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visites depuis le 20 novembre 2019


Pôre patois, t'as co
ç'a tes dérèyes jos
te tones è rè, t'évès, te mues
et pahhène ne potrè to due
     Pauvre patois, tu es encore
ce sont tes derniers jours
tu tournes à rien, tu t'en vas, tu meurs
et personne ne portera ton deuil

PATOIS LORRAIN et FRANÇAIS RÉGIONAL

Ce qui suit n’est ni un lexique, ni une liste exhaustive. Il s’agit plus modestement de répertorier des mots du Lorrain-roman entendus dans la 2e moitié du XXe siècle principalement dans le Lunévillois.
On a essayé d'éviter l'insertion de mots d'argot comme c'est malheureusement le cas sur beaucoup de pages dédiées aux patois. La référence dans ce domaine est le Larousse. Les mots figurant dans ce dictionnaire ont été exclus de la liste suivante, sauf si ils ont un sens particulier en Lorraine. Il est cependant possible que quelques uns aient échappés à notre vigilance.
Lorrain-Roman et Français ayant exactement les mêmes racines, il est impossible d'établir des frontières étanches entre Patois, ancien Français, Français régional et Français moderne. C'est la raison pour laquelle on a mêlé Patois et Français régional mais en précisant à chaque fois l'appartenance du mot.
On a aussi ajouté quelques noms propres, soit parce que leur origine régionale est très probable, soit parce que ces noms propres sont des aussi des noms communs en Lorain-roman.
Enfin, rien d'humain n'étant parfait, il y a quelques partis pris, en particulier à propos du mot guéoir. Il est proposé une origine inédite de ce mot qui très curieusement, ne figure dans aucun dictionnaire, que ce soit en Français ou en patois. L'origine donnée ici a au moins un mérite, celui d'être limpide ce qui était rarement le cas jusqu'à présent.
N'hésitez pas à envoyer vos suggestions à cherbe2àfree.fr en remplaçant A accent-grave par arobase et ... A la roiyotte !


Expressions lorraines :
De quelqu'un qui est très concentré sur ce qu'il fait : Il est sérieux comme un chat qui fait dans la braise (probablement dans la cendre)
De quelqu'un qui n'a jamais un sous vaillant : il lui manque toujours 19 sous pour faire 20
De quelque chose qui n'est pas droit alors qu'il devrait l'être : c'est droit comme mon bras quand je me mouche
De quelque chose qui est très rare : il y en a autant que de la sueur de curé.
Et l'inverse : il y en a autant qu'un évêque en bénirait.
De quelqu'un qui ne connait rien à rien : il s'y entend comme une vache à ramer les choux
De quelqu'un qui n'est pas très malin : il chante un peu mieux qu'un cheval mais il coure moins vite
Rappel à la modestie : aussi haut que tu iras (socialement), tu t'assoieras toujours sur ton cul.
Lapalissade lorraine : le bois tordu fait du feu droit.

Pléonasmes courants :
Allume la lumière !
je sors dehors
je me suis fais mal à la cheville de pied
il m'a appelé des noms : il m'a injurié (les noms sont ici des injures)
une bûche de bois : un morceau de bois
trouver porte de bois : trouver porte close. Il s'agit probablement d'un pléonasme volontaire car toutes les portes étaient en bois
(nf)> > Fr régional
Austrasien (nm)FrCe mot étant souvent utilisé ci-dessous, il convient de rappeler le sens qui lui est donné
Austrasien : vieille langue du centre de l'Europe qui s'est formée sur la même base que le Français. Elle est la langue régionale écrite et le patois lorrain en est la version vernaculaire. Certains la considère comme la "langue mère" du Wallon
L'Austrasien a été utilisée pour la rédaction des chartes de Lorraine au 12e et 13e siècles. Ces chartes constituent une sorte de "constitution" du duché de Lorraine. A partir du 14e siècle, cette langue est abandonnée dans le duché au profit du Français. Elle est également utilisée pour les chartes et les écrits de la République messine et s'est, de fait, éteinte avec l'annexion de l'évêché de Metz en 1551
Chaque fois que le mot sera utilisé ci-dessous, ce sera en référence au Vocabulaire austrasien de Dom Jean François paru en 1773
 
Achevaler (v)Fr régionalAchevaler existe en Français mais n'est plus usité. Se mettre à cheval, à califourchon. N. Haillant cite le verbe patois "aichouôlè" qui a le même sens.
Acouver (v)Lorrains'acouver : s'asseoir sur ses talons ; accroupir ; se mettre dans la position de la poule couveuse
A-cripoto (état)Lorrainaccroupi. Même origine que le vieux français à-croppetons
Adôs (nm)LorrainAgriculture : sillon dans le sens champ entier cultivé ou anciennement cultivé en "dos d'âne", le centre est nettement plus élevé que les bords. Le but était d'évacuer l'excès d'eau. Voir Dôssä
Agailloir (nm)LorrainVoir guéoir
Agayoir (nm)LorrainVoir guéoir
Ageter (v)LorrainAcheter ; il agète son pain
Agu'nès
(prénom)Fr régional Agnès, cité pour sa prononciation particulière entendue une seule fois
Agoler ou engoler(v)LorrainAvaler avidement en patois de Metz ; dans le Lunévillois, engorgé dans le sens bloqué par ce qui a été absorbé ; ex: "la tondeuse est engolée".En Wallon, le ruisseau qui se jette dans la rivière agole
Ahouène ou ahoine (nf)LorrainAwaigne en Austrasien ;  avoine. V est souvent muet, en particulier devant OI ou quand elle a remplacée W comme c'est le cas ici
Ahoir(v)Lorrainavoir. V est très souvent muet en patois, en particulier devant OI
ahoir est un verbe auxiliaire, beaucoup plus utilisé qu'en Français actuel.
Ahoter ou enhoter (v)LorrainArrêter par contrainte; embourber ;  être en panne ; contraire de dehotter. Même sens en Wallon. Enhotter en Brie
A la royotte ou à la r'voyure (expression)Lorrainfaçon triviale de dire "au revoir"
Alduc (nm)Lorrainaqueduc, petit pont sous un chemin
Allant
être allant ou avoir de l'allant
(adj)Fr régionalActif, en bonne santé. Ex : malgré son àge, il est toujours allant
Aller au boeuf(expression)Fr régionalse dit d'une vache en chaleur : elle va au boeuf, elle réclame le taureau
Aller au mâle(expression)Fr régionalidem au précédant mais concerne la truie
Aller au champ(expression)Fr régionalAller garder les vaches dans une prairie non clôturée
Aller aux écoles(expression)Fr régional"il a été aux écoles" : il a fait des études supérieures
Aller jeter de l'eau bénite(expression)Fr régionalaller veiller un mort ; se rendre chez lui ou au funérarium pour lui rendre hommage.
AllezFr régionalmot placé en fin de phrase, comme une ponctuation sonore, destinée à emporter l'approbation de l'interlocuteur et marquer de la sympathie envers lui. Exemple : les choses finiront par s'arranger, allez !
Allez coucher(expression)Fr régionalordre donné à un chien pour l'éloigner. Il est amusant de constater qu'il n'était pas rare de s'adresser de cette manière à un animal, en le "vouvoyant"
Alonzet alonzey, lonzine (nm)Lorrainpièce de chariot destiné à solidariser les deux corps d'essieux. Il est fixé par un axe vertical dans la partie avant et peut coulisser dans la partie arrière ce qui permet d'allonger ou raccourcir le chariot selon la longueur des plateaux interchangeables. N. Haillant l'écrit "èlogneuye", on comprend "éloigné", ce qui voudrait dire "qui règle l'éloignement des essieux". A noter: ce système est encore utilisé sur certaines remorques grumières. Voir "queue de chariot"
Altata (adj)Lorrainecervelé ; excité; fou-fou. Personne pour qui on a très peu d'estime
Lucien Adam signale à St-Amé "haltard" : homme aux manières libres, dévergondé, étourdi
A-main (expression)Fr régionalêtre à-main, être dans une position favorable pour travailler. Un droitier est "à main" lorsqu'il rejette sa pelle à droite et en difficulté pour la rejeter à gauche. Etre "à-main" avec quelqu'un : avoir de bons rapports rapports avec lui ; pouvoir lui parler avec sincérité, sans ambages
voir "bonne main" et "hors main"
Amusate (nf)Lorrainjouet de peu de valeur ; objet avec lequel un enfant s'amuse sans que ce soit réellement un jouet
Amuser (v)Fr régionalil m'a amusé : il m'a fait perdre mon temps (avec une conversation sans réel intérêt).Synonyme de "tenir la jambe"
Apôtre(nm)Fr avec sens régionalPéjoratif pour désigner un homme que l'on n'aime pas :l'apôtre là (*) cet energumène. Équivalent à citoyen ou paroissien.
(*) Voir Teugner pour l'usage patois de l'adverbe enclitique
Appeler des noms(locution)Fr régionalInjurier ; les noms ici sont des injures
Apprenti
demander après
(locution)Fr régionalêtre en apprentissage ex : il est en apprenti chez les boulanger du village
Après(locution)Fr régionaldemander après quelqu'un : demander des nouvelles de quelqu'un ; s'encquérir de...
Appris
être appris
(locution)Fr régionalavoir de l'expérience. Ex : il faut être pris pour être appris
Arâbe ou arabe(nm)Lorrainérable ; parfois le gitan. On n'utilisait que très rarement le mot arabe pour désigner un Maghrébain. On disait plutôt un Schibali de manière générique ou un Sidi pour un marchand ambulant
Arbalète(nf)Fr régionalarc d'enfant construit avec du noisetier ou du cornouiller et tendu par une simple ficelle. Les flèches étaient le plus souvent en roseau sec avec une extrémité en sureau sec lui aussi
Ardenne(nm)Fr régionalvent de Nord-Ouest (notez que c'est au singulier comme l'Ardenne belge).
Arracher aux...(loc)Fr régionalarracher aux patates : récolter les pommes de terres
Arriè-dos (tomber à...)(expression)LorrainTomber à la renverse ; être projeté en arrière, sur son dos ; figuré : expression pour désigner sa stupéfaction : cette information m'a tellement surpris que j'en suis tombé à arriè-dos
Arrosate ou arosate(nf)LorrainArrosoir. Notez le genre féminin souvent passé à tort au Français arrosoir
Arrosoir(nf)Frcité pour son genre féminin sans doute hérité de arrosate
Article
être à son article
(loc)Fr régionalfaire quelque chose de plaisant ; être à son aise
Aspouiller(v)Fr régionaldisputer un enfant, ou un adulte par quelqu'un qui a autorité. Aspouiller n'est jamais bien méchant. Pas tout à fait le même sens que le Français haspouiller. Le verbe lorrain vient du patois hhaspouiller, avec double h fortement expiré
Atilles ou âties ou hâtilles(nf tj pluriel)Lorrainfaire des âtilles : faire des manières, des grimaces, des gestes superflus, inapropriés, exagérés ; faire des cérémonies ; prendre un air précieux
à tout bout de champ(expression)Fr régionalexpression qui signifie sans cesse, à chaque instant
Attelée(nf)Fr régionalPériode correspondant à la capacité journalière de travail d'un attelage. On entendait plus rarement "une fauchée"
aufond(adv)Fr dialectalprofond ; creuser aufond : creuser profond.
Aute(adj)LorrainAutre. On entendait souvent : "une aute fois" au lieu de : une autre fois ; également "un aute de fois". Aute est bien un adjectif indicatif patois, ce n'est pas une "altération moderne" du Français "autre" (Nicolas Haillant, essai sur un patois vosgien page 62, Léon Zéliqzon, dictionnaire des patois romans de Moselle, page 35)
Aunée(nf)LorrainAulne, l'arbre. Ne pas confondre avec aulnaie, la plantation. Le langage régional ne distingue pas l'aulne rouge et l'aulne blanc dont les utilisations étaient pourtant très différentes.
Après 1918, il y eut une déprise des terres agricoles. Beaucoup de prés humides ont été plantés en aulnes rouges
Avaro(nm)Fr avec sens régionalSens quelque peu différent du Français par ailleurs peu usité. Evénement défavorable, ennuyeux, incident fâcheux
Avision(nf)LorrainIdée folle selon Nicolas Haillant (Vosges). Entendu dans le Lunévillois dans le sens idée soudaine, ou "révélation"
Bâbette(nf)Lorrainemployée de maison ; bonne de curé ; figuré : fille ou femme pas très dégourdie
Bacelle ou baicelle(nf)Lorrainadolescente ; jeune fille. Fille de la maison (du maître) par opposition à servante. Même sens en Ardennais ;  Servante en ancien français.
Contrairement à ce qu'on lit parfois, bacelle ne signifie pas pucelle. dans "la grausse enwaraye" les deux mots figurent distinctement dans les mêmes vers : et dé belle jaille bacelle, ce sont lé py belle picelle : et des belles jeunes bacelles, ce sont les plus belles pucelles
Bacellotte(nf)LorrainDiminutif de bacelle. Fillette, pas encore adolescente. On dirait aujourd'hui "pré-ado"
Bacon(nm)Lorrain... Et Anglais !cité pour son sens identique à l'anglais moderne : tranche fine de lard grillée (environ de Saxon-Sion). Se disait bocon dans la région de Metz
Bas-flanc (nm)Fr régionalSorte de perche placée dans une écurie pour séparer les chevaux attachés et créer ainsi une stalle par animal
Baine(nf)Lorrain(féminin de ban, syllabe AI trainante) îlot au sens agricole; partie d’un territoire ayant des limites naturelles
Balan(nm)LorrainBalancement, impulsion donnée, force d'inertie exemple: le balan d'une cloche en mouvement
Balance (nf)Fr avec sens régionalPièce d'attelage hyppomobile, sorte de grand palonnier dont les extrémités sont accrochées aux palonniers de chaque animal
Bâllée(nf)Lorrainempreinte fortement marquée dans le sol. Empreintes indésirables dans un sol meuble. Herbe foulée. Baller en vieux Français qui signifiait danser.
Balourd(nm)Lorrain et FrA un double sens, 1: personnage rustre comme en Français ; 2: inertie déséquilibrée par une masse excentrée dans un mouvement rotatif. Exemple : une roue de voiture qui n'est pas équilibrée a du balourd
Ban(nm)Fr (ancien)(Français desuet) territoire communal
Ban-houa ou Ban-houé, parfois bangard (nm)Lorrainlittéralement : gardien du ban ; mot composé du Français ban et de l'Austrasien ward qui signifie garde ; on disait warder en Austrasien et en patois pour garder. En vieux Français, beaucoup de mots contenant un W ont permuté en G : Warder -> garder ; werre -> guerre Etc. En Austrasien, et forcément en patois, la mutation ne s'est pas faite ou s'est opérée tardivement comme dans ban-gard.
Comme le paysan et le payen sont les habitants du pays, le ban-houa est l'habitant du ban avec souvent le même sens péjoratif
Sens récent : appariteur parce que le garde-champêtre cumulait souvent plusieurs fonctions
banjoindant(adj)Lorrainjouxtant ; champs ou bans  se rejoignant ; territoires voisins
Baraque
baraque à lapins
(nf)fr régionalclapier
Barbanzé ou barbouzu(adj)Lorrainavoir le visage barbouillé(voir marmosé et machuré) ; Le mot existe dans le patois Jèrriais (Manche)
Basse d'eau(nf)Fr régionalFlaque d'eau ; fondrière, petite mare. Basse s'est substitué au patois "bèsse" par euphonie mais sans en être la traduction
Bassotter(v)LorrainBricoler au mauvais sens du terme ; s'occuper à de menus travaux sans réelle utilité ; ne pas avancer dans son travail ; perdre du temps avec des gestes ou des pratiques inadaptés. S'occuper à des tâches sans importance. Même sens en Franche-Comté. hésiter, biaiser, balbutier, dire des choses dépourvues de sens à Genève et en Savoie
encore un peu usité en 2018
Batisse(nm)LorrainNom ou surnom du taureau reproducteur. Le 1er a est bref comme en Français
Bauche(nf)Lorrainbauge. endroit où se couche le sanglier. Ancien français bauche, celtique balcos, «boue».
Bauché(adj)Fr régionalcouché pour un sanglier ; vautré pour un homme
Bavard(nm)Fr régionalpoisson d'eau douce. En général, bavard est le nom du chabot mais parfois, il s'agit de goujon
Bavard(adj)Fr régionalMot adressé à un enfant que l'on veut faire taire ou à celui qui se mêle dans une conversation d'adultes : tais-toi don, bavard !
Bell(adv)Lorrain “j’en sais t’y d’bell“ comment veux-tu que je le sache ?
Bellon(nm)Lorrain1: nom propre : 2:cuve à vendanger (patois de la Meuse)
Bec-à-bec(expr)Fr régionalnez-à-nez
Bechette ou bechotte(nf)Lorrainpetit bechoir ; binette, outil de jardinier. Hawatte en patois, la binette du vigneron
sobriquet : les Hawattes d'Haraucourt-sur-Seille
Beké
becqué
(adj)lorrainSe dit d'un objet pointu ou coupant dont l'extrémité est abimée, anormalement courbée ; exemple : lorsqu'un porte-plumes tombait sur la plume, celle-ci devenait inutilisable. On disait alors : la plume est becquée
Béké ou becqué a un sens différent du Français
Berbis(nf)LorrainBrebis. Berbice en Italien
Berne(nf)Fr régionalberge ou bordure ; fossé de route ; accotement routier au 20e siècle
Bernique(loc)Lorrainmarque de négation, de déception, de désapointement : j'attendais une augmentation mais bernique, je n'ai rien eu
Berouette(nf)Lorrainbrouette
Bête du bon Dieu(nf)Fr régionalCoccinelle, l'insecte
Berzingue (nf)LorrainLibation en patois ; à toute berzingue : à toute blinde , à grande vitesse
Besson(nm)Lorrain1 : nom propre ; 2 : jumeau
Beugne (nf)Lorrainsynonyme de beigne ; hématome, bosse sur une carrosserie. même sens en Suisse romande.
beugner(v)Lorrainblesser quelqu’un; abîmer un objet;"cette voiture est beugnée": la carrosserie est cabossée. Idem à Oléron
existe avec le même sens en Berry, Bourgogne, Morvan,
Beûlou(adj)Lorrainmal voyant, chassieu. "T'es beulou ?" Tu ne vois pas ce qui te crève les yeux ! Pleurnichard en patois poitevin-saintongeais
Beusse(nf)Lorrainbête, l'animal. Nicolas Haillant le donne comme terme de mépris pour un chien
Bibite(nf)Lorrainterme enfantin pour désigner le sexe masculin ; Nicolas Haillant voit un lien avec bê-bête (petite bête)
Bidou(nm)Lorrainsobriquet pour un homme. Variété de poires d'automne dans la Meuse
Bientôt(adv)Fr régionalcité pour ce sens particulier : "un accident est bientôt arrivé" au lieu de : "un accident est bien vite arrivé"
Bique(nf)Lorrain1 : chèvre. 2 : trepied et grue d'atelier. 3 : Expression : cours après la bique, cours toujours !
Bique-et-boc(état)Lorrainbique et bouc ; bisexué ou de genre indéfinissable. Figuré : homosexuel.
Biquette (nf) ou biqui (nm)Lorrainpetit(e) de la chèvre ou de brebis ou de chevrette (chevreuil)
Bistrouille(nf)Fr avec sens régionalennui, embêtement. Voir embistrouillé
Blanc-bonnet ou bian-bonnet(nm)Fr régionalUne femme avec très souvent une connotation péjorative
le costume traditionnel des lorraines comprenait toujours une coiffure blanche, quelque soit la saison ; halette en été
Expression : je ne suis qu'un bian-bonnet ; je ne suis qu'une pauvre femme
Blanche épine (nf)Lorrainl'aubépine selon Pierre Fève (le patois de Corcieux). L'épine commune est parfois appelée noire épine
Blanc-etoc(expr forestière)lorrain ?couper une forêt à blanc-etoc, couper à blanc ; ne rien laisser, pas même un baliveau. Etoc, ou atoc dans la Meuse, signifie souche, ce qui reste en terre d'un arbre coupé.
Blaude(nf)Lorrain chenopode (prononcez kénopode). Appelé lait de couleuvre en Gaume (Lorraine belge). Blaude est une blouse dans les Vosges (Uriménil)
Blinde(nf)Fr régional(à toute blinde): à toute vitesse
Blosse(nf)Lorrain1 : Nom propre ; 2 : désigne généralement un fruit à noyaux.
Sobriquet : Votiocot-les-Blosses = Ortoncourt les prunes
Blouque (nf)Lorrainboucle. Ce n'est pas une altération du Français. Blouque existe aussi en Wallon, Picard et Berry
Bobèchon (nm)Lorraintête ; variation de bobèche. « se monter le bobèchon » s’exciter. Existe aussi en Suisse Romande.
Boc (nm)Lorrainbouc. Sobriquet : les bocs d'Aviller, et aussi de Greux, de Lerrain dans les Vosges et Azelot, Benney en Meurthe-et-Moselle
Boc-Bô(nm)Lorrainbec-bois qui est le nom local du pic-vert. Bec-bois est aussi le sobriquet des menuisiers
Bocatte (nf)Lorrainla femelle du boc (bouc); Biquette, chèvre. Synonyme de gaïsse. Sobriquet : les bocattes de Gremecey ou de Thuilley-aux-Groseilles (la chèvre était considérée "la vache du pauvre". On se moque de l'indigence). Conte lorrain : les bocattes d'Hoéville
Bocotte boquin en Moselle, cabocès à St-Amé (Vosges)(nf)Lorrainpetit tas de regain (fourrage) pas encore sec. En automne, quand la rosée de la nuit était importante, le regain pas encore sec était mis en tas pour l'empêcher de s'humidifier la nuit. Ces tas étaient épandus dans la journée.
Sobriquet : les bocottes de Moyen
Bodatte ou bodotte(nf)LorrainNombril et par extension, bedaine. Bodatte aurait la même étymologie que bonde
Bois blanc ou blanc bois(nm)Fr régionalForestier : aubier du chêne principalement (voir lard)
Bois du seigneur
parfois bois de curé
(locution)Fr régionalcharmes (l'arbre) destiné au bois de chauffage. La légende dit que sous l'ancien régime, ce bois était réservé au seigneur du lieu
Boitdru ou boit-dru
(et non bois dru)
(nm)Lorrainsobriquet pour désigner quelqu'un qui boit beaucoup)
Boeuf(nm)Frcité pour le F final sonore, que ce soit au singulier ou au pluriel. Cette sonorité est très curieuse car en patois, boeuf se dit bieu, sans consonne sonnante à la fin (idem pour oeuf)
Bonge, bongeatte ou bongeotte(nf)Lorraincorbeilles de différentes tailles. bongeatte et bongeotte sont des petites bonges. Voir charpagne
Bon-ami ou bonne-amie(expr)Fr régionalFiancé(e), parfois amant(e)
BonguyLorrainjuron
Boquillon(nm)Lorrainbucheron en vieux Français. Du bas latin boschiare
Boriller(v)LorrainMouvements, piétinnement de la vache sous l'effet des douleurs précédent la mise-bas
Bossote
ou bossotte ou bossate
(nf)LorrainAbcès, petite bosse, reliefs résultant d'une maladie de peau. Petit relief du sol, petite bosse, petite colline. Expression : c'est château sur bossottes : installation instable ; projet mal préparé
Bouâler ou boualer(v)Lorrainboualer voulait dire bêler en patois. par extension, pleurer pour un enfant ; crier pour un adulte
Boudière(nf)Lorrainendroit boueux. Lieu-dit à Giriviller (la boudière) que l'on rencontre régulièrement. C'est aussi l'ancien nom de la grande rue à Nancy
Boudiou(nm)Lorrainmenteur. On disait boudiou à Épinal intra-muros et boudou dans les communes voisines, mentou dans le reste de la Lorraine.
Lorsque les fortifications de la ville étaient encore en place, une horloge fut installée sur la porte Sud. L'appareil fonctionnant mal était soit en avance, soit en retard et très rarement à l'heure. Gouailleurs, les spinaliens (on devrait dire les Pinaudrés) l'ont surnommée "la porte du boudiou", la porte du menteur !
BoudiouLorrainsorte de juron qui remplaçait "bon-Dieu" afin de ne pas blasphémer
Boulay(nm)Lorrain1 : nom propre (ex Boulay-de-la-Meurthe) ; 2 : bouleau en patois vosgien
Bouler(v)Lorrainsortie de matrice chez la vache (descente des organes)
Bouler(v)LorrainÉbouler
Boulie(nf)LorrainBouillie. Expression : c'est de la boulie pour les chats, cela n'a aucune valeur
Bouge(nm)Fr régionalBuge en austrasien. Bouge s'est substitué au patois beûje sans en être la traduction. beûje signifiait réservoir, foudre au sens de la tonnellerie. Le bouge est une cuve ou réservoir profond en bois de forme cylindrique dans laquelle fermentait le raisin. Ne pas confondre avec la cuve de forme ovale ayant des bords beaucoup moins hauts.
Bougerie(nf)LorrainLocal vinicole ; endroit où l'on entrepose les bouges
Bouriâder(v)Lorrainbousculer ; avoir de manières bourrues vis-à-vis de quelqu’un. Probablement la même origine que bourriau(d), personne brutale
Bouri, bourie, boury
(nm et locution)LorrainNom générique des canards domestiques. Bouret en Normandie. C'était aussi le cri pour appeler les canards. On ne peut pas dire si le mot provient d'une onomatopée ou d'une abréviation de barbarie. L'espèce dite "canards de barbarie" était très courante.
Sobriquet : les bouris de Saint-Boingt
Bourriet ou bourrier(nm)LorrainBourrelier
Boutique(nf)Fr avec sens régionalAtelier ; l'atelier de l'artisan mécanicien par exemple
Braca ou braco, parfois broco
(nm)Lorraingourdin, petit rondin de bois ; morceaux de bois de la plus grosse section dans un fagot. Figuré : bras d'un enfant. Dans le Lunévillois, braco et broco sont des mots distincts qui n'ont pas le même sens
Brâille ou brâye(nf)LorrainGlume, enveloppe des grains de blé ; terme utilisé au XXe siècle pour désigner les impuretés dans les grains mal nettoyés aussi bien les glumes que les brins de paille
Bran(nm)Fr avec sens régionalsens différent du Français ; élan ; coup portée contre un obstacle ; forte poussée
Braque(adj)Fr avec sens régionalsens différent du Français : personne antipathique qui répond séchement, qui est "cassante"
Brâter(v)lorrainBraquer les roues d'un véhicule
Brauner(v)Lorrainemettre un bruit continu et dérangeant, celui de la vibration d'un appareil électrique par exemple.
Répéter une rumeur. « J’ai entendu brauner ça » : j’ai entendu dire...
Braiyer ou broyer(v)Lorrain(se prononce brai-yer) faire ou foutre. « Qu’est-ce que t’brayes ? » qu’est-ce  que tu fous ? le  brayer était le faiseur de braies en patois jurassien. Brayer était le 1er travail pour débarrasser le lin de sa gangue en Pays de Retz, région nantaise
Brayatte ou brayette ou brayotte ou broyotte(nf)LorrainBraguette. Idem en Picard (Ch'ti). A l'origine en patois, désignait la pièce de tissu reliant les jambes de pantalon (pont ou fond de culotte) et parfois les langes
Breuler
(v)Lorrainbrûler : "breules-y la bodotte et t'diras enco qu' c'est me !" les contes de Fraimbois
Brézayer
(v)Lorrainfaire du mauvais travail ; s'occuper à des travaux inutiles
Bricolou
(nm)Lorrainbricoleur en patois mais utilisé au 20e siècle avec un sens très péjoratif, voire méprisant, pour désigner quelqu'un qui travaille peu et mal
Bringue
(nf)LorrainUne grande bringue : péjoratif pour désigner une personne de grande taille pas très bien habillée ou n'ayant pas de prestance
Brimbelle ou brimbèle
(nf)Lorrain myrtille. C'est assez rare pour être signalé, ce mot est commun à toute la Lorraine romande
Brisaque (adj)Lorrainqui brise tout ; qui casse tout ce qu'il prend dans les mains . Même sens en Brie
Brochon(nm)LorrainBroc ; pot à lait
Brochotte(nf)Lorrainpetite broche, petit axe ; figuré : le membre viril
Brocot(nm)LorrainEntrave, bûche accroché par une chaîne au cou d’une vache fougueuse dans le but de l’empêcher de sauter au dessus des clôtures ou pour l’empêcher de courir. Dans le Lunévillois, bracot et brocot sont des mots distincts qui n'ont pas le même sens
Broncher(v)Fr avec sens régionaltailler la vigne dans le Lunévillois ; tailler la vigne de très près en pays messin
Broussiner(v)LorrainBruiner ; usage encore fréquent en 2018
Broua ou brouan(nm)LorrainCrecelle. Veut probablement dire bruyant
Brûle
ça sent le brûle
(nm)Fr régonalodeur de brûlé
Buanderie(nm)Fr avec sens régional plus largeCe terme désigne aussi bien le local que la chaudière qu'il contient. Faire une buanderie de patates : faire cuire le cuveau de la chaudière rempli de pommes de terre, généralement pour alimenter les cochons
Cabèche(nf)Lorrainvariante régionale de caboche, tête
Câcate(nf)Lorrainnom générique des poules. Grenouille de bénitier ; femme qui bavarde ; péjoratif : religieuse catholique
Câgne(nf)Lorrainmauvais champ ou lopin, morceau de quelque chose à Haraucourt. Mauvais chien dans les Vosges et en Moselle. A probablement donné cagneux. Câgne peut aussi se dire kègne. Toutes ces variantes ont la même origine latine que chienne mais la Lorraine a gardé ici la prononciation du ch en k, comme en Italie
Câgneux(adj)Lorrainrugueux ; bosselé mal formé. Figuré : garnement, mauvais garçon
Câillon(nm)Lorraindésordre
Calandau (nm)Lorraingalopin. Vieux cheval en Franche-Comté
Calande ou calende ou calante(nf)Fr avec sens régional très différentAverse. On entendait parfois : "une calende de grêle"
calugeotte ou calugeatte ou calougeotte(nf)Lorraintoute petite maison, niche ; cabane; caisse ; confessional à Haraucourt (le Curé dans sa calugeatte...)
Cambouler
voir cuboler et chambouler
(v)LorrainChambouler, verser (pour un véhicule), renverser
On a probablement ici un exemple du "ch" latin prononcé "k", à moins que ce mot provienne de cuboler ?
Camille
(prénom)Frcité pour sa prononciation particulière, que ce soit au masculin ou au féminin, on disait Cami-le
Camp en réserve(nm)FrL'ancien régime forestier imposait parfois de mettre un quart de la forêt hors exploitation courante
Par abus de langage, "quart en réserve" est devenu "camp en réserve". Dans les Vosges, le toponyme Banbois voudrait dire la même chose (bois mis au ban)
Camp-volant(nm)Fr avec sens régionalL'exact opposé de sédentaire, dont l'habitat n'est pas fixé ; gens du voyage ; sans domicile fixe. Figuré : personne négligée, mal habillée, n'inspirant pas confiance
CanadienFr régionalappareil agricole : scarificateur ou extirpateur
CanadienneFr régionalsorte de veste-manteau peu perméable à l'eau et très chaud pour homme avec une épaisse couche de laine
CanceLorrain1 : nom propre ; 2 : faire semblant (patois de la Meuse); quasi, presque
Canon(nm)Fr désuetbail rural et par confusion, l'annuité ou fermage à payer chaque année à la St-Martin (11 novembre), ou plus rarement à la St-Georges (23 avril).
Caoutchoucs(nm)Fr avec sens régionalSorte de sabot très léger et très souple ou sur-chaussure en caoutchouc ou en matière plastique que les filles mettaient pour envelopper leurs souliers pour éviter de les salir ou de les mouiller
Caput(nm)Lorrain1: nom propre ; 2: chapeau
Carcan(nm)Fr avec sens régionalVaurien, gredin
Carotte sauvage(nf)Frpanais, grande ciguë des prés
Carre-en-coin ou quart-en-coin(expr)Fr"de Carre-en-coin", tourner un objet anguleux d'un angle maximum de 30 degrés ou déplacer un cubique en l'appuyant successivement sur un angle puis sur l'autre
Carrousel(nm)Fr désuetmanège de foire pour les enfants. Existe en Français avec la même définition mais jamais entendu hors de la Lorraine
Casuel(adj)FrMauvais emploi régional du Français "casuel" mais assez répandu : fragile, qui a tendance à casser
Causer à(expr)Frêtre en bons termes, le contraire "d'être mal". Causer à une fille (ou à un garçon) : être fiancé mais de façon "non-officielle"
Ceusses(pronom)Frpronom ceux ou féminin de ceux équivalent à celles. Ex, les ceusses qui veulent... : ceux ou celles qui veulent...
Chabionker(v)Lorrainterme viticole dont le sens donné ici est incomplet : tailler la vigne. Moisi, taché à Dompaire (Vosges). Se dit d'un linge piqué à Affracourt
Châhouée(nf)LorrainLe H expiré s'entend nettement, on écrit aussi "chawée" avec le W de Walertloo ! Grosse averse, trompe d'eau. Châblée en Brie. En Moselle, lavoir se dit chäweü. Du verbe patois châwer : laver, lessiver.
Chahoutrer ou chaoutrer hhaoutrer/hhawtrer en Moselle. Xawoultrer ou saulvoutrer ou xawoultrer en Austrasien(v)LorrainLittéralement : châtrer ; ebourgeonner ; pincer les feuilles inutiles de la vigne pour les supprime ; aussi couper le "hhawtron", l'extrémité de la tige. Dans le secteur de Gerbéviller, il s'agissait d'enlever les gourmands, les entrefeuilles de la vigne. Saulvoultrer en Austrasien
Chalin hhalîn en Moselle(nm)LorrainEn patois messin, pierraille, sous-sol pierreux, terre chaude et sèche ; sinon : sorte de grès friable affleurant sous la terre arable, partie normalement non labourée ; voir crassin
Châlôt(nm)Lorrainsoit le diminutif de Charles avec à peu près le même sens ridicule que Charlot aujourd'hui ; soit synonyme de niais, imbécile ; soit les deux à la fois. Nicolas Haillant l'écrit sans accent alors que dans le Lunévillois, les voyelles sont bien accentuées avec le â trainant
Chambouler(v)LorrainTomber de sa hauteur ; s'effondrer. Le Larousse indique que ce mot est d'origine Lorraine et effectivement, il est introuvable dans les dictionnaires d'ancien et de vieux Français !
Nicolas Haillant et Léon Zéliqzon donnent respectivement chambolè et chambouler : chanceler. Voir Cambouler et cuboler
Chanlate, chantnate ou chantnôte(nf)Lorraingouttière ou corps pendant de toiture ; figuré : morve pendante. Nicolas Haillant y voit le vieux Français "chanlatte" signifiant "latte sur chant" (sur le côté)
Chambre (la chambre)(nf)Fr régionalDans le Lunévillois, Pièce principale de la maison lorraine ; ailleurs, on l'appellait "le poêle"
Chambre à four(nf)Fr régionalFournil, pièce depuis laquelle on avait accès à la gueule du four. Elle servait à préparer la pâte et à entreposer le pain
Chantlatte ou chanlatte(nf)Lorrainmême sens que chânôtte, ci-dessous. Nicolas Haillant le rapproche de "champ latte", latte posée sur champ selon lui alors qu'il aurait dû écrire "chant latte", posée sur chant (comme chantournée)
Chânôtte ou chânatte(nf)Lorraingouttière en bordure de toit ou cor-pendant. Figuré : secrétions du nez . Viendrait de chênot ou cheneau:petit chêne coupée dans le sens de la longueur et creusé pour servir de gouttière. Est souvent confondu avec chanlatte dans le Lunévillois
Châouée(nf)Lorrainvoir châhouée
Chape ou chappe (nf)Fr régionalcage à poussins. Voir cheffe
Chapouiller (se)(v pr)Lorrainse quereller, se disputer ; taquiner
Charbonnette(nf)Lorrainbois pour le charbonnier ; bois de petite section, plutôt du charme, destiné à faire du charbon de bois
Charguigner(v)Lorraincouper maladroitement ou avec un mauvais instrument ; déchirer plutôt que couper. Chagrener à Dompaire (Vosges)
Charmine (nf)Lorraincharme, l'arbre; ne pas confondre avec charmille qui n'a pas le même sens
Charpagne(nf)LorrainChairpaigne en austrasien. corbeille ou panier. Sorte de panier en Franche-Comté. Sobriquet : les chairpaignes de Bettegney-Saint-Brice Vosges
Charpagnatte(nf)LorrainPetite charpagne. Un mauvais usage généralisé de ce mot désigne le marchand ou fabriquant de paniers de manière Péjorative (voir camp-volant). Le fabricant de paniers était le chèrpegni en patois ou vannier en Français. Figuré : personne mal habillée, négligée
Sobriquet : Les charpagnattes de Frolois (54) (voir aussi Xeuilley
Charpie(nf)Fr régionalsens beaucoup plus large qu'en Français. Brisure. "Faire de la charpie" : casser, briser quelque chose "en 1000 morceaux" ; faire beaucoup de déchets en épluchant ou en écossant
Chârotte(nf)Lorraincharette
Châssatte(nf)Lorrain1 : nom propre (sans accent) ; 2 : littéralement, petite chausse, chaussette ; 3 : bas de laine dans le sens de bourse
expression patoise : fâre des chausses ai zut geaufaire des chaussettes pour à son coq (s'occuper à des futilités)
Chasse (nf)Fr régionalCoin forestier utilisé exclusivement en conditions difficiles comme l'abattage ou le fendage de buches difficiles. La partie métallique est creuse pour y enfiler un morceau de bois sur lequel on frappe. Le coup de masse est partiellement amorti ce qui évite l'effet de rebond
Chasserau ou chassereau ou chass'rau
chessera à Saxon-sion
(nm)LorrainChasserot en vieux Français. Selon P. Fève, le patois de Corcieux, il s'agit de l'épervier. C'est le milan à Saxon-sion. Pour d'autres, il s'agit du faucon crecerelle, reconnaissable par son vol stationnaire. Pour d'autres encore, c'est le nom générique des oiseaux de proie. On dit aussi que c'est le coucou (Essey-la-Côte). Chasserot en vieux Français
Châtrou (nm)Lorraincouteau utilisé pour castrer (châtrer) ; couteau de poche. A l'origine, c'était la personne qui castrait les animaux d'élevage
Chaucher ou jaucher(v)Lorrain tasser ; piétiner. Fouler le raisin. Probablement du vieux français caucher et du latin calcare = fouler aux pieds
En patois messin, le pressoir s'appelait le chaucu, mot provenant probablement de chaucher (chacqueu en austrasien)
Chaurée ou chôrée(nf)Lorrainsuée. Bouffée de chaleur. A la ménopause, les femmes ont souvent des chaurées
Chauvau ou chêvò(nf)Lorraingrenier de ferme situé au dessus de la grange et surélevé pour laisser entrer les chariots chargés.  Ancienne mesure de capacité en Franche-Comté
Châwatte(nf)Lorrainla chouette. Sobriquet : les chawattes d'Hoéville et de Saizerais
Châwée, chawée, chaouée, chahouée(nf)Lorrainvoir châhouée
Cheffe ou chaffe ou chappe (nf)(nf)LorrainA l'origine, panier de marchand de volailles. On nommait ainsi la "chappe", cage en osier ou en grillage métallique sous laquelle on enfermait la poule couveuse et ses petits ; sorte de poussinière légère
Chèmé (hhèmé) : phonétiquement : ϰèmé(nm)Lorrain( le son patois écrit "ch" ou "hh" n'existe pas en Français. Il correspond au J Espagnol ou au chi Grec). Pièce n°18 sur le schéma dans les anciens chariots intermédiaire entre le "corps d'essieu" avant et le plateau. Il supporte les ranchets avant, les ridelles et le plateau.
Chemin de St-Jacques
faire un chemin de Saint-Jacques
(locution)Fr régionalfaire des allées-et-venues
chemise américaine(nf)Fr régionalsorte de maillot en laine fine que l'on mettait aux jeunes enfants en hiver ; un T-short avant l'heure
Chenevière(nf)LorrainA l'origine, c'est un champ où l'on cultive le chanvre ; au 20e siècle, le mot était utilisé pour désigner un verger familial (non professionnel) ou un jardin non attenant à la maison
Chère-soeur(nf)Fr régionalBonne-soeur, religieuse catholique
Cheulard(nm)Lorrainivrogne. Voir cheuler
cheuler(v)Lorrainboire avidement ; s’enivrer
Chie-au-lit ou chie-au-nid(nm)Fr régionaldernier né d'une fratrie; enfant pas encore propre
Chigner(v)Frpleurnicher. Le verbe existe en Français mais son usage est moins fréquent
Chique (nf)Fr régionalbille (jouer aux chiques) ; boulette. Surnom donné à ceux qui mâchent du tabac (voir chiquer)
Chique avoir la chique(expr)Fr régionbalavoir un abcès dentaire qui fait une bosse sur la joue
Chiquer (v)LorrainMastiquer du tabac ; cette pratique existait encore au milieu du 20e siècle
Chlägue(nf)Lorrainforte gifle, fessée, correction. Voir torgnole
Chlinguer (v)LorrainSentir très fort, puer
Chmaquer ou chmeker ou Chmiker ou smiquer(v)Lorrainrenifler, flairer comme le fait un chien pour trouver une piste. Signifie parfois sentir mauvais
Chnobottes(nf)Lorrainbottes de neige ou bottines ; Mot récent qui proviendrait de l’Américain snow-boot. Une origine Allemande n'est cependant pas impossible
Chocotte ou chacatte (nf)Lorrainortie. Figuré : «avoir les chocottes» : avoir peur
Cholotte, hholotte dans les Vosges, hhâlate en Moselle(nf)Lorrainéchelette, surtout de chariot
sobriquet : les chiets h'olle de Chaffévillers : les chariots à échelles de Xaffévillers
Chon(nm)Lorrainlardon; lardons grillés et chauds mélangés à la salade de pissenlits que l'on appelle "la meurotte chaude". En Moselle, c'était aussi une dosse ; près de Remiremont, c'était la deuxième planche sciée dans une grume. A Escles (Vosges), c'était un chou. A Saxon-Sion, un résidu du saindoux utilisé pour la fabrication du boudin
La Lorraine ayant aussi son argot, chon pouvait désigner un enfant ou une personne de petite taille, comme lardon en Français... Et parfois exactement l'inverse par dérision
Chopine(v)Fr régionalEn Lorraine, chopine voulait surtout dire bouteille de boisson alcoolisée ; accessoire inséparable de l'alcoolique
Chopiner(v)Lorrainboire, sous-entendu boire beaucoup d'alcool ; être alcoolique ; synonyme de cheuler
Chorotte (nf)Lorraincharette
Chtarer(v)Lorrain ?dérober, voler. Il y a un doute sur l'origine de ce mot qui ne figure dans aucun dictionnaire, patois ou argotique.
Citoyen(nm)Fr régionnal terme de mépris : le citoyen là(*), ce vaurien, ce lascard ; (voir apôtre et paroissien).
(*)Voir Teugner pour l'usage lorrain de l'adverbe enclitique
Civate(nf)Lorrain cive
Clameser(v)Lorrainmourir (argotique) ; crapsè en patois de Metz
Clarteux(adj)Fr régionalclair, lumineux ; se dit d'une pièce naturellement bien éclairée. Le mot est utilisé dans d'autres régions francophones. Kièrtou en ancien patois de Moselle
Clenche (parfois écrit clanche mais c'est une erreur)(nf)ancien FrPoignée de porte ou de fenêtre (idem au Quebec). En ancien Français, c'était une pièce de serrure pour enclencher ou déclencher.
Clencher (v)LorrainManoeuvrer la clenche
Cliche(nf)LorrainLoquet ; synonyme de clenche
C'min (K'min)(nm)LorrainCumin. Sobriquet : les chieurs de cumin de Sarreguemines
Coche(nf)LorrainFemelle du cochon, plutôt une jeune truie ; truie castrée en Gaume
Cochette(nf)Lorrainjeune truie, petite coche
Cocotte (nf)LorrainPomme ou cône de pin, fruit des résineux
Coffiotte(nf)Lorrainpelure ; coquille de fruit à coque (voir ecoffer). Craffe dans la Meuse, comme la porte de Nancy
Collés ils sont collés (expr)Fr régionalse dit des chiens qui restent accouplés après le coït
Comme i faut(expr)Fr régionalComme il faut : convenable, à propos, adéquat. Ex parle comme i faut : parle correctement, sous-entendu en "bon Français"
Communaux(nmp)Fr régionalterrains communaux, voir paquis
Comparsonier ou comparsenier ou compersenier ou comparsonnier(nm)Lorrain"compèrsogneu" en patois, compagnon, camarade, ou héritier copartageant. Ancien terme juridique probablement d'origine austrasienne qui, chez certains notaires lorrains, désignait un cohéritier. On le trouve dans des actes notariés jusqu'au début du 20e siècle
Comprenote ou comprenüre(nf)Lorrainplutôt argotique ; capacité à comprendre ; intelligence. Expr : tu as la comprenote difficilote. Tu es lent à comprendre
Corban
janviron à Saxon-Sion ; jambron à Essey-la-Côte
(nm)Lorrainais de bois, souvent rond, légèrement ceintré muni de crans aux extrémités qui servait à pendre par les pattes arrières le cochon saigné pour que le sang finisse de s'égoutter
Ce mot présent dans les anciens dictionnaires de Français viendrait de l'Hébreu et signifierait sacrifice
Corbander(v)LorrainAttacher solidement dans le sens arnacher ; mettre des cordages ou des bandages
Corbé(nm)Lorrain1: nom propre ; 3: corbeau
Cordée
rarement entendu
(nf)Fr régionalmesure de bois de chauffage équivalent à environ 3 stères
Core ou corre la core(nf)Lorrainlieu-dit très fréquent. Coudrier, noisetier en patois se dit core et est féminin
Coriate ou coriote(nf)Lorrainlacet, cordelette ou petite courroie
Corne(nf)Fr régionalklaxon de voiture
Corne de chèvre(nf)Fr régionalCornouillet
Corner(v)LorrainKlaxonner. Argotique : corner dans la bouteille, boire exagérement (lever le coude comme le sonneur de corne)
Corps de fourneau(nm)Fr régionaltuyau de poële
Cosson(nm)Lorrain1 : Nom propre ; 2 : marchand d'œufs et de volailles
cottes(nfp)Fr régionalRobe traditionnelle assez longue pour couvrir les chevilles. Les robes plus courtes s'appelaient des rôbates (voir ce mot). L'utilisation de ces mots au 20e siècle était péjorative
Coualer (se coualer)(v)Lorrainse mettre à l'abri comme une caille (une couale ou cwale), se réfugier, se tapir, se blottir comme un enfant contre sa mère
Couârier ou couarier ou coirier(v)Lorrainparticiper à un couaroil/couarail ; bavarder longuement ; perdre son temps à bavarder
Couârail ou couâroil ou coiroil ou couâraye(nm)Lorrain(prononcez couârôille ou couâraille avec l'accent trainant sur le premier a). Bavardage dans la rue. Depuis le 20e siècle, le mot n'est plus utilisé que pour désigner des babillages, de longs bavardages, une assemblée de personnes qui bavardent, quelque soit la saison ou le lieu
Couloir (nm)FrA remplacé le patois couleuye. Gros entonnoir ou passoire pour filtrer et faire couler le lait dans un bidon immédiatement après la traite. "Coler" signifiait couler et passer au tamis
sobriquet : les couleuyes de Mont-le-Vignoble
Cougïe, cougie, coujie(nf)Lorrainfouet du cocher. Ascourgie en vieux Français. Conte de Fraimbois : la cougie
Coulais(nm)LorrainNom propre : l'une des nombreuses variantes lorraines de Nicolas
Coup-de-cul (nm)Frs'est substitué au patois "côp d'cul" ; côte courte à forte déclivité, raidillon ; voir gremm'to
Couranteavoir la courante (nf)Fr régional avoir la diarrhée
Courante(nf)Fr régionalPierre ronde et mobile des anciens moulins. Elle se déplace sur la "dormante"
Courir-après(expr)Fr régionalCourir-après une jeune fille : tenter de la courtiser, montrer de l'intérêt à son égard, la "draguer". L'expression sous-entend que la jeune-fille n'a pas répondu aux avances, ni positivement, ni négativement
Coure-après-la-bique(Expr)Fr régionalcours toujours, tu n'as aucune chance d'attraper ce que tu convoites
Cou-rouge-que-ti (onom)Lorrain sorte d'onomatopé enfantine signifiant approximativement et impérativement"plus rouge que toi" répétée de génération en génération pour faire crier les dindons qui, dans la logique enfantine, n'admettent pas que l'on soit plus rouge que leur crête ! En réalité, il suffit de parler fort en leur présence pour provoquer leur glougloutement
Courseur(nm)Fr régionalArgotique. Coureur dans une épreuve sportive
Cousin de Pentecôte (nm)Fr régionalMembre de famille éloigné qui rend visite une fois l'an. Péjoratif, synonyme de "pique-assiette" ; utilisé quand une personne est suspectée de venir spécialement un jour chômé pour ne pas participer aux travaux, pour ne pas aider !
Couvée(nf)Fr régionalexpression citée parce qu'entendue seulement en Lorraine : une couvée de C.R.S : des "poulets" au sens argotique évidemment !
Couveux(adj)Lorrainœuf pourri (partiellement couvé) ; sol creux, par opposition à un sol rappuyé
Couv’te (couhhe-te) ou couje-teLorraininterjection qui signifie tais-toi. En patois de Metz, il existe le verbe coujier, taire. A lunéville, c'est cohhi forme de l'infinitif
Covrosse, covrasse Lorraincouveuse  ; poule couvant des oeufs ou ayant des poussins ; mère-poule. Figuré : mégère ; méchante femme !
Craâ (nm)Lorraincorbeau ou corneille ou choucat. Surnom des habitants de nombreux villages. Dicton : les crâs d' Lagarde auront bientôt sa peau : il n'en a plus pour longtemps à vivre
Craâche (nf)Lorraindu patois crähhe, trognon, principalement de choux ; reste de végétaux divers
Crâiller ou crôiller(v)Lorrainécarquiller ; être ébahi. Dicton : Y croye des oeuyes comme lo St-Joseph di moteiye de L'mainville : il a les yeux écarquillés comme la statue de St-Joseph dans l'église de Lemainville
Craâffier(v)Lorrainscarifier ; travailler superficiellement le sol. Figuré : mal travailler le sol
Craffouiller(v)Lorraintrifouiller
Craâpi(adj)Lorrainfruit desséché ; visage ridé. En austrasien, craitir signifie sÀcher sur pied.
Crasse de houille(nf)Frcitée pour mémoire. Sous-produit ou imbrûlé de la houille utilisée dans les foyers de haut-fourneaux. Elle était épandue en lieu et place du sel de déneigement. La crasse ne provoquait pas la fonte mais elle réduisait fortement l'effet de glissade sur la neige tassée
Crassin(nm)Lorrainsable en patois vosgien, sorte de grès très friable sous la couche de terre arable. voir chalin
crayon de papier(nm)Fr régionalCrayon de bois ; Les anciens lorrains ne voient pas de pléonasme. Les écoliers avaient un crayon de papier et un crayon d'ardoise qu'il fallait bien distinguer entre eux !
En lorrain-roman, le pléonasme n'existe pas. Quand un mot a plusieurs sens, on précise toujours, même si le contexte suffirait à faire comprendre de quoi on parle :
On disait aussi bien mon frère s'est foulé la cheville de pied. Cette construction ridicule en français était tout à fait normale en dialecte lorrain
Cresson(nm)Fr régionalDe la même façon que l'on dit Remiet non Rémi, on disait cresson et non crésson
Crever(v)Fr régionalCela surprend au 21e siècle mais à la campagne au 20e siècle, on ne disait jamais mourir pour un animal ou un végétal. On disait toujours crever sans que ce soit vulgaire ; au contraire, utiliser mourir pour un animal semblait inconvenant. Une personne très attachée à son animal de compagnie pouvait dire mon chien est crevé !
On disait aussi : le feu est crevé : le feu est éteint
Croleuse (nm)Lorrainmauvaise source ;résurgence périodique d’eau. Croler voulait dire trembler
Cuboler
(v)Lorrainrenverser ; retourner un véhicule ; synonyme de  «cul par dessus tête». Cubeller en Savoie
Cul-blanc(v)FrNature : façon plaisante de désigner les chevreuils
Cul-d'chien (nm)Fr régionalNèfle ; désigne aussi bien l'arbre que le fruit. Nép en patois messin.
Cul-d'pape (nm)Fr régionaléchinocactus, cactus en boule
Cugnot(nm)Lorrain1 : nom propre ; 2 : coin à fendre ; angle d'une maison : parcelle triangulaire
Cuisant, avoir le cuisant(nm)Fr régionalavoir des aigreurs d'estomac
Cuisse (nf)Fr régionalCité pour ce sens forestier : partie d'une grosse branche d'arbre, au départ de la grume. Cuisse en Vosgien se disait kihhe
cuit-dur
oeuf cuit-dur
(expr)Fr régionalOeuf dur
Daille-daille (expr)Lorraindare-dare ; vite ; rapidement.
Damâs;(nm)LorrainPrune de couleur violette et de forme ronde, très sucrée et sans l'amertume de la quetshe qui elle, est ovalisée. Une légende veut que le Damâs ait été importé de Syrie lors des croisadesd'où son nom.
Daâner ou dâner faire daâner(v)Lorrain(un daâne en patois est un état de grande fatigue). Faire daâner se dit d'un enfant turbulent, capricieux, qui n'obéit pas, il fait daâner sa mère , il lui donne beaucoup de mal
Danin(nm)Lorrain1: nom propre. 2: dânin signifie damné (Ville-sur-Illon, Vosges)
Dans l' temps(locution)Fr régionalAutrefois ; il y a longtemps
Danoise(v)Fr régionalpuit de lumière ; voir hollandaise
Danse de Saint-Guy (nf)Fr régionalAvoir la... Remuer sans cesse, ne pas tenir en place. Se dit d'un enfant turbulent
De(préfixe)LorrainEn Français, ce préfixe signifie souvent annuler, supprimer : mettre ; defaire... Ce préfixe a parfois le même sens en patois mais le plus souvent, il ne change rien.trisser et trisser ont rigoureusement le même sens ainsi que frâler et frâler et bien d'autres encore. Voir aussi le préfixe re
Débiscaillé(adj)Lorraindébraillé ou patraque. Qui a le visage défait. Se disait aussi biscaillè en patois de Metz
Débringuer(v)Lorraindémolir, extirper, casser. Même sens à Oléron et à Montargis. Ancien Français bringue: morceau.
Décacher(nf)Lorraindébâcher, découvrir dans le sens enlever une couverture
décanier ou décaniller(v)Lorrain et lyonnaisSe prononce décaniher. se sauver ; faire décanier : provoquer le départ, expulser
Viendrait de canilles, les jambes, jouer des jambes (N du Puitspelu)
De car en coin
voir de Quart en coin
(Expr)Lorrainsignifie diagonalement, coin d'une pièce placé perpendiculairement sur une autre
Déclichette
avoir la ...
(nf)Lorraindiarrhée
Décrever (adj)Lorrainfendu, éclaté pour un fruit, principalement la mirabelle
Défense(nf)Fr régional Lorsque les territoires agricoles étaient trop morcelés, certaines parcelles étaient inaccessibles sans passer sur celle d'un voisin. Cependant L'usage voulait qu'un agriculteur ayant mis en place une jeune culture fragile comme la luzerne par exemple, ait la possibilité d'interdire temporairement le passage sur cette parcelle. Il matérialisait cet interdit en plantant quelques branches d'arbustes. Ces branches s'appelaient alors des défenses
défoncer(v)Fr régionalAgriculture : action qui consiste à déplacer la terre arable pour epierrer la sous-couche et remettre ensuite la "bonne terre" à sa place.
dégoiser(v)LorrainSens Lorrain assez différent du Français : dire du mal de quelqu'un, médire
Déguiner(v)Lorrain A Celles-sur-Plaine en 2018, Se dit à propos d'un cortège de mariage que l'on observe, sans en faire partie. Dans la vallée de la Bruche, déguiner veut dire regarder à droite et à gauche pour surveiller, observer. En Moselle, déguinner signifie plaisanter
Décrevé(adj)Lorrain Lézardé ; fruit fendu, abîmé par la pluie. S'emploie quelque fois pour parler de tavelure. En patois de Saxon-Sion, décrever signifie découvrir ou deshabiller
Déhoché(adj)Lorrainqui a été hoché (secoué), déboîté, désarticulé
Déhotter(v)LorrainDémarrer, s'en aller ; contraire d'ahotter. Même sens en Suisse Romande
Déjeuner(v)FrPetit-déjeuner, premier repas plus ou moins copieux
En Lorraine comme en ancien Français, on déjeunait le matin, puis on dînait à midi et on soupait le soir
Particularisme venant sans doute du patois, on utilisait l'auxiliaire être pour les 3 repas : t'es soupé au lieu de tu as soupé
Délivrance(nf)Fr régionnalPlacenta, généralement des animaux
Demange(nm)Lorrainvariante lorraine du prénom Dominique. Dans certains actes paroissiaux lorrains du 17e siècle, on voit une personne prénomée altérnativement Demange puis Dominique dans le même acte
déméfier(v)Lorrainméfier
Dépaissir
(v)LorrainInverse d'épaissir. Démarier, supprimer les plantes en surnombre ; éclaircir un semis
Dépiauter ou dépilloter(v)LorrainDécortiquer ; dépiauter une carcasse de viande : la couper en petits morceaux ; Défaire, démonter
Déqueugner(v)LorrainLe contraire d'enqueugner ; nettoyer, débarrasser.
Dérayer dérai-yer(v)Lorrainsens légèrement différent d'enrayer, concerne plutôt la récolte : enlever les premiers rayons ou raies : commencer le travail dans une parcelle pour la préparer. Exemple : enlever les premiers rangs de betteraves ou de maïs pour permettre le passage du chantier de récolte
En Austrasien, desrayer signifie arracher
Déripper ou ripper (v)Lorrainglisser; dérapper. Déruper en Suisse Romande. A rapprocher de l'anglais ripper ?
Il s'agit d'une curiosité du patois consistant à ajouter le préfixe "" à un verbe sans que cela change réellement son sens
Désaisonner (v)Lorrainrompre l'assolement traditionnel pour une plante (saison est ici synonyme de sole, fraction d'assolement); provoquer la fécondation d'une mammifère en dehors de sa période naturelle
Déssortir(v)Lorrainvenir de. Interrogation : D'où c'que t'déssors ? = D'où viens-tu ?
Il s'agit d'une curiosité du patois consistant à ajouter le préfixe "" à un verbe, patois ou Français, sans que cela change réellement son sens
Détriper (v)LorrainÉtriper, démantibuler
Détrisser (voir trisser)(v)Lorrain éclabousser.
Il s'agit d'une curiosité du patois consistant à ajouter le préfixe "" à un verbe sans que cela change réellement son sens même si ici, détrisser n'était utilisé que dans le sens éclabousser alors que trisser a un sens plus large
Deuil ou deuille(v)Lorrainfontaine dans le toulois ; source ou "trou d'eau" ailleurs en Loraine
rue de la Deuille à Gerbéviller ; avedeuil (trou d'eau), lieu-dit à Seranville. Deuille à Haillainville : lieu du captage pour l'adduction d'eau
Devenir de(v)Fr régional venir ou arriver de quelque part exemple : "d'où c' que t'deviens ?" : d'où viens-tu ?
Dévers ou revers(nm)Lorrain terrain dont la pente est perpendiculaire à sa plus grande longueur
Dia d’avant (interjection)Lorrain ordre du conducteur donné aux chevaux pour tourner à gauche (voir hue to-près)
Dîner(v)FrRepas de milieu de journée
En Lorraine comme en ancien Français, on déjeunait le matin, puis on dînait à midi et on soupait le soir
Particularisme venant sans doute du patois, on utilisait l'auxiliaire être pour les 3 repas : t'es soupé au lieu de tu as soupé. Expr : tu iras dîner avec les chevaux de bois : tu n'auras pas à manger. Le cheval de bois était un grand chevalet pour confectionner les fagots
Dinguer(v)Fr régionalsens différent du Français et toujours utilisé comme verbe subordonné. Envoyer dinguer : jeter brutalement dans un moment d'énervement ; jeter au loin avec violence et souvent avec hargne ; jeter contre quelque chose de dur
Dites, ditesFr régionalverbes placés en début de phrase pour attirer l'attention ou pour susciter une réponse ; équivalent à "dites-moi mon brave..." Que l'on trouve dans la littérature
D'la s'cousse(la)Fr régionallocution adverbiale issue de "de la secousse" ayant pour équivalent en français populaire "du coup" ou en littérature ""conséquemment".
Exemple : je me suis cassé la jambe ; d'la s'cousse, je suis plâtré
Dommages
allez aux dommages
(nmp)Fr régionalDommage signifiait dégats en austrasien. Aller aux dommages, aller faire des dégâts. Se disait surtout en période de veine-pature, lorsqu'une vache quittait le troupeau pour aller manger des betteraves ou tout autre récolte interdite à la veine-pature
Dondon(nf)argot régional Dondon est un terme familier qui a en Lorraine un sens plus large qu'en Français. Une dondon est une femme indolente, qui se laisse aller. Contrairement au Français, elle n'est pas systématiquement obèse
En Austrasien (vieille langue lorraine très proche du vieux Français), une dondonne était une donzelle, "une coureuse", "une fille de rien".
Jeu de mots éculé avec les toponymes se terminant par "sur Madon" : à Bainville-sur-Madon dont...
Dôssaâ(nm)Lorrainle milieu d'un champ relevé en "dos d'âne" pour favoriser l'écoulement des eaux. Voir adôs
Dragée(nm)Fr régionalcité pour son genre masculin
Drapeaux(nmp)Fr régionalToujours pluriel ; langes, linge pour bébé
Dru(adj)Fr régionalSignifiat gras, dodu en austrasien. nettement plus utilisé qu'en Français et dans un sens plus large : un temps dru ; un ciel avec beaucoup de nuages, couvert, menaçant ; pleuvoir dru, forte pluie. Pouvait avoir un sens très différent en Moselle : tendre, mou, veule. Le sobriquet "boit dru" était attribué à quelqu'un qui buvait beaucoup
Éco vo(loc adv)Lorrain Littéralement : encore vous, formule de politesse qui signifie "à vous aussi" ; formule pour répondre à une politesse : --Bonne journée Charles ; --éco vô sous-ententendu bonne journée à vous aussi
Eclair(nf)Fr régionalcité pour son genre parfois féminin : il va faire de l'orage, j'ai vu une éclair
Ecoffer ou eccoffier(v)LorrainEcosser (enlever les coffiottes)
Écouter(v)Fr régionalObéir : les gosses-là n'écoutent rien ! (ils n'obéissent pas)
Egailloir (nm)LorrainVoir guéoir
Eguéoir (nm)Lorrain Voir guéoir
Embistrouillé (adj)LorrainEmbêté, ennuyé, emmêlé. Voir bistrouille
Embêche, embeche ou ambeche(nf)Lorrainnom générique pour les contenants ; conteneurs
Emmarer(v)LorrainEmbourber, enliser (voir ahoter)
Empaouté(adj)Lorraintrès mal habillé, qui ressemble à un épouvantail ; déguisé
Empaucher (v)Lorrainavoir de la terre qui colle aux pieds, aux roues (voir pauchat)
Encan ou lincan(nm)Lorrainvendre à l’encan, vendre aux enchères : Lincan : vente aux enchères
Enco(adv)Lorrain Encore
Endêvé ou endevé ou endévé(adj)Lorrain Endiablé. Faire endêver quelqu'un : le rendre chèvre. voir enrager
En haut du fourneau(expr)Fr régionalse tenir en haut du fourneau, se tenir contre le poële pour se réchauffer
Enjarter ou anjarter(v)LorrainEmpêtrer, se prendre les pieds ; avoir les jambes engourdies ; fatigué d'être assis ; se dit d'un animal dont les pattes sont entravées
En nâge(expr)Fr régionalêtre en nage : transpirer à grosses gouttes
Ennuité (en-nuité)(adj)Lorrains'ennuiter, se faire surprendre par la nuit, l'obscurité ; prendre du retard qui oblige à continuer une tâche au delà de la lumière du jour. S'attarder malgré la tombée de la nuit. Annuité dans le Berry
Enqueugné(adj)Lorrainencombré, en désordre. Etre enqueugné: être débordé de travail. Voir déqueugner
Enquiller(v)Lorrainentrer en collision. Voir renquiller qui est synonyme
Enragé(adj)Fr régionalpassioné addict ; turbulent. Dicton : l'est enragé comme le bouc d'Azelot
Enrager faire enrager(v)Fr régionalEmbêter, énerver volontairement quelqu'un, provoquer l'agressivité d'un animal domestique. voir endevé
Enrayer(v)LorrainOuvrir la première raie de charrue ; ammorcer, commencer un travail. Voir dérayer
Entendre sourd(v)Fr régionalêtre malentendant. On disait parfois "entendre dur"
Enterrement(nf)Fr régionalcité pour son genre féminin : "cette journée est triste comme une enterrement" (région de Rambervillers), il semble que le genre féminin venant de la forme patoise d'enterrement n'aie pas été une généralité. L. Zéliqzon dit que le mot est des deux genres en patois
Entier (nm)(nm)FrEtalon, cheval qui n'a pas subi la castration
se disait aussi muni (qui était resté muni des ses attributs)
Epatant(nm)fr régionalDu patois epèteû ; fruit ou capitule de la bardane qui était recherché par les enfants pour les accrocher aux vêtements en guise de farce.
Estomacs(nmp)Fr régionalcité pour la façon pudibonde de désigner la poitrine féminine. Seins se disait titâs en patois mais était rarement employé car jugé vulgaire. L. Zéliqzon cite l'expression fluxion d'estomac qu'il traduit par fluxion de poitrine
Ételle(nf)Fr dialectaltrès gros copeau ou éclat de bois ; morceau de bois enlevé par la hache ou la tronçonneuse lors de l’abattage. Même sens en Franche-Comté (sans équivalent en Français, sauf à le rapprocher d’éteule et surtout d'attelle (chirurgie).
Etelle existait dans les ordonnances forestières avant le Révolution ainsi que dans un grand nombre de langues d'oïl. Il est curieux que le Français moderne l'aie oublié ? On le trouve aussi en Languedoc sous la forme "estêlo", en Catalan : "astella", en Espagnol : astilla et en Portugais : "astilha"
Etroubles(nfp)Lorrainéteules ; chaumes ; champ moissonné Même sens dans le Genevois, en Forez et Berry. Du latin stipula
Euille ou aille(interjection)lorrain« euille don » : avance donc ! dans certains patois, aille signifie marche ! (l'ordre de marcher). Le patronyme Haillant a très probablement pour origine le participe présent du verbe lorrain Haille ou hailler
Evaltonné(adj)Lorrainécervelé ; éxalté ; Etourdi, ahuri. Existe également en Picard (Ch'ti)
Évangiles(nfp)Frcité pour son féminin pluriel : les saintes Évangiles
Évangile des ivrognes (nf)Fr Jusqu'en 1914, il y avait souvent dans les banquets un bout-en-train qui parodiait un chant de messe en commençant par des vers invraisemblables et en continuant avec une liste de sobriquets de villages. On connait en particulier l'Évangile des ivrognes d'Imling et celui d'Attilloncourt
Faïon ou faillon (nm)lorrain1 : nom propre ; 2 : frère
Faire jeune (expr)Fr régionalmettre bas pour un animal ; vulgaire : accoucher pour une femme
Faire risette (expr)Fr régionalRire ou sourire. Concerne exclusivement les bébés chez qui on provoque le sourire (en faisant des "atilles"). Risaée en patois Normand
Fait-à-fait(expr)Fr régionalau fur et à mesure
Fait-et-dit(loc)Fr régional effectivement. prononcé en faisant la liaison : fait-et dit
Faner(v)Fr régionalsens beaucoup plus large qu'en Français : exécuter tous les travaux de la fenaison dans les champs. Sans doute parce que fenaison se disait fenâ en patois, phonétiquement proche de faner
En Austrasien, le mois de Juillet s'appelle fenaul
Farme(nf)lorrainferme au sens agricole. cité pour sa proximité de l'Anglais farm
Farot(adj)lorrainFaraud ; nom fréquent de chien. On est habitué aux A et O trainants et accentués ; ici c'est l'inverse. "au" est remplacé par "o" court sans accent. sobriquet :les farots d'Haraucourt (M&M)
Fauchée(nf)Fr régionalsurface fauchée lors d'une journée de fenaison. Voir attelée
Fauciller (v)Fr régionalCouper à l'aide d'une faucille ; synonyme de moissonner
Fendre(v)Fr régional Agriculture, voir l'inverse, rendosser ; dans le cadre d'un labour en planche, on commence une parcelle par les bords et l'on termine au milieu par un double sillon non refermé appelé "fendu"
Fendu(nm)Fr régionalvoir fendre puis rendosser
Fergougner ou fergugner ou fergueugner ou feurguénier(v)lorrainInitialement, signifiait tisonner le feu mais plus souvent utilisé pour dire remuer un tas de végétaux ou un tas de braises à l'aide d'une fourche ou d'un bâton ; rechercher quelque chose dans un fouillis ; rechercher maladroitement, sans méthode ou en créant du désordre;
Feugner
(v)lorrainfouiller la terre, rechercher. Le sanglier "feugne" le sous-bois avec son groin. Il retourne le sol à la recherche de nourriture. Feuner dans le Jura
Feugnot (nm)lorrainpartie de terrain retourné par un sanglier. Figuré: terre mal labourée
Feunetré(adj)lorrainCreux, visage ridé et vieilli. On entend aussi une peau feutrée, gauffrée. En Moselle, le cheunetré était une sorte de gaufre
Feute(adj)lorrainAntonyme de hhété ; (version moderne de l'adjectif patois feuhhe). Se dit d'une terre argileuse mal ressuyée et collante, qui ne se laisse pas travailler. Qualifie également un aliment fade ou peu digeste ou désagréable au goût
Fève(nf)Fr régional Nom générique qui comprend les fèves et les haricots. On utilisait rarement le mot haricot
Fi (nm)lorrainfils. «mon fi » façon familière et paternelle de s’adresser à un enfant, pas nécessairement le sien
Fiâche(adj)lorrainflasque, ramolli, en début de décomposition (betterave ou carotte)
Fiauve(nf)lorrainConte, fable, baliverne. Du latin fabula. Dans la région d'Athienville et d'Haraucourt, se prononçait fiauhoue, le V était remplacé par "hou"
Fier (nourriture fière)(adj)Fr régionalfrancisation par quasi-homophonie du patois fieuhh ou fîhh qui signifie fiel, aigre, acide, amer.Il s'employe surtout à propos des fruits pas encore mûrs qui, au delà de leur acidité, provoque une sensation désagréable dans la machoire suivi par une grimace de dégoût. Selon Nicolas Haillant, il semble que le sens lorrain soit le sens originel du Français "fier"
Filer vache qui file (v)Fr régionalvache qui émet un filet de lubrifiant naturel par la vulve pendant ses chaleurs
Fin(nf)Fr régionalSuperlatif, "plus que..." : fin fou : complètement fou ; fin saoul ivre-mort ; à propos d'un plat : fin bon, excellent
Fin (pas spécialement lorrain). Vient probablement de "finage"(nf)FrSous l'ancien régime, l'assolement était imposé. Telle année, telle partie du territoire devait être en blé, telle autre en avoine Etc. Ces portions de territoire s'appelaient des saisons ou des fins (parties de finage), exemple, la saison des blé, la fin des haricots, d'où l'expression
Finesse(nf)Fr régionalla fétuque, graminée adventice des céréales ou fourrage peu appétissant; désigne aussi les grandes graminées à tiges fines
Fion(nm)Fr régionalpique verbale, méchanceté, insulte. Envoyer des fions : avoir des paroles méchantes à l'adresse d'une personne
Flâche(nm)lorrainManquement, se disait lorsque le semeur ne croisait pas suffisamment ses passages ; le flâche désignait l'espace non semé entre deux passages
Fleurée feunèsse en Moselle(nf)Fr régionalensemble des graines, semences, qui tombent en manipulant du foin ou qui restent sur le plancher du grenier après avoir enlvé le foin.
Flo ou flot(nm)lorrain fiat en Moselle. Boucle d'un nœud de lacet ou boucle d'un ruban noué dans les cheveux. Se disait fiat à Landremont. Pourait venir du latin flos, fleur, ou de fluctus, flot, à cause du flottement de la boucle
Flèche(nf)Fr régionaltimon de chariot à chevaux (ou à boeufs). L'extrémité avant était munie d'un anneau permettant d'atteler d'autres animaux, devant ceux qui étaient de chaque côté de la flèche
Floquet(nm)Fr régionalGrappe de fruits ; extrémité de la branche d'un arbre fruitier, fruits compris. Floquet existait en ancien Français (N. Haillant). Vient probablement du latin floccus
Foinger(v)lorrainfumer
Foingère(nf)lorrainfumée au sens désagréable ou excessif : la foingère de ton cigare m'incommode !
Foire(nf)Fr régionaldiarrhée. Enfoiré vient de là : sali par ses propres excréments. Sobriquet : les foiroux de Remiremont voir schnell-catherine
Foireuse(nf)lorrainplante : mercuriale, herbe laxative qui provoque la foire (la diarrhée). Voir foire et schnell-catherine
Fongieux(adj)lorrainSynonyme de spongieux, excessivement humide pour un terrain
Fontaine(nf)Fr régionalSource
Fonteni(nm)lorrainPetite source (fontaine) ; endroit humide
Forin ou forain(nm)Fr régionalétranger à la communauté ; agriculteur exploitant sur un territoire et habitant une autre Commune ; personne exerçant une activité généralement sédentaire sur une autre Commune que celle où il réside.
Foraine(nf)Fr régional(jamais entendu dans le langage courant mais cité pour l'histoire régionale). Sous l'ancien régime, dans l'évêché de Metz, et surtout dans le bailliage de Vic, il existait une taxe appelée "la foraine" qui était une sorte d'octroi ou de droit de douane à payer pour faire entrer une marchandise dans une Paroisse (commune)
Voir le cahier de doléances de Buissoncourt. Retrouvez tous les cahiers du bailliage de Vic à partir d'ici
Fornotte(nf)lorrainlucarne ; petite fenêtre
Fouillâ ou Fouillard(nm)lorrainFouillard au singulier signifie feuillage (très peu usité). Au pluriel, il s'agit des fanes et surtout des feuilles de betteraves ou des tiges de pommes de terre
Fouiller(v)lorrainBêcher le jardin
Fourchette (nf)Fr régionalforficule. Voir pince-cul
Foute(v)lorrainpas exactement équivalent du verbe Français foutre. Signifie appliquer, mettre, et n'a pas le sens vulgaire du Français ; il est tout au plus familier
Foutre bas(locution)Fr régionalabattre un arbre. Voir Foute pour le sens lorrain
Fraiche
une vache fraiche
(adj)Fr régionalune vache qui vient de vêler, qui est en début de lactation
Frais(adj)Fr régionalAgronomie : humide ; un pré frais : un pré excessivement humide
Frâlée (nf)lorrainune lourde charge ; une récolte fruitière très abondante ; une charge écrasante au premier sens du terme
Frâler(v)lorrains’effondrer sous la charge ; se casser
Frangeon(nm)lorrainNuage en forme de sillon ; Sillon de pluie ; averse très localisée
Fraye(nf)Fr régionalEnsemble des oeufs de poisson ou de batracien à la surface de l'eau. Ex : Fraye de grenouille. Ce sens ne semble pas exister en Français ?
Frayer(v)Fr régionalVulgaire : fréquenter une jeune fille ou une maitresse. Ce sens existe en Français mais il était beaucoup moins usité qu'il ne l'était en Lorraine. En 2019, on ne l'entend plus en Lorraine.
Friche(nm)Fr régionalcité pour son genre masculin en agriculture : un terrain en friche
Frigo(adj)lorrain ?Être frigo, avoir froid, être frigorifié
Frognon (nm)lorraingroin. Figuré et péjoratif : visage
Froyotte(nf)lorrainEchauffement des cuisses du cavalier par frottement contre la selle ; escarre occasionné par le frottement des cuisses entre elles chez les personnes obèses
Gabelou(nm)Fr régionalsens beaucoup plus large qu'en Français. Sobriquet péjoratif appliqué à tous les contrôleurs des impôts
Gabôser(v)lorrainCompliquer ; rendre difficile ; salir. Expression : "Je viens de laver le sol, arrête de faire ton chemin de St-Jacques, tu vas tout gaboser !" Je viens de laver le sol, arrête tes aller-et-venues, tu vas tout salir
Léon Zeliqzon l'écrit : gäbosè
Gadin(nm)lorrainchute ; prendre un gadin : tomber de sa hauteur, de manière un peu ridicule, surprenante, amusante pour les autres. en Gaume, c'est une jupe de dessous
En Moselle, un gadîn était un jeune taureau mais c'est sans doute à rapprocher de godin ou gaudin ;
Montgadin est un nom de rue et un lieu-dit à Haraucourt
Gadouille(nf)lorraingadoue
Gagnade ou gagnage(nf)ancien Français ?Gaignage en austrasien. Terme peu usité depuis la Révolution française qui désignait un domaine agricole importante souvent gérée par un "admodiateur" pour le compte d'un riche propriétaire, pas forcément noble. Elle comprenait terres, bâtiments, bêtes et gens (ouvriers). Dans les documents historiques, on voit que Jacques D'Arc, le père de Jeanne, possède une "gagnade". Le mot est encore un peu usité dans les actes notariés lorrains au début de 20e siècle
Gaillarde(nf)Fr régionalsouvent péjoratif voire injurieux : féminin de gaillard avec le même sens : fille intrépide ; débrouillarde, délurée, roublarde
Gaille ou gaïsse(nf)lorrainInitialement, désignait la chèvre ; utilisé au 20e siècle pour désigner la vache de manière péjorative ; une gaïsse = une mauvaise vache. Même sens en Suisse Romande.
Le mot serait d'origine germanique. Son synonyme roman est bocatte, la femelle du boc (bouc)
Galant(nm)lorrainfiancé. On ne lui connait pas de féminin
Gamache(nf)lorrain ?Considéré comme argotique. Visage, figure. souvent utilisé à la place de gueule car moins vulgaire tout en ayant le même sens péjoratif à propos des humains. Le mot viendrait de l'Allemand Gamaschen qui signifie guêtre
Gambille(nf)Fr régionalJambe en patois de Lay-saint-Rémy. Cité pour sa similitude avec l'argot parisien
Gamiron(nm)lorraindessert ou patisserie délicieuse. Ce peut être aussi la préparation d'une patisserie. Entendu seulement à Haraucourt
Gaudine ou gôdine(nf)lorrainLopin ; petit pré de peu de valeur. Masure à Saxon-Sion
Gasse(nf)lorrain1 : nom propre ; 2 : sornette ; 3 : gosier et parfois gorge ou goître ; 4 : petite rue à La Bresse (Vosges). Sobriquet : Les gagasses de Moyenvic, les goîtreux
Gayoir (nm)lorrainvoir guéoir
Geletée (nf)lorraintoute petite gelée hivernale
Gerbier (nm)Fr régionalEn Français, c'est le le lieu où l'on stocke les gerbes, idem en Lorraine avec un sens supplémentaire, le gerbier (parfois la gerbière) est la porte dans la façade de ferme lorraine par où on accède au gerbier
Germée(adj)Fr régionalvoir terre germée
Glinglin (nm)lorrainrocher ; grosse pierre ; grosse motte de terre très compacte (aucun rapport avec la St-Glinglin)
Glisse(nf)Fr régionalLuge ; voir glisser et schlitte. La glisse était aussi une sorte de haquet sans roue tractée par un cheval pour déplacer sur une courte distance des objets lourds comme des foudres de viticulture
Glisser(v)Fr régionalJeu : Luger. Voir schlitter; On ne connaissait pas les mots luge et luger
Glissoir(nm)Fr régionalAssemblage de planches en U pour former une goulotte qui servait à glisser les betteraves fourragère par un soupirail (larmier) de cave
gnan-gnan(nm)lorrainvoir nian-nian
Godâiller(v)lorrainmal serti ; objet qui "joue" dans son logement comme le manche dans son outil
Godin (nm)lorrainBouvillon ; jeune mâle.Figuré : adolescent. Sobriquet : les godins d'Allain (54)
Godot ou godat(nm)lorraingodet à l'origine, verre à boire viens boire un godot. Vient probablement du latin guttus
Gollée ou golée
golaye en patois
(nf)lorrainbouchée ou gorgée en sous-entendant de la gourmandise. Goler voulait dire couler, écouler en patois d'Epinal
En patois à propos d'une personne qui riait aux éclats, on disait qu'elle riait une bonne golaye
Golot (nm)lorrain goulot
Golotte (nm)lorraingoulotte ; rigole de prairie ou saignée. Tout petit ruisseau Le ruisseau des goulottes. Lieu-dit à Haraucourt
Gorgeon(nm)lorrain Gorgée
Gossant(adj)lorrainroboratif, synonyme de topou ; vient probablement de gasse, la gorge en patois
Gosser(v)lorrain(gasser en Moselle). gaver, rassasier ; vient probablement de gasse, la gorge en patois
Goulafe(nm)lorraingoinfre ; qui mange goulûment
Gouri(nm)lorrain1: nom propre ; 2: cochon (Ainvelle 88)
goutal (nm)lorrainlieu-dit assez fréquent qui désigne une vallon humide. Voir goutil
goutil (nm)lorrainEndroit humide ; mouillère ;résurgence périodique d’eau
Goutte (nf)Fr régionalEau-de-vie. Faire la goutte : distiller
Goutte (nf)Fr régionalRuisseau parfois important. Même étymologie que gorge et même sens que "gorges du Tarn". On trouve beaucoup de toponymes vosgiens avec goutte
Goutte(nf)Fr régional expr : on n'y voit goutte : on ne voit rien
Gouttière(nf)Fr régional fuite dans la toiture
Goyotte(nf)lorrainporte-monnaie ; économies ; compte bancaire
Grâhier(v)lorraincrier comme une poule qui a faim ; chanter faux ou à tue-tête ; crier exagérement contre des enfants désobéissants
Graisse d'eau
(aller à graisse d'eau)
(expr)Fr régional se dit lorsque pendant les labours, l'eau présente dans et sur le sol, lave et lubrifie le versoir de la charrue, empêchant l'argile de s'y coller
Grand-van voir van et tarare (nm)lorrain ?Machine agricole destinée à nettoyer le grain. Synonyme de tarare. N'a aucun rapport avec le véhicule-betaillère qui est un anglissisme de "caravan"
Grangeon(nm)lorrainPetite grange ou partie de la grange. Parfois, la grande porte de grange était reculée par rapport à la façade. La partie ouverte s'appelait le grangeon
Gratte-cul(nm)Fr régionalEn Gaume : houx commun ; cynorrhodon dans le reste de la Lorraine, fruit de l'églantier et du rosier. Ce nom est dû à la fibre poilue contenue dans le fruit qui chatouille l'intestin en cas d'ingestion. Dicton : même la plus belle rose tourne en gratte-cul (rien n'est éternel)
Gravelle(nf)lorrainvandoise (poisson de rivière)
Greluche(nf)lorrainFemme "de mauvaise vie" ; insulte, façon péjorative de désigner une femme que l'on n'apprécie pas. Avait à peu près le sens que "pétasse" aujourd'hui en 2019
Gremm'to (nm)lorrainRaidillon ; côte abrupte et courte. Grimpet en Normandie. gripot dans les Vosges et gripant en Moselle. Voir "coup-de-cul"
Gremillet (nm)lorrain 1 : nom propre ; 2 : mie de pain
Gremillon (nm)lorrain 1 : nom propre ; 2 : petit grumau
Greuler ou gruler(v)lorraingrelotter «il greule le froid » il tremble de froid. ancien français croler, croller, remuer, trembler. Du vieux Français greuler selon Godefroy. Voir rengrulé
Grigner ou gregner ou greigner ou gringuenier(v)lorrainGrincer des dents ou avoir les dents "agacées" par un son très désagréable, exemple : Le crissement de la craie sur le tableau noir me fait grigner des dents
Quolibet à propos des filles de Saulxerotte (54) :
elles vont toujours grignant
se plaignant du mal de dents
Grimouler ou grémouler(v)lorraingrogner avec une légère agressivité pour un animal ; grommeler, ronchonner pour un homme ; marmoner. Se dit aussi d'un couple qui se dispute souvent : "y sont toujours en train de s'grimouler"
Gritée(nf)lorrainmélancolie, chagrin, depression ; le mal du pays pour les expatriés. Vient probablement du latin "gravitas". Ce mal frappait souvent les appelés du contingent, notamment les ruraux qui quittaient leur foyer pour la première fois, avant et après la première guerre mondiale car les conditions d'incorporation étaient extrêmement difficiles et souvent cruelles. Les cas de décès de cette maladie étaient fréquents et totalement scandaleux car très faciles à éviter. La bêtise du commandement militaire est sans borne !
Viendrait du latin aegré, à regret ou de gravis, pénible
Gritou (adj)(adj)lorrain être gritou, avoir la gritée. Avec le banissement du patois, cet adjectif fut mal remplacé dans le langage populaire par "neurasthémique" (voir ce mot)
Guéhine(nf)lorrain silique, du colza notamment
Guéer(v)FrCe verbe est bien Français mais le rappel de sa définition est nécessaire pour le mot guéoir.
Guéer : traverser un cours d'eau à gué
Guéer un cheval : le promener dans l'eau pour le rafraîchir, pour le nettoyer.
Guéoir(nm)lorrainEndroit où l'on guée les chevaux (voir guéer ci-dessus).
Un guéoir est un aménagement pavé en pente douce et alimenté en eau en permanence. La retenue d'eau permet de nettoyer les pieds des chevaux.
Notons que ce mot qui n'est pas dans les dictionnaires du patois lorrain qui font référence. L'on trouvera d'autres explications des origines de ce mot mais elles sont moins convaincantes.
guéoir se dit hhoweuy en patois de Saxon-Sion
Gueniche(nf)lorrainpoupée, "doudou" figuré : femme de mœurs légères ; maîtresse au sens illégitime. Femme malpropre en Moselle. Selon Jean Vartier, ce mot viendrait de génocherie (sorcellerie) et aurait signifié à son origine "poupée du diable"
Guernouille Guèrnouye en Moselle(nf)lorraingrenouille. Comme dans beaucoup de mots patois, le R derrière une autre consonne est transposé comme dans brouette. Cela adoucit la prononciation
Gueulot(nm)lorrainCri puissant, gueulée ; cri d'effroi
Gueugner(v)lorrainlittéralement "enfoncé avec force" mais ici, signifie réfugié dans un coin, se mettre à l'abri du froid ou d'un quelconque danger en se repliant sur soi-même. Se dit d'un animal appeuré qui se blotti. Presque identique à "coualer"
Gueusé(adj)lorrainplancher gueusé : plancher dont la maçonnerie s'appuie sur des gueuses, des moules en terre cuite. Elles jouaient le même rôle que les hourdis des planchers en béton
guiche(nf)lorrainBâtonnet, cheville, broche ; axe. Figuré et vulgaire: membre viril
Guides(nfp)Fr régionalRennes pour conduire un cheval
Hache-paille(nm)lorrainutilisé en Moselle romande pour désigner un Mosellan platt, celui qui reste de l'autre côté de la frontière linguistique
Hachepailler(v)lorrainparler une langue étrangère ou Français avec difficulté
Hâle (nm)Fr régionalHâle de bise, période de bise, vent desséchant mais pas forcément chaud
Halatte ou halette(nf)lorraincoiffure féminine traditionnelle destinée à se protéger du soleil. Voir blanc-bonnet
Hallier(nm)lorrainHhalli en patois de Sion. Petit hangar ou remise généralement destinée à abriter le bois de chauffage pour le faire sécher. Certains font un rapprochement éthymologique entre "halle", "hailli" et "hallier". Dans les Vosges, le patois "hailié" ou "halié", phonétiquement proche de hallier, signifie desséché ce qui fait penser à haler
Haie ou haye de charrue(nf)Fr régionalPoutre servant de chassis, la pièce principale d'une charrue à chevaux sur laquelle sont fixés l'âge et les mancherons. Son extrémité avant est reliée à l'avant-train. Pièce n° 2 sur le dessin
Notez que le versoir est dessiné à l'envers. Il devrait verser à droite ; et il y a d'autres erreurs

Haille ou haye ou heuylle ou aïe(v)lorrainprononcez ha-ye ou heu-ye «. Du verbe patois hayé : marcher, avancer, agir. y n'peut pu haye : Il ne peut plus marcher. Heuye don : avance donc !
Hamm'cey(nm)lorraindiminutif patois de de Marcel.
Hargat ou hargot(nm)lorraincité par curiosité : rue Hargat à Hoéville (54) ; cahot, secousse. Hargater signifie secoué comme une voiture sur un très mauvais chemin
Hartar(n)lorrainPatronyme ; cultivateur médiocre, mal équipé. L'hartar est un ancien instrument aratoire qui a précédé la charrue. En béarnais, hartar signifie bouger, remuer. C'est probablement de là que vient le nom lorrain de l'araire qui "bouge" la terre. Hartar est quelques fois employé pour désigner la pauvreté, voir missenard
Haut dos
faire le haut dos
(expr)Fr régionalfaire le dos rond. Se dit d'une vache qui affronte des giboulées ou qui est malade. Le milieu de sa colonne vertébrale est relevé. Se dit aussi par malice d'une personne indisposée ou se disant malade
Haut-la-queue
haut bonnet ; haut-chapeau
(nm)Fr régionalPersonne importante ou hautaine, orgueilleuse, dédaigneuse, méprisante.
Sobriquet : les hauts-la-queue d'Art-sur-Meurthe
Haut mau ou haut mal(nm)Fr régionalTomber du haut mal : épilepsie
Haye(nf)lorrainHaie. on devrait prononcer eille car en lorrain-roman, Y est considéré comme une consonne. citée pour sa fréquence dans les toponymes
Herr(nm)lorrainOn se demande pourquoi les dictionnaires patois ont choisi cette orthographe ? Sens exactement inverse à "pauvre hère" et proche de même mot des langues anglo-saxonnes (her doctor). Homme riche, cossu.
Sobriquet des habitants de Serres (54) et d'Haillainville (88). Dicton : il vaut mieux être cheval à Haillainville que femme de herr ! Les riches laboureurs d'Haillainville avaient la réputation de mieux soigner leurs chevaux (animaux de prestige) que leurs épouses.
Hhèté(adj)lorrain(les H sont fortement expirés). Antonyme de "feute". En Moselle, terre cultivée battue par la pluie (resserée). Dans le Sud-Lunévillois, après le labour d’une terre argileuse et humide, si la météo est sèche, les sillons durcissent fortement. On dit alors que la terre est « hètée ».
Heursé, heursi, hersi(adj)lorrainDu verbe lorain heurser. Chien dont le poil du dos est dressé, hérissé: "ce chien a vu un chat; il heurse" (il a les poil du dos dressés). Figuré : personne mal peignée, hirsute. En patois, hérisson se dit heurson
Hoche-cul(nm)Fr régionalHoche-queue, c'est la bergeronnette.
sobriquet : les hoche-culs de Mirecourt
Hollandaise(nf)Fr régionalOn l'appelle aussi danoise. Il s'agit d'un puits de lumière dans une cuisine borgne de maison lorraine. La plupart du temps, il s'agit d'un cloisement de la cheminée.
Holer(v)lorrainHhauler en Moselle. Secouer fortement, taper dans les branches d'un arbre à l’aide d’une gaule pour faire tomber les fruits
Hommée(nf)lorrainMesure représentant la surface bêchée par un homme en une journée soit environ 2 ares
Horboteux(adj)lorrain-welchenom de la troupe de théâtre de Fouchy (Haut-Rhin) venant du sobriquet d'un village voisin. Dans les Vosges (et probablement dans cette partie de l'Alsace), l'horboteuye est une sorte de rateau pour la pêche aux grenouilles
Hors-main(expr)Fr régionalce qui est à gauche car hors de portée de la "bonne main", la main droite. Peut aussi désigner ce qui est du côté droit d'un attelage hyppomobile car inaccessible pour le conducteur toujours placé à gauche des animaux de trait
voir "à-main" et "bonne-main"
Hoton ou hotton ou otton
parfois écrit hauton ou haulton
(nm)Fr dialectalsouvent utilisé pour désigner les résidus de nettoyage des céréales mais son sens initial désigne un grain resté dans sa balle (enveloppe) après le battage. Les batteuses sont généralement équipées d'un convoyeur à hotons qui les ramène à l'avant de la machine pour un second cycle de nettoyage
dans un contrat d'asencement à Haudonville, il est écrit : un résal d'avoine, mesure de Gerbéviller, bien vanné et haultonné et de plein taxel
Hottée(nf)lorraininitialement c'est le contenu d'une hotte mais utilisé au 20e siècle pour désigner une charge importante
Figurée en Moselle : ivresse, alcoolémie importante
houâtié ou wâttié(adj)lorrainAbimé, tordu, déformé, vrillé "cette courroie est houâtiée "
Houche(nf ?)lorrainImpureté végétale dans le grain à la sortie de la batteuse ;
Houspiller(v)lorraingronder, disputer mais pas trop durement
Hue-to-prè lorrainordre du conducteur donné aux chevaux pour tourner à droite  (voir dia-davant)
Ilorrainpronom personnel il, lui. Lorsque l'on entend la phrase "i" va à la chasse, ou donnez-i l' bonjour on pense qu'il s'agit d'une altération du pronom Français mais tous les ouvrages d'études du Lorrain-roman écrivent ces pronoms sous la forme "I"
IèvprénomlorrainEpvre. Se prononce ainsi dans le prénom composé Jean-Epvre ; on ne connait pas la prononciation patoise de Saint-Epvre ou de Domèvre
Image(nm)Frcité pour son genre masculin dans la proche région de Metz
Indiotte ou indiatte(nm)lorrainongle ou griffe
Jambouter(v)lorrainenjamber ; mesurer une distance en enjambées
Jambron(nm)lorrain (voir corban) bois rond légèrement cintré au milieu qui servait à pendre par les pattes arrières les cochons tué
Jandoler(v)lorrainchanceler, tituber , avoir des problèmes d'équilibre. Expression : "cet homme est sâoul, il jandole"
Jâque(nm)Fr régionalGeai. Sobriquet : les jâques de Neufchâteau
Jarret(nm)Fr régionalbâton, morceau de bois contenu dans un fagot de diamètre intermédiaire entre le "bracot" (voir ce mot) et le bois fin ; bâton pour aider le marcheur ; les personnes conduisant un troupeau étaient toujours équipées d'un jarret ou bâton
Jatte (nf)Fr régionalune grande jatte : loquacité, bagou, baratin, parlé abondant et rapide. Mot généralement péjoratif. "Tais-don ta grande jatte" ; mais tais-toi donc ! Il a une jatte de marchand d'chiens. C'est un baratineur
Jaucher ou chaucher(v)lorraintasser ; piétiner, fouler. Se disait à propos des personnes qui foulaient aux pieds le raisin dans la cuve de vendange et des agriculteurs qui tassent le silo de maïs.
Jauniré ou jaunotte(nf)lorraingirolle, chanterelle. Même sens en Franche-Comté
Jeune de...(expr)Fr régionalpetit animal non sevré ; jeunes de moineau : oisillons encore au nid. Péjoratif quand on dit jeunes de... nom de famille à la place de fils de...
Jeter bas(expr)Fr régionalPratiquer l'abattage ; Abattre un arbre. Il s'agit d'une expression typique de la Lorraine : pendre (un objet ou un homme) se disait "tirer haut"
Jointée(nf)Fr régionalle contenu, ce que peuvent contenir deux mains jointes, exemple : remet une jointée de mirabelles pour compléter ce panier !
Jote Tête de ...(nf)lorrainTête de jote choux pommé dans les Vosges ou... étourdi, tête en l'air, tête de linotte. la jote est une espèce de choux blanc pour L. Zéliqzon ; c'est aussi une tige ou fane de pomme de terre. Voir jotte et joute
Sobriquet des habitants de Essey-la-Côte : les têtes de jotes
Jote ou jotte(nf)lorrain"fière jotte" : choucroute aigre. Jotte est le nom du choux cabus pour L. Adam; selon les régions à l'intérieur de la Lorraine, jote peut être remplacé par joute. En ancien Wallon, jote et joute sont des herbes cuites pour manger (accompagner) surtout des choux. Toujours selon la même source, joute est une acception de jote et signifie "navet qui se sème fort tard et qui reste en terre pendant l'hiver"
Jour(nm)Fr régionalAncienne mesure agraire représentant la surface labourée par un attelage de chevaux pendant une journée soit environ 20 ares de sol assez difficile et 33,3 ares en sol facile
Joute(nf)lorrainDésigne parfois le choux mais plus généralement, c'est la manière lorraine d'accomoder le choux en cuisine ou son acompagnement. Fièrejoute : choucroute (selon L. Zéliqzon page 272). Voir fier et jotte. Joute provient du vieux Français jouste. Il est amusant de trouver ici une explication à "joute", mot resté mystérieux dans les dictionnaires toponymiques, notamment à propos de Fontenoy-la-Joute !
(nm)lorrainCroc, outil de jardin à 2 dents.
KapoutDemot allemand. Mort, vaincu, écrasé. Ce mot prononcé par les allemands triomphants en 1940 : "françous kapout" fut utilisé pendant et après la seconde guerre mondiale et fut renvoyé aux nazis défaits : "boches kapout" !
Kike, kikelle(nf)lorrainpointe, cime d'un arbre. Plus rarement, le faîte d'une maison
Kno-hh(v)lorrainconnaître ; cité pour sa ressemblance avec l'Anglais know
La bonne main(nf)Fr régionalla main droite. Il était très mal vu d'être gaucher. Ceux-ci entendaient très souvent : "prend donc ta bonne main !"
voir "à-main" et "hors main"
La courtoisie de Metz (expr)Fr En 1552, après 6 mois de siège de la ville lorraine, Charles Quint abandonna son projet de reconquête et son armée quitta la Lorraine en abandonnant les blessés. "Bons princes", les messins soignèrent indifféramment soldats français et soldats ennemis. Reconnaissants, les Allemands ont appelé ce beau geste "la courtoisie de Metz" ! Voir Schnell-Catherine
Laiche ou lèche (nf)lorrainherbe des prairies humides, famille des carex que le bovins et ovins ne mangent pas. Même sens en Brie
Lance-caillou(nm)Fr régionallance-pierre
Lard(nm)Fr régionalCité pour son sens forestier : aubier du chêne
Larmier(nm)Fr dialectalSoupirail. Identique dans le Jura et dans les Flandres ; on remarque la construction très proche : soupir et larme
Lâtron (nm)lorrainlaiteron des champs (sonchus arvensis)
Lèchïs (nm)lorrainRepas supplémentaire pour les animaux ; un dessert en quelques sortes pour les animaux en production comme les vaches laitières . Mélange de betteraves hachées et de menue-paille. Leché en Franche-Comté
(article)lorrainLa
Lè ou let(nm)lorrainliseron. La lettre è est très brève, nettement plus courte qu'en Français
Lembannie ou Embannie(n)lorrainLieu-dit très fréquent en Lorraine. Littéralement : ban banni (territoire interdit). En période de veine-pâture (voir ce mot), un partie du ban pouvait être banni, interdit pour cette pratique. Au moyen-âge, ce pouvait être un lieu de rites interdits (sorcellerie, culte non chrétien...)
Len'nedmain ou lenn'demain(nm)Fr régionalprononciation lorraine de lendemain
Lichette ou lichotte(nf)lorrainLampée (gorgée) ; petite tranche de pain; petit morceau de quelque chose ; petite quantité
Limonière(nf)Fr régionaltimonière, sorte de brancard pour atteler un cheval
Lincan (nm)lorrainvente aux enchères. voir encan
Lisette (nf)lorrainbetterave fourragère. Pour désigner la betterave rouge mangée en salade, on disait la "rouge lisette"
Liskette(nf)lorrainparcelle étroite ; petite bande de terre, chose de peu de valeur
Lo (article)lorrainLe
Longe(nf)lorrainLanière de cuir du fouet de cocher (de la cougie)
L'ont(conjugaison)lorrainsurtout entendu près de Colombey-les-Belles. Verbe avoir au présent de l'indicatif et à la 3e personne du pluriel : l'ont = ils ont
Losse(nf)Fr régionalSorte de barre-à-mine avec une extrémité renflée pour préparer le trou des piquets. Originellement, le mot désignait les vrilles et mèches pour percer le bois
Lunévilleuse(nf)lorrainouvrière qui pratique le point de crochet ordinaire, dit point de Lunéville
Machuré(adj)Fr régionalExiste en Français avec un sens différent. à peu près le même sens que maculé mais se dit surtout d'un visage sali. Voir marmozé ou mormouzé
Macrot d'chien vert(expr)Fr régionalinsulte enfantine et parfois juron entendu seulement à Essey-la-Côte. En patois, un macrot est un bougre, un diable d'homme
Macuzon (nm)lorrainpetit tubercule à la peau noire et à la chair blanche sucrée très succulente. Selon la littérature, il se produit sur les racines de la gesse tubéreuse mais ce n'est pas exact
On trouve de très nombreuses formes de ce mot qu'il n'est pas possible de citer ici
Mâgnons ou mânions(nm)lorrainmancherons de la charrue ou de la houe
Main(nf)Fr régionalgant de toilette. Rarement entendu
Mairrie ou Mairerie(nf)Fr régionalMairie, la maison du Maire. Il s'agit d'une francisation, et non d'une traduction, du patois märerèye qui signifie Mairie
Mait' d'école(nm)Fr régionalInstituteur. Corruption du Français maitre d'école. N'est plus usité depuis le début des années 1960
Mal
être mal avec quelqu'un
Fr régionalÊtre en mauvais termes, ne plus lui adresser la parole
Mâle(nm)Fr régionalcité pour le cas particulier du reproducteur porcin. On ne disait jamais le verrat bien que ce mot soit parfaitement connu. On disait toujours le mâle.
Mamaillou(nm)lorrain ?la traduction littérale serait "mamailleur", celui qui mamaille. Le terme est connu bien au delà de la Lorraine. En patois, le suffixe "ou" équivaut le suffixe "eur" du Français ex : mentou = menteur
Mâmiche(nf)lorrainGrand-mère, vieille femme ou femme qui se néglige
Man et pa(nf)lorrainC'est ainsi que l'on nommait ou appelait ses grand-parents. Man suivi d'un prénom ; ex man Coralie : Grand-mère Coralie
Mandrin(nm)Fr régionalgarnement, lascard.
mais qu'est-ce qu'on va bien faire d'un mandrin pareil (les paysanneries de Georges Chepfer)
Maquero d'chien vert(expr)lorrainsorte d'insulte gentille que les enfants s'adressaient entre eux.
Maquero veut dire gars en patois et utilisé seul, n'a rien de péjoratif. Chien vert se disait à propos de quelque chose d'improbable
Marander(nm)lorraingoûter dans le sens prendre un goûter en milieu d'après-midi
Marcare ou marcaire (nm)lorrainvacher, ouvrier chargé de l'entretien et de la traite des vaches laitières
Marcarerie(nf)lorrainlaiterie annexe de l’étable ou logement du marcaire
Mârc (nm)lorraineau de vie de mârcs de raisin
Marchand d'chiens(expr)Fr régionalsurtout entendu dans l'expression il a une jatte de marchand d'chiens : il a du bagou, de la répartie, il est bavard
Dans l'ancien temps, beaucoup de chiens étaient en liberté et se reproduisaient à l'envie. Il était donc très facile de s'en procurer et marchand de chiens était un métier improbable sauf à déployer des trésors de bagou !
Mâre ou manre ou mau(adj)lorrainméchant, mauvais, mal ; le mâre-drôle là » ce mauvais garçon
Margatte ou margasse
Margagne à Lyon
(nf)lorrainboue, rédisus boueux ; synonyme de mouise pour éviter de dire "merde"
Margoler(v)lorrainmordre, dévorer; manger goulument
Margolotte ou margoulette(nf)lorrainMenton ou double ou triple-menton ; parfois la gorge
Quand Rauch était Maire de Metz et Rossinot Maire de Nancy, il circulait une plaisanterie disant que le nombre de leurs mandats électifs égalait le nombre de leurs margoulottes
N. Haillant fait un lien étymologique entre margoulette et gargouille
Marlin (nm)lorrainmerlin, outil, masse à fendre le bois
Marmosé ou marmouzé ou marmousu ou marmouzou(adj)lorrainConcerne surtout les enfants ; avoir le visage barbouillé sali par de la confiture par exemple. Synonyme : barbanzé. Voir machuré
Marnage(nm)lorrainA l'origine, c'était une charpente ou un beffroi supportant les cloches. Objet imposant ; mécanisme compliqué
A Sornéville, le droit de marnage permettait d'acquérir dans les forêts seigneuriales les bois necéssaires à la construction et à la réparation des maisons
Mâronner(v)lorrainRegretter, avoir des remords ; être envieux
Marque-mal(nm)Fr régionalpersonne qui se tient mal ou qui n'inspire pas confiance ou qui est mal habillée
Mastoque(adj)lorrainimposant, dont la masse est imposante ; lourd, épais, lourdeau
Me ou mi(pronom)lorrainmoi.  idem à Oléron. Breulez z'y la bodotte et v'diro ca qu'ça me (Brûlez-lui la bedaine et vous direz encore que c'est moi) ; Les contes de Fraimbois
Me et parfois mi selon le contexte(adv)lorrainPas (négation); " C'n'a me po tojo" Ce n'est pas pour toujours. Phrase d'espoir des Lorrains annexés en 1871 devenu en 1918 : "c' n' ato me po tojo " ce n'était pas pour toujours. Ces phrases ont eu en Lorraine, et en Moselle en particulier, le sens et la force d'une devise
Autre exemple avec mi : ça n' te rwâtte mi. Cela ne te regarde pas
Mécanique(nm)Fr régionalManivelle pour actionner le frein de chariot ; batteuse primitive. Péjoratif pour désigner Les premières bicyclettes et les premières automobiles :
Y s'tueront avec les mécaniques là !(*)
(*)Voir Teugner pour l'usage patois de l'adverbe enclitique
Meix ou maix ou meis(nm)lorrain(se prononce mée. La présence du X est une absurdité car il n'existe pas en Lorraine romande. Son apparition dans les toponymes est le fait de typographes incultes !
Vient du latin mansus. Enceinte quelconque, jardin clos, généralement à proximité immédiate de la maison ou jardin éloigné mais dans les meilleures terres du village. En ancien Lorrain, le jardin venait en second rang et correspondait à ce que l'on appelle aujourd'hui "la chenevière", un jardin de qualité moindre et non adjacent à l'habitation. Meix est le suffixe de nombreux toponymes lorrains (Gibeaumeix ; Royaumeix ; Libeaumeix ...). On le trouve aussi dans certains patronymes comme Meixmoron, le gendre de Mathieu De Dombasle
Mèline (adj)Fr régionalmalin, rusé, astucieux. On est très probablement en présence d'une survivance du "inn" lorrain, un son inexistant en Français
Mener(v)Fr régionalconduire un attelage, ex mener au fumier : emmener du fumier dans les champs
Menottes(nf)Fr régionalla clavaire, champignon des bois dont les extrémités peuvent faire penser à des mains jointes
Mentou(adj)lorrain1 : nom propre ; 2 : menteur. Sobriquet : les mentoux de Chamagne Vosges
Mère rond-cul(nf)Fr régionalLes femmes ayant des "formes avantageuses" étaient surnommées, surtout par les autres femmes, "mères rond-cul"
Mère tape-cul(nf)Fr régionalCertaines personnes ployent les genoux en marchant pour ménager leurs efforts en montant ; le haut du corps décrit alors des mouvements de haut en bas à chaque pas. Les femmes marchant ainsi étaient surnommées "mères tape-cul"
Meurotte(nf)lorrainOriginellement, c'est un assaisonnement liquide de la salade et contenant de la crème. Son sens a été élargi à toutes les sauces (sans jeu de mots)
Meurotte chaude(nf)lorrainlardons grillés à la poële et versés chauds avec le jus sur la salade de pissenlits, juste avant d'être servie dans les assiettes. Ce mélange de saveurs donne un plat succulent
Meussotte(nf)lorrainpetite meule ; petit tas de fumier déchargé dans un champ en attendant son épandage
Michotte(nf)lorrainRue à Nancy ; bolet, champignon comestible, sa coupole ressemble à une petite miche de pain et le suffixe otte ou atte, équivalent au Français ette, veut dire petit : miche=>michotte comme voiture=>voiturette; petite miche de pain dans la Meuse et à Saxon-Sion mais concernant le pain, on disait plus souvent "michatte"
Midi pas d'soupe(expr)Fr régionalexpression d'énervement pour rappeler à la cuisinière qu'il est l'heure de manger et que le repas n'est pas prêt
Dans certaines familles, on mangeait à heure précise avec une extrême rigueur. Celui qui arrivait avec une minute de retard pouvait se voir interdire la table
Mien (la mien, la tien, le sien)(pronom p)Fr régionalEntendu uniquement à Essey-la-Côte mais Lucien Adam (les patois lorrains page 85) les signale à Châtel-sur-Moselle et à Ortoncourt entre autres endroits. De son côté, Fernand Rousselot en a fait le titre de l'un de ses ouvrages :chacun la sien : pronoms possessifs n'ayant pas de genre. On disait aussi bien la sien que le sienne
Mienne (le mienne, le tienne, le sienne)(pronom p)Fr régionalEntendu uniquement à Essey-la-Côte mais Lucien Adam (les patois lorrains page 85) les signale à Châtel-sur-Moselle et à Ortoncourt entre autres endroits : pronoms possessifs n'ayant pas de genre. On disait aussi bien le sienne que la sien
Migaine (nf)lorrainmélange d'oeufs battus et de crème pour la quiche lorraine ; mixture ; mélange quelconque : "le pharmacien m'a préparé une migaine"
Miracle faire un miracle(nm)Fr régionalêtre maladroit, casser un objet relativement précieux, le laisser tomber
Mirjolet ou mirjolè(v)lorrain1: nom propre ; 2: enjoliver (mirjolè)
Misou ou mizou(nm)lorrainsurnom affectif du chat, comme minet
Missenard (nm)lorrainpersonne du bas de l’échelle sociale; petit fermier. Cultivateur misérable. Parfois confondu avec hartar (voir ce mot) mais n'a pas le même sens
Misseron(nm)lorrainMousseron, champignon des prés
Mistoufle(nf)Fr régional"il m'est arrivé une mistoufle" : il m'est arrivé un événement inattendu et ennuyeux
Mitan(nm)lorrainmilieu ou moitié. Différent du terme français et sportif "mi-temps" qui n'a pas le même sens. En Lorraine, on pouvait dire ce verre est plein à mitan : il est à moitié plein. mitaun en patois Normand
Moderne(nm)Fr régionalForestier : baliveau ou arbre de taille moyenne. Lorsque les coupes (exploitations) ont lieu tous les 30 ans, un moderne a au minimum 30 ans et au maximum 60 ans (59 plus précisément)
Molaine ou molène, molègne en Moselle (nf)lorraintaupinière ; fourmillière par extension. Petite butte de terre
Mortzipe mortzif en Moselle(adj)lorraincomas éthylique ; ivre-mort. Vient de mort-z-ife (ivre)
Mouchotte(nf)lorrainMorve ; Sécrétion du nez
Mouhèche(adj)lorrainMoite, humide
Mosotte
meurjatte à Saxon-Sion
(nf)lorrainmusaraigne. Musette en Picard (Ch'ti). Parfois utilisé pour désigner la souris
Mou(nm)Fr régionalBoucherie : poumon
Mou
moult
(adj)Fr régional ?En patois, la/les dernières consonnes étaient souvent muettes, surtout si elles n'étaient pas indispensables à la compréhension. Il est probable que c'était la même chose en vieux Français, maintenu pour fusil, persil...
Moult se prononce mou en Lorraine mais ce n'est pas la seule différence. L'adjectif est seulement quantitatif en Français alors qu'il est aussi bien quantitatif que qualitatif en Lorraine :
Il en a mou : il en a beaucoup ; ce dîner est mou bon : ce dîner est très bon
Mouche à miel(nf)Fr régionalAbeille. Mohhotte en patois
Moulin(nm)Fr régionalle gésier des volailles. Pourrait venir du patois vosgien "mohon" qui a le même sens ; "mahon" dans le Doubs et "magone" en Italien
Mouliner(v)lorrainEn patois, un moulin est une petite butte de terre, une taupinière. Mouliner les patates : butter les pommes de terre (faire une butte), relever la terre au pied des plants
Moulu(nm)Fr régionalmouture, céréale concassée que l'on donne à manger aux animaux
Moulu(adj)Fr régionalexténué, fourbu ; je suis moulu : je suis harassé
Musette(nf)Fr régionalsac à dos. Repas à emporter (aux champs ou à l'usine).
Musette(nf)argot régionalivresse ; il est revenu avec une sapré musette : il est rentré complétement ivre
Nâchon (nm)lorrainLe plus petit porcelet d'une portée ; nain. Figuré : le dernier né d’une fratrie. Viendrait du latin nasicare
Nânousse(nf)lorrainquenotte
Nâpiâ(adj)lorrainQui est difficile à propos de la nourriture ; qui mange avec dégout. Voir néreux
Nâpier(v)lorraingrignoter, manger sans appétit, faire le difficile
Nâreux ou néreux (adj)lorrainQui a les narines qui s'offusquent facilement ; qui est délicat, précieux dans son comportement, que beaucoup d’odeurs répugnent ; qui n’ose pas se salir  Probablement du latin "nares"
Nature(nf)Fr régionalVulve des femelles. Avoir de la nature : se dit d'une truie qui a la vulve enflée et rougie pendant ses chaleurs
Nem ? ou neum ? ou nome ?
voir allez
(intérogatif)lorrainOn devrait écrire n'est-me" ou "n'eut-me" ou "n'ost-me". Placé en fin de phrase pour susciter l’approbation ; synonyme de n’est-ce pas ?
Nemé(intérogatif)lorrainOn devrait écrire n'est-mé". Est souvent confondu avec nem (n'est-me) mais ce n'est pas la même signification. N'est-mé est un intérogatif pluriel, il s'adresse à plusieurs personnes alors que nem (n'est-me) ne s'adresse qu'à une seule personne
Neu(adj)lorrainneuf, l'adjectif contraire de vieux; ex son neu pentalon. En patois, la dernière consonne était le plus souvent muette comme c'est le cas ici
Neuille(nf)Fr argotique
lorrain
nuit. Neu en austrasien. L'usage de ce mot semble argotique en Français alors qu'il était courant en Lorraine
Neurasthémie(nf)lorrainNeurasthénie. Usage populaire abusif pour désigner tout ce qui ressemblait de près ou de loin à de la tristesse ou à de la depression. On doit cette mauvaise utilisation au fait que le Français n'a pas de traduction du lorrain "gritée" (voir ce mot)
Niâ ou niau(nm)lorrainFaux oeuf en bois ou en plâtre ou en porcelaine destiné à attirer les poules pondeuses dans un nid. Nieux en Brie
Nian-nian(adj)lorrainindolent, nonchalant ; sans énergie. Le contraire de résou. Niâniâ ou nion-nion en Moselle. Même construction que le Français populaire "miou-miou"
Niaquer ou niaiquer(v)lorrainmordre vivement comme le fait un chien pour se défendre ou un animal affamé. Gnaquer dans le lyonnais
Nice ou nisse(adj)lorrain1 : enfant grognon, pleurnichard ; 2 : personne exigeante, difficile à contenter, contrariante. Nice était synonyme de niais en vieux Français. J Oberlin (1775) le relie à l'Anglais "nice" auquel il donne les sens délicat, douillet
En austrasien, nisseté signifie niaiserie, maladresse
Niîge(nf)lorrain(entendu seulement à Essey-la-Côte) neige ; iî est une voyelle longue et appuyée. C'est l'une des voyelles spécifique au Lorrain-roman
nio-niotte(nf)lorrainc'est de la nio-niotte : quelque chose qui a très peu de valeur, qui est sans intérêt. Dans les Vosges, c'est aussi une plaisanterie éculée que l'on répète malgré tout
Nix ou niks(adv)lorrainnon, la négation. Il s'agirait d'une corruption de l'Allemand "nichts" mais on le trouve dans les Vosges avant 1870
Nonante (adj)ancien Français et austrasienQuatre-vingt-dix. Le Lorrain-roman n'a jamais adopté la notation moderne. Les personnes lorraines nées dans les années 1880 l'utilisaient, y compris quand elles s'exprimaient en français. Plus simple à écrire et plus cohérant avec les autres dizaines, on se demande pourquoi cette notation a été abandonnée en France ?
Non-gote ou nongotte (nf)lorrainentre chien-et-loup. être en non-gote : être dans la pénombre, dans l'obscurité. Léon Zéliqzon écrit nongote. Tronquart écrit non-gotte
Nonon (nm)lorrainoncle en patois, très utilisé au XXe siécle le nonon Jean : l’oncle Jean. Le patois lorrain nous rappelle ainsi sa très grande proximité avec le latin puisque grand-père et grand-mère se disent nonno et nonna en Italien
Not'(pronom)lorrainpronom personnel NOTRE avec un sens familial particulier : not' Jean signifiait le membre de notre famille qui se prénomme Jean. Cette façon de désigner sa famille était encore utilisée par les personnes nées avant 1914.
Ogé(nm)lorrain 1 : nom propre ; 2 : oignon
Oeuf(nm)Frcité pour le F final sonore, que ce soit au singulier ou au pluriel. Cette prononciation est très curieuse car en patois, la dernière consonne est le plus souvent muette
Oir ou hoir(v)lorrainvoir, le verbe. le V devant  OI est muet
Ne doit pas être confondu avec l'austrasien hoirs qui signifie héritiers
Orémus
Du latin de messe oremus
(nm)Fr régionallong discours ennuyeux ; monologue interminable. Si disait des personnes "qui s'écoutaient parler" : il en fait des orémus !
Oton ou otton(v)lorrainvoir hoton
Où c'que(adv)lorrainCe n'est pas une corruption du Français mais l'équivalent de l'adverbe . En patois, tous les adverbes de lieu sont emphatiques : ici = to ci en patois et ça-sus en austrasien ; là = to lè...
Ouhâré ou ouèré (adj)lorrainÀ l'origine, c'était le taureau et parfois le verrat. Au 20e siècle, devient argotique et utilisé seulement pour roublard ; sacripant !
Sobriquet : les ouérés de Gerbiélé (Gerbéviller)
oué ou wé(nmlorrain gué. Cité pour sa présence dans plusieurs toponymes lorrains : Auboué, Haroué, Piroué... Utilisé en Moselle pour désigner le guéoir. (voir ce mot)
Ouhète ou ouète(adj)lorrainvilain, sale, dégoutant. Ouhète bête, sale bête ou dégoutant personnage
Toponyme à Moyen : rue de la ouette charrièreSobriquet :les Ouhètes éthiules de Thaiyûres. Les sales écuelles de Clayeures
Ouilles (nf)lorrainoies (au pluriel). Lorsque l'on prononce : "les zouilles", il s'agit du pluriel patois de zoille, un autre nom local de l'oie
A Haraucourt, on désignait le jard : père z'oille ce qui aujourd'hui parait comique !
Ouri ou Oury(nm)lorrain1 : nom propre qui serait une déformation de Ulrich; 2 : ahuri. 3 : jeune porc dans la Meuse
Ousque(adv)lorrainDans la phrase "ousque t'as été", on croit entendre une concaténation mal sonnante de où est-ce que. En réalité, il s'agit d'un adverbe interrogatif patois ; il n'y a donc aucune faute dans son emploi... Sauf si parler Lorrain est un péché !
Ouvrage(nm)Fr régionalSubstitution du mot travail dans le sens occupation et cité pour sa fréquence dans le langage courant des personnes nées avant 1914 (travaux de ménage, du jardin ; travaux agricoles Etc). Exemple : j'ai beaucoup d'ouvrage. Les personnes plus jeunes disaient comme aujourd'hui : j'ai beaucoup de travail
Ouvrage désignait aussi un chantier en cours ou une activité récurante comme le tricot ou la broderie. Cette substitution est totalement disparue au 21e siècle
Oyo(nf)lorrainl'une des formes patoises du mot oreille. Montmédy a le verbe ôyi qui est la forme patoise du verbe ouïr. L'oyo est l'organe par lequel nous oyons (nous entendons). Oreille en patois se prononçait plus souvent :areille comme Arraye-et-Han
Je n'ai rin oyi, on n'oye rin ! les contes de Fraimbois : le vin du curé
Pachot(nm)lorrain1 : nom propre ; 2 : voir pauchat
Palette(nf)Fr régionaljeu enfantin de la palette : jeu de la marelle
Pal'teau (nm)ancien Françaissorte de veste
Pâmepie (nf)lorrainrameau de saule avec les premiers bourgeons. La 1ère manifestation du printemps. Avait la même symbolique que le rameau d'olivier. En Moselle, les rameaux de buis béni le jour des rameaux s'appellaient aussi des pamepîes
Henri Labourasse donne une étymologie curieuse de ce mot : le rameau bénit s'appelait paume et comme il était issu de rameau de pin, cela a donné paume-pin devenu pâme-pie en Lorraine
Pané, panette (nf)lorrainLe bas du pan de chemise, plus rarement de robe mais pouvait aussi désigner les vêtements de manière générale. Être en panés de chemise ou être cul pané : n'être vêtu que d'une chemise
Viendrait du latin pannus, lambeau d'étoffe
remonte ton pantalon, ton pané dépasse !
Sobriquet : les ouettes panés de Moriviller (les sales vêtements)
Painne(nf)lorrainPanne, pièce horizontale de charpente sur laquelle repose les chevrons
Paqueu(adv)lorrainparce que. L'adverbe paqueu existait en patois. Son usage n'est pas une corruption de "parce que" (voir qu'est-qui-a, préco et quéque)
Paquin (adj)lorrain1 : nom propre ; 2 : qui a un rapport avec Pâques exemple un porc engraissé pour le tuer à Pâques
Sobriquet : les paquins de Maron (Meurthe-et-Moselle). Ici, paquin est une insulte qui désigne des catholiques peu zelés qui ne communient qu'à Pâques (notes d'un ancien curé de Maron). Il amusant de constater que les Voisins de Neuves-Maisons sont surnommés "les mésanges". Cet oiseau ayant "une calote", il sert ici à moquer les calotins !
Paquis(nm)lorrainterrain appartenant à la communauté. Anciennement, il s'agissait souvent de terrains de peu de valeur réservés au troupeau communautaire. Aujourd'hui encore, on utilise ce terme pour désigner les terrains agricoles appartenant à la Commune. On utilise plus rarement le mot patis
Paquotte(nf)lorrain1 : nom propre ; 2 : rameau de buis ou d'arbrisseau que l'on plante sur les tombes le jour de Pâques
Pas-ressuyé-derrière-les-oreilles(expr)Fr régionalse dit en parlant d'un enfant ou d'une personne jugée trop jeune
Parrain de bois(nm)Fr régionalépoux de la marraine, pour le distinguer du parrain officiel. Dans certains cas, il s'agit de la personne remplaçant le parrain empêché le jour du baptême
Passé(nf)Fr régionalse disait de fruits trop mûrs ou de fleurs fânées. Ces champignons sont passés, ils ne sont plus consommables !
Passées(nf)Fr régionaltraces d'un animal, empreintes sur le sol ou dans la neige
Passe-pierre ou passepierre(nf)Fr régionalNom régional de la salicorne, plante des milieux salins
Passer entre les gouttes(expr)Fr régionalse disait quand une personne bravait la pluie mais l'expression était surtout utilisée à propos de quelqu'un qui avait échappé à un événement peu enviable, qui était rescapée d'un événement fâcheux
Passotte(nf)lorrainPassoire ou filtre
Patapouf(nm)lorrainPataud, surnom donné aux personnes en surpoids
Patin(nm)Fr régionalpantoufle ; charentaise
Patis(nm)lorrainsouvent confondu avec paquis (voir ce mot). En Moselle, un patis est un petit tas de pierre amassées dans une vigne
Pauchat ou Pauchot (pâchat à Sornéville)(nm)lorrainterre qui reste collée aux chaussures ou aux roues. Voir empaucher.
Pauchat d'Samson (nm)lorrainLégende de Savigny (Vosges) selon laquelle la côte d'Essey-la-Côte serait un pauchat laissé par le personnage biblique (Nicolas Haillant, Essai sur un patois vosgien)
Pau(nm)lorrainPieu ; levier. Voir pau-fer
Pau-fer (nm)lorrainPal-ferré en Austrasien. Barre-à-mine. Littéralement : pieu en fer ; pau est la traduction exacte de "pal". Palfer en ancien Français. Viendrait du latin paxillus ferreus
Pays(nm)Fr régionalSe prononçait peill-hy dans le Toulois. On employait ce mot pour désigner le village ou un village
Peau (une peau)(nf)Fr régionalRécolte de fourrage très dense
Pec ou peque(nm)lorrainfaire un pec : faire une marque en heurtant violemment un objet
Peut, peute(adj)lorrainprobablement du latin putis ; vilain, laid ; mauvais état de santé; faire mauvaise figure : "cet enfant fait le peut", il boude. Souvent utilisé dans les sobriquets de village : "peute ville, peutes gens, peuts'enfants"
Peche ou perche;(nf)lorrainPont. Remplissage temporaire d'un fossé à l'aide de branchage pour le franchir. On pratiquait ainsi en forêt le temps de débarder le bois. On retrouve ce mot dans de nombreux lieux-dits : la peche du breuil...
Peigne-de-loup(nm)Fr régional1 : Carde (partie de cardeuse) ; 2 : fruit de la bardanne. Voir épatant
Peille ou pèye(adj)lorrainpire. "c'est enco pèye" : c'est encore pire. Expr :cordonnier mau chaussé, sabotier enco pèye. Cordonnier mal chaussé, sabotier encore pire
Péki(v)lorrainparticipe passé du verbe patois signifiant partir le vèl péki » le voilà parti
Percher (un chariot de foin)(v)Fr régionalTendre une corde ou une sangle sur une remorque pour arrimer la charge. A l'origine, c'était une perche avec un bout de corde à chaque extrémité. Voir "trait de perche"
Pet d'coucou(expr)Fr régionalExpr : ça ne vaut pas un pet de coucou : cela ne vaut rien. En patois, le "pé d'coucou" est la résine qui coule des arbres fruitiers, notamment du cerisier
Pet de moine
(pa d'mouine en patois)
(nm)Fr régionalChausson aux pommes ; Pomme pelée enveloppée dans de la pâte à tarte et cuite au four
Peté(nm)Fr régionalun peté : un lieu en désordre ou le désordre résultant d'une action brutale, d'une explosion
Péteu (adj)lorrainfamilier : peureux, trouillard
Péteuse
(ficelle péteuse)
(nf)lorrainFicelle dite de Strasbourg qui, installée à l'extrémité de la lannière d'un fouet, produisait un claquement sec, ressemblant à un coup de feu
Pétieu(nm)lorrain brèche ; ouverture ; trou quelconque ; anus. Vulgaire : vagin. Probablement la même origine que puits et perthuis
Petit bois(nm)Fr régionalbois fendu très finement pour allumer le feu. Il a fait du p'tit bois Se disait lorsqu'un avion de toute première génération s'écrasait au sol
Piat, piot, p'tiot(adj)lorrainpetit : "la couveuse surveille ses piats" la mère-poule surveille ses petits. Les piats races : les petits enfants
Lé piate bésinje : Besange-la-Petite (Moselle)
Pidole, pidoler(nf)lorrainA l'origine, la pidole est une toupie ; pidoler signifie tourner vite. Par extension, pidoler signifie courir, pédaler ; se dépêcher. En Alsace welche, la variante locale de pidoler signifie valser
Pidolo(nm)lorrainPersonne qui pidole, qui est toujours pressée ; aujourd'hui, on dirait hyper-actif. Sobriquet affublant Auguste LAURENT né à Essey-la-Côte en 1834 et qui a été transmis aux descendants de sa fille Marie Justine à Reménoville. Le même sobriquet est utilisé comme lieu-dit à Essey. Il existe une rue Pidolot à Charmes
Pierre à eau ou pierre d'eau(nf)lorrainNom lorrain de l'évier qui, dans les anciennes bâtisses, était taillé dans une seule pierre
Pieu ou pieur(v)lorrainpleuvoir «
hato nô, y vâ pieur » hâtons nous, il va pleuvoir
Pîller les pois(v)lorrainécosser les pois (le î est trainant ou i double comme dans rîge)
Pinasse(nf)lorrain ?Nom vernaculaire lorrain du pin sylvestre. Petit bateau en planches de pin dans le bassin d'Arcachon
Pince-cul(nm)Fr régionalInsecte, le forficule ou pince-oreille ou fourchette. Sobriquet : "les pinces-cul" de Laneuveville-Derrière-Foug
Pincha ou pinchard(nm)lorrainpersonne qui pinche, qui a une voix aigue et désagréable ; qui crie tout le temps
Pincher(v)lorrainCrier ; emettre des sons désagréables, très aigus en chantant ou en criant.
Pinéguette(nf)lorrainPin-up, mijaurée, précieuse, petite fille ou jeune-fille délurée. Façon péjorative de désigner une femme hautaine
Pingué(nm)lorrainpoisson épinette ou épinoche. Près de St-Dié, ronce se dit pïngue
Plançon(nm)Fr régionalTerme forestier qui n'a pas le même sens qu'en français. Il s'agit ici d'un jeune chêne coupé pour faire de petits poteaux ou des piquets de clôture
Plate comme une quiche(expr)Fr régionalexpression triviale pour parler d'une femme n'ayant pas ou peu de poitrine
Pique
puis piquette
(nf)lorrainBreuvage de médiocre qualité vinicole et faiblement alcoolisé obtenu en ajoutant de l'eau et un peu de sucre sur les marcs de raisins ce qui provoque une nouvelle fermentation. Le mot lorrain "pique" a été remplacé par "piquette" à la fin du 20e siècle.
Pleuvin(nm)lorrainLunévillois : longue période de pluie. Le pleuvin de la St-Jean. Nicolas Haillant (Vosges) lui donne un sens très différent : pluie fine et brève !
Pôre ou paure(adj)lorrainPauvre, malheureux, miséreux;  "le pôre chien là" : ce pauvre animal ou ce pauvre hère
Sobriquet : les paures gens d' Champenoux et aussi les paures de Marsal. voir la cartographie des sobriquets lorrains pour l'explication
Porte de bois
(Trouver porte de bois)
(nm)Fr régionalTrouver porte close. Il s'agit probalement d'un pléonasme volontaire pour rendre l'expression plaisante (toutes les portes étaient en bois)
Portion de bois(nf)Fr régionalaffouage. Les parcelles forestières communales mises en exploitation étaient partagées en autant de sous-parcelles (portions) que d'affouagistes. Voir triage
Pot de camp(nm)Fr régionalpetit bidon en fer blanc d'environ 1,5 litres pour porter la nourriture aux champs. On s'en servait aussi pour aller acheter le lait
Les culs de pot-d'camp : sobriquet des habitants de St-Clément 54.
pote ou potte(nf)lorrainlèvre. Un chien qui montre les dents en signe d'agressivité : "il retrousse les potes !" Voir aussi poute
Pouille(interjection)lorrainordre donné au chien de troupeau pour attaquer
Pouiller(v)lorrainépouiller
Pouillote(nf)lorrainNuque, chevelure, endroit où se tiennent les poux. Egalement une jeune salade ou une salade frisée
Poulalier(nm)lorrainpoulailler
Poulet(nm)Fr régionalon n'employait pas le mot poussin. Poulet pouvait désigner un poussin d'un jour
Poulière(nf)lorrainPetite porte aménagée dans le bas d'une porte normale ou porte de grange pour laisser passer les volailles
Pounâ(adj)lorrainpourri, œuf pourri ou « couveux » ; oeuf couvé et non fécondé à Corcieux. Terme affectueux, notamment à l'adresse de l'enfant gâté à Montmédy
Poussaâ (adj)lorrainrepoussant, se dit d'un outil coupant émoussé, dont le tranchant est devenu épais ; d'une faux qui mérite d'être rebattue
Poussote(nf)lorrainPoussière
Poute ou poutte(nf)lorrain grimace de mécontentement. "faire la poute" : bouder
on doit le rapprocher de pote : lèvre dont il est probablement une variante
Poux de bois(nm)Fr régionaltique. Sobriquet : "les poux de haie" de Laneuveville-Derrière-Foug
Pranzier(v)lorrain ?le moment de repos des bêtes. Par extension, faire la sieste, se reposer. Voir pranzieux
Pranzieux(nm)lorrainLieu-dit assez fréquent ; endroit calme que les vaches choisissent pour se coucher et ruminer. C'était aussi l'endroit où le berger communal parquait le troupeau afin de fumer le terrain par les déjections animales. C'est parfois le temps de la sieste.
Praye(nf)lorrainPré ou prairie. On devrait prononcer preille car en lorrain-roman, Y est considéré comme une consonne. Cité pour sa fréquence dans les toponymes
Préco(nm)lorrainPrécoce. Préco est un mot patois. Son usage n'est pas une corruption de précoce
Prosèrpine(nf)lorrainsobriquet donnée à une femme avec une pointe de moquerie ou de mépris. Mégère, diablesse"
Puisé
être puisé
(adj)Fr régionalavoir de l'eau dans ses chaussures ou ses bottes. puisé est probablement la francisation du verbe patois pûji : su pûji voulait dire avoir pris l'eau dans ses chaussures. On entendait aussi : "avoir les pieds à la sauce"
Quart en réserve(nm)Fr régionalL'ancien régime forestier imposait parfois de mettre un quart de la forèt hors exploitation courante, en réserve
Par abus de langage, "quart en réserve" est devenu "camp en réserve"
Quèque (adj)lorrainQuelque. En entendant prononcer quèque, on croit entendre une défaut de prononciation ou une altération du Français mais ce n'est pas le cas. Quelque se dit queque en patois.
Quénotte(nf)lorrainGrume de petite dimension. Fig : sexe des petits garçons
Queuchon (nm)lorrainle plus petit porcelet d'une portée. Figuré : le cadet d’une famille, le dernier-né.
Queue de chariot(nf)Fr régionalles anciens chariots agricoles avaient un plateau à foin assez long et un équipement qui permettait de les transformer en tombereau pour le transport de matières plus denses comme le fumier ou les betteraves. Le tombereau étant plus court que le plateau, on rapprochait les deux essieux. L'alonzey (voir ce mot) qui reliait les deux corps d'essieux dépassait alors en arrière formant ce que les enfant appelaient la queue du chariot
Queue de chat(nf)Fr régionalplante : la prêle en épi
Queue d'écureuil(nf)Fr régionalplante : la fétuque en épi
Queue d'homme(nf)Fr régionalplante : aubergine
Queue de loup(nf)Fr régionalplante : le bouillon blanc
Queue de rat(nf)Fr régionalplante : le vulpin en épi
Queue de renard(nf)Fr régionalplante : amaranthe à long épi
quike ou quikelle(nf)lorraincime d’un arbre ; assez rarement le faîte d'une maison
Qui qu'en grogne(devise)AustrasienDevise du château de Moyen (54). Signifie "malgré la grogne". La construction de cette forteresse militaire par l'évêque de Metz n'était pas du goût des ducs de Lorraine, notamment, ni des paysans dépendants de l'évêché et mis à contribution pour les travaux
Quitte de...(expr)Fr régionalConstruction de phrase bien lorraine, je suis quitte de... Je n'ai plus à... Exemple : Grace au lave-vaisselle, je suis quitte de laver la vaisselle
Râclotte(nf)lorrainRaclette pour nettoyer l'étable
Racoin(nm)lorrain recoin
Radozer ou radoser (v)lorrain rassembler ; regrouper ; andainer; Figuré : chiper
R’aller(v)lorrainre-aller ; y retourner
Raffin (nm)lorrainProduit (eau-de-vie) qui sort de l'alambic lors de la seconde cuisson
Ragot(n)Fr régional 1 : nom propre ; 2 : jeune sanglier
Râhouer ou râouer(v)lorrain A l'origine et en patois, le rahou était le cri du matou en période de chaleur des chattes.
Roder ; errer à la recherche d’un mauvais coup à faire. "Courir le guilledou" (draguer).
En Austrasien, raver signifiait courir
Raidget ou redget ou redjet
voir résou
(adj)lorrain Ragaillardi, vigoureux. Synonyme de résou
Raisins d'caisse(nm)Fr régional Raisins secs. Le sens lorrain nous échappe ?
Râminer(v)lorrain Fulminer ; récriminer, ressasser ; rabacher ; signifier son mécontentement en marmonant
Ramoler(v)lorrain Aiguiser, affuter, utiliser la ramolote
Ramolote ou ramolate (nf)lorrain Meule ; pierre ou fusil à aiguiser ; désignait surtout la pierre à aiguiser la faux. Molot, molotte sont souvent des lieux-dits de carrière de pierres
Rampo(faire rampo)Fr régional Faire rampeau ; terme d'égalité au jeu de quilles : faire tomber le méme nombre de quilles que le gagnant. Sobriquet : les bons joueurs de quilles de Salonnes Moselle
Randosser(v)lorrain Agriculture, voir fendre ; dans le cadre d'un labour en planche, on commence une parcelle par le milieu ce qui adosse les deux premiers sillons (terre retournée)
Raon (nm)lorrainconfluence de deux cours d'eau (Raon-l'Étape, Raon-Les-Leau, Raon-Sur-Plaine...). Probablement la même origine que rivière. Voir Ravon
Raousse (nf)lorrainrossée ; raclée ; bonne correction
Raousse (interj)lorrain synonyme de "ouste, dégage !" mais plus impérieux
Râpia(adj)lorrain avare. "C'est un râpia, il a la goyotte en peau d'hérisson
Rapine, rapinerlorrain ? On employait ce verbe pour désigner des faits de grivelerie. il s'agissait d'aller consommer des fruits dans un verger ou jardin. Tout était mangé sur place. Cela concernait principalement les enfants et les adolescents qui, au delà de la gourmandise, s'amusaient à se faire peur par une sorte de jeu de cache-cache avec le propriétaire. Parfois, c'était le propriétaire qui s'amusait à surprendre et à faire peur aux rapineurs.
Plusieurs lexiques lorrains, dont celui de Nicolas Haillant, donnent le verbe patois rampiner qui signifie grimper (les rapineurs grimpaient aux arbres fruitiers). Ils traduisent rampiner par rapiner mais pour grimper, le lexique de l'ancien Français de Godefroy donne ramponner. Rapiner en Lorraine ne serait donc pas l'équivalent du Français mais ce dernier serait apparau par euphonie à la place de rampiner, ayant la même origine que l'ancien Français "ramponner"
Rataboker ou rataboquer (v)lorrainRabibocher, réconcilier. Réparer sommairement ; requinquer
Ratapoil lorrain interjection adressée à un enfant ! injurier gentiment ; parfois utilisé pour désigner une chose de mauvaise qualité ou insignifiante
Rat-dormant(nm)Fr régional Loir ou lérot
Ratelot (nm)lorrain Faux avec un équipement particulier pour la moisson composé notamment de plusieurs dents qui alignent les tiges, les empêchant de s'entremêler
Ravauder(v)ancien Frinusité en Français récent. Raccomoder, réparer
ravâodaer en vieux Normand
Ravisote (nf)lorrainReminiscence ; se raviser ; se remémorer ; idée soudaine ; dernier né d’une fratrie, longtemps après les autres 
Ravon (nm)lorrain1 : nom propre ; 2 : confluence de deux cours d'eau. Se dit aussi Raon. Probablement la même origine que rivière
Rayaux
prononcer rai-yaux quand ce n'est pas un lieut-dit
(nm)lorrainqui est rayé ou pluriel de réal ; quand c'est un lieu-dit, on prononce râ-yeux
Rayaux et Réyeux
En ancien lorrain roman, Y s'accorde avec la voyelle suivante et jamais avec la précédente : prononcer râ-yaux, ré-yeux, pré-y-hi (pour preye ou preyie) quand ce sont des lieux-dits
(nm)lorrainlieux-dit très fréquents donc le sens est probablement identique au précédent, rayaux
Rayon (nm)Fr régional terme français peu usité en dehors de la Lorraine dans ce sens. Un rayon de betteraves : une ligne de betteraves. Rayon est ici un alignement de plantes. Voir rote
Râz-mottes(nm)Fr régionalNain, personne de petite taille, qui est au raz des mottes (de terre) ; équivalent au Français moderne : raz-moquette
Razoguet(nm)lorrainNain ; être malingre ; enfant dans un groupe d'adultes
ReFr régionalEn Français, ce préfixe veut dire répéter, recommencer : refaire ; retailler... En Lorraine, c'est nettement moins systématique : on peut dire rebêcher le jardin même si l'on bêche pour la première fois. Voir aussi le préfixe dé
Réal (nm)Fr régional Raie (de charrue le plus souvent); Le dernier sillon d'un labour ; parfois un petit fossé. Rai-yaux ou plus rarement rai-yeux au pluriel (râ-yeux est plus souvent un lieu-dit)
Rebattre (rebattre une faux)(v)Fr régionalMarteler le côté d'un tranchant pour l'affiner. Antonyme de rebouler
Reboulé(v)Fr régionalSe dit d'un clou à la pointer tordue ou d'un objet dont la tranchant est dévié, n'est plus dans l'alignement initial
Récépi ou réssépi(adj)lorraindesséché, flétri, archi-mûr. Se dit aussi d'une d'une personne d'âge avancé ou au visage ridé
Rechanger(v)Fr régionalSe rechanger : changer ses vêtements
Reciper(v)lorrainExistait en vieux Français avec un sens légèrement différent. Scier un arbre abattu pour séparer la grume du houppier. pourrait avoir la même origine que recéper
Récuse-poto(nm)lorrainMouchard, délateur, rapporteur (Utilisé presque exclusivement par les enfants). On devine la forme ancienne de récuser dans le sens accuser. Le mot composé prend des formes différentes selon les micro-régions lorraines
Rédimer(v)Fr régionalSens totalement différent du Français. restreindre ; diminuer une ration ; faire des économies de consommation. Voir Rétrilloner
Rejinguer ou reginguer(v)FrVerbe Français d'usage courant en Lorraine jusqu'au 20e siècle et très peu usité dans les reste de la France où on lui préfère Regimber. Ruer par réaction ; se rebeller ; ne pas se laisser faire. Reginger à Dompaire
Rejinguot (nm)lorrainacte de rebellion, de révolte
Reguille et reguillerlorrainaller à la reguille, être à la r'guille ou reguiller : sorte de resquille entre chasseurs. Se dit des chasseurs qui se postent à proximité d'une forêt en cours de chasse, sans y être invité. Cette pratique était à l'origine de conflits entre chasseurs.
Le mot pourrait avoir un rapport avec "rekeuyate", un droit de l'ancien régime (évêché de Metz) qui autorisait les pauvres à grapiller après la vendange (les raisins oubliés) ou de ramasser du foin après la fenaison
Rejet(nm)fr régionaldrageon ; repousse au pied d'un arbre fruitier
Relavette ou relavotte(nf)lorrainéponge ou tissu pour laver la vaisselle
Rembarrer(v)Fr régionalsens différent du Français : arrêter quelqu'un (ou un animal) dans sa course, lui faire obstacle
Remembrer(v)lorrainRemembrer dans le sens regrouper des terrains est un mot français dont ce sens est Lorrain. Aprés la guerre de trente ans, la Lorraine était quasi déserte. Les habitants qui restaient et surtout les migrants nouvellement installés se sont mis à cultiver les meilleures terres abandonnées. Plus tard, un certain nombre d'anciens propriétaires ou leurs descendants se sont manifestés ce qui a engendré d'interminables conflits. Une procédure juridique nouvelle a été mise en place pour arbitrer ces conflits en essayant de se souvenir de la propriété antérieure. A l'époque, se souvenir se disait "remembrer" (*), alors la procédure est devenue le remembrement !
Ce mot appaîtra dans un document officiel français pour la première fois en 1898, seulement
(*) En vieux Français, se souvenir se disait "se remembrer"
Remy(prénom)lorrainle prénom Rémy sans accent. On ne prononçait jamais l'accent de la version lorraine. Aujourd'hui encore (2019), il est très mal vu de prononcer "Domrémy-la-Pucelle" dans sa région
Rendremis ou endremis(adj)lorrainrendormis. Sobriquet : les rendremis de Buissoncourt
Rendôsser(v)lorrainadosser ; labourer en planche en commençant par le centre de la parcelle; les 2 premiers sillons sont adossés l'un à l'autre.
Rengrulé(v)lorrainParcouru de frissons ; transis de froid ; voir greuler
Renfiler(v)Fr régionalse dit des plantes comme les fraisiers qui produisent des fils sur le sol contenant de nouvelles racines
Renquiller(v)lorrainentrer en collision; butter contre. A Lyon : remettre dans sa poche "rentrer dans son argent ou retour sur investissement"
Rentouiller(v)Fr régionalAgriculture : Re-semer la même céréale que la saison précédente
Résou(adj)lorrainprobablement le synonyme lorrain de résolu : vigoureux, en pleine forme ; personne guérie et très bien portante ; le contraire de nian-nian. Exemple : hier il était malade ; aujourd'hui il est résou. Même sens en patois Normand. Voir son synonyme redget
Rester(v)Fr régionalhabiter, demeurer. On entendait encore fréquemment vers 1970 : il reste à Nancy, il habite à Nancy. Même sens en patois Normand
Retirer d'après(v)Fr régionalRessembler à.
Retone ou retoneu ou rotoneu(nm)lorrainÉtourneau.
Retour retour de la fête(nm)Fr régionalParfois, la fête patronale continuait le dimanche suivant. On parlait alors de retour pour distinguer le second dimanche
Retourner(v)Fr régionalVache ou truie qui retourne : qui n'a pas été fécondée par l'insémination ou saillie précédante et dont le cycle de chaleur se manifeste à nouveau
Rétrilloner(v)lorrainlésiner, restreindre. Voir rédimer
Rewâter ou r'wâter (v)lorrainL'austrasien a rowart, sur le rowart de la justice : sur le regard de la justice (droit de la République messine). En patois : Regarder ; voir aussi rouater. A la fin du 20e siècle, on utilisait ce verbe surtout dans le sens "lorgner sur...", envier
Expression : e mé r'wâte comme sé j'li aivôs vodu dés pésés qué n' vélot m' keure !
il me regarde comme si je lui avait vendu des petits pois qui ne voulaient pas cuire.
R’faisou ou refaisou(nm)lorrain(re-faiseur) Réparateur
Ribiette(nf)lorrainparcelle étroite ; petite bande de terre
Ribote(adj)lorrainêtre en ribote : faire la fête, s'ennivrer. Existe aussi en patois Normand
Ric-et-rac ou Rique-et-raque(expr)Fr régionalau plus juste ; de justesse ; juste ce qu'il faut
Rifler(v)vieux FrArracher brutalement. Rifler une plante consiste à griffer, arracher l'épi. Probablement la même origine que rafler
Rifleuse (nf)lorrainRifiotte dans les Vosges. Nom de la première batteuse mécanique dont le batteur tournait lentenment et était muni de pointes qui arrachait l'épi plutôt que de le battre.
Riîge(nm)lorrainFiltre ; crible (grille) destiné au nettoyage du grain. représente une voyelle longue et appuyée qui n'existe pas en français :c'est la même que dans niîge (neige).
En vieux Français, le verbe rigier signifiait passer au crible.
Devinotte : qui est le plus bête dans la maison ? Le riîge, il laisse passer la farine et se garde le son !
Ripper ou déripper (fr)lorrain ?déraper ou faire glisser un objet: "J'ai rippé sur la glace ; on va ripper cette armoire".Idem à Oléron. Pourrait avoir la même origine que l’anglais ripper, au sens lame de deneigement.
Rivot(n)lorrain1 : nom propre ; 2 : rivet.
Rôbate(nf)lorrainA l'origine, robe un peu plus courte que les cottes qui elles, couvraient les chevilles. Désignait plus rarement et ironiquement la soutane ou l'aube religieuse. Terme employé avec une pointe d'ironie à la fin 20e siècle pour se moquer de vêtements démodés ou usagés.
Rochat ou Rochote (n)lorrain ?1 : nom propre ; 2 : habit ou blouse ou sarreau ou robe ; redinguote aux environs de Saxon-Sion.
A Romont, Vosges, fin du 19e siècle, M Adam écrit : : sorte de veste du temps passé, à grands pans, qui retombaient presque sur les talons en se croisant comme l'extrémité des ailes d'un canard
En austrasien, le rechat ou rouchet est un habit de toile à l'usage des gens de campagne et des manoeuvres
Sobriquets : les vahhes rochats de Rem'rainville : les verts habits de Réméréville; idem à Bezange-la-Petite et à Moncourt. lé grands rochats d'Albechaux, Commune de Bisping
Rogner (v)Fr régionalSe disait à propos de vaches qui pâturaient sans rien laisser : elles ont rognée un champ, elles l'ont entièrement pâturé
Roide (adj)lorrainraide, dur, rigide. Ex : les roides terres = des terres difficiles à travailler
Roi-yote ou roi-yurelorrain(à la roi-yote) : façon triviale de dire au-revoir ou  à-vous-revoir
Roncin ou ronsin(nm)lorrainSe prononçait roncinn en patois, avec le inne lorrain. Étalon ; jeune mâle vigoureux. Poulain aux environs de Saxon-Sion. Fromage cuit dans la montagne vosgienne. Ronci en vieux Français. Roncino en Italien
Citation : "lo pôre Guillaume atô cheu, avo so ronsin...", Le pauvre Guillaume était tombé avec son ronsin.
Phrase ironique de "l'homme de Guéblange" venu tout exprès à Metz voir la déchéance de l'empire allemand en 1918.
Quelques jours après l'armistice, la statue du kaiser trônant fièrement sur sa monture fut abattue et resta ainsi quelques jours. La statue étalée dans la boue avait beaucoup moins de superbe ! C'est sur ce revers de fortune que "le Doudou de Guéblange" ironise
100 ans après, ces textes restent très émouvants. Ils sont disponibles ici : https://drive.google.com/file/d/0BxAmROKu0ZJidTVSTnZoajh2dVE/view
Rossoto(nf)lorrainNom patois du roitelet mais surtout utilisé familièrement pour désigner un jeune enfant ou un individu ou un objet de petite taille, un objet de peu de valeur.
Rote(nf)lorrainRota en Occitan. Originellement, route en patois ; utilisé au 20e siècle pour désigner un alignement, une rangée. Une rote de carottes : un rang ou une ligne de carottes. un alignement de plantes. Voir rayon
Roual ou rouwal(nm)lorrainRéal, raie de charrue profonde, ornière, petit ruisseau. En Moselle, c'était une roue de charrue. On retrouve ce terme dans les lieux-dits
Rouaux ou rouwau(nm)lorrainlieu-dit. Chemin creux ou petit ruisseau. Semble être le pluriel de roual
Rouffe (nf)lorrainrossée ; fessée;
Rouge-bonnet (nm)Fr régionalpersonnage imaginaire qui parfois remplace le loup pour faire peur aux enfants. On ne sait pas si cela a un rapport avec le bonnet phrygien des révolutionnaires ?
Rouhâter ou rouhâtier ou rewater ou rehouater(v)lorrainA l'origine, c'était l'exacte traduction du français regarder. La substitution du w en g est très fréquente. Expression de l'époque : "ça n'te rouhâte mi" : cela ne te regarde pas. 
Au début de la 2e moitié du 20e siècle, c'était surtout utilisé avec un sens péjoratif : lorgner sur, regarder avec envie, avec concupissance : C'est un mâre drôle, i rouhâte sur sa voisine ! Il existait aussi une autre expression amusante :
e mé r'wâte comme sé j'li aivôs vodu dés pésés qué n' vélot m' keure : il me regarde comme si je lui avais vendu des petits pois qui ne voulaient pas cuire !
L'austrasien a rowart, sur le rowart de la justice : sur l'examen de la justice.
Rouin ou roin ou rouain ou rouwin(nf)vieux Frornière
Roulé(adj)Fr régionalVersée ou couchée pour une céréale
Rousti(adj)lorrainRoussi
Royotte ou rayotte(nf)lorrainpetite raie, petit sillon ; la raie des fesses. Expression : remonte ton pantalon, on voit ta royotte !
Royotte (à la...) (nf)lorrainà la royotte : façon triviale de dire "au revoir"
Royure (à la...) (expr)lorrainà-la-re-voyure : façon triviale de dire "au revoir"
R'pou ou repou (nm)lorrainmatériau de démolition composé du liant et du crépi d’un mur, à l’exclusion des pierres
R'quiller ou requiller (v)lorrainRemettre les quilles en place et renvoyer les boules
R'quilleur ou requilleur(nm)lorrainpersonne chargée de requiller. La tâche était généralement confiée à un enfant ou un adolecsent qui recevait en échange un pourboire (tringuel) mis dans une tirelire par le gagnant de chaque partie
Ruer-du-cul(expr)Fr régionalSe dégager brutalement, se regimber. Voir ruter
Ruter(v)lorrainSens un peu différent de ruer. Se disait d'un cochon qui démarrait brutalement et joyeusement ; manifester sa désapprobation par un geste brutal ; ruter du cul : jeter les deux pattes en arrière comme le font les chevaux
R’valoir(v)lorrain re-valoir, rendre ; autre sens : se venger « j’te r’vaudrai ça » : je me vengerai
Sable, pierre de sable(nm)Fr régionalpierre en grès, par opposition à la pierre calcaire. Les pierres de taille en grès vosgien étaient appelées "pierres de sable"
Sagard(nm)lorrainscieur dans le sens exploitant d'une scierie
Saint-Glinglinlorrainle jour de la St-Glinglin, ou le jour où les poules auront des dents, ou la semaine des 4 jeudis ou à la résurrection des boutons de guêtres c'est à dire jamais !
Sâprélorrainjuron ou adjectif remplaçant sacré dont l'utilisation était blasphématoire
Saule(nf)Fr régionalL'arbre, cité pour son genre féminin en Lorraine
Sau, saule au féminin, saux au pluriel(adj)lorrainforme patoise de saoul mais avec un sens plus large. Dans le Lunévillois, sau n'avait pas le sens "alcoolisé" mais signifiait Rassasié, repu ; s'employait surtout à propos des bovins : Les vaches ont la panse bien remplie, elles sont saules. ou comme synonyme de ventrée : une saulée de cerises : une ventrée de cerises
En Moselle, on employait le mot "soül" avec ces définitions

Sobriquet : les maux saux de Barbonville littéralement les mal rassasiés, ce qui signifie les insatiables, les jamais-assez
Schlinguer(v)lorrainsentir mauvais ; puer.
Schlitte(nf)lorrainLa luge des enfants. Sur le plateau lorrain, on ne connaissait pas la schlitte des bûcherons vosgiens... Et pour cause !. Voir glisse
Schlitter(v)lorrainLuger. Voir glisser
Schnell-catherine(nf)lorrainÉquivalent régional de chienlit. Expression née pendant le siège de Metz en 1552 qui désigne les problèmes intestinaux pour se moquer des soldats allemands assiégeant la ville et victimes de dysentrie.
L'armée impériale était accompagnée de femmes chargées des basses besognes de la soldatesque. Ces femmes portaient le nom générique de "kathrinn" (catherine). Quand un soldat allemand victime de dysenterie avait besoin d'un seau hygiénique, il en appelait une de cette manière : schnell catherinn ! (vite catherine).
Moqueurs, les messins en ont fait une expression !
Voir aussi "La courtoisie de Metz"
Semâhh ou sema ou semair ou somair(nm)lorrainSomair en austrasien. jachère. les h sont guturaux. Ce son n'existe pas en Français et correspond au J espagnol ou au Ki grec. Semart à Louhans
Septante (adj)ancien Fr et lorrainSoixante-dix. Le Lorrain-roman n'a jamais adopté la notation moderne. Les personnes lorraines nées dans les années 1880 l'utilisaient, y compris quand elles s'exprimaient en français. Plus simple à écrire et plus cohérant avec les autres dizaines, on se demande pourquoi cette notation a été abandonnée en France ?
Seugnard(e)(adj)lorrainpersonne qui seugne
Seugner(v)lorrainrôder à la recherche quelque chose, ’observer, espionner. l'épouse à son mari qui rentre en retard : Où c'est qu' t'as enco été seugner ?
Siau(nm)lorrainseau. Plus loin dans le passé se disait saille, seille ou seillat, seillatte pour petit seau
Sienne (mienne, tienne)(adj)Fr régionalPronoms possessifs invariables : son jouet se disait le sienne. L. Zéliqzon l'écrit syèn'
Smiquer ou chmiquer(v)lorrainflairer ; se dit principalement des chiens
Sortir dehors(expr)Fr régionalCité pour le pléonasme. On entend encore en 2018 cette expression héritée du Lorrain-Roman qui ne se souciait pas du pléonasme !
Souffler (la lampe) (v)Fr régionalDans les années 1970, on entendait encore dire "souffler la lampe" au lieu de "éteindre la lampe". Cette expression date de l'ancien temps où l'on s'éclairait à la bougie qu'il fallait "souffler" pour éteindre
Souille(nf)lorrainforestier : taillis bon à couper ; bois provenant de l'exploitation du taillis
Souillot(nm)lorrainFam : sanglier ; probablement parce qu'il se cache dans la souille.
Soulon(nm)Fr régionalHomme qui se saoule souvent, ivrogne, alcoolique.
Sommière
(ligne sommière)
(adj)Fr régional(nom commun français peu utilisé en dehors de la Lorraine et utilisé ici comme adjectif)
Forestier : layon principal sur lequel aboutissent les layons perpendiculaires. Même sens en Franche-Comté
Sonner en mort(exp)Fr régionalsonner le glas ; figuré : disputer, enguirlander
Sotré(nm)lorrain1 : sot ; farfelu. 2 : Lutin dans les contes patois ; petit-être surnaturel bienfaisant. Tourbillon de vent à Saxon-Sion
Souper(nm)FrRepas du soir
En Lorraine comme en ancien Français, on déjeunait le matin, puis on dînait à midi et on soupait le soir
Particularisme venant sans doute du patois, on utilisait l'auxiliaire être pour les 3 repas : t'es soupé au lieu de tu as soupé
Soyot (nm)lorrainSeuil, saillant ; creux très prononcé dans un champ ou dans un bois. Seuyot en Moselle
Soyotte(nf)lorrain1 : petite scie à bois. 2 : danse folklorique vosgienne dont la mélodie répétitive fait penser au bruit d'une scie
Stringue(nf)lorrainSeringue
Synodâl(nm)Fr régionalmarguillier, sacristain, homme laïc à tout faire pour l'aide au curé dans les petites paroisses. Surtout utilisé en Gaume belge
Sueur(nf)Fr régionalSueur de curé, sueur de cantonnier ; quelque chose qui est extrêmement rare ou improbable. Façon de se moquer de l'improductif, de l'inutile, du futile...
Tâcher (v)Fr régionalA les mêmes sens qu'en Français auquels s'ajoute un impératif : tâche d'être à l'heure = tu as intérêt à être à l'heure
Cette forme est là pour palier à l'absence d'impératif du verbre être en patois
Tachotte(nf)lorrainLittéralement : petit arbalétrier qui se dit taiche en vosgien de la plaine. Poteau, piquet d’angle dans une clôture ; taiche en Moselle ; staiche en vieux Français
Tallée (nf)Fr régionalune tallée : ensemble des fruits tombés d'un arbre, naturellement ou non
Taller (v)lorrainabîmer un fruit ; se faire un hématome
Tallure(nf)lorrain1 : ensemble des grains tombés d’épis trop mûrs. 2 : hématome ; meurtrissure
Tâner, se tâner(v)lorrainÉtendu pour un humain ou pour un animal avec une notion de paresse. Se tâner : se vautrer. Autre sens : étendu, raide-mort
Tannée (nf)lorrainfessée, volée, raclée. Sans doute issue du verbe tanner (le cuir)
Tantante(nf)lorrainpouvait être utilisé comme terme enfantin pour désigner une tante, mais plus généralement désignait une "grande-tante" (soeur d'un grand-parent)
Tauniâ ou taugniâ(adj)lorraintaciturne, associal ; paresseux, manquant d'entrain.
Taunier ou taugner(v)lorrainNe rien faire de vraiment utile ; paresser tout en faisant semblant d'être occupé
Taré(adj)Fr régionalVache tarée : vache victime de météorisation. Une fermentation excessive dans la panse comprime l'appareil respiratoire et asphyxie l'animal
Tatouille(nf)lorrainune correction ou fessée pas trop cruelle, contrairement à son sens originelle qui était synonyme de "volée de coups"
Taupette(nf)lorrainpetite carafe. Certains cafetiers servaient encore le vin rouge dans une taupette au début des années 1970
Te(pr)lorrainpronom personnel : tu
Tè ou "tè...tè"lorraincri pour appeler un chien
Tendelin ou tandelin(nm)lorrainsorte de hotte étanche pour la vendange fabriquée sur le même principe que les tonneaux en douves de sapin, mais plus probablement d'epicéa. Sa contenance était de 40 litres. Contrairement à une idée reçue, tendelin et hotte (hate en patois) sont deux équipements différents. Tandellin en Austrasien ; Tentelin en Franche-Comté ; dinderlin en champagne. Également appelée brise-dos ou brihe-dos en patois
Tendre ses sabots
ou souliers
(expr)lorrainles disposer devant la cheminée le soir du 5 décembre pour recueillir les cadeaux de St-Nicolas
Terette (nf)lorrainCrecelle. Figuré : vieille machine, vieil instrument. Est parfois utilisé pour parler de la langue d'une personne très bavarde
Tessau ou tesseau(nm)lorrainTas de gerbes ; meule de gerbes, grenier à gerbes. Dans le Sud-Lunévillois, tessau ne concerne que les gerbes, contrairement au piedmont Vosgien où on lui associe aussi le foin
Tessau viendrait du celtique "tess" qui signifie "tas"
Terre germée(expr)Fr régionalse dit d'une terre cultivée,plutôt argileuse, qui après une sécheresse ou un gel, se gonfle par ré-humidification. Elle fait penser à un grain en train de germer
Tête-à-cul(expr)Fr régionaltête-à-queue et plus rarement, tête-bêche
Tête de holtz(exp)Fr régionalinsulte pas vraiment méchante équivalent à "tête de cochon". Holtz désigne familièrement l'Allemand
Tête de jote(expr)lorrainPratiquement le même sens que le précédant.Littéralement : tête de choux. Sorte d'insulte pas vraiment méchante équivalent à "tête de linotte". La jote est une variété de choux. Selon les petites régions, la jote est un choux pommelé, soit la choucroute comme à Ville-sur-Illon (Vosges) ou à Plainfaing. Jote en patois de Metz est un chou cabus
La joute quant à elle serait plutôt la façon lorraine d'accomoder les choux en cuisine. Elle peut aussi désigner les herbes qui accompagnent le choux en cuisson
tête de jote est le sobriquet des habitants d'Essey-la-Côte
Tetrelle (nf)lorrainfemme bavarde, mauvaise langue ; plus rarement la crecelle, parfois la langue (avoir une bonne tetrelle : être bavard)
Teugnée (nf)lorrainBagarre, rossée. Taugnée en Franche-Comté. voir torgnole
Teugner (se teugner) une teugnée(v)lorrainse bagarrer ; les gosses là(*) s'sont encore teugnés Togner en Brie
(*) On remarque ici l'utilisation d'un adverbe enclitique :les gosses alors qu'en Français on aurait utilisé un adjectif déterminatif : "ces gosses...". Il s'agit d'une différence remarquable entre les deux langues qui contribue à démontrer que le patois lorrain est une langue avec ses propres règles et qu'il n'est pas une simple altération du Français
Tiaffer(v)lorrainpiétiner dans une flaque d’eau ; trépigner ; manifester son impatience
Tienne (mienne, sienne)(pr)Fr régionalPronoms possessifs n'ayant pas de masculin : son jouet se disait le sienne
Tieu ou tiou(exp)lorraininterjection pour appeler ou pour faire avancer un cochon ; figuré : « bouge-toi Sobriquet : "les tieu-tieu de Drouville"
Tirant(adj)Fr régionalqui est tirant : qui demande un effort de traction important"
Tire-point(nm)Fr régionallime cylindrique. Etait employé pour désigner la lime ronde pour la chaine de tronçonneuse"
Tirer au renard(expr)Fr régionalse dit d'un chien qui tire en arrière sur sa laisse ; qui ne veut pas suivre son maitre
Tirer le journal(expr)Fr régionalAcheter le journal ou le recevoir par abonnement
Tirer les vaches(expr)Fr régionalTraire les vaches. On connaissait et utilisait "traire" à l'infinitif mais ce verbe du 3e groupe étant difficile, on lui préférait le verbe tirer pour les formes conjuguées. Traire voulait dire tirer en Austrasien. Traire une bombarde : tirer au canon
Tire-sous(nm)Fr régionalGrippe-sous ; quémandeur mais se dit aussi de toutes personnes qui réclament de l'argent ou qui font commerce de l'argent : banquier, percepteur, assureur, caissier.. : c'est tous des tire-sous !
Tocant ou toquant(nm)lorrainplaisanterie nocturne de carnaval qui consistait à suspendre une pierre à la poignée d'une porte et à l'aide d'une longue ficelle, on tirait la pierre de manière répétée afin de frapper à la porte
les garnements qui sonnent aux portes et qui se sauvent n'ont rien inventé !
Tocsiner(v)lorrainsonner le tocsin ; plus couramment, frapper avec acharnement à une porte jusqu'à ce que quelqu'un réponde
To-folle(nf)lorrainfofolle ; sans doute la traduction ou la corruption de toute folle
Tognole(nf)lorrainTourbillon de poussière (dust devils aux USA ) ou petit cyclone dépassant rarement 2 mètres de diamètre qui se produit par forte chaleur
Toiser(v)Fr régionalcité pour le sens mesurer la largeur d'un champ en suspectant le voisin de l'avoir "grignoté"
Tojo(adv)lorraintoujours. "C' n'a-me po tojo" et "C' n'atô-me po tojo". Ce n'est pas pour toujours et ce n'était pas pour toujours. Deux phrases cultes en Lorraine à propos de l'annexion de la Moselle
Tomber en javelles(expr)Fr régionaltomber en pièces, se démollir. Un tonneau à qui il manque le cerclage tombe en javelle.
Tontiche(nf)lorrainDoudou pour les enfants ; poupée faite de tissu ou de laine ; jouet de peu de valeur. Dans certaines parties de la Lorraine, tontiche était un synonyme familier de tante et parfois de femme vilaine ou pas très maline
Toper(v)Fr régional ?s'étouffer, être repu au point de ne plus pouvoir avaler quoi que ce soit. Toper signifie boucher en patois
Topou(adj)lorrainQui fait toper ; aliment roboratif, difficile à avaler qui provoque rapidement la saciété. Le suffixe "ou" en patois est l'équivalent du suffixe "eur en Français". Topou en patois se dirait topeur en Français comme faisou et faiseur
Toque ou toc(nm)Fr régional ?souche d'arbre ; billot sur lequel on fend le bois
Toquée(nf)lorraintouffe ; Une toquée de rhubarbe : un pied de rhubarbe
Torgnole(nf)lorrainVolée (de bois vert ?), giffle. voir teugner
Torleuse(adj)lorrainvache "torèleuse", qui adopte le comportement du taureau. Figuré : lesbienne
Toro (nm)lorrainTouret
Torotte (nf)lorrain crécelle ; vieille machine ; synonyme de terette
Tortot, tortote, tortu(adv)lorrainTout, tous(*), toutes, entier, tout entier. à propos des bêtes ayant leur période de chaleur au printemps : à la pentecôte, elles y vont tortotes
Pierre FEVE "le patois de Corcieux" précise que tortot signifie tout et tortu signifie tous
Tortozo ou tortozote (adj)lorrainêtre tortozo : être pris de boisson ; émêché ; ivre
Tosser(v)lorraintéter, sucer. Figuré : alcoolisme, ennivrement fréquent. Se dit encore en 2019 à propos d'un véhicule qui consomme beaucoup
Tossote(nf)lorraintétine de biberon. Figuré vulgaire : téton
Touche(nf)Fr régionalCitée pour ce sens particulier en Lorraine : aiguille de montre ou d'horloge. A l'origine, c'était le bâton dont on se servait à l'école pour désigner quelque chose sur le tableau noir. Pa extension, l'aiguille d'horloge a la même fonction
Touffeur(nf)lorrainforte chaleur humide, chaleur étouffante
Touhâ ou twâ ou touâ (adj)lorrainle nombre cardinal trois. La lettre â représente une voyelle supplémentaire. Il s'agit d'un double â (ââ) ou d'un â trainant
Touille ou touye ou touillot (nf)lorrainéteule ; chaume. Partie de la céréale qui reste en terre après la moisson.
Tournière (nf)lorrainfourrière ; endroit où l’on retourne
Trâgner(v)lorrainÉtrangler. La lettre â représente une voyelle longue (doublée).
Traillatte (nf)(lorrain)épuisette
Trâ-ylle (nf)lorrainfilet, filet de but de foot, filet de peche ; voir trayatte
Traineau(nm)Fr régionalchasse-neige composé de madriers très épais assemblés en V
Trait ou tré(nm)Fr régionalSe prononce "tré". Chaine de l'attelage hyppomobile intermédiaire entre le harnachement de l'animal et le palonier. Il y en a toujours deux par animal
Trait de perche(nm)Fr régionalcontrairement au précédent, se prononce "trè". cordes fixées aux extrémités de la perche qui servait à arrimer les chargements de foin ou de paille. Voir percher
Trait de herse(nm)Fr régionalse prononce "trè". Passage de herse. Cela sous-entend passage léger et rapide
Tronce (nf)Fr régionalGrume, partie noble d'un arbre forestier. Assez peu usité en Français ce qui expliquerait son absence du Larousse ? Pourtant, tronçonner et tronçonneuse sont d'usage courant en français
Trape tröbe en Moselle, traïe dans les Vosges(nm)lorrainDans le Lunévillois, la lettre "a" de trape se prononce comme dans "carotte", elle est brève contrairement à la Moselle où elle c'est un "ô" trainant. Trèfle des prairies naturelles et, par extension, l'ensemble de légumineuses dans une prairie par opposition aux graminés.
Trauler(v)lorrainvoir trôler
Trayatte (nf)lorrainépuisette ; voir traille
Treiche ou trèche ou truche ou trûche(nf)lorrainTerrain en friche ou terrain sec peu productif, généralement un plateau très calcaire. Dicton : prendre une hypothèque sur les treiches d'Ochey, un projet sans réelle garantie
Treizeau(nm)lorrainPendant la moisson et juste après la coupe, les gerbes de blé étaient groupées verticalement en lot de treize, selon un ordonancement bien précis. Les gerbes étaient rentrées après une à deux semaines pendant lesquelles la céréale finissait sa maturation. C'est ce nombre de treize gerbes qui a donné le nom treizeau ; dizeau en pays Gaumais. L'agronome Mathieu de Dombasle préconisait un assemblage de 10 gerbes seulement. Il fut peu entendu en Lorraine. Les gerbes d'orge et d'avoine étaient assemblées par "trézeaux" de six
Triage(nm)Fr régionalaffouage ; subdivision d'une parcelle forestière mise en exploitation et attribuée à une famille, le plus souvent par tirage au sort. Est synonyme de portion
Tricate ou traucate(nf)lorrainjarretière. Plus connue au 20e siècle comme élastique destiné à maintenir la grosse chaussette
Trimeballe (nm)lorraintriqueballe. Sorte de chariot forestier à un essieu en U. Vide, il était basculé d'un quart de tour sur la grume avec le timon à la verticale. Quand la grume était attachée, les chevaux tiraient sur le timon ce qui soulevait la grume. Ce mode de transport réduisait le frottement au sol et exigeait donc moins de puissance de traction.
Tringuel, tringueld, tringuelte, ou tringual (nm)lorrainPourboire. Dringuelle en Picard (Ch’ti). Viendrait de l'Allemand "trink-geld"
Trique(nf)Fr régionalEn Français, trique désigne un gros bâton que l'on appelle un "bracot" en Lorraine. La trique Lorraine est au contraire une baguette fine dont les coups sont au moins aussi douloureux. La hotte du père Fouettard était garnie de triques, de fines baguettes de noisetier ou de cornouiller.
Trisoler
trizoler
(v)lorrainCourir. Les cloches trisolent : elles sont en mouvement rapide pour carillonner. En Austrasien, carillonner se disait trésiller.
Trisse(nf)lorrainjet liquide ; diarrhée ; avoir la trisse : avoir la diarrhée
Trisser ou tricer (v)lorrain1 : jaillir, gicler, éclabousser, projetter de l'eau à l'aide d'une seringue. 2 : se trisser, se sauver rapidement, s'éclipser
Trissette ou trissotte (nf)lorrainJet d’eau ; poire de lavement ; seringue ; petite averse. Figuré : personne pressée ; petit véhicule rapide
Trocard (nm)FrCité pour son sens vétérinaire : outil très pointu destiné à percer le flanc d'une vache victime de météorisation (vache tarée) pour évacuer les gaz de fermentation de la panse qui comprime l'appareil respiratoire
Trocarder(v)lorrainUtiliser un trocard ; voir ce mot
Troche ou Trochée ou trochis(nf)lorrainplant à plusieurs tiges ; touffe d’herbe (voir trocher). Exemple : une troche de rhubarbe
Trocher(v)lorrainTaller ; naissance de talles ; phénomène de croissance des graminées qui consiste à produire des plants secondaires autour du « maitre-brin ».
trogne()nf)Fr régionalsens inverse du Français. visage antipathique ; faire la trogne : faire la moue, bouder : mais on pouvait dire "il est trognon" à propos d'un bel enfant
trognon(nm)Fr régionalcontradictoire au précédent, on disait d'un bel enfant au visage rayonnant "il est trognon" !
Trôler (v)lorrainFlâner, Rôder ; Vagabonder, errer. Difficile de trouver une différence avec "seugner". Voir ce mot
Tron(nm)lorrainÉtron, excrément, généralement d'animal, crotte. Rarement utilisé seul mais plutôt sous la forme tron d'mouche ; tron d'chat ; tron d'poule...
Tuer le chien (expr)Fr régionalFaire un bon repas avec toutes les personnes qui ont participé à la fenaison ou à la moisson lorsqu'elle est finie. Fêter la fin d'un travail long et pénible
Twîter(v)lorraincité pour son sens identique à l'anglicisme twitter : Chanter pour les oiseaux, bavarder pour les humains (L. Zeliqzon, les patois romans de Moselle page 680)
Ugène(prénom)lorrainle prénom Eugène était prononcé Ugène
Usoir(nm)lorrainUzuwaire en Austrasien et usuaire en ancien Français signifiaient "droit d'user (d'utiliser). "En milieu bâti, l'usoir est la partie du domaine public entre la chaussée et les maisons. Le droit régissant cet espace est un particularisme régional. L'espace est public et appartient à la collectivité mais le riverain a un droit d'usage (d'où le nom usoir).
Cet espace important était indispensable pour les fermes lorraines accolées les unes aux autres sans accès à l'arrière. Le bois de chauffage, le fumier et le matériel d'exploitation ne pouvaient pas être stockés ailleurs
Vâillon(nm)lorrainveau de petite taille ou chétif
Van(nm)Fr désuetC'est une corbeille assez particulière en forme de godet (ouverte sur le devant). Elle est très large, pratiquement un mètre, assez profonde, environ 0.6 mètre et ses bords sont peu élevés, environ 0.2 métre. A l'origine, le van servait à nettoyer le grain battu au fléau en décrivant des mouvement assez précis, les balles (enveloppe des grains et menue-paille) se séparaient du grain. Le van servait aussi à transporter la menue-paille ou balle.
Voir aussi "grand-van". L'outil agricole "van" n'a aucun rapport le véhicule qui est une abréviation de l'anglais "caravan"

Veine-pâture(nf)Fr régionalA partir d'une certaine date dans l'année, généralement le premier octobre, toute repousse dans les prés et dans les champs non labourés tombaient dans "le domaine public". Tout propriétaire d'animaux pouvait les emmener paître sur des terrains ne lui appartenant pas. Voir Lembannie
Les archives municipales des communes rurales contiennent un nombre impressionnant d'arrêtés tentant de réglementer ou interdire cette pratique souvent conflictuelle
Vôte ou vaute(nf)lorrainCrêpe très épaisse, parfois salée
Vèl ou vell(adv)lorrainvoilà. « Le vèl péki » : le voilà parti
Versaine(nf)Fr régionaljachère. Il s'agit d'ancien Français que l'on trouve dans les traités d'agronomie du XVIIIe siècle
Verrine(nf) Bocal en verre de petite taille pour les confitures. On voit apparaitre ce mot dans le Français courant à partir de 2010 mais il était impossible de trouver ce sens dans un dictionnaire de Français avant, alors qu'il était d'un usage courant en Lorraine au 20e siècle.
Vider les vaches (v)Fr régionalCurer l'étable ; sortir le fumier. Monder en patois
On ne peut faire l'impasse sur le verbe austrasien wuider dont la phonétique et le sens sont très proches. Il signifie emporter, enlever
Vilain (nm)Fr régionalle poisson chevesne
Voiture(nf)Fr régionalOn nommait ainsi les chariots agricoles jusqu'au début des années 1960
Vache fraiche(expr)Fr régionalune vache qui vient de vêler, qui est en début de lactation
vent de la pluie(nm)Fr régionalvent du Sud
Volatte(nf)lorrainvolette en Français. Sorte de petite claie en osier sur laquelle on faisait égouter les fruits ou le fromage. C'est aussi le nom des plateaux à tarte en osier
Sobriquet : les faiseurs de volattes de Chanville (les charpagnattes)
vous(pronom)Fr régionalcité pour son usage lorrain ancien quelque peu différent du Français moderne mais ressemblant à l'anciern Français. En Lorraine, le pronom "tu" marquait une relative indifférence mais dès qu'il y avait intérêt, attachement et à fortiori respect, le vous était de rigueur. Les couples et les bons amis se vouvoyaient entre eux ce qui surprenaient les personnes ne connaissant pas ces règles. Il n'était pas rare d'entendre un maître dire à son chien : "allez coucher" et non pas "va coucher". Il indiquait ainsi qu'il appréciait son animal
wé ou oué(nm)lorraingué. Cité pour sa présence dans plusieurs toponymes lorrains : Auboué, Haroué, Piroué...
Yau ou yô(adv)lorrainoui
Yeque(nm)lorrainpas grand yeque » : peu de chose. (aicques en Austrasien et aique en vieux Français) chose ; «. Tous les dictionnaires s'accordent pour une origine dans le latin aliquid
Youte ou youtre (passer youte)(prép)lorrainpasser outre ; aller au delà ; ne pas tenir compte mais pas seulement ces sens. Il peut y avoir une notion de distance, d'éloignement : "le temps qu'il fait dehors" pouvait se dire : "le temps qu'il fait youte"
Zaubette (nf)lorrainOriginellement, c'est un diminutif d'Elisabeth. Fillette turbulente
Zauné (adj)lorrainA l'origine, désignait les personnes atteintes de zona ; au 20e siècle, signifiait fou
zieuter(v)lorrain(utiliser ses yeux). Avoir un regard indiscret ou lubrique ; regarder avec grand intérêt, lorgner, espionner
Zizi(nm)lorrainArgot régional. isolateur en faïence pour les anciennes clôtures électriques ou en verre pour les lignes haute tension.
Zomber(v)lorrainAller très vite ; faire quelque chose très rapidement
Zoquer(v)lorrainassomer ; éliminer ; tuer. Action du coup de tête que se donnent les moutons (front contre front)