Notons que ce mot qui n'est pas dans les dictionnaires du patois lorrain qui font référence. L'on trouvera d'autres explications des origines de ce mot mais elles sont moins convaincantes.
guéoir se dit hhoweuy en patois de Saxon-Sion
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Gueniche | (nf) | lorrain | poupée, "doudou" figuré : femme de mœurs légères ; maîtresse au sens illégitime. Femme malpropre en Moselle. Selon Jean Vartier, ce mot viendrait de génocherie (sorcellerie) et aurait signifié à son origine "poupée du diable" |
Guernouille Guèrnouye en Moselle | (nf) | lorrain | grenouille. Comme dans beaucoup de mots patois, le R derrière une autre consonne est transposé comme dans brouette. Cela adoucit la prononciation |
Gueulot | (nm) | lorrain | Cri puissant, gueulée ; cri d'effroi |
Gueugner | (v) | lorrain | littéralement "enfoncé avec force" mais ici, signifie réfugié dans un coin, se mettre à l'abri du froid ou d'un quelconque danger en se repliant sur soi-même. Se dit d'un animal appeuré qui se blotti. Presque identique à "coualer" |
Gueusé | (adj) | lorrain | plancher gueusé : plancher dont la maçonnerie s'appuie sur des gueuses, des moules en terre cuite. Elles jouaient le même rôle que les hourdis des planchers en béton |
guiche | (nf) | lorrain | Bâtonnet, cheville, broche ; axe. Figuré et vulgaire: membre viril |
Guides | (nfp) | Fr régional | Rennes pour conduire un cheval |
Hache-paille | (nm) | lorrain | utilisé en Moselle romande pour désigner un Mosellan platt, celui qui reste de l'autre côté de la frontière linguistique |
Hachepailler | (v) | lorrain | parler une langue étrangère ou Français avec difficulté |
Hâle | (nm) | Fr régional | Hâle de bise, période de bise, vent desséchant mais pas forcément chaud |
Halatte ou halette | (nf) | lorrain | coiffure féminine traditionnelle destinée à se protéger du soleil. Voir blanc-bonnet
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Hallier | (nm) | lorrain | Hhalli en patois de Sion. Petit hangar ou remise généralement destinée à abriter le bois de chauffage pour le faire sécher. Certains font un rapprochement éthymologique entre "halle", "hailli" et "hallier". Dans les Vosges, le patois "hailié" ou "halié", phonétiquement proche de hallier, signifie desséché ce qui fait penser à haler |
Haie ou haye de charrue | (nf) | Fr régional | Poutre servant de chassis, la pièce principale d'une charrue à chevaux sur laquelle sont fixés l'âge et les mancherons. Son extrémité avant est reliée à l'avant-train. Pièce n° 2 sur le dessin Notez que le versoir est dessiné à l'envers. Il devrait verser à droite ; et il y a d'autres erreurs
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Haille ou haye ou heuylle ou aïe | (v) | lorrain | prononcez ha-ye ou heu-ye «. Du verbe patois hayé : marcher, avancer, agir. y n'peut pu haye : Il ne peut plus marcher. Heuye don : avance donc ! |
Hamm'cey | (nm) | lorrain | diminutif patois de de Marcel. |
Hargat ou hargot | (nm) | lorrain | cité par curiosité : rue Hargat à Hoéville (54) ; cahot, secousse. Hargater signifie secoué comme une voiture sur un très mauvais chemin |
Hartar | (n) | lorrain | Patronyme ; cultivateur médiocre, mal équipé. L'hartar est un ancien instrument aratoire qui a précédé la charrue. En béarnais, hartar signifie bouger, remuer. C'est probablement de là que vient le nom lorrain de l'araire qui "bouge" la terre. Hartar est quelques fois employé pour désigner la pauvreté, voir missenard |
Haut dos faire le haut dos | (expr) | Fr régional | faire le dos rond. Se dit d'une vache qui affronte des giboulées ou qui est malade. Le milieu de sa colonne vertébrale est relevé. Se dit aussi par malice d'une personne indisposée ou se disant malade |
Haut-la-queue haut bonnet ; haut-chapeau | (nm) | Fr régional | Personne importante ou hautaine, orgueilleuse, dédaigneuse, méprisante. Sobriquet : les hauts-la-queue d'Art-sur-Meurthe |
Haut mau ou haut mal | (nm) | Fr régional | Tomber du haut mal : épilepsie |
Haye | (nf) | lorrain | Haie. on devrait prononcer eille car en lorrain-roman, Y est considéré comme une consonne. citée pour sa fréquence dans les toponymes |
Herr | (nm) | lorrain | On se demande pourquoi les dictionnaires patois ont choisi cette orthographe ? Sens exactement inverse à "pauvre hère" et proche de même mot des langues anglo-saxonnes (her doctor). Homme riche, cossu. Sobriquet des habitants de Serres (54) et d'Haillainville (88). Dicton : il vaut mieux être cheval à Haillainville que femme de herr ! Les riches laboureurs d'Haillainville avaient la réputation de mieux soigner leurs chevaux (animaux de prestige) que leurs épouses. |
Hhèté | (adj) | lorrain | (les H sont fortement expirés). Antonyme de "feute". En Moselle, terre cultivée battue par la pluie (resserée). Dans le Sud-Lunévillois, après le labour d’une terre argileuse et humide, si la météo est sèche, les sillons durcissent fortement. On dit alors que la terre est « hètée ». |
Heursé, heursi, hersi | (adj) | lorrain | Du verbe lorain heurser. Chien dont le poil du dos est dressé, hérissé: "ce chien a vu un chat; il heurse" (il a les poil du dos dressés). Figuré : personne mal peignée, hirsute. En patois, hérisson se dit heurson |
Hoche-cul | (nm) | Fr régional | Hoche-queue, c'est la bergeronnette. sobriquet : les hoche-culs de Mirecourt |
Hollandaise | (nf) | Fr régional | On l'appelle aussi danoise. Il s'agit d'un puits de lumière dans une cuisine borgne de maison lorraine. La plupart du temps, il s'agit d'un cloisement de la cheminée. |
Holer | (v) | lorrain | Hhauler en Moselle. Secouer fortement, taper dans les branches d'un arbre à l’aide d’une gaule pour faire tomber les fruits |
Hommée | (nf) | lorrain | Mesure représentant la surface bêchée par un homme en une journée soit environ 2 ares |
Horboteux | (adj) | lorrain-welche | nom de la troupe de théâtre de Fouchy (Haut-Rhin) venant du sobriquet d'un village voisin. Dans les Vosges (et probablement dans cette partie de l'Alsace), l'horboteuye est une sorte de rateau pour la pêche aux grenouilles |
Hors-main | (expr) | Fr régional | ce qui est à gauche car hors de portée de la "bonne main", la main droite. Peut aussi désigner ce qui est du côté droit d'un attelage hyppomobile car inaccessible pour le conducteur toujours placé à gauche des animaux de trait voir "à-main" et "bonne-main" |
Hoton ou hotton ou otton parfois écrit hauton ou haulton | (nm) | Fr dialectal | souvent utilisé pour désigner les résidus de nettoyage des céréales mais son sens initial désigne un grain resté dans sa balle (enveloppe) après le battage. Les batteuses sont généralement équipées d'un convoyeur à hotons qui les ramène à l'avant de la machine pour un second cycle de nettoyage dans un contrat d'asencement à Haudonville, il est écrit : un résal d'avoine, mesure de Gerbéviller, bien vanné et haultonné et de plein taxel |
Hottée | (nf) | lorrain | initialement c'est le contenu d'une hotte mais utilisé au 20e siècle pour désigner une charge importante Figurée en Moselle : ivresse, alcoolémie importante |
houâtié ou wâttié | (adj) | lorrain | Abimé, tordu, déformé, vrillé "cette courroie est houâtiée " |
Houche | (nf ?) | lorrain | Impureté végétale dans le grain à la sortie de la batteuse ; |
Houspiller | (v) | lorrain | gronder, disputer mais pas trop durement |
Hue-to-prè | | lorrain | ordre du conducteur donné aux chevaux pour tourner à droite (voir dia-davant) |
I | | lorrain | pronom personnel il, lui. Lorsque l'on entend la phrase "i" va à la chasse, ou donnez-i l' bonjour on pense qu'il s'agit d'une altération du pronom Français mais tous les ouvrages d'études du Lorrain-roman écrivent ces pronoms sous la forme "I" |
Ièv | prénom | lorrain | Epvre. Se prononce ainsi dans le prénom composé Jean-Epvre ; on ne connait pas la prononciation patoise de Saint-Epvre ou de Domèvre |
Image | (nm) | Fr | cité pour son genre masculin dans la proche région de Metz |
Indiotte ou indiatte | (nm) | lorrain | ongle ou griffe |
Jambouter | (v) | lorrain | enjamber ; mesurer une distance en enjambées |
Jambron | (nm) | lorrain | (voir corban) bois rond légèrement cintré au milieu qui servait à pendre par les pattes arrières les cochons tué |
Jandoler | (v) | lorrain | chanceler, tituber , avoir des problèmes d'équilibre. Expression : "cet homme est sâoul, il jandole" |
Jâque | (nm) | Fr régional | Geai. Sobriquet : les jâques de Neufchâteau |
Jarret | (nm) | Fr régional | bâton, morceau de bois contenu dans un fagot de diamètre intermédiaire entre le "bracot" (voir ce mot) et le bois fin ; bâton pour aider le marcheur ; les personnes conduisant un troupeau étaient toujours équipées d'un jarret ou bâton |
Jatte | (nf) | Fr régional | une grande jatte : loquacité, bagou, baratin, parlé abondant et rapide. Mot généralement péjoratif. "Tais-don ta grande jatte" ; mais tais-toi donc ! Il a une jatte de marchand d'chiens. C'est un baratineur |
Jaucher ou chaucher | (v) | lorrain | tasser ; piétiner, fouler. Se disait à propos des personnes qui foulaient aux pieds le raisin dans la cuve de vendange et des agriculteurs qui tassent le silo de maïs. |
Jauniré ou jaunotte | (nf) | lorrain | girolle, chanterelle. Même sens en Franche-Comté |
Jeune de... | (expr) | Fr régional | petit animal non sevré ; jeunes de moineau : oisillons encore au nid. Péjoratif quand on dit jeunes de... nom de famille à la place de fils de... |
Jeter bas | (expr) | Fr régional | Pratiquer l'abattage ; Abattre un arbre. Il s'agit d'une expression typique de la Lorraine : pendre (un objet ou un homme) se disait "tirer haut" |
Jointée | (nf) | Fr régional | le contenu, ce que peuvent contenir deux mains jointes, exemple : remet une jointée de mirabelles pour compléter ce panier ! |
Jote Tête de ... | (nf) | lorrain | Tête de jote choux pommé dans les Vosges ou... étourdi, tête en l'air, tête de linotte. la jote est une espèce de choux blanc pour L. Zéliqzon ; c'est aussi une tige ou fane de pomme de terre. Voir jotte et joute Sobriquet des habitants de Essey-la-Côte : les têtes de jotes |
Jote ou jotte | (nf) | lorrain | "fière jotte" : choucroute aigre. Jotte est le nom du choux cabus pour L. Adam; selon les régions à l'intérieur de la Lorraine, jote peut être remplacé par joute. En ancien Wallon, jote et joute sont des herbes cuites pour manger (accompagner) surtout des choux. Toujours selon la même source, joute est une acception de jote et signifie "navet qui se sème fort tard et qui reste en terre pendant l'hiver" |
Jour | (nm) | Fr régional | Ancienne mesure agraire représentant la surface labourée par un attelage de chevaux pendant une journée soit environ 20 ares de sol assez difficile et 33,3 ares en sol facile |
Joute | (nf) | lorrain | Désigne parfois le choux mais plus généralement, c'est la manière lorraine d'accomoder le choux en cuisine ou son acompagnement. Fièrejoute : choucroute (selon L. Zéliqzon page 272). Voir fier et jotte. Joute provient du vieux Français jouste. Il est amusant de trouver ici une explication à "joute", mot resté mystérieux dans les dictionnaires toponymiques, notamment à propos de Fontenoy-la-Joute ! |
Kâ | (nm) | lorrain | Croc, outil de jardin à 2 dents. |
Kapout | | De | mot allemand. Mort, vaincu, écrasé. Ce mot prononcé par les allemands triomphants en 1940 : "françous kapout" fut utilisé pendant et après la seconde guerre mondiale et fut renvoyé aux nazis défaits : "boches kapout" ! |
Kike, kikelle | (nf) | lorrain | pointe, cime d'un arbre. Plus rarement, le faîte d'une maison |
Kno-hh | (v) | lorrain | connaître ; cité pour sa ressemblance avec l'Anglais know |
La bonne main | (nf) | Fr régional | la main droite. Il était très mal vu d'être gaucher. Ceux-ci entendaient très souvent : "prend donc ta bonne main !" voir "à-main" et "hors main" |
La courtoisie de Metz | (expr) | Fr | En 1552, après 6 mois de siège de la ville lorraine, Charles Quint abandonna son projet de reconquête et son armée quitta la Lorraine en abandonnant les blessés. "Bons princes", les messins soignèrent indifféramment soldats français et soldats ennemis. Reconnaissants, les Allemands ont appelé ce beau geste "la courtoisie de Metz" ! Voir Schnell-Catherine |
Laiche ou lèche | (nf) | lorrain | herbe des prairies humides, famille des carex que le bovins et ovins ne mangent pas. Même sens en Brie |
Lance-caillou | (nm) | Fr régional | lance-pierre |
Lard | (nm) | Fr régional | Cité pour son sens forestier : aubier du chêne |
Larmier | (nm) | Fr dialectal | Soupirail. Identique dans le Jura et dans les Flandres ; on remarque la construction très proche : soupir et larme |
Lâtron | (nm) | lorrain | laiteron des champs (sonchus arvensis) |
Lèchïs | (nm) | lorrain | Repas supplémentaire pour les animaux ; un dessert en quelques sortes pour les animaux en production comme les vaches laitières . Mélange de betteraves hachées et de menue-paille. Leché en Franche-Comté |
Lé | (article) | lorrain | La |
Lè ou let | (nm) | lorrain | liseron. La lettre è est très brève, nettement plus courte qu'en Français |
Lembannie ou Embannie | (n) | lorrain | Lieu-dit très fréquent en Lorraine. Littéralement : ban banni (territoire interdit). En période de veine-pâture (voir ce mot), un partie du ban pouvait être banni, interdit pour cette pratique. Au moyen-âge, ce pouvait être un lieu de rites interdits (sorcellerie, culte non chrétien...) |
Len'nedmain ou lenn'demain | (nm) | Fr régional | prononciation lorraine de lendemain |
Lichette ou lichotte | (nf) | lorrain | Lampée (gorgée) ; petite tranche de pain; petit morceau de quelque chose ; petite quantité |
Limonière | (nf) | Fr régional | timonière, sorte de brancard pour atteler un cheval |
Lincan | (nm) | lorrain | vente aux enchères. voir encan |
Lisette | (nf) | lorrain | betterave fourragère. Pour désigner la betterave rouge mangée en salade, on disait la "rouge lisette" |
Liskette | (nf) | lorrain | parcelle étroite ; petite bande de terre, chose de peu de valeur |
Lo | (article) | lorrain | Le |
Longe | (nf) | lorrain | Lanière de cuir du fouet de cocher (de la cougie) |
L'ont | (conjugaison) | lorrain | surtout entendu près de Colombey-les-Belles. Verbe avoir au présent de l'indicatif et à la 3e personne du pluriel : l'ont = ils ont |
Losse | (nf) | Fr régional | Sorte de barre-à-mine avec une extrémité renflée pour préparer le trou des piquets. Originellement, le mot désignait les vrilles et mèches pour percer le bois |
Lunévilleuse | (nf) | lorrain | ouvrière qui pratique le point de crochet ordinaire, dit point de Lunéville |
Machuré | (adj) | Fr régional | Existe en Français avec un sens différent. à peu près le même sens que maculé mais se dit surtout d'un visage sali. Voir marmozé ou mormouzé |
Macrot d'chien vert | (expr) | Fr régional | insulte enfantine et parfois juron entendu seulement à Essey-la-Côte. En patois, un macrot est un bougre, un diable d'homme |
Macuzon | (nm) | lorrain | petit tubercule à la peau noire et à la chair blanche sucrée très succulente. Selon la littérature, il se produit sur les racines de la gesse tubéreuse mais ce n'est pas exact
On trouve de très nombreuses formes de ce mot qu'il n'est pas possible de citer ici |
Mâgnons ou mânions | (nm) | lorrain | mancherons de la charrue ou de la houe |
Main | (nf) | Fr régional | gant de toilette. Rarement entendu |
Mairrie ou Mairerie | (nf) | Fr régional | Mairie, la maison du Maire. Il s'agit d'une francisation, et non d'une traduction, du patois märerèye qui signifie Mairie |
Mait' d'école | (nm) | Fr régional | Instituteur. Corruption du Français maitre d'école. N'est plus usité depuis le début des années 1960 |
Mal être mal avec quelqu'un | | Fr régional | Être en mauvais termes, ne plus lui adresser la parole |
Mâle | (nm) | Fr régional | cité pour le cas particulier du reproducteur porcin. On ne disait jamais le verrat bien que ce mot soit parfaitement connu. On disait toujours le mâle. |
Mamaillou | (nm) | lorrain ? | la traduction littérale serait "mamailleur", celui qui mamaille. Le terme est connu bien au delà de la Lorraine. En patois, le suffixe "ou" équivaut le suffixe "eur" du Français ex : mentou = menteur |
Mâmiche | (nf) | lorrain | Grand-mère, vieille femme ou femme qui se néglige |
Man et pa | (nf) | lorrain | C'est ainsi que l'on nommait ou appelait ses grand-parents. Man suivi d'un prénom ; ex man Coralie : Grand-mère Coralie |
Mandrin | (nm) | Fr régional | garnement, lascard. mais qu'est-ce qu'on va bien faire d'un mandrin pareil (les paysanneries de Georges Chepfer) |
Maquero d'chien vert | (expr) | lorrain | sorte d'insulte gentille que les enfants s'adressaient entre eux. Maquero veut dire gars en patois et utilisé seul, n'a rien de péjoratif. Chien vert se disait à propos de quelque chose d'improbable |
Marander | (nm) | lorrain | goûter dans le sens prendre un goûter en milieu d'après-midi |
Marcare ou marcaire | (nm) | lorrain | vacher, ouvrier chargé de l'entretien et de la traite des vaches laitières |
Marcarerie | (nf) | lorrain | laiterie annexe de l’étable ou logement du marcaire |
Mârc | (nm) | lorrain | eau de vie de mârcs de raisin |
Marchand d'chiens | (expr) | Fr régional | surtout entendu dans l'expression il a une jatte de marchand d'chiens : il a du bagou, de la répartie, il est bavard Dans l'ancien temps, beaucoup de chiens étaient en liberté et se reproduisaient à l'envie. Il était donc très facile de s'en procurer et marchand de chiens était un métier improbable sauf à déployer des trésors de bagou ! |
Mâre ou manre ou mau | (adj) | lorrain | méchant, mauvais, mal ; le mâre-drôle là » ce mauvais garçon |
Margatte ou margasse Margagne à Lyon | (nf) | lorrain | boue, rédisus boueux ; synonyme de mouise pour éviter de dire "merde" |
Margoler | (v) | lorrain | mordre, dévorer; manger goulument |
Margolotte ou margoulette | (nf) | lorrain | Menton ou double ou triple-menton ; parfois la gorge
Quand Rauch était Maire de Metz et Rossinot Maire de Nancy, il circulait une plaisanterie disant que le nombre de leurs mandats électifs égalait le nombre de leurs margoulottes N. Haillant fait un lien étymologique entre margoulette et gargouille |
Marlin | (nm) | lorrain | merlin, outil, masse à fendre le bois |
Marmosé ou marmouzé ou marmousu ou marmouzou | (adj) | lorrain | Concerne surtout les enfants ; avoir le visage barbouillé sali par de la confiture par exemple. Synonyme : barbanzé. Voir machuré |
Marnage | (nm) | lorrain | A l'origine, c'était une charpente ou un beffroi supportant les cloches. Objet imposant ; mécanisme compliqué A Sornéville, le droit de marnage permettait d'acquérir dans les forêts seigneuriales les bois necéssaires à la construction et à la réparation des maisons |
Mâronner | (v) | lorrain | Regretter, avoir des remords ; être envieux |
Marque-mal | (nm) | Fr régional | personne qui se tient mal ou qui n'inspire pas confiance ou qui est mal habillée |
Mastoque | (adj) | lorrain | imposant, dont la masse est imposante ; lourd, épais, lourdeau |
Me ou mi | (pronom) | lorrain | moi. idem à Oléron. Breulez z'y la bodotte et v'diro ca qu'ça me (Brûlez-lui la bedaine et vous direz encore que c'est moi) ; Les contes de Fraimbois |
Me et parfois mi selon le contexte | (adv) | lorrain | Pas (négation); " C'n'a me po tojo" Ce n'est pas pour toujours. Phrase d'espoir des Lorrains annexés en 1871 devenu en 1918 : "c' n' ato me po tojo " ce n'était pas pour toujours. Ces phrases ont eu en Lorraine, et en Moselle en particulier, le sens et la force d'une devise Autre exemple avec mi : ça n' te rwâtte mi. Cela ne te regarde pas |
Mécanique | (nm) | Fr régional | Manivelle pour actionner le frein de chariot ; batteuse primitive. Péjoratif pour désigner Les premières bicyclettes et les premières automobiles : Y s'tueront avec les mécaniques là !(*) (*)Voir Teugner pour l'usage patois de l'adverbe enclitique |
Meix ou maix ou meis | (nm) | lorrain | (se prononce mée. La présence du X est une absurdité car il n'existe pas en Lorraine romande. Son apparition dans les toponymes est le fait de typographes incultes ! Vient du latin mansus. Enceinte quelconque, jardin clos, généralement à proximité immédiate de la maison ou jardin éloigné mais dans les meilleures terres du village. En ancien Lorrain, le jardin venait en second rang et correspondait à ce que l'on appelle aujourd'hui "la chenevière", un jardin de qualité moindre et non adjacent à l'habitation. Meix est le suffixe de nombreux toponymes lorrains (Gibeaumeix ; Royaumeix ; Libeaumeix ...). On le trouve aussi dans certains patronymes comme Meixmoron, le gendre de Mathieu De Dombasle |
Mèline | (adj) | Fr régional | malin, rusé, astucieux. On est très probablement en présence d'une survivance du "inn" lorrain, un son inexistant en Français |
Mener | (v) | Fr régional | conduire un attelage, ex mener au fumier : emmener du fumier dans les champs |
Menottes | (nf) | Fr régional | la clavaire, champignon des bois dont les extrémités peuvent faire penser à des mains jointes |
Mentou | (adj) | lorrain | 1 : nom propre ; 2 : menteur. Sobriquet : les mentoux de Chamagne Vosges |
Mère rond-cul | (nf) | Fr régional | Les femmes ayant des "formes avantageuses" étaient surnommées, surtout par les autres femmes, "mères rond-cul" |
Mère tape-cul | (nf) | Fr régional | Certaines personnes ployent les genoux en marchant pour ménager leurs efforts en montant ; le haut du corps décrit alors des mouvements de haut en bas à chaque pas. Les femmes marchant ainsi étaient surnommées "mères tape-cul" |
Meurotte | (nf) | lorrain | Originellement, c'est un assaisonnement liquide de la salade et contenant de la crème. Son sens a été élargi à toutes les sauces (sans jeu de mots) |
Meurotte chaude | (nf) | lorrain | lardons grillés à la poële et versés chauds avec le jus sur la salade de pissenlits, juste avant d'être servie dans les assiettes. Ce mélange de saveurs donne un plat succulent |
Meussotte | (nf) | lorrain | petite meule ; petit tas de fumier déchargé dans un champ en attendant son épandage |
Michotte | (nf) | lorrain | Rue à Nancy ; bolet, champignon comestible, sa coupole ressemble à une petite miche de pain et le suffixe otte ou atte, équivalent au Français ette, veut dire petit : miche=>michotte comme voiture=>voiturette; petite miche de pain dans la Meuse et à Saxon-Sion mais concernant le pain, on disait plus souvent "michatte" |
Midi pas d'soupe | (expr) | Fr régional | expression d'énervement pour rappeler à la cuisinière qu'il est l'heure de manger et que le repas n'est pas prêt Dans certaines familles, on mangeait à heure précise avec une extrême rigueur. Celui qui arrivait avec une minute de retard pouvait se voir interdire la table |
Mien (la mien, la tien, le sien) | (pronom p) | Fr régional | Entendu uniquement à Essey-la-Côte mais Lucien Adam (les patois lorrains page 85) les signale à Châtel-sur-Moselle et à Ortoncourt entre autres endroits. De son côté, Fernand Rousselot en a fait le titre de l'un de ses ouvrages :chacun la sien : pronoms possessifs n'ayant pas de genre. On disait aussi bien la sien que le sienne |
Mienne (le mienne, le tienne, le sienne) | (pronom p) | Fr régional | Entendu uniquement à Essey-la-Côte mais Lucien Adam (les patois lorrains page 85) les signale à Châtel-sur-Moselle et à Ortoncourt entre autres endroits : pronoms possessifs n'ayant pas de genre. On disait aussi bien le sienne que la sien |
Migaine | (nf) | lorrain | mélange d'oeufs battus et de crème pour la quiche lorraine ; mixture ; mélange quelconque : "le pharmacien m'a préparé une migaine" |
Miracle faire un miracle | (nm) | Fr régional | être maladroit, casser un objet relativement précieux, le laisser tomber |
Mirjolet ou mirjolè | (v) | lorrain | 1: nom propre ; 2: enjoliver (mirjolè) |
Misou ou mizou | (nm) | lorrain | surnom affectif du chat, comme minet |
Missenard | (nm) | lorrain | personne du bas de l’échelle sociale; petit fermier. Cultivateur misérable. Parfois confondu avec hartar (voir ce mot) mais n'a pas le même sens |
Misseron | (nm) | lorrain | Mousseron, champignon des prés |
Mistoufle | (nf) | Fr régional | "il m'est arrivé une mistoufle" : il m'est arrivé un événement inattendu et ennuyeux |
Mitan | (nm) | lorrain | milieu ou moitié. Différent du terme français et sportif "mi-temps" qui n'a pas le même sens. En Lorraine, on pouvait dire ce verre est plein à mitan : il est à moitié plein. mitaun en patois Normand |
Moderne | (nm) | Fr régional | Forestier : baliveau ou arbre de taille moyenne. Lorsque les coupes (exploitations) ont lieu tous les 30 ans, un moderne a au minimum 30 ans et au maximum 60 ans (59 plus précisément) |
Molaine ou molène, molègne en Moselle | (nf) | lorrain | taupinière ; fourmillière par extension. Petite butte de terre |
Mortzipe mortzif en Moselle | (adj) | lorrain | comas éthylique ; ivre-mort. Vient de mort-z-ife (ivre) |
Mouchotte | (nf) | lorrain | Morve ; Sécrétion du nez |
Mouhèche | (adj) | lorrain | Moite, humide |
Mosotte meurjatte à Saxon-Sion | (nf) | lorrain | musaraigne. Musette en Picard (Ch'ti). Parfois utilisé pour désigner la souris
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Mou | (nm) | Fr régional | Boucherie : poumon |
Mou moult | (adj) | Fr régional ? | En patois, la/les dernières consonnes étaient souvent muettes, surtout si elles n'étaient pas indispensables à la compréhension. Il est probable que c'était la même chose en vieux Français, maintenu pour fusil, persil... Moult se prononce mou en Lorraine mais ce n'est pas la seule différence. L'adjectif est seulement quantitatif en Français alors qu'il est aussi bien quantitatif que qualitatif en Lorraine : Il en a mou : il en a beaucoup ; ce dîner est mou bon : ce dîner est très bon |
Mouche à miel | (nf) | Fr régional | Abeille. Mohhotte en patois |
Moulin | (nm) | Fr régional | le gésier des volailles. Pourrait venir du patois vosgien "mohon" qui a le même sens ; "mahon" dans le Doubs et "magone" en Italien |
Mouliner | (v) | lorrain | En patois, un moulin est une petite butte de terre, une taupinière. Mouliner les patates : butter les pommes de terre (faire une butte), relever la terre au pied des plants |
Moulu | (nm) | Fr régional | mouture, céréale concassée que l'on donne à manger aux animaux |
Moulu | (adj) | Fr régional | exténué, fourbu ; je suis moulu : je suis harassé |
Musette | (nf) | Fr régional | sac à dos. Repas à emporter (aux champs ou à l'usine). |
Musette | (nf) | argot régional | ivresse ; il est revenu avec une sapré musette : il est rentré complétement ivre |
Nâchon | (nm) | lorrain | Le plus petit porcelet d'une portée ; nain. Figuré : le dernier né d’une fratrie. Viendrait du latin nasicare |
Nânousse | (nf) | lorrain | quenotte |
Nâpiâ | (adj) | lorrain | Qui est difficile à propos de la nourriture ; qui mange avec dégout. Voir néreux |
Nâpier | (v) | lorrain | grignoter, manger sans appétit, faire le difficile |
Nâreux ou néreux | (adj) | lorrain | Qui a les narines qui s'offusquent facilement ; qui est délicat, précieux dans son comportement, que beaucoup d’odeurs répugnent ; qui n’ose pas se salir Probablement du latin "nares" |
Nature | (nf) | Fr régional | Vulve des femelles. Avoir de la nature : se dit d'une truie qui a la vulve enflée et rougie pendant ses chaleurs |
Nem ? ou neum ? ou nome ? voir allez | (intérogatif) | lorrain | On devrait écrire n'est-me" ou "n'eut-me" ou "n'ost-me". Placé en fin de phrase pour susciter l’approbation ; synonyme de n’est-ce pas ? |
Nemé | (intérogatif) | lorrain | On devrait écrire n'est-mé". Est souvent confondu avec nem (n'est-me) mais ce n'est pas la même signification. N'est-mé est un intérogatif pluriel, il s'adresse à plusieurs personnes alors que nem (n'est-me) ne s'adresse qu'à une seule personne |
Neu | (adj) | lorrain | neuf, l'adjectif contraire de vieux; ex son neu pentalon. En patois, la dernière consonne était le plus souvent muette comme c'est le cas ici |
Neuille | (nf) | Fr argotique lorrain | nuit. Neu en austrasien. L'usage de ce mot semble argotique en Français alors qu'il était courant en Lorraine |
Neurasthémie | (nf) | lorrain | Neurasthénie. Usage populaire abusif pour désigner tout ce qui ressemblait de près ou de loin à de la tristesse ou à de la depression. On doit cette mauvaise utilisation au fait que le Français n'a pas de traduction du lorrain "gritée" (voir ce mot) |
Niâ ou niau | (nm) | lorrain | Faux oeuf en bois ou en plâtre ou en porcelaine destiné à attirer les poules pondeuses dans un nid. Nieux en Brie |
Nian-nian | (adj) | lorrain | indolent, nonchalant ; sans énergie. Le contraire de résou. Niâniâ ou nion-nion en Moselle. Même construction que le Français populaire "miou-miou" |
Niaquer ou niaiquer | (v) | lorrain | mordre vivement comme le fait un chien pour se défendre ou un animal affamé. Gnaquer dans le lyonnais |
Nice ou nisse | (adj) | lorrain | 1 : enfant grognon, pleurnichard ; 2 : personne exigeante, difficile à contenter, contrariante. Nice était synonyme de niais en vieux Français. J Oberlin (1775) le relie à l'Anglais "nice" auquel il donne les sens délicat, douillet En austrasien, nisseté signifie niaiserie, maladresse |
Niîge | (nf) | lorrain | (entendu seulement à Essey-la-Côte) neige ; iî est une voyelle longue et appuyée. C'est l'une des voyelles spécifique au Lorrain-roman |
nio-niotte | (nf) | lorrain | c'est de la nio-niotte : quelque chose qui a très peu de valeur, qui est sans intérêt. Dans les Vosges, c'est aussi une plaisanterie éculée que l'on répète malgré tout |
Nix ou niks | (adv) | lorrain | non, la négation. Il s'agirait d'une corruption de l'Allemand "nichts" mais on le trouve dans les Vosges avant 1870 |
Nonante | (adj) | ancien Français et austrasien | Quatre-vingt-dix. Le Lorrain-roman n'a jamais adopté la notation moderne. Les personnes lorraines nées dans les années 1880 l'utilisaient, y compris quand elles s'exprimaient en français. Plus simple à écrire et plus cohérant avec les autres dizaines, on se demande pourquoi cette notation a été abandonnée en France ? |
Non-gote ou nongotte | (nf) | lorrain | entre chien-et-loup. être en non-gote : être dans la pénombre, dans l'obscurité. Léon Zéliqzon écrit nongote. Tronquart écrit non-gotte |
Nonon | (nm) | lorrain | oncle en patois, très utilisé au XXe siécle le nonon Jean : l’oncle Jean. Le patois lorrain nous rappelle ainsi sa très grande proximité avec le latin puisque grand-père et grand-mère se disent nonno et nonna en Italien |
Not' | (pronom) | lorrain | pronom personnel NOTRE avec un sens familial particulier : not' Jean signifiait le membre de notre famille qui se prénomme Jean. Cette façon de désigner sa famille était encore utilisée par les personnes nées avant 1914. |
Ogé | (nm) | lorrain | 1 : nom propre ; 2 : oignon |
Oeuf | (nm) | Fr | cité pour le F final sonore, que ce soit au singulier ou au pluriel. Cette prononciation est très curieuse car en patois, la dernière consonne est le plus souvent muette |
Oir ou hoir | (v) | lorrain | voir, le verbe. le V devant OI est muet Ne doit pas être confondu avec l'austrasien hoirs qui signifie héritiers |
Orémus Du latin de messe oremus | (nm) | Fr régional | long discours ennuyeux ; monologue interminable. Si disait des personnes "qui s'écoutaient parler" : il en fait des orémus ! |
Oton ou otton | (v) | lorrain | voir hoton |
Où c'que | (adv) | lorrain | Ce n'est pas une corruption du Français mais l'équivalent de l'adverbe où. En patois, tous les adverbes de lieu sont emphatiques : ici = to ci en patois et ça-sus en austrasien ; là = to lè... |
Ouhâré ou ouèré | (adj) | lorrain | À l'origine, c'était le taureau et parfois le verrat. Au 20e siècle, devient argotique et utilisé seulement pour roublard ; sacripant ! Sobriquet : les ouérés de Gerbiélé (Gerbéviller) |
oué ou wé | (nm | lorrain | gué. Cité pour sa présence dans plusieurs toponymes lorrains : Auboué, Haroué, Piroué... Utilisé en Moselle pour désigner le guéoir. (voir ce mot) |
Ouhète ou ouète | (adj) | lorrain | vilain, sale, dégoutant. Ouhète bête, sale bête ou dégoutant personnage Toponyme à Moyen : rue de la ouette charrièreSobriquet :les Ouhètes éthiules de Thaiyûres. Les sales écuelles de Clayeures |
Ouilles | (nf) | lorrain | oies (au pluriel). Lorsque l'on prononce : "les zouilles", il s'agit du pluriel patois de zoille, un autre nom local de l'oie A Haraucourt, on désignait le jard : père z'oille ce qui aujourd'hui parait comique ! |
Ouri ou Oury | (nm) | lorrain | 1 : nom propre qui serait une déformation de Ulrich; 2 : ahuri. 3 : jeune porc dans la Meuse |
Ousque | (adv) | lorrain | Dans la phrase "ousque t'as été", on croit entendre une concaténation mal sonnante de où est-ce que. En réalité, il s'agit d'un adverbe interrogatif patois ; il n'y a donc aucune faute dans son emploi... Sauf si parler Lorrain est un péché ! |
Ouvrage | (nm) | Fr régional | Substitution du mot travail dans le sens occupation et cité pour sa fréquence dans le langage courant des personnes nées avant 1914 (travaux de ménage, du jardin ; travaux agricoles Etc). Exemple : j'ai beaucoup d'ouvrage. Les personnes plus jeunes disaient comme aujourd'hui : j'ai beaucoup de travail Ouvrage désignait aussi un chantier en cours ou une activité récurante comme le tricot ou la broderie. Cette substitution est totalement disparue au 21e siècle |
Oyo | (nf) | lorrain | l'une des formes patoises du mot oreille. Montmédy a le verbe ôyi qui est la forme patoise du verbe ouïr. L'oyo est l'organe par lequel nous oyons (nous entendons). Oreille en patois se prononçait plus souvent :areille comme Arraye-et-Han Je n'ai rin oyi, on n'oye rin ! les contes de Fraimbois : le vin du curé |
Pachot | (nm) | lorrain | 1 : nom propre ; 2 : voir pauchat |
Palette | (nf) | Fr régional | jeu enfantin de la palette : jeu de la marelle |
Pal'teau | (nm) | ancien Français | sorte de veste |
Pâmepie | (nf) | lorrain | rameau de saule avec
les premiers bourgeons. La 1ère manifestation du printemps. Avait la même symbolique que le rameau d'olivier. En Moselle, les rameaux de buis béni le jour des rameaux s'appellaient aussi des pamepîes
Henri Labourasse donne une étymologie curieuse de ce mot : le rameau bénit s'appelait paume et comme il était issu de rameau de pin, cela a donné paume-pin devenu pâme-pie en Lorraine |
Pané, panette | (nf) | lorrain | Le bas du pan de chemise, plus rarement de robe mais pouvait aussi désigner les vêtements de manière générale. Être en panés de chemise ou être cul pané : n'être vêtu que d'une chemise
Viendrait du latin pannus, lambeau d'étoffe
remonte ton pantalon, ton pané dépasse ! Sobriquet : les ouettes panés de Moriviller (les sales vêtements) |
Painne | (nf) | lorrain | Panne, pièce horizontale de charpente sur laquelle repose les chevrons |
Paqueu | (adv) | lorrain | parce que. L'adverbe paqueu existait en patois. Son usage n'est pas une corruption de "parce que" (voir qu'est-qui-a, préco et quéque) |
Paquin | (adj) | lorrain | 1 : nom propre ; 2 : qui a un rapport avec Pâques exemple un porc engraissé pour le tuer à Pâques Sobriquet : les paquins de Maron (Meurthe-et-Moselle). Ici, paquin est une insulte qui désigne des catholiques peu zelés qui ne communient qu'à Pâques (notes d'un ancien curé de Maron). Il amusant de constater que les Voisins de Neuves-Maisons sont surnommés "les mésanges". Cet oiseau ayant "une calote", il sert ici à moquer les calotins ! |
Paquis | (nm) | lorrain | terrain appartenant à la communauté. Anciennement, il s'agissait souvent de terrains de peu de valeur réservés au troupeau communautaire. Aujourd'hui encore, on utilise ce terme pour désigner les terrains agricoles appartenant à la Commune. On utilise plus rarement le mot patis |
Paquotte | (nf) | lorrain | 1 : nom propre ; 2 : rameau de buis ou d'arbrisseau que l'on plante sur les tombes le jour de Pâques |
Pas-ressuyé-derrière-les-oreilles | (expr) | Fr régional | se dit en parlant d'un enfant ou d'une personne jugée trop jeune |
Parrain de bois | (nm) | Fr régional | époux de la marraine, pour le distinguer du parrain officiel. Dans certains cas, il s'agit de la personne remplaçant le parrain empêché le jour du baptême |
Passé | (nf) | Fr régional | se disait de fruits trop mûrs ou de fleurs fânées. Ces champignons sont passés, ils ne sont plus consommables ! |
Passées | (nf) | Fr régional | traces d'un animal, empreintes sur le sol ou dans la neige |
Passe-pierre ou passepierre | (nf) | Fr régional | Nom régional de la salicorne, plante des milieux salins |
Passer entre les gouttes | (expr) | Fr régional | se disait quand une personne bravait la pluie mais l'expression était surtout utilisée à propos de quelqu'un qui avait échappé à un événement peu enviable, qui était rescapée d'un événement fâcheux |
Passotte | (nf) | lorrain | Passoire ou filtre |
Patapouf | (nm) | lorrain | Pataud, surnom donné aux personnes en surpoids |
Patin | (nm) | Fr régional | pantoufle ; charentaise |
Patis | (nm) | lorrain | souvent confondu avec paquis (voir ce mot). En Moselle, un patis est un petit tas de pierre amassées dans une vigne |
Pauchat ou Pauchot (pâchat à Sornéville) | (nm) | lorrain | terre qui reste collée aux chaussures ou aux roues. Voir empaucher. |
Pauchat d'Samson | (nm) | lorrain | Légende de Savigny (Vosges) selon laquelle la côte d'Essey-la-Côte serait un pauchat laissé par le personnage biblique (Nicolas Haillant, Essai sur un patois vosgien) |
Pau | (nm) | lorrain | Pieu ; levier. Voir pau-fer |
Pau-fer | (nm) | lorrain | Pal-ferré en Austrasien. Barre-à-mine. Littéralement : pieu en fer ; pau est la traduction exacte de "pal". Palfer en ancien Français. Viendrait du latin paxillus ferreus |
Pays | (nm) | Fr régional | Se prononçait peill-hy dans le Toulois. On employait ce mot pour désigner le village ou un village |
Peau (une peau) | (nf) | Fr régional | Récolte de fourrage très dense |
Pec ou peque | (nm) | lorrain | faire un pec : faire une marque en heurtant violemment un objet |
Peut, peute | (adj) | lorrain | probablement du latin putis ; vilain, laid ; mauvais état de santé; faire mauvaise figure : "cet enfant fait le peut", il boude. Souvent utilisé dans les sobriquets de village : "peute ville, peutes gens, peuts'enfants" |
Peche ou perche; | (nf) | lorrain | Pont. Remplissage temporaire d'un fossé à l'aide de branchage pour le franchir. On pratiquait ainsi en forêt le temps de débarder le bois. On retrouve ce mot dans de nombreux lieux-dits : la peche du breuil... |
Peigne-de-loup | (nm) | Fr régional | 1 : Carde (partie de cardeuse) ; 2 : fruit de la bardanne. Voir épatant |
Peille ou pèye | (adj) | lorrain | pire. "c'est enco pèye" : c'est encore pire. Expr :cordonnier mau chaussé, sabotier enco pèye. Cordonnier mal chaussé, sabotier encore pire |
Péki | (v) | lorrain | participe passé du verbe patois signifiant partir le vèl péki » le voilà parti |
Percher (un chariot de foin) | (v) | Fr régional | Tendre une corde ou une sangle sur une remorque pour arrimer la charge. A l'origine, c'était une perche avec un bout de corde à chaque extrémité. Voir "trait de perche" |
Pet d'coucou | (expr) | Fr régional | Expr : ça ne vaut pas un pet de coucou : cela ne vaut rien. En patois, le "pé d'coucou" est la résine qui coule des arbres fruitiers, notamment du cerisier |
Pet de moine (pa d'mouine en patois) | (nm) | Fr régional | Chausson aux pommes ; Pomme pelée enveloppée dans de la pâte à tarte et cuite au four |
Peté | (nm) | Fr régional | un peté : un lieu en désordre ou le désordre résultant d'une action brutale, d'une explosion |
Péteu | (adj) | lorrain | familier : peureux, trouillard |
Péteuse (ficelle péteuse) | (nf) | lorrain | Ficelle dite de Strasbourg qui, installée à l'extrémité de la lannière d'un fouet, produisait un claquement sec, ressemblant à un coup de feu |
Pétieu | (nm) | lorrain | brèche ; ouverture ; trou quelconque ; anus. Vulgaire : vagin. Probablement la même origine que puits et perthuis |
Petit bois | (nm) | Fr régional | bois fendu très finement pour allumer le feu. Il a fait du p'tit bois Se disait lorsqu'un avion de toute première génération s'écrasait au sol |
Piat, piot, p'tiot | (adj) | lorrain | petit : "la couveuse surveille ses piats" la mère-poule surveille ses petits. Les piats races : les petits enfants Lé piate bésinje : Besange-la-Petite (Moselle) |
Pidole, pidoler | (nf) | lorrain | A l'origine, la pidole est une toupie ; pidoler signifie tourner vite. Par extension, pidoler signifie courir, pédaler ; se dépêcher. En Alsace welche, la variante locale de pidoler signifie valser |
Pidolo | (nm) | lorrain | Personne qui pidole, qui est toujours pressée ; aujourd'hui, on dirait hyper-actif. Sobriquet affublant Auguste LAURENT né à Essey-la-Côte en 1834 et qui a été transmis aux descendants de sa fille Marie Justine à Reménoville. Le même sobriquet est utilisé comme lieu-dit à Essey. Il existe une rue Pidolot à Charmes |
Pierre à eau ou pierre d'eau | (nf) | lorrain | Nom lorrain de l'évier qui, dans les anciennes bâtisses, était taillé dans une seule pierre |
Pieu ou pieur | (v) | lorrain | pleuvoir « hato nô, y vâ pieur » hâtons nous, il va pleuvoir |
Pîller les pois | (v) | lorrain | écosser les pois (le î est trainant ou i double comme dans rîge) |
Pinasse | (nf) | lorrain ? | Nom vernaculaire lorrain du pin sylvestre. Petit bateau en planches de pin dans le bassin d'Arcachon |
Pince-cul | (nm) | Fr régional | Insecte, le forficule ou pince-oreille ou fourchette. Sobriquet : "les pinces-cul" de Laneuveville-Derrière-Foug |
Pincha ou pinchard | (nm) | lorrain | personne qui pinche, qui a une voix aigue et désagréable ; qui crie tout le temps |
Pincher | (v) | lorrain | Crier ; emettre des sons désagréables, très aigus en chantant ou en criant. |
Pinéguette | (nf) | lorrain | Pin-up, mijaurée, précieuse, petite fille ou jeune-fille délurée. Façon péjorative de désigner une femme hautaine |
Pingué | (nm) | lorrain | poisson épinette ou épinoche. Près de St-Dié, ronce se dit pïngue |
Plançon | (nm) | Fr régional | Terme forestier qui n'a pas le même sens qu'en français. Il s'agit ici d'un jeune chêne coupé pour faire de petits poteaux ou des piquets de clôture |
Plate comme une quiche | (expr) | Fr régional | expression triviale pour parler d'une femme n'ayant pas ou peu de poitrine |
Pique puis piquette | (nf) | lorrain | Breuvage de médiocre qualité vinicole et faiblement alcoolisé obtenu en ajoutant de l'eau et un peu de sucre sur les marcs de raisins ce qui provoque une nouvelle fermentation. Le mot lorrain "pique" a été remplacé par "piquette" à la fin du 20e siècle. |
Pleuvin | (nm) | lorrain | Lunévillois : longue période de pluie. Le pleuvin de la St-Jean. Nicolas Haillant (Vosges) lui donne un sens très différent : pluie fine et brève ! |
Pôre ou paure | (adj) | lorrain | Pauvre, malheureux, miséreux; "le pôre chien là" : ce pauvre animal ou ce pauvre hère Sobriquet : les paures gens d' Champenoux et aussi les paures de Marsal. voir la cartographie des sobriquets lorrains pour l'explication |
Porte de bois (Trouver porte de bois) | (nm) | Fr régional | Trouver porte close. Il s'agit probalement d'un pléonasme volontaire pour rendre l'expression plaisante (toutes les portes étaient en bois) |
Portion de bois | (nf) | Fr régional | affouage. Les parcelles forestières communales mises en exploitation étaient partagées en autant de sous-parcelles (portions) que d'affouagistes. Voir triage |
Pot de camp | (nm) | Fr régional | petit bidon en fer blanc d'environ 1,5 litres pour porter la nourriture aux champs. On s'en servait aussi pour aller acheter le lait Les culs de pot-d'camp : sobriquet des habitants de St-Clément 54. |
pote ou potte | (nf) | lorrain | lèvre. Un chien qui montre les dents en signe d'agressivité : "il retrousse les potes !" Voir aussi poute |
Pouille | (interjection) | lorrain | ordre donné au chien de troupeau pour attaquer |
Pouiller | (v) | lorrain | épouiller |
Pouillote | (nf) | lorrain | Nuque, chevelure, endroit où se tiennent les poux. Egalement une jeune salade ou une salade frisée |
Poulalier | (nm) | lorrain | poulailler |
Poulet | (nm) | Fr régional | on n'employait pas le mot poussin. Poulet pouvait désigner un poussin d'un jour |
Poulière | (nf) | lorrain | Petite porte aménagée dans le bas d'une porte normale ou porte de grange pour laisser passer les volailles |
Pounâ | (adj) | lorrain | pourri, œuf pourri ou « couveux » ; oeuf couvé et non fécondé à Corcieux. Terme affectueux, notamment à l'adresse de l'enfant gâté à Montmédy |
Poussaâ | (adj) | lorrain | repoussant, se dit d'un outil coupant émoussé, dont le tranchant est devenu épais ; d'une faux qui mérite d'être rebattue |
Poussote | (nf) | lorrain | Poussière |
Poute ou poutte | (nf) | lorrain | grimace de mécontentement. "faire la poute" : bouder on doit le rapprocher de pote : lèvre dont il est probablement une variante |
Poux de bois | (nm) | Fr régional | tique. Sobriquet : "les poux de haie" de Laneuveville-Derrière-Foug |
Pranzier | (v) | lorrain ? | le moment de repos des bêtes. Par extension, faire la sieste, se reposer. Voir pranzieux |
Pranzieux | (nm) | lorrain | Lieu-dit assez fréquent ; endroit calme que les vaches choisissent pour se coucher et ruminer. C'était aussi l'endroit où le berger communal parquait le troupeau afin de fumer le terrain par les déjections animales. C'est parfois le temps de la sieste. |
Praye | (nf) | lorrain | Pré ou prairie. On devrait prononcer preille car en lorrain-roman, Y est considéré comme une consonne. Cité pour sa fréquence dans les toponymes |
Préco | (nm) | lorrain | Précoce. Préco est un mot patois. Son usage n'est pas une corruption de précoce |
Prosèrpine | (nf) | lorrain | sobriquet donnée à une femme avec une pointe de moquerie ou de mépris. Mégère, diablesse" |
Puisé être puisé | (adj) | Fr régional | avoir de l'eau dans ses chaussures ou ses bottes. puisé est probablement la francisation du verbe patois pûji : su pûji voulait dire avoir pris l'eau dans ses chaussures. On entendait aussi : "avoir les pieds à la sauce" |
Quart en réserve | (nm) | Fr régional | L'ancien régime forestier imposait parfois de mettre un quart de la forèt hors exploitation courante, en réserve Par abus de langage, "quart en réserve" est devenu "camp en réserve" |
Quèque | (adj) | lorrain | Quelque. En entendant prononcer quèque, on croit entendre une défaut de prononciation ou une altération du Français mais ce n'est pas le cas. Quelque se dit queque en patois. |
Quénotte | (nf) | lorrain | Grume de petite dimension. Fig : sexe des petits garçons |
Queuchon | (nm) | lorrain | le plus petit porcelet d'une portée. Figuré : le cadet d’une famille, le dernier-né.
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Queue de chariot | (nf) | Fr régional | les anciens chariots agricoles avaient un plateau à foin assez long et un équipement qui permettait de les transformer en tombereau pour le transport de matières plus denses comme le fumier ou les betteraves. Le tombereau étant plus court que le plateau, on rapprochait les deux essieux. L'alonzey (voir ce mot) qui reliait les deux corps d'essieux dépassait alors en arrière formant ce que les enfant appelaient la queue du chariot |
Queue de chat | (nf) | Fr régional | plante : la prêle en épi |
Queue d'écureuil | (nf) | Fr régional | plante : la fétuque en épi |
Queue d'homme | (nf) | Fr régional | plante : aubergine |
Queue de loup | (nf) | Fr régional | plante : le bouillon blanc |
Queue de rat | (nf) | Fr régional | plante : le vulpin en épi
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Queue de renard | (nf) | Fr régional | plante : amaranthe à long épi |
quike ou quikelle | (nf) | lorrain | cime d’un arbre ; assez rarement le faîte d'une maison |
Qui qu'en grogne | (devise) | Austrasien | Devise du château de Moyen (54). Signifie "malgré la grogne". La construction de cette forteresse militaire par l'évêque de Metz n'était pas du goût des ducs de Lorraine, notamment, ni des paysans dépendants de l'évêché et mis à contribution pour les travaux |
Quitte de... | (expr) | Fr régional | Construction de phrase bien lorraine, je suis quitte de... Je n'ai plus à... Exemple : Grace au lave-vaisselle, je suis quitte de laver la vaisselle |
Râclotte | (nf) | lorrain | Raclette pour nettoyer l'étable |
Racoin | (nm) | lorrain | recoin |
Radozer ou radoser | (v) | lorrain | rassembler ; regrouper ; andainer; Figuré : chiper |
R’aller | (v) | lorrain | re-aller ; y retourner |
Raffin | (nm) | lorrain | Produit (eau-de-vie) qui sort de l'alambic lors de la seconde cuisson |
Ragot | (n) | Fr régional | 1 : nom propre ; 2 : jeune sanglier |
Râhouer ou râouer | (v) | lorrain | A l'origine et en patois, le rahou était le cri du matou en période de chaleur des chattes. Roder ; errer à la recherche d’un mauvais coup à faire. "Courir le guilledou" (draguer). En Austrasien, raver signifiait courir |
Raidget ou redget ou redjet voir résou | (adj) | lorrain | Ragaillardi, vigoureux. Synonyme de résou |
Raisins d'caisse | (nm) | Fr régional | Raisins secs. Le sens lorrain nous échappe ? |
Râminer | (v) | lorrain | Fulminer ; récriminer, ressasser ; rabacher ; signifier son mécontentement en marmonant |
Ramoler | (v) | lorrain | Aiguiser, affuter, utiliser la ramolote |
Ramolote ou ramolate | (nf) | lorrain | Meule ; pierre ou fusil à aiguiser ; désignait surtout la pierre à aiguiser la faux. Molot, molotte sont souvent des lieux-dits de carrière de pierres
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Rampo(faire rampo) | | Fr régional | Faire rampeau ; terme d'égalité au jeu de quilles : faire tomber le méme nombre de quilles que le gagnant. Sobriquet : les bons joueurs de quilles de Salonnes Moselle |
Randosser | (v) | lorrain | Agriculture, voir fendre ; dans le cadre d'un labour en planche, on commence une parcelle par le milieu ce qui adosse les deux premiers sillons (terre retournée)
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Raon | (nm) | lorrain | confluence de deux cours d'eau (Raon-l'Étape, Raon-Les-Leau, Raon-Sur-Plaine...). Probablement la même origine que rivière. Voir Ravon |
Raousse | (nf) | lorrain | rossée ; raclée ; bonne correction |
Raousse | (interj) | lorrain | synonyme de "ouste, dégage !" mais plus impérieux |
Râpia | (adj) | lorrain | avare. "C'est un râpia, il a la goyotte en peau d'hérisson" |
Rapine, rapiner | | lorrain ? | On employait ce verbe pour désigner des faits de grivelerie. il s'agissait d'aller consommer des fruits dans un verger ou jardin. Tout était mangé sur place. Cela concernait principalement les enfants et les adolescents qui, au delà de la gourmandise, s'amusaient à se faire peur par une sorte de jeu de cache-cache avec le propriétaire. Parfois, c'était le propriétaire qui s'amusait à surprendre et à faire peur aux rapineurs. Plusieurs lexiques lorrains, dont celui de Nicolas Haillant, donnent le verbe patois rampiner qui signifie grimper (les rapineurs grimpaient aux arbres fruitiers). Ils traduisent rampiner par rapiner mais pour grimper, le lexique de l'ancien Français de Godefroy donne ramponner. Rapiner en Lorraine ne serait donc pas l'équivalent du Français mais ce dernier serait apparau par euphonie à la place de rampiner, ayant la même origine que l'ancien Français "ramponner" |
Rataboker ou rataboquer | (v) | lorrain | Rabibocher, réconcilier. Réparer sommairement ; requinquer |
Ratapoil | | lorrain | interjection adressée à un enfant ! injurier gentiment ; parfois utilisé pour désigner une chose de mauvaise qualité ou insignifiante |
Rat-dormant | (nm) | Fr régional | Loir ou lérot |
Ratelot | (nm) | lorrain | Faux avec un équipement particulier pour la moisson composé notamment de plusieurs dents qui alignent les tiges, les empêchant de s'entremêler
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Ravauder | (v) | ancien Fr | inusité en Français récent. Raccomoder, réparer ravâodaer en vieux Normand |
Ravisote | (nf) | lorrain | Reminiscence ; se raviser ; se remémorer ; idée soudaine ; dernier né d’une fratrie, longtemps après les autres |
Ravon | (nm) | lorrain | 1 : nom propre ; 2 : confluence de deux cours d'eau. Se dit aussi Raon. Probablement la même origine que rivière |
Rayaux prononcer rai-yaux quand ce n'est pas un lieut-dit | (nm) | lorrain | qui est rayé ou pluriel de réal ; quand c'est un lieu-dit, on prononce râ-yeux |
Rayaux et Réyeux En ancien lorrain roman, Y s'accorde avec la voyelle suivante et jamais avec la précédente : prononcer râ-yaux, ré-yeux, pré-y-hi (pour preye ou preyie) quand ce sont des lieux-dits | (nm) | lorrain | lieux-dit très fréquents donc le sens est probablement identique au précédent, rayaux |
Rayon | (nm) | Fr régional | terme français peu usité en dehors de la Lorraine dans ce sens. Un rayon de betteraves : une ligne de betteraves. Rayon est ici un alignement de plantes. Voir rote |
Râz-mottes | (nm) | Fr régional | Nain, personne de petite taille, qui est au raz des mottes (de terre) ; équivalent au Français moderne : raz-moquette |
Razoguet | (nm) | lorrain | Nain ; être malingre ; enfant dans un groupe d'adultes |
Re | | Fr régional | En Français, ce préfixe veut dire répéter, recommencer : refaire ; retailler... En Lorraine, c'est nettement moins systématique : on peut dire rebêcher le jardin même si l'on bêche pour la première fois. Voir aussi le préfixe dé |
Réal | (nm) | Fr régional | Raie (de charrue le plus souvent); Le dernier sillon d'un labour ; parfois un petit fossé. Rai-yaux ou plus rarement rai-yeux au pluriel (râ-yeux est plus souvent un lieu-dit) |
Rebattre (rebattre une faux) | (v) | Fr régional | Marteler le côté d'un tranchant pour l'affiner. Antonyme de rebouler |
Reboulé | (v) | Fr régional | Se dit d'un clou à la pointer tordue ou d'un objet dont la tranchant est dévié, n'est plus dans l'alignement initial |
Récépi ou réssépi | (adj) | lorrain | desséché, flétri, archi-mûr. Se dit aussi d'une d'une personne d'âge avancé ou au visage ridé |
Rechanger | (v) | Fr régional | Se rechanger : changer ses vêtements |
Reciper | (v) | lorrain | Existait en vieux Français avec un sens légèrement différent. Scier un arbre abattu pour séparer la grume du houppier. pourrait avoir la même origine que recéper |
Récuse-poto | (nm) | lorrain | Mouchard, délateur, rapporteur (Utilisé presque exclusivement par les enfants). On devine la forme ancienne de récuser dans le sens accuser. Le mot composé prend des formes différentes selon les micro-régions lorraines |
Rédimer | (v) | Fr régional | Sens totalement différent du Français. restreindre ; diminuer une ration ; faire des économies de consommation. Voir Rétrilloner |
Rejinguer ou reginguer | (v) | Fr | Verbe Français d'usage courant en Lorraine jusqu'au 20e siècle et très peu usité dans les reste de la France où on lui préfère Regimber. Ruer par réaction ; se rebeller ; ne pas se laisser faire. Reginger à Dompaire |
Rejinguot | (nm) | lorrain | acte de rebellion, de révolte |
Reguille et reguiller | | lorrain | aller à la reguille, être à la r'guille ou reguiller : sorte de resquille entre chasseurs. Se dit des chasseurs qui se postent à proximité d'une forêt en cours de chasse, sans y être invité. Cette pratique était à l'origine de conflits entre chasseurs. Le mot pourrait avoir un rapport avec "rekeuyate", un droit de l'ancien régime (évêché de Metz) qui autorisait les pauvres à grapiller après la vendange (les raisins oubliés) ou de ramasser du foin après la fenaison |
Rejet | (nm) | fr régional | drageon ; repousse au pied d'un arbre fruitier |
Relavette ou relavotte | (nf) | lorrain | éponge ou tissu pour laver la vaisselle |
Rembarrer | (v) | Fr régional | sens différent du Français : arrêter quelqu'un (ou un animal) dans sa course, lui faire obstacle |
Remembrer | (v) | lorrain | Remembrer dans le sens regrouper des terrains est un mot français dont ce sens est Lorrain. Aprés la guerre de trente ans, la Lorraine était quasi déserte. Les habitants qui restaient et surtout les migrants nouvellement installés se sont mis à cultiver les meilleures terres abandonnées.
Plus tard, un certain nombre d'anciens propriétaires ou leurs descendants se sont manifestés ce qui a engendré d'interminables conflits. Une procédure juridique nouvelle a été mise en place pour arbitrer ces conflits en essayant de se souvenir de la propriété antérieure. A l'époque, se souvenir se disait "remembrer" (*), alors la procédure est devenue le remembrement ! Ce mot appaîtra dans un document officiel français pour la première fois en 1898, seulement (*) En vieux Français, se souvenir se disait "se remembrer" |
Remy | (prénom) | lorrain | le prénom Rémy sans accent. On ne prononçait jamais l'accent de la version lorraine. Aujourd'hui encore (2019), il est très mal vu de prononcer "Domrémy-la-Pucelle" dans sa région |
Rendremis ou endremis | (adj) | lorrain | rendormis. Sobriquet : les rendremis de Buissoncourt |
Rendôsser | (v) | lorrain | adosser ; labourer en planche en commençant par le centre de la parcelle; les 2 premiers sillons sont adossés l'un à l'autre. |
Rengrulé | (v) | lorrain | Parcouru de frissons ; transis de froid ; voir greuler |
Renfiler | (v) | Fr régional | se dit des plantes comme les fraisiers qui produisent des fils sur le sol contenant de nouvelles racines |
Renquiller | (v) | lorrain | entrer en collision; butter contre. A Lyon : remettre dans sa poche "rentrer dans son argent ou retour sur investissement" |
Rentouiller | (v) | Fr régional | Agriculture : Re-semer la même céréale que la saison précédente |
Résou | (adj) | lorrain | probablement le synonyme lorrain de résolu : vigoureux, en pleine forme ; personne guérie et très bien portante ; le contraire de nian-nian. Exemple : hier il était malade ; aujourd'hui il est résou. Même sens en patois Normand. Voir son synonyme redget |
Rester | (v) | Fr régional | habiter, demeurer. On entendait encore fréquemment vers 1970 : il reste à Nancy, il habite à Nancy. Même sens en patois Normand |
Retirer d'après | (v) | Fr régional | Ressembler à. |
Retone ou retoneu ou rotoneu | (nm) | lorrain | Étourneau. |
Retour retour de la fête | (nm) | Fr régional | Parfois, la fête patronale continuait le dimanche suivant. On parlait alors de retour pour distinguer le second dimanche |
Retourner | (v) | Fr régional | Vache ou truie qui retourne : qui n'a pas été fécondée par l'insémination ou saillie précédante et dont le cycle de chaleur se manifeste à nouveau |
Rétrilloner | (v) | lorrain | lésiner, restreindre. Voir rédimer |
Rewâter ou r'wâter | (v) | lorrain | L'austrasien a rowart, sur le rowart de la justice : sur le regard de la justice (droit de la République messine). En patois : Regarder ; voir aussi rouater. A la fin du 20e siècle, on utilisait ce verbe surtout dans le sens "lorgner sur...", envier Expression : e mé r'wâte comme sé j'li aivôs vodu dés pésés qué n' vélot m' keure ! il me regarde comme si je lui avait vendu des petits pois qui ne voulaient pas cuire. |
R’faisou ou refaisou | (nm) | lorrain | (re-faiseur) Réparateur |
Ribiette | (nf) | lorrain | parcelle étroite ; petite bande de terre |
Ribote | (adj) | lorrain | être en ribote : faire la fête, s'ennivrer. Existe aussi en patois Normand |
Ric-et-rac ou Rique-et-raque | (expr) | Fr régional | au plus juste ; de justesse ; juste ce qu'il faut |
Rifler | (v) | vieux Fr | Arracher brutalement. Rifler une plante consiste à griffer, arracher l'épi. Probablement la même origine que rafler |
Rifleuse | (nf) | lorrain | Rifiotte dans les Vosges. Nom de la première batteuse mécanique dont le batteur tournait lentenment et était muni de pointes qui arrachait l'épi plutôt que de le battre. |
Riîge | (nm) | lorrain | Filtre ; crible (grille) destiné au nettoyage du grain. iî représente une voyelle longue et appuyée qui n'existe pas en français :c'est la même que dans niîge (neige). En vieux Français, le verbe rigier signifiait passer au crible. Devinotte : qui est le plus bête dans la maison ? Le riîge, il laisse passer la farine et se garde le son ! |
Ripper ou déripper | (fr) | lorrain ? | déraper ou faire glisser un objet: "J'ai rippé sur la glace ; on va ripper cette armoire".Idem à Oléron. Pourrait avoir la même origine que l’anglais ripper, au sens lame de deneigement. |
Rivot | (n) | lorrain | 1 : nom propre ; 2 : rivet. |
Rôbate | (nf) | lorrain | A l'origine, robe un peu plus courte que les cottes qui elles, couvraient les chevilles. Désignait plus rarement et ironiquement la soutane ou l'aube religieuse. Terme employé avec une pointe d'ironie à la fin 20e siècle pour se moquer de vêtements démodés ou usagés. |
Rochat ou Rochote | (n) | lorrain ? | 1 : nom propre ; 2 : habit ou blouse ou sarreau ou robe ; redinguote aux environs de Saxon-Sion. A Romont, Vosges, fin du 19e siècle, M Adam écrit : : sorte de veste du temps passé, à grands pans, qui retombaient presque sur les talons en se croisant comme l'extrémité des ailes d'un canard En austrasien, le rechat ou rouchet est un habit de toile à l'usage des gens de campagne et des manoeuvres Sobriquets : les vahhes rochats de Rem'rainville : les verts habits de Réméréville; idem à Bezange-la-Petite et à Moncourt. lé grands rochats d'Albechaux, Commune de Bisping |
Rogner | (v) | Fr régional | Se disait à propos de vaches qui pâturaient sans rien laisser : elles ont rognée un champ, elles l'ont entièrement pâturé |
Roide | (adj) | lorrain | raide, dur, rigide. Ex : les roides terres = des terres difficiles à travailler |
Roi-yote ou roi-yure | | lorrain | (à la roi-yote) : façon triviale de dire au-revoir ou à-vous-revoir |
Roncin ou ronsin | (nm) | lorrain | Se prononçait roncinn en patois, avec le inne lorrain. Étalon ; jeune mâle vigoureux. Poulain aux environs de Saxon-Sion. Fromage cuit dans la montagne vosgienne. Ronci en vieux Français. Roncino en Italien
Citation : "lo pôre Guillaume atô cheu, avo so ronsin...", Le pauvre Guillaume était tombé avec son ronsin. Phrase ironique de "l'homme de Guéblange" venu tout exprès à Metz voir la déchéance de l'empire allemand en 1918. Quelques jours après l'armistice, la statue du kaiser trônant fièrement sur sa monture fut abattue et resta ainsi quelques jours. La statue étalée dans la boue avait beaucoup moins de superbe ! C'est sur ce revers de fortune que "le Doudou de Guéblange" ironise
100 ans après, ces textes restent très émouvants. Ils sont disponibles ici : https://drive.google.com/file/d/0BxAmROKu0ZJidTVSTnZoajh2dVE/view
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Rossoto | (nf) | lorrain | Nom patois du roitelet mais surtout utilisé familièrement pour désigner un jeune enfant ou un individu ou un objet de petite taille, un objet de peu de valeur. |
Rote | (nf) | lorrain | Rota en Occitan. Originellement, route en patois ; utilisé au 20e siècle pour désigner un alignement, une rangée. Une rote de carottes : un rang ou une ligne de carottes. un alignement de plantes. Voir rayon |
Roual ou rouwal | (nm) | lorrain | Réal, raie de charrue profonde, ornière, petit ruisseau. En Moselle, c'était une roue de charrue. On retrouve ce terme dans les lieux-dits |
Rouaux ou rouwau | (nm) | lorrain | lieu-dit. Chemin creux ou petit ruisseau. Semble être le pluriel de roual |
Rouffe | (nf) | lorrain | rossée ; fessée; |
Rouge-bonnet | (nm) | Fr régional | personnage imaginaire qui parfois remplace le loup pour faire peur aux enfants. On ne sait pas si cela a un rapport avec le bonnet phrygien des révolutionnaires ? |
Rouhâter ou rouhâtier ou rewater ou rehouater | (v) | lorrain | A l'origine, c'était l'exacte traduction du français regarder. La substitution du w en g est très fréquente. Expression de l'époque : "ça n'te rouhâte mi" : cela ne te regarde pas. Au début de la 2e moitié du 20e siècle, c'était surtout utilisé avec un sens péjoratif : lorgner sur, regarder avec envie, avec concupissance : C'est un mâre drôle, i rouhâte sur sa voisine ! Il existait aussi une autre expression amusante : e mé r'wâte comme sé j'li aivôs vodu dés pésés qué n' vélot m' keure : il me regarde comme si je lui avais vendu des petits pois qui ne voulaient pas cuire ! L'austrasien a rowart, sur le rowart de la justice : sur l'examen de la justice. |
Rouin ou roin ou rouain ou rouwin | (nf) | vieux Fr | ornière |
Roulé | (adj) | Fr régional | Versée ou couchée pour une céréale |
Rousti | (adj) | lorrain | Roussi |
Royotte ou rayotte | (nf) | lorrain | petite raie, petit sillon ; la raie des fesses. Expression : remonte ton pantalon, on voit ta royotte ! |
Royotte (à la...) | (nf) | lorrain | à la royotte : façon triviale de dire "au revoir" |
Royure (à la...) | (expr) | lorrain | à-la-re-voyure : façon triviale de dire "au revoir" |
R'pou ou repou | (nm) | lorrain | matériau de démolition composé du liant et du crépi d’un mur, à l’exclusion des pierres |
R'quiller ou requiller | (v) | lorrain | Remettre les quilles en place et renvoyer les boules |
R'quilleur ou requilleur | (nm) | lorrain | personne chargée de requiller. La tâche était généralement confiée à un enfant ou un adolecsent qui recevait en échange un pourboire (tringuel) mis dans une tirelire par le gagnant de chaque partie |
Ruer-du-cul | (expr) | Fr régional | Se dégager brutalement, se regimber. Voir ruter |
Ruter | (v) | lorrain | Sens un peu différent de ruer. Se disait d'un cochon qui démarrait brutalement et joyeusement ; manifester sa désapprobation par un geste brutal ; ruter du cul : jeter les deux pattes en arrière comme le font les chevaux |
R’valoir | (v) | lorrain | re-valoir, rendre ; autre sens : se venger « j’te r’vaudrai ça » : je me vengerai |
Sable, pierre de sable | (nm) | Fr régional | pierre en grès, par opposition à la pierre calcaire. Les pierres de taille en grès vosgien étaient appelées "pierres de sable" |
Sagard | (nm) | lorrain | scieur dans le sens exploitant d'une scierie |
Saint-Glinglin | | lorrain | le jour de la St-Glinglin, ou le jour où les poules auront des dents, ou la semaine des 4 jeudis ou à la résurrection des boutons de guêtres c'est à dire jamais ! |
Sâpré | | lorrain | juron ou adjectif remplaçant sacré dont l'utilisation était blasphématoire |
Saule | (nf) | Fr régional | L'arbre, cité pour son genre féminin en Lorraine |
Sau, saule au féminin, saux au pluriel | (adj) | lorrain | forme patoise de saoul mais avec un sens plus large. Dans le Lunévillois, sau n'avait pas le sens "alcoolisé" mais signifiait Rassasié, repu ; s'employait surtout à propos des bovins : Les vaches ont la panse bien remplie, elles sont saules. ou comme synonyme de ventrée : une saulée de cerises : une ventrée de cerises En Moselle, on employait le mot "soül" avec ces définitions
Sobriquet : les maux saux de Barbonville littéralement les mal rassasiés, ce qui signifie les insatiables, les jamais-assez |
Schlinguer | (v) | lorrain | sentir mauvais ; puer. |
Schlitte | (nf) | lorrain | La luge des enfants. Sur le plateau lorrain, on ne connaissait pas la schlitte des bûcherons vosgiens... Et pour cause !. Voir glisse |
Schlitter | (v) | lorrain | Luger. Voir glisser |
Schnell-catherine | (nf) | lorrain | Équivalent régional de chienlit. Expression née pendant le siège de Metz en 1552 qui désigne les problèmes intestinaux pour se moquer des soldats allemands assiégeant la ville et victimes de dysentrie.
L'armée impériale était accompagnée de femmes chargées des basses besognes de la soldatesque. Ces femmes portaient le nom générique de "kathrinn" (catherine). Quand un soldat allemand victime de dysenterie avait besoin d'un seau hygiénique, il en appelait une de cette manière : schnell catherinn ! (vite catherine).
Moqueurs, les messins en ont fait une expression ! Voir aussi "La courtoisie de Metz" |
Semâhh ou sema ou semair ou somair | (nm) | lorrain | Somair en austrasien. jachère. les h sont guturaux. Ce son n'existe pas en Français et correspond au J espagnol ou au Ki grec. Semart à Louhans |
Septante | (adj) | ancien Fr et lorrain | Soixante-dix. Le Lorrain-roman n'a jamais adopté la notation moderne. Les personnes lorraines nées dans les années 1880 l'utilisaient, y compris quand elles s'exprimaient en français. Plus simple à écrire et plus cohérant avec les autres dizaines, on se demande pourquoi cette notation a été abandonnée en France ? |
Seugnard(e) | (adj) | lorrain | personne qui seugne |
Seugner | (v) | lorrain | rôder à la recherche quelque chose, ’observer, espionner. l'épouse à son mari qui rentre en retard : Où c'est qu' t'as enco été seugner ? |
Siau | (nm) | lorrain | seau. Plus loin dans le passé se disait saille, seille ou seillat, seillatte pour petit seau |
Sienne (mienne, tienne) | (adj) | Fr régional | Pronoms possessifs invariables : son jouet se disait le sienne. L. Zéliqzon l'écrit syèn' |
Smiquer ou chmiquer | (v) | lorrain | flairer ; se dit principalement des chiens |
Sortir dehors | (expr) | Fr régional | Cité pour le pléonasme. On entend encore en 2018 cette expression héritée du Lorrain-Roman qui ne se souciait pas du pléonasme ! |
Souffler (la lampe) | (v) | Fr régional | Dans les années 1970, on entendait encore dire "souffler la lampe" au lieu de "éteindre la lampe". Cette expression date de l'ancien temps où l'on s'éclairait à la bougie qu'il fallait "souffler" pour éteindre |
Souille | (nf) | lorrain | forestier : taillis bon à couper ; bois provenant de l'exploitation du taillis |
Souillot | (nm) | lorrain | Fam : sanglier ; probablement parce qu'il se cache dans la souille. |
Soulon | (nm) | Fr régional | Homme qui se saoule souvent, ivrogne, alcoolique. |
Sommière (ligne sommière) | (adj) | Fr régional | (nom commun français peu utilisé en dehors de la Lorraine et utilisé ici comme adjectif) Forestier : layon principal sur lequel aboutissent les layons perpendiculaires. Même sens en Franche-Comté |
Sonner en mort | (exp) | Fr régional | sonner le glas ; figuré : disputer, enguirlander |
Sotré | (nm) | lorrain | 1 : sot ; farfelu. 2 : Lutin dans les contes patois ; petit-être surnaturel bienfaisant. Tourbillon de vent à Saxon-Sion |
Souper | (nm) | Fr | Repas du soir En Lorraine comme en ancien Français, on déjeunait le matin, puis on dînait à midi et on soupait le soir
Particularisme venant sans doute du patois, on utilisait l'auxiliaire être pour les 3 repas : t'es soupé au lieu de tu as soupé |
Soyot | (nm) | lorrain | Seuil, saillant ; creux très prononcé dans un champ ou dans un bois. Seuyot en Moselle |
Soyotte | (nf) | lorrain | 1 : petite scie à bois. 2 : danse folklorique vosgienne dont la mélodie répétitive fait penser au bruit d'une scie |
Stringue | (nf) | lorrain | Seringue |
Synodâl | (nm) | Fr régional | marguillier, sacristain, homme laïc à tout faire pour l'aide au curé dans les petites paroisses. Surtout utilisé en Gaume belge |
Sueur | (nf) | Fr régional | Sueur de curé, sueur de cantonnier ; quelque chose qui est extrêmement rare ou improbable. Façon de se moquer de l'improductif, de l'inutile, du futile... |
Tâcher | (v) | Fr régional | A les mêmes sens qu'en Français auquels s'ajoute un impératif : tâche d'être à l'heure = tu as intérêt à être à l'heure Cette forme est là pour palier à l'absence d'impératif du verbre être en patois |
Tachotte | (nf) | lorrain | Littéralement : petit arbalétrier qui se dit taiche en vosgien de la plaine. Poteau, piquet d’angle dans une clôture ; taiche en Moselle ; staiche en vieux Français |
Tallée | (nf) | Fr régional | une tallée : ensemble des fruits tombés d'un arbre, naturellement ou non |
Taller | (v) | lorrain | abîmer un fruit ; se faire un hématome |
Tallure | (nf) | lorrain | 1 : ensemble des grains tombés d’épis trop mûrs. 2 : hématome ; meurtrissure |
Tâner, se tâner | (v) | lorrain | Étendu pour un humain ou pour un animal avec une notion de paresse. Se tâner : se vautrer. Autre sens : étendu, raide-mort |
Tannée | (nf) | lorrain | fessée, volée, raclée. Sans doute issue du verbe tanner (le cuir) |
Tantante | (nf) | lorrain | pouvait être utilisé comme terme enfantin pour désigner une tante, mais plus généralement désignait une "grande-tante" (soeur d'un grand-parent) |
Tauniâ ou taugniâ | (adj) | lorrain | taciturne, associal ; paresseux, manquant d'entrain. |
Taunier ou taugner | (v) | lorrain | Ne rien faire de vraiment utile ; paresser tout en faisant semblant d'être occupé |
Taré | (adj) | Fr régional | Vache tarée : vache victime de météorisation. Une fermentation excessive dans la panse comprime l'appareil respiratoire et asphyxie l'animal |
Tatouille | (nf) | lorrain | une correction ou fessée pas trop cruelle, contrairement à son sens originelle qui était synonyme de "volée de coups" |
Taupette | (nf) | lorrain | petite carafe. Certains cafetiers servaient encore le vin rouge dans une taupette au début des années 1970 |
Te | (pr) | lorrain | pronom personnel : tu |
Tè ou "tè...tè" | | lorrain | cri pour appeler un chien |
Tendelin ou tandelin | (nm) | lorrain | sorte de hotte étanche pour la vendange fabriquée sur le même principe que les tonneaux en douves de sapin, mais plus probablement d'epicéa. Sa contenance était de 40 litres. Contrairement à une idée reçue, tendelin et hotte (hate en patois) sont deux équipements différents. Tandellin en Austrasien ; Tentelin en Franche-Comté ; dinderlin en champagne. Également appelée brise-dos ou brihe-dos en patois |
Tendre ses sabots ou souliers | (expr) | lorrain | les disposer devant la cheminée le soir du 5 décembre pour recueillir les cadeaux de St-Nicolas |
Terette | (nf) | lorrain | Crecelle. Figuré : vieille machine, vieil instrument. Est parfois utilisé pour parler de la langue d'une personne très bavarde
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Tessau ou tesseau | (nm) | lorrain | Tas de gerbes ; meule de gerbes, grenier à gerbes. Dans le Sud-Lunévillois, tessau ne concerne que les gerbes, contrairement au piedmont Vosgien où on lui associe aussi le foin Tessau viendrait du celtique "tess" qui signifie "tas" |
Terre germée | (expr) | Fr régional | se dit d'une terre cultivée,plutôt argileuse, qui après une sécheresse ou un gel, se gonfle par ré-humidification. Elle fait penser à un grain en train de germer |
Tête-à-cul | (expr) | Fr régional | tête-à-queue et plus rarement, tête-bêche |
Tête de holtz | (exp) | Fr régional | insulte pas vraiment méchante équivalent à "tête de cochon". Holtz désigne familièrement l'Allemand |
Tête de jote | (expr) | lorrain | Pratiquement le même sens que le précédant.Littéralement : tête de choux. Sorte d'insulte pas vraiment méchante équivalent à "tête de linotte". La jote est une variété de choux. Selon les petites régions, la jote est un choux pommelé, soit la choucroute comme à Ville-sur-Illon (Vosges) ou à Plainfaing. Jote en patois de Metz est un chou cabus
La joute quant à elle serait plutôt la façon lorraine d'accomoder les choux en cuisine. Elle peut aussi désigner les herbes qui accompagnent le choux en cuisson tête de jote est le sobriquet des habitants d'Essey-la-Côte |
Tetrelle | (nf) | lorrain | femme bavarde, mauvaise langue ; plus rarement la crecelle, parfois la langue (avoir une bonne tetrelle : être bavard) |
Teugnée | (nf) | lorrain | Bagarre, rossée. Taugnée en Franche-Comté. voir torgnole |
Teugner (se teugner) une teugnée | (v) | lorrain | se bagarrer ; les gosses là(*) s'sont encore teugnés Togner en Brie
(*) On remarque ici l'utilisation d'un adverbe enclitique :les gosses là alors qu'en Français on aurait utilisé un adjectif déterminatif : "ces gosses...". Il s'agit d'une différence remarquable entre les deux langues qui contribue à démontrer que le patois lorrain est une langue avec ses propres règles et qu'il n'est pas une simple altération du Français |
Tiaffer | (v) | lorrain | piétiner dans une flaque d’eau ; trépigner ; manifester son impatience |
Tienne (mienne, sienne) | (pr) | Fr régional | Pronoms possessifs n'ayant pas de masculin : son jouet se disait le sienne |
Tieu ou tiou | (exp) | lorrain | interjection pour appeler ou pour faire avancer un cochon ; figuré : « bouge-toi Sobriquet : "les tieu-tieu de Drouville" |
Tirant | (adj) | Fr régional | qui est tirant : qui demande un effort de traction important" |
Tire-point | (nm) | Fr régional | lime cylindrique. Etait employé pour désigner la lime ronde pour la chaine de tronçonneuse" |
Tirer au renard | (expr) | Fr régional | se dit d'un chien qui tire en arrière sur sa laisse ; qui ne veut pas suivre son maitre |
Tirer le journal | (expr) | Fr régional | Acheter le journal ou le recevoir par abonnement |
Tirer les vaches | (expr) | Fr régional | Traire les vaches. On connaissait et utilisait "traire" à l'infinitif mais ce verbe du 3e groupe étant difficile, on lui préférait le verbe tirer pour les formes conjuguées. Traire voulait dire tirer en Austrasien. Traire une bombarde : tirer au canon |
Tire-sous | (nm) | Fr régional | Grippe-sous ; quémandeur mais se dit aussi de toutes personnes qui réclament de l'argent ou qui font commerce de l'argent : banquier, percepteur, assureur, caissier.. : c'est tous des tire-sous ! |
Tocant ou toquant | (nm) | lorrain | plaisanterie nocturne de carnaval qui consistait à suspendre une pierre à la poignée d'une porte et à l'aide d'une longue ficelle, on tirait la pierre de manière répétée afin de frapper à la porte les garnements qui sonnent aux portes et qui se sauvent n'ont rien inventé ! |
Tocsiner | (v) | lorrain | sonner le tocsin ; plus couramment, frapper avec acharnement à une porte jusqu'à ce que quelqu'un réponde |
To-folle | (nf) | lorrain | fofolle ; sans doute la traduction ou la corruption de toute folle |
Tognole | (nf) | lorrain | Tourbillon de poussière (dust devils aux USA ) ou petit cyclone dépassant rarement 2 mètres de diamètre qui se produit par forte chaleur |
Toiser | (v) | Fr régional | cité pour le sens mesurer la largeur d'un champ en suspectant le voisin de l'avoir "grignoté" |
Tojo | (adv) | lorrain | toujours. "C' n'a-me po tojo" et "C' n'atô-me po tojo". Ce n'est pas pour toujours et ce n'était pas pour toujours. Deux phrases cultes en Lorraine à propos de l'annexion de la Moselle |
Tomber en javelles | (expr) | Fr régional | tomber en pièces, se démollir. Un tonneau à qui il manque le cerclage tombe en javelle. |
Tontiche | (nf) | lorrain | Doudou pour les enfants ; poupée faite de tissu ou de laine ; jouet de peu de valeur. Dans certaines parties de la Lorraine, tontiche était un synonyme familier de tante et parfois de femme vilaine ou pas très maline |
Toper | (v) | Fr régional ? | s'étouffer, être repu au point de ne plus pouvoir avaler quoi que ce soit. Toper signifie boucher en patois |
Topou | (adj) | lorrain | Qui fait toper ; aliment roboratif, difficile à avaler qui provoque rapidement la saciété. Le suffixe "ou" en patois est l'équivalent du suffixe "eur en Français". Topou en patois se dirait topeur en Français comme faisou et faiseur |
Toque ou toc | (nm) | Fr régional ? | souche d'arbre ; billot sur lequel on fend le bois |
Toquée | (nf) | lorrain | touffe ; Une toquée de rhubarbe : un pied de rhubarbe |
Torgnole | (nf) | lorrain | Volée (de bois vert ?), giffle. voir teugner |
Torleuse | (adj) | lorrain | vache "torèleuse", qui adopte le comportement du taureau. Figuré : lesbienne |
Toro | (nm) | lorrain | Touret |
Torotte | (nf) | lorrain | crécelle ; vieille machine ; synonyme de terette |
Tortot, tortote, tortu | (adv) | lorrain | Tout, tous(*), toutes, entier, tout entier. à propos des bêtes ayant leur période de chaleur au printemps : à la pentecôte, elles y vont tortotes Pierre FEVE "le patois de Corcieux" précise que tortot signifie tout et tortu signifie tous |
Tortozo ou tortozote | (adj) | lorrain | être tortozo : être pris de boisson ; émêché ; ivre |
Tosser | (v) | lorrain | téter, sucer. Figuré : alcoolisme, ennivrement fréquent. Se dit encore en 2019 à propos d'un véhicule qui consomme beaucoup |
Tossote | (nf) | lorrain | tétine de biberon. Figuré vulgaire : téton |
Touche | (nf) | Fr régional | Citée pour ce sens particulier en Lorraine : aiguille de montre ou d'horloge. A l'origine, c'était le bâton dont on se servait à l'école pour désigner quelque chose sur le tableau noir. Pa extension, l'aiguille d'horloge a la même fonction |
Touffeur | (nf) | lorrain | forte chaleur humide, chaleur étouffante |
Touhâ ou twâ ou touâ | (adj) | lorrain | le nombre cardinal trois. La lettre â représente une voyelle supplémentaire. Il s'agit d'un double â (ââ) ou d'un â trainant |
Touille ou touye ou touillot | (nf) | lorrain | éteule ; chaume. Partie de la céréale qui reste en terre après la moisson. |
Tournière | (nf) | lorrain | fourrière ; endroit où l’on retourne |
Trâgner | (v) | lorrain | Étrangler. La lettre â représente une voyelle longue (doublée). |
Traillatte | (nf) | (lorrain) | épuisette |
Trâ-ylle | (nf) | lorrain | filet, filet de but de foot, filet de peche ; voir trayatte |
Traineau | (nm) | Fr régional | chasse-neige composé de madriers très épais assemblés en V |
Trait ou tré | (nm) | Fr régional | Se prononce "tré". Chaine de l'attelage hyppomobile intermédiaire entre le harnachement de l'animal et le palonier. Il y en a toujours deux par animal |
Trait de perche | (nm) | Fr régional | contrairement au précédent, se prononce "trè". cordes fixées aux extrémités de la perche qui servait à arrimer les chargements de foin ou de paille. Voir percher |
Trait de herse | (nm) | Fr régional | se prononce "trè". Passage de herse. Cela sous-entend passage léger et rapide |
Tronce | (nf) | Fr régional | Grume, partie noble d'un arbre forestier. Assez peu usité en Français ce qui expliquerait son absence du Larousse ? Pourtant, tronçonner et tronçonneuse sont d'usage courant en français |
Trape tröbe en Moselle, traïe dans les Vosges | (nm) | lorrain | Dans le Lunévillois, la lettre "a" de trape se prononce comme dans "carotte", elle est brève contrairement à la Moselle où elle c'est un "ô" trainant. Trèfle des prairies naturelles et, par extension, l'ensemble de légumineuses dans une prairie par opposition aux graminés. |
Trauler | (v) | lorrain | voir trôler |
Trayatte | (nf) | lorrain | épuisette ; voir traille |
Treiche ou trèche ou truche ou trûche | (nf) | lorrain | Terrain en friche ou terrain sec peu productif, généralement un plateau très calcaire. Dicton : prendre une hypothèque sur les treiches d'Ochey, un projet sans réelle garantie |
Treizeau | (nm) | lorrain | Pendant la moisson et juste après la coupe, les gerbes de blé étaient groupées verticalement en lot de treize, selon un ordonancement bien précis. Les gerbes étaient rentrées après une à deux semaines pendant lesquelles la céréale finissait sa maturation. C'est ce nombre de treize gerbes qui a donné le nom treizeau ; dizeau en pays Gaumais. L'agronome Mathieu de Dombasle préconisait un assemblage de 10 gerbes seulement. Il fut peu entendu en Lorraine. Les gerbes d'orge et d'avoine étaient assemblées par "trézeaux" de six |
Triage | (nm) | Fr régional | affouage ; subdivision d'une parcelle forestière mise en exploitation et attribuée à une famille, le plus souvent par tirage au sort. Est synonyme de portion |
Tricate ou traucate | (nf) | lorrain | jarretière. Plus connue au 20e siècle comme élastique destiné à maintenir la grosse chaussette |
Trimeballe | (nm) | lorrain | triqueballe.
Sorte de chariot forestier à un essieu en U. Vide, il était basculé d'un quart de tour sur la grume avec le timon à la verticale. Quand la grume était attachée,
les chevaux tiraient sur le timon ce qui soulevait la grume. Ce mode de transport réduisait le frottement au sol et exigeait donc moins de puissance de traction. |
Tringuel, tringueld, tringuelte, ou tringual | (nm) | lorrain | Pourboire. Dringuelle en Picard (Ch’ti). Viendrait de l'Allemand "trink-geld" |
Trique | (nf) | Fr régional | En Français, trique désigne un gros bâton que l'on appelle un "bracot" en Lorraine. La trique Lorraine est au contraire une baguette fine dont les coups sont au moins aussi douloureux. La hotte du père Fouettard était garnie de triques, de fines baguettes de noisetier ou de cornouiller. |
Trisoler trizoler | (v) | lorrain | Courir. Les cloches trisolent : elles sont en mouvement rapide pour carillonner. En Austrasien, carillonner se disait trésiller. |
Trisse | (nf) | lorrain | jet liquide ; diarrhée ; avoir la trisse : avoir la diarrhée |
Trisser ou tricer | (v) | lorrain | 1 : jaillir, gicler, éclabousser, projetter de l'eau à l'aide d'une seringue. 2 : se trisser, se sauver rapidement, s'éclipser |
Trissette ou trissotte | (nf) | lorrain | Jet d’eau ; poire de lavement ; seringue ; petite averse. Figuré : personne pressée ; petit véhicule rapide |
Trocard | (nm) | Fr | Cité pour son sens vétérinaire : outil très pointu destiné à percer le flanc d'une vache victime de météorisation (vache tarée) pour évacuer les gaz de fermentation de la panse qui comprime l'appareil respiratoire |
Trocarder | (v) | lorrain | Utiliser un trocard ; voir ce mot |
Troche ou Trochée ou trochis | (nf) | lorrain | plant à plusieurs tiges ; touffe d’herbe (voir trocher). Exemple : une troche de rhubarbe |
Trocher | (v) | lorrain | Taller ; naissance de talles ; phénomène de croissance des graminées qui consiste à produire des plants secondaires autour du « maitre-brin ». |
trogne | ()nf) | Fr régional | sens inverse du Français. visage antipathique ; faire la trogne : faire la moue, bouder : mais on pouvait dire "il est trognon" à propos d'un bel enfant |
trognon | (nm) | Fr régional | contradictoire au précédent, on disait d'un bel enfant au visage rayonnant "il est trognon" ! |
Trôler | (v) | lorrain | Flâner, Rôder ; Vagabonder, errer. Difficile de trouver une différence avec "seugner". Voir ce mot |
Tron | (nm) | lorrain | Étron, excrément, généralement d'animal, crotte. Rarement utilisé seul mais plutôt sous la forme tron d'mouche ; tron d'chat ; tron d'poule... |
Tuer le chien | (expr) | Fr régional | Faire un bon repas avec toutes les personnes qui ont participé à la fenaison ou à la moisson lorsqu'elle est finie. Fêter la fin d'un travail long et pénible |
Twîter | (v) | lorrain | cité pour son sens identique à l'anglicisme twitter : Chanter pour les oiseaux, bavarder pour les humains (L. Zeliqzon, les patois romans de Moselle page 680) |
Ugène | (prénom) | lorrain | le prénom Eugène était prononcé Ugène |
Usoir | (nm) | lorrain | Uzuwaire en Austrasien et usuaire en ancien Français signifiaient "droit d'user (d'utiliser). "En milieu bâti, l'usoir est la partie du domaine public entre la chaussée et les maisons. Le droit régissant cet espace est un particularisme régional. L'espace est public et appartient à la collectivité mais le riverain a un droit d'usage (d'où le nom usoir).
Cet espace important était indispensable pour les fermes lorraines accolées les unes aux autres sans accès à l'arrière. Le bois de chauffage, le fumier et le matériel d'exploitation ne pouvaient pas être stockés ailleurs |
Vâillon | (nm) | lorrain | veau de petite taille ou chétif |
Van | (nm) | Fr désuet | C'est une corbeille assez particulière en forme de godet (ouverte sur le devant). Elle est très large, pratiquement un mètre, assez profonde, environ 0.6 mètre et ses bords sont peu élevés, environ 0.2 métre. A l'origine, le van servait à nettoyer le grain battu au fléau en décrivant des mouvement assez précis, les balles (enveloppe des grains et menue-paille) se séparaient du grain. Le van servait aussi à transporter la menue-paille ou balle.
Voir aussi "grand-van". L'outil agricole "van" n'a aucun rapport le véhicule qui est une abréviation de l'anglais "caravan"
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Veine-pâture | (nf) | Fr régional | A partir d'une certaine date dans l'année, généralement le premier octobre, toute repousse dans les prés et dans les champs non labourés tombaient dans "le domaine public". Tout propriétaire d'animaux pouvait les emmener paître sur des terrains ne lui appartenant pas. Voir Lembannie
Les archives municipales des communes rurales contiennent un nombre impressionnant d'arrêtés tentant de réglementer ou interdire cette pratique souvent conflictuelle |
Vôte ou vaute | (nf) | lorrain | Crêpe très épaisse, parfois salée |
Vèl ou vell | (adv) | lorrain | voilà. « Le vèl péki » : le voilà parti |
Versaine | (nf) | Fr régional | jachère. Il s'agit d'ancien Français que l'on trouve dans les traités d'agronomie du XVIIIe siècle |
Verrine | (nf) | Fr régional | Bocal en verre de petite taille pour les confitures. On voit apparaitre ce mot dans le Français courant à partir de 2010 mais il était impossible de trouver ce sens dans un dictionnaire de Français avant, alors qu'il était d'un usage courant en Lorraine au 20e siècle. |
Vider les vaches | (v) | Fr régional | Curer l'étable ; sortir le fumier. Monder en patois On ne peut faire l'impasse sur le verbe austrasien wuider dont la phonétique et le sens sont très proches. Il signifie emporter, enlever |
Vilain | (nm) | Fr régional | le poisson chevesne |
Voiture | (nf) | Fr régional | On nommait ainsi les chariots agricoles jusqu'au début des années 1960 |
Vache fraiche | (expr) | Fr régional | une vache qui vient de vêler, qui est en début de lactation |
vent de la pluie | (nm) | Fr régional | vent du Sud |
Volatte | (nf) | lorrain | volette en Français. Sorte de petite claie en osier sur laquelle on faisait égouter les fruits ou le fromage. C'est aussi le nom des plateaux à tarte en osier Sobriquet : les faiseurs de volattes de Chanville (les charpagnattes) |
vous | (pronom) | Fr régional | cité pour son usage lorrain ancien quelque peu différent du Français moderne mais ressemblant à l'anciern Français. En Lorraine, le pronom "tu" marquait une relative indifférence mais dès qu'il y avait intérêt, attachement et à fortiori respect, le vous était de rigueur. Les couples et les bons amis se vouvoyaient entre eux ce qui surprenaient les personnes ne connaissant pas ces règles. Il n'était pas rare d'entendre un maître dire à son chien : "allez coucher" et non pas "va coucher". Il indiquait ainsi qu'il appréciait son animal |
wé ou oué | (nm) | lorrain | gué. Cité pour sa présence dans plusieurs toponymes lorrains : Auboué, Haroué, Piroué... |
Yau ou yô | (adv) | lorrain | oui |
Yeque | (nm) | lorrain | pas grand yeque » : peu de chose. (aicques en Austrasien et aique en vieux Français) chose ; «. Tous les dictionnaires s'accordent pour une origine dans le latin aliquid |
Youte ou youtre (passer youte) | (prép) | lorrain | passer outre ; aller au delà ; ne pas tenir compte mais pas seulement ces sens. Il peut y avoir une notion de distance, d'éloignement : "le temps qu'il fait dehors" pouvait se dire : "le temps qu'il fait youte" |
Zaubette | (nf) | lorrain | Originellement, c'est un diminutif d'Elisabeth. Fillette turbulente |
Zauné | (adj) | lorrain | A l'origine, désignait les personnes atteintes de zona ; au 20e siècle, signifiait fou |
zieuter | (v) | lorrain | (utiliser ses yeux). Avoir un regard indiscret ou lubrique ; regarder avec grand intérêt, lorgner, espionner |
Zizi | (nm) | lorrain | Argot régional. isolateur en faïence pour les anciennes clôtures électriques ou en verre pour les lignes haute tension. |
Zomber | (v) | lorrain | Aller très vite ; faire quelque chose très rapidement |
Zoquer | (v) | lorrain | assomer ; éliminer ; tuer. Action du coup de tête que se donnent les moutons (front contre front) |